Merci de confirmer votre présence, au plus tard le 16 mai 2008, à Manuella POLI
manuella.po
[email protected] ou par télécopie : 01 45 49 76 85 avec le bulletin ci-joint.
Chaire Développement durable
Ecole polytechnique - EDF
Séminaire Développement durable et économie de l’environnement
Comment garder l’espoir de maîtriser l'ampleur et le rythme du changement climatique ? L'équipe de James Hansen au
Goddard Institute de la NASA vient de publier des résultats de recherche qui soulignent que le seuil dangereux à ne pas
dépasser est voisin de 380 ppm de CO2 dans l'atmosphère, seuil effectivement dépassé depuis 5 ans. Cela nécessite de
mobiliser vraiment tous les instruments déjà ou potentiellement disponibles, qu'ils soient scientifiques, techniques,
comportementaux, institutionnels, etc. Jean-Marie Chevalier et Alain Grandjean en présentent et évaluent plusieurs
parmi les plus importants. Ils mettent en évidence leur efficacité, qui contraste avec la timidité de leur mise en oeuvre à
ce jour.
Jean-Marie Chevalier* et Alain Grandjean**
Université Paris-Dauphine (CGEMP) et Fondation Nicolas Hulot
Le couple énergie environnement: réalité ou fiction
Mardi 20 mai 2008, de 17 heures à 19 heures
à Sciences Po – salle Goguel – 56, rue des Saints-Pères - 75007 Paris
(M° Saint-Germain-des-Près)
Résumé
L’un des problèmes majeurs de ce siècle, c’est de résoudre « l’équation de Johannesburg » : produire davantage
d’énergie, notamment pour le développement économique des plus pauvres, et réduire les émissions de gaz à effet
de serre. On est toutefois dans un système énergétique très rigide fondé pour plus de 80 % sur les trois grandes
énergies fossiles, non renouvelables et polluantes : le pétrole, le charbon et le gaz naturel. La résolution de
l’équation repose sur trois orientations majeures : (i) l’action pour améliorer l’efficacité énergétique, développer
les énergies renouvelables, réduire les émissions. Ces actions doivent être menées à plusieurs niveaux : le
mondial, le régional, le national, le local ; (ii) l’adaptation qui sera chère et douloureuse pour les plus pauvres et
les plus fragiles ; (iii) des prix plus élevés pour l’énergie et le carbone. Différents éléments tendent à montrer que
nous sommes entrés dans un monde d’énergie chère. De plus, les observations et les travaux les plus récents sur le
climat font penser que les conclusions 2007 du GIEC sous-estiment l’effet des boucles de rétroaction et
surestiment les seuils d’irréversibilité. La cible de 450 ppm CO2eq retenue par l’Union européenne constitue une
référence « a minima » : viser plus c’est exposer l’humanité à des risques politiques, sociaux et économiques
majeurs. Cette cible est réalisable sur le plan technologique et passe par l’intensification massive de l’efficacité
énergétique dans le bâtiment et le transport, l’accélération du captage et stockage du charbon, la substitution,
quand c’est possible du nucléaire au charbon, celle du stockage électrique, etc. Autant d’opportunités sui sont
accessible accessibles si on y met les moyens. Sur le plan économique, les valeurs carbones associées à cette cible
à l’horizon 2020 puis 2050 estimées par la plupart des modèles montrent aussi qu’elle est réalisable. Le récent
rapport au premier ministre sur la sécurité de l’approvisionnement énergétique en Europe montre bien par
ailleurs que nous devons impérativement accélérer les alternatives au pétrole et au gaz et ce très rapidement sous
peine de subir un nouveau choc économique. Dans ce contexte on ne peut être que déçu et préoccupé des moyens
mis en œuvre actuellement, tant au plan réglementaire que fiscal et financier que des calendriers de mise en place
retenus qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.
* Jean-Marie Chevalier est Professeur de sciences économiques à l’Université Paris-Dauphine où il dirige le Centre de Géopolitique de l’Energie et
des Matières Premières (CGEMP). Il est aussi Associé au Cambridge Energy Research Associates (CERA, bureau de Paris), membre du Conseil d’Analyse
Economique (CAE) du Premier Ministre et administrateur de Nexans. Au cours de sa carrière, il a travaillé au service économique du groupe Elf Aquitaine
(Total) et au département énergie de la Banque Mondiale. Il a enseigné l’économie industrielle et l’économie de l’énergie aux universités d’Alger, de Rabat, de
Grenoble, de Paris XIII, à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et à l’Ecole Nationale d’Administration. Pendant plusieurs années il a été administrateur de la
Banque Nationale de Paris. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur l’industrie et l’énergie, parmi lesquels Le Nouvel Enjeu Pétrolier (1973),
L’économie industrielle en question (1977), Economie de l’énergie (1986), Economie industrielle des stratégies d’entreprises (2001), Où va l’économie
mondiale ? (en coll. 2002), La raison du plus fort, les paradoxes de l’économie américaine (en coll. 2004), Les grandes batailles de l’énergie (2004), Les
marchés du gaz et de l’électricité :un défi pour l’Europe et pour la France (avec J. Percebois Rapport du CAE 2008). Jean-Marie Chevalier est diplômé de
l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, Docteur en Sciences Economiques (Université Panthéon-Sorbonne) et Agrégé des Facultés de Sciences économiques.
** Alain Grandjean est ancien élève de l'Ecole Polytechnique et de l'ENSAE, titulaire d'un doctorat de troisième cycle en économie de l'environnement. Il a
été chercheur au laboratoire d'économétrie de l'Ecole Polytechnique, ingénieur conseil chez Orga conseil et directeur général de SOULÉ. Co-fondateur de
Carbone 4, un cabinet d’audit et de conseil en « stratégie carbone », il est membre du Comité stratégique de la Fondation Nicolas Hulot. Il a été membre de la
commission fiscalité écologique présidé par Jean-Pierre Landau en 2007 et expert climat-énergie au Grenelle de l’environnement. Il est l’auteur de La monnaie
dévoilée, L’harmattan, 1997 (avec Gabriel Galand), Le plein s’il vous plaît, Le Seuil, 2006 (avec Jean-Marc Jancovici) et Environnement et Entreprises, Village
Mondial, 2006 (avec Dominique Bourg et Thierry Libaert).