1
Citations du cours « La révolution scientifique de l’âge classique. »
Alexandre KoyEtudes galiléennes, écrites en 1939.
« [Une des plus importantes, si ce n’est la plus importante depuis l’invention du Cosmos par la pensée grecque,
mutation de l’intellect humain
1
fut certainement la révolution scientifique du dix-septième siècle, profonde
transformation intellectuelle dont la physique moderne ou plus exactement classique , fut à la fois l’expression
et le fruit. »
2
« Le positivisme est fils de l’échec et du renoncement. Il est de l’astronomie grecque et sa meilleure
expression est le système de Ptolémée. Le positivisme fut conçu et développé, non pas par les philosophes du
XIIIe siècle (ici, c’est notamment Guillaume d’Ockham et la méthode nominaliste qui sont visés), mais par
les astronomes grecs qui […] se trouvèrent dans l’incapacité de pénétrer le mystère des mouvements vrais des
corps célestes, et qui, en conséquence, limitèrent leurs ambitions à un sauvetage des phénomènes , c’est-à-dire
à un traitement purement formel des données de l’observation. Traitement qui leur permettait de faire des
prédictions valables, mais dont le prix était l’acceptation d’un divorce définitif entre la théorie mathématique
et la réalité sous-jacente. […] C’est cette conception –qui n’est nullement progressive comme semble le croire
M. Crombie, mais au contraire rétrograde au plus haut point- que les positivistes du XIVe siècle, assez proches
en cela de ceux du XIXe et du XXe qui ont seulement remplacé la résignation par la fatuité… Et c’est par
révolte contre ce défaitisme traditionnel que la science moderne, de Copernic à Galilée et à Newton, a mené sa
révolution contre l’empirisme stérile des Aristotéliciens, révolution qui est basée sur la conviction profonde
que les mathématiques sont plus qu’un moyen formel d’ordonner les faits et sont la clé même de la
compréhension de la Nature. »
3
« La science née de ses efforts et de ses découvertes (Galilée, mais aussi Descartes) ne suit pas l’inspiration des
« précurseurs parisiens de Galilée » ; elle se place immédiatement à un niveau tout autre (voilà la
discontinuité), le niveau que j’aimerais appeler archimédien »
4
.
« Le rôle [de Bacon] dans l’histoire de la révolution scientifique, a été parfaitement négligeable » et « Bacon,
initiateur de la science moderne est une plaisanterie, et fort mauvaise, que répètent encore les manuels. En fait,
Bacon n’a jamais rien compris à la science etc. »
5
Le pape Jean XXI
Un rapport extrêmement inquiétant est venu récemment à nos oreilles ; il nous a troublé et a mis l’amertume
en notre âme. Au grand préjudice de la foi catholique, certaines erreurs se sont mises à pulluler à Paris. Aussi
nous voulons et nous t’ordonnons de faire rechercher en quels lieux et par quelles personnes ces erreurs sont
enseignées ”.
Etienne Tempier
Exemples de thèses condamnées :
55. “Le premier être ne peut rien produire d’autre que lui-même : car ce qui est fait ne diffère de l’agent que par
la matière
103. “ La forme ne peut être produite et ne peut exister que dans la matière ; elle ne peut être faite par un agent
qui n’agirait pas au moyen de la matière
46. “ de même que de la matière, rien ne peut être produit sans agent, de même un agent ne peut rien produire
sans matière ”.
192. “ La forme matérielle ne peut donc être créée
50. Dieu a une puissance infinie, non pas qu’il ait fait quelque chose de rien, mais parce qu’il donne la
continuité au mouvement infini ”.
98. Le monde est éternel car ce dont la nature comporte la possibilité d’exister indéfiniment dans l’avenir
possède également une nature par laquelle il a pu exister dans tout le passé
34. “ La Cause première ne peut faire plusieurs mondes
1
Notion que Koyré dit avoir emprunté à Gaston Bachelard, in NES.
2
Etudes galiléennes, p. 12
3
Koyré, « Les origines de la science moderne », dans Etudes d’histoire de la pensée scientifique, p. 81-82.
4
Koyré, « Galilée et Platon », 1943, trad. Dans Etudes d’histoire de la pensée scientifique, p. 172
5
Koyré, Etudes galiléennes, p. 12
2
49. “ Dieu ne pourrait donner au ciel un mouvement rectiligne, pour cette raison que le ciel, mu de cette façon,
laisserait le vide derrière lui ”.
Indivisibles et latitude des formes.
Nicole Oresme, Tractatus de configurationibus qualitatum et motuum
67
:
« Lorsque je commençai à mettre en ordre l'idée que je me faisais de l'uniformité et de la difformité des
intensités, il me vint à l'esprit d'autres choses à ajouter au sujet, de manière que ce traité pût non seulement
servir aux exercices scolaires mais aussi être utile à la science. Je m'y suis efforcé de présenter clairement et
distinctement et d'appliquer utilement à d'autres objets les choses que sur cette matière, quelques autres
semblent percevoir confusément, exprimer de façon obscure et employer improprement. »
Tractatus, partie 1..
« Quoique les points indivisibles ou les lignes n'existent pas, il faut néanmoins les introduire comme des
fictions mathématiques pour mesurer les choses et connaître leurs rapports. Donc toute intensisusceptible
d'être acquise au cours du temps doit être représentée par une ligne droite élevée perpendiculairement
au-dessus d'un point de l'espace ou du sujet de ce qui a cette intensité comme par exemple une qualité. En effet
quelque rapport qu'il y ait entre une intensité et une autre parmi des intensités de même espèce, le même
rapport se retrouve entre une ligne et une autre et vice versa /.../ L'intensité selon laquelle une chose est dite
plus ou moins telle, par exemple plus ou moins blanche ou plus ou moins rapide, cette intensité, dis-je, du fait
qu'elle est divisible d'une seule manière (je parle de l'intensité en un point) et cela indéfiniment à la manière
d'un continu, ne peut pas être plus adéquatement représentée que par cette espèce de continu qui est divisible
avant toute autre et d'une manière unique, à savoir par une ligne. »
« La quantité d'une qualité linéaire quelconque doit être représentée par une surface dont la longueur ou base
est une ligne tirée dans un tel sujet, /.../ et dont la latitude ou altitude est désignée par une ligne élevée
perpendiculairement au-dessus de ladite base /.../ Et j'entends par qualité linéaire la qualité d'une ligne dans le
sujet informé par une qualité.
En effet que la quantité d'une telle qualité puisse être représentée par une telle surface s'éclaire puisqu'on peut
trouver une surface égale à cette qualité en longitude ou extension et semblable en altitude à la même qualien
intensité, comme il apparaîtra clairement par la suite. Mais qu'il faille représenter une qualité de cette manière
pour que sa disposition
8
soit plus aisément connue, cela apparaît du fait que son uniformité ou sa difformité
s'apprécie plus vite, plus facilement et plus clairement quand on a une figure sensible dans laquelle est tracé
quelque chose de semblable à la disposition qui soit saisi par l'imagination rapidement et parfaitement et quand
cette disposition est rendue manifeste dans un domaine visible. En effet il semble assez difficile à certains de
comprendre qu'une qualité soit uniformément difforme. Mais quoi de plus facile à comprendre que le fait que
l'altitude d'un triangle rectangle est uniformément difforme? Car c'est manifeste à la perception sensible. Par
conséquent comme l'intensité d'une telle qualité est figurée par l'altitude d'un tel triangle et lui est assimilée
/.../, alors on connaîtra facilement la difformité d'une telle qualité, sa disposition, sa configuration et sa mesure,
et ainsi de suite. »
Tractatus partie II, chapitre: De la difformité des vitesses par rapport au temps
9
.
« Toute vitesse
10
dure dans le temps. Ainsi le temps ou durée sera la longitude de cette vitesse et l'intensité de
la même vitesse sera sa latitude. Et quoiqu'un temps et une ligne ne soient pas comparables en quantité, il n'y a
pas de rapport entre un temps et un temps qui ne puisse se retrouver entre des lignes et vice-versa. Il en est de
même de l'intensité de la vitesse, c'est-à-dire que tout rapport entre une intensité de vitesse et une autre se
retrouve entre une ligne et une autre, comme il a été dit à propos des autres sortes d'intensité. C'est pourquoi
nous pouvons arriver à la connaissance des difformités des vitesses en imaginant des lignes et des figures. Soit
6
Nicolaus Oresme, De configurationibus qualitatum et motuum, in Marshall Clagett (ed., transl. and comm.),
Nicole Oresme and the Geometry of Qualities and Motions, Madison, Milwaukee and London, The University of
Wisconsin Press, 1968. Pour les passages cités, je me suis appuyé sur le texte latin procuré par Marshall Clagett
auquel je référerai ; en revanche les traductions anglaises sont de moi.
7
Ibid., Proemium, p 158-159.
8
La dispositio est le fait pour une qualité d'être uniforme ou uniformément difforme ou difformément difforme de
diverses manières.
9
Ibid. cap. 8, p.288-291.
10
En fait Oresme utilise presque indifféremment motus et velocitas, de même que pour lui albedo désigne aussi bien
la qualité blancheur qu’un objet blanc.
3
donc par exemple un mobile de n'importe quelle manière dans un temps /.../ Je dis que la vitesse du mobile
pourra être assimilée à une surface ou figure et être représentée par elle de façon appropriée, la ligne AB qui est
la longueur de cette figure désignant la longueur de la durée de ce mouvement, et l'altitude de la même figure
désignant l'intensité de ladite vitesse. Par exemple si la vitesse est également intense à tous les instants du
temps, alors au dessus de n'importe quel point de la ligne AB l'altitude sera égale partout et la figure sera
uniformément haute; c'est-à-dire que ce sera un quadrangle rectangle représentant cette vitesse absolument
uniforme. Si d'autre part au premier instant de ce temps il y a une vitesse d'un certain degré et à l'instant milieu
du temps total la vitesse en est la moitié et si à l'instant milieu de la dernière moitié elle en est le quart et s'il en
est de même proportionnellement des autres instants, et si par conséquent elle est nulle au dernier instant, alors
au-dessus de la ligne AB les lignes d'altitude seront dans la proportion susdite et la figure sera celle d'un
triangle rectangle représentant cette vitesse, laquelle était uniformément difforme terminée à nul degré en son
dernier instant. Et pour parler bref, toute uniformité et toute difformité des vitesses peuvent être caractérisées
et décrites suivant les mêmes modes qui ont été posés dans la première partie du présent ouvrage quand on a
parlé de l'uniformité et de la difformité des qualités. »
Théorème du degré moyen
« Dans le cas d'une vitesse on doit dire exactement la même chose que dans le cas d'une qualilinéaire, à ceci
près qu'au lieu du point milieu on prend l'instant milieu du temps qui mesure une telle vitesse. Et ainsi donc on
voit clairement à quelle qualité ou vitesse uniforme s'égale une qualité ou vitesse uniformément difforme.
Quant au rapport des qualités et des vitesses uniformément difformes il est comme le rapport des qualités et des
vitesses absolument uniformes auxquelles elles s'égalent. »
Les Configurations d’Oresme
Variation uniforme Variation uniformément difforme
Théorème du degré moyen Variations minimales à l’extremum
« d’une façon absolument générale la mesure ou le rapport de deux qualités linéaires ou qualité de surface
quelconque…est égal à celui des figures par lesquelles on les représente de façon comparable » Ttractatus, III,
v., Souffrin, p.73)
Oresme :
« On doit parler de la même façon de la mesure d’une vitesse, mais en prenant le temps pendant lequel dure
cette vitesse pour l’extension et le degré de vitesse pour l’intensité » (Tractatus, III, vi).
La théorie de l’Impetus
Buridan (1300-v.1370), Questiones super octo physicorum libros aristotelis.
« Tandis que le moteur meut le mobile, il lui imprime un certain impetus, une certaine puissance capable de
mouvoir dans la direction même le moteur meut le mobile, que ce soit vers le haut, vers le bas ou de côté, ou
circulairement. Plus grande est la vitesse avec laquelle le moteur meut le mobile, plus puissant est l’impetus
qu’il imprime en lui. C’est cet impetus qui meut la pierre après que celui qui la lance a cessé de la mouvoir ;
mais par la résistance de l’air et aussi par la pesanteur qui incline la pierre à se mouvoir en un sens contraire à
celui vers lequel l’impetus a puissance de mouvoir, cet impetus s’affaiblit continuellement ; dès lors le
mouvement de la pierre se ralentit sans cesse : cet impetus finit par être vaincu et détruit à tel point que la
gravité l’emporte sur lui et désormais meut la pierre vers son lieu naturel » (Cité par Clavelin, La philosophie
naturelle de Galilée, p.104)
4
« Dans un corps dense et grave il y a, toutes choses égales d’ailleurs, plus de matière première qu’en un corps
grave et léger ; un corps grave et dense reçoit donc davantage de cet impetus » (Buridan, selon Duhem, cité par
Clavelin p. 105)
Duhem :
« La mécanique de Galilée c’est la forme adulte d’une science vivante dont la mécanique de Buridan était la
larve » (cité par Clavelin p. 106)
Buridan:
« l’impetus est une certaine réalité permanente distincte du mouvement local selon lequel se meut le
projectile, c’est une qualité dont la nature est de mouvoir le corps auquel elle a été imprimée » (cité in Clavelin,
p. 107)
« Il faut imaginer que par l’effet de son moteur principal, c’est-à-dire, de sa gravité, un grave acquiert non
seulement du mouvement, mais encore un certain impetus, et cela grâce au mouvement même qui le meut
avec sa gravité naturelle permanente…Ainsi, au début le grave est-il par sa seule gravité naturelle et, pour
cette raison se meut lentement ; puis il est mû en même temps par la gravité et par cet impetus acquis, et pour
cette raison, se meut plus vite ; et comme le mouvement devient plus rapide, de son côté, l’impetus devient plus
grand, si bien que le grave …se meut de plus en plus rapidement et accélère ainsi continuellement son
mouvement jusqu’à la fin » (in Clavelin p.107)
Copernic (1473-1542)
« La terre est entraînée dans son mouvement circulaire non seulement avec l’élément aqueux qui lui est
conjoint, mais encore une portion considérable de l’air ainsi que toutes les choses qui sont liées de la même
façon avec elle » (De revolutionibus, I, in Szczeciniarz. p.125).
« Le mouvement de la terre est le mouvement naturel parce que sphérique et géométrique, d’un tout qui, en
tant que tel, maintient les parties en rapport entre elles car elles lui sont homogènes. Les parties ont tendance à
se rassembler vers ce tout, quel que soit, par ailleurs, le mouvement de ce dernier. Cependant, cette stabilité est
possible parce que le tout possède un mouvement naturel, le mouvement circulaire. Il faut remarquer que c’est
le mouvement sphérique qui est conçu par Copernic comme le mouvement global d’un tout. (Szczeciniarz
p.126)
« Que le mouvement des corps célestes est uniforme et circulaire, perpétuel, ou composé de mouvements
circulaires. Nous allons rappeler maintenant que le mouvement des corps est circulaire. En effet, la mobilité
propre de la sphère est de tourner en rond ; par cet acte même, tandis qu’elle se meut uniformément en
elle-même, elle exprime sa forme, celle du corps le plus simple où l’on ne peut trouver ni commencement, ni
fin, ni distinguer l’un de l’autre » (De revolutionibus orbium celestum, Livre I, traduction Alexandre Koyré,
Blanchard, Paris, 1970)
« Etendant à la terre une idée admise pour les cieux, il affirme le caractère naturel du mouvement circulaire de
celle-ci. Or, étant naturel, ce mouvement d’une part ne peut pas produire les effets désastreux dont parle
Ptolémée, d’autre part, étant naturel à la terre, il anime, naturellement, tous les corps de la nature et de
provenance terrestre, même si ils ne sont pas en contact immédiat avec elle ; ils lui sont physiquement reliés
(comme des parties au tout) » (Koyré, Etudes galiléennes, p.168).
« Mais que dirons-nous touchant les nuages et les autres choses flottant dans l’air, ainsi que celles qui tombent,
ou inversement, tendent vers le haut ? Tout simplement que, non seulement la terre avec l’élément aqueux qui
lui est joint, se meut ainsi, mais encore une partie non négligeable de l’air, et toutes les choses qui, de la même
manière, ont un rapport avec la terre.[…] Quant aux choses qui tombent et qui s’élèvent, nous avouerons que
leur mouvement doit être double par rapport au monde et, généralement , composé de rectiligne et de
circulaire » (De revolutionibus, I, 8, in Koyré,id. p.170)
Jean-Baptiste Benedetti (1540-1590)
« Telle est la grandeur et l’autorité d’Aristote qu’il est difficile et dangereux d’écrire quelque chose contre ce
qu’il a enseigné ; pour moi particulièrement, à qui la sagesse de cet homme a toujours paru admirable.
Néanmoins, poussé par le souci de la vérité, par l’amour de laquelle, s’il vivait, il aurait été lui-même
enflammé, …je n’hésite pas à dire, dans l’intérêt commun, en quoi, le fondement inébranlable de la
philosophie mathématique me force à me séparer de lui » (Koyré, p.53) (ref. à Archimède)
« Tout corps grave, qu’il se meuve naturellement ou violemment, reçoit en lui-même un impetus, une
impression de mouvement, de telle sorte que, séparé de la vertu mouvante, il continue à se mouvoir de
5
lui-même, pendant un certain laps de temps. lors donc que le corps se meut d’un mouvement naturel, sa vitesse
augmentera sans cesse ; en effet, l’impetus et l’impressio qui existent en lui croissent sans cesse car il est
constamment uni à la vertu mouvante » (Koyré, p.48)
Or cet impetus décroît continuellement et, petit à petit, l’inclination de la gravité s’y glisse, laquelle, se
composant avec l’impression faite par la force ne permet pas que la ligne ab reste droite pendant longtemps ;
bien vite elle devient courbe parce que le corps est mû par deux vertus, dont l’une est la violence imprimée, et
l’autre, la nature. Ceci contrairement à l’opinion de Tartaglia qui nie qu’un corps quelconque puisse être
simultanément par des mouvements naturel et violents » (cité in Koyré p.50.)
Giordano Bruno (1548-1600)
(cf. Koyré p.171-182)
« Or donc, que l’on s’imagine deux hommes : l’un dans le navire qui court, et l’autre en dehors de celui-ci,
ayant chacun une pierre qu’ils laissent tomber : la pierre du premier, sans perdre un point, ni dévier de sa ligne
verticale, viendra au lieu fixé à l’avance ; et celle du second se trouvera transportée en arrière. Ce qui ne vient
de rien d’autre que de ce que la pierre qui part de la main de celui qui est porté par le navire, et par conséquent,
se meut selon le mouvement de celui-ci, possède une certaine vertu impresse, que ne possède pas l’autre. De
cette diversité, nous ne pourrons donner aucune raison sinon celle que les choses, qui sont attachées au navire
par un lien ou par une telle appartenance, se meuvent avec celui-ci ; et que la pierre qui se meut avec le navire,
porte avec elle la vertu du moteur, tandis que l’autre n’y a pas de participation » La Cena de le Ceneri, cité
par Koyré p.175)
Koyré p.181 :
« On reste confondu devant la hardiesse, et le radicalisme, de la pensée de Bruno, qui opère une transformation
révolution véritable- de l’image du monde et de la réalité physique. Infinité de l’univers, unité de la nature,
géométrisation de l’espace, négation du lieu, relativité du mouvement : nous sommes tout près de
Newton.… »
Physique au XVIIeme siècle
Descartes
Les Principes
« Par la Nature, écrit Descartes, je n’entends point ici quelque Déesse, ou quelque autre sorte de puissance
imaginaire, mais je me sers de ce mot pour signifier la Matière même en tant que je la considère avec toutes les
qualités que je lui ai attribuées comprises toutes ensemble, et sous cette condition que Dieu continue de la
conserver en la même façon qu’il l’a créée » Le Monde, ch. VII (A.T XI, p. 36/37 ; Alquié, 1, p. 349/350)
2. Deux grandes doctrines sur la nature de la matière se déploient contre l’hylémorphisme :
- la matière subtile cartésienne : il n’y a pas de vide, l’étendue est par essence matérielle et les éléments se
constituent par chocs et mouvement. La matière la plus fine, qui remplit toutes les pores de l’espace est l’éther.
C’est la doctrine du mécanisme. L’attraction s’explique par les tourbillons de cette matière subtile.
- L’autre est la théorie atomiste : Beeckman, Gassendi et sans doute aussi Galilée, reprise de l’atomisme
ancien. Newton sans doute aussi cf. Les Queries de la fin de l’Opticks.
Kepler
«[les naturales traditionnels croient que] de la surface inférieure de l’orbe lunaire jusqu’à la dixième sphère il
n’y a pas de vide dans les orbes célestes, mais qu’un orbe est toujours en contact avec un autre orbe [Chez
Copernic] aucun orbe n’est en contact avec un autre mais […] il reste entre les divers systèmes d’immenses
espaces […] qui ne se rattachent à aucun des deux systèmes voisins.» Mysterium cosmographicum,(1595) Le
secret du monde, chap. XIV, in Lerner, 70-71.
Maria Rescaglia
Descartes, désormais considéré comme le symbole de la pensée moderne, constitue ensemble avec Gassendi,
le principal ennemi à combattre soit par les autorités ecclésiastiques que par les milieux conservateurs. Le
rationalisme cartésien et le corpuscularisme des atomistes risquent de faire définitivement s’écrouler les
dernières digues de la doctrine aristotélicienne ” (cat. p. 105.)
Clavius
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