11 Signes De Deterioration Entreprise

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Sujet : Signes précurseurs de la détérioration des équilibres d’une entreprise, vue de
l’intérieur, vue de l’extérieur (banque)
Introduction
1. L’origine des faillites d’entreprises
2. Les Facteurs précurseurs de la détérioration des équilibres d’une entreprise
2.1 Les problèmes de Trésorerie
2.2 Les causes et les conséquences liées aux problèmes de trésorerie
2.3. Une solution pour résoudre le problème de trésorerie : la loi Dailly
3. Le diagnostic financier de l’entreprise
3.1. Premier pôle : la structure financière
3.2. Deuxième pôle étude : l’exploitation de l’entreprise
3.3. Troisième pôles d’étude : la solvabilité de l’entreprise
4. RECONNAITRE LA CRISE : SIGNAUX D’ALERTE ECONOMIQUES ET
Sociaux
4.1. Indicateurs d’exploitation
4.2 Indicateurs financiers
4.3. Indicateurs « Ressources Humaines »
Conclusion
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Introduction
Chaque année 30 000 à 50 000 entreprises sont entrainées vers un dépôt de bilan.
Ce constat n'est pas ponctuel, résulte de problèmes récurrents dans les entreprises comme un
impayé, une perte de client, un mauvais investissement.
Ces problèmes engendreront certainement des difficultés de trésorerie. Ces difficultés ne sont
en général identifiées qu'après la manifestation du problème et il devient alors urgent de réagir
avant qu’il ne soit trop tard.
2. L’origine des faillites d’entreprises
En France, plusieurs raisons sont évoquées lors des faillites des entreprises notamment celles
des PME.
A titre d’information, voici une liste de causes qui ont entraîné de nombreuses entreprises à
déposer le bilan :
L’endettement
Un endettement trop élevé conduit naturellement à des échéances que l'entreprise ne sera plus
en mesure d'assumer. L'entreprise ne pouvant plus rembourser ses créanciers, ces derniers
exigeront le paiement de la dette, et entraineront par là même la liquidation de la société. En
effet, une fois la liquidation prononcée, les créanciers pourront espérer récupérer une part de
l'actif.
La baisse d'activité
Une baisse d'activité régulière ou une chute soudaine peut transformer une entreprise pérenne
en entreprise déficitaire. Ainsi l'arrivée d'un nouveau concurrent plus innovant peut voir le
leader s'affaiblir. Ce dernier qui s'était reposé sur ses acquis est bousculé et voit son chiffre
d'affaires baisser alors que ses marges sont faibles. La liquidation se produit alors après
plusieurs années, ou rapidement si la chute de l'activité est rapide.
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La faillite d'un client
Contrairement aux particuliers, les entreprises ne payent pas leurs achats immédiatement.
Chaque entreprise dispose de délais plus ou moins longs selon le type de relations entretenu
avec son fournisseur. Ainsi une chaîne de distribution peut obtenir des délais de paiement
allant jusqu'à 120 jours après la livraison auprès de ses fournisseurs. Supposons maintenant
qu'un client qui ait été livré, soit liquidé, pour diverses raisons. Son fournisseur, si le client
était important, peut se voir également conduit à la faillite. La loi de Pareto fait apparaître que
20% des clients représentent souvent 80% du chiffre d'affaires. Cette théorie est bien souvent
vraie dans bons nombres de PME françaises, et la faillite d'un seul client peut provoquer la
liquidation d’un fournisseur qui se retrouve avec une créance insolvable. L'essentiel des
faillites en France provient d'ailleurs d'un retard ou d'un non-paiement de créances.
Une diversification couteuse
La stratégie du dirigeant est un élément essentiel de la bonne santé financière d'un groupe.
Placez un mauvais dirigeant à la tête d'une entreprise rentable, et deux années plus tard,
quelque soit la qualité des salariés et des produits, la société aura peut être déjà fait faillite. La
volonté par exemple d'un dirigeant de diversifier les activités de l'entreprise peut conduire à la
liquidation. Une diversification mal maîtrisée est souvent couteuse en terme humains, mais
aussi matériels et financiers. Les investissements nécessaires ainsi que les stocks à prévoir et
les moyens humains à mettre en œuvre canaliseront les ressources de l'entreprise qui ne se
concentrera plus sur son cœur de métier.
Un manque de trésorerie
Une société est un ensemble complexe et l'une de ses composantes est la trésorerie. Une
trésorerie pléthorique n'a pas d'intérêt car elle est coûteuse, mais une trésorerie insuffisante
peut conduire à la ruine. Si la trésorerie est faible, quelque soit les raisons, un simple retard de
paiement, un simple problème d'incendie, peut obliger l'entreprise à avoir recourt à de
l'endettement à court terme, et si les banques ne suivent pas l'entreprise, cette dernière sera
dans l'obligation de mettre la clé sous la porte quelque soit ses qualités. En pratique,
l'entreprise sera rachetée.
Une crise de croissance
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Faillite est souvent synonyme d'activités moroses mais les sociétés à fortes croissances ne
sont pas exempts de risques de liquidation. Une croissance mal maitrisée, des dépenses qui
s'envolent et des pertes qui s'accumulent et c'est toute la société qui peut pâtir de cette
croissance. Croissance signifie hausse du chiffre d'affaires, et non hausse du résultat. De
nouveaux marchés ou de nouvelles boutiques peuvent ainsi se traduire par une très forte
hausse du chiffre d'affaires mais aussi par une très forte hausse des pertes.
2. Les Facteurs précurseurs de la détérioration des équilibres d’une entreprise
Plusieurs facteurs peuvent traduire une difficulté naissante ou déjà présente, pouvant conduire
à la faillite :
- Retards de paiement des fournisseurs.
- Refus des fournisseurs d'augmenter l'encours.
- Incidents de paiements, rejets de traites.
- Problèmes de paiement des organismes sociaux,
- Refus de livraison des fournisseurs sans paiement comptant,
- Les banques résilient leurs concours,
- Problèmes pour rembourser les crédits, payer les loyers,
- ...
Selon le niveau de difficulté atteint, plusieurs solutions existent mais il faut réagir aussi vite
que possible.
Si l’entreprise ne réagit pas, il y aura des conséquences :
-
Les organismes sociaux n’hésiteront pas à appliquer des pénalités et majorations de 5
à 150%.
- Le banquier se servira directement à la source c'est à dire sur le compte bancaire de
l’entreprise à chaque rentrée d'argent ce qui n’aidera pas l’entreprise à rembourser les
autres organismes et fournisseurs.
- Les fournisseurs exigeront le paiement comptant et ce qui constituera un blocage pour
l’entreprise.
- Les services sociaux et fiscaux peuvent vous assigner en redressement judiciaire qui
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pourrait se transformer en liquidation judicaire si celui-ci n'est pas convenablement
préparé.
2.1.Les problèmes de Trésorerie
« Le problème de trésorerie est une insuffisance de fonds pour honorer ses dettes échues
ou dont on veut clôturer le solde ou encore pour effectuer une opération financière. Ce
problème apparaît lorsque la trésorerie atteint une de ses limites par exemple une
insuffisance sur un compte à vue pour payer une facture. Une caisse espèce vide, une
ligne de crédit d'escompte entièrement encombrée...
Un changement de politique, une astuce ou un élargissement du potentiel de trésorerie
doit être trouvé afin d'honorer les factures. Cette astuce peut simplement s'effectuer par
l'utilisation d'un autre moyen de paiement. Par exemple, si la caisse est vide, on utilisera
le compte courant.
Plus vite le problème de trésorerie est détecté, plus vite une solution adéquate sera mise
en place. Il est essentiel d'effectuer des prévisions et avoir une vision future cohérente de
la trésorerie mais aussi de la gestion de l'entreprise en générale. »
Le risque d’illiquidité
Le risque d’illiquidité se définit comme un défaut de trésorerie : L’entreprise n’arrive plus à
faire face à ses échéances à l’égard des créanciers, de son personnel…
Il s’agit d’une entreprise qui dépense plus en consommations et en investissements qu’elle ne
reçoit.
L’incapacité à assumer les échéances de règlement, après que l’entreprise a exploité tous les
recours de crédit et de renflouement, peut la conduire à une cessation de paiement, elle se
trouvera placée en redressement ou en liquidation judiciaire.
Cette situation d’illiquidité peut avoir trois origines :
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-
La faiblesse structurelle de l’exploitation : Une rentabilité économique insuffisante
limite la capacité de l’entreprise à renouveler ses équipements, à innover ses produits,
à recruter des salariés qualifiés… ; les besoins de financement ne sont plus couverts
que par un gonflement de l’endettement, dont le coût vient s’ajouter à des charges déjà
excessives, et la spirale de défaillance est engagée. Dans ce cas, les mauvaises
performances économiques de l’entreprise sont la cause de la crise d’illiquidité.
-
L’erreur de gestion : La défaillance peut également affecter des entreprises
économiquement rentables qui ont commis des erreurs de gestion.
Par exemple, une entreprise qui supporte d’importants frais fixes (de locaux,
d’équipements, etc.) engagés au cours d’une conjoncture florissante et qui n’ont pas
prévu la possibilité de repli en cas de ralentissement de l’activité, lorsque cela
survient, l’entreprise conserve une structure de coûts excessive.
De la même façon, une dépendance trop forte à l’égard d’un client important place
l’entreprise fournisseur à la merci d’un défaut de paiement du client. Cette dépendance
est à l’origine de nombreuses défaillances de petites entreprises.
Une des solutions face à ce risque, consiste à diversifier sa clientèle afin de réduire ce
risque de défaillance.
-
La fragilité de la structure financière : Les entreprises qui anticipent mal
l’augmentation de leur BFR, sont économiquement saines mais financièrement
fragiles. Elles doivent vite réagir avant que cela ne compromette leurs performances
économiques, pour cela, elles doivent trouver des investisseurs afin de reconstituer
leur trésorerie. Une entreprise peut être prise en défaut de paiement malgré des ,
performances économiques satisfaisantes, d’où, la nécessité de s’assurer de la liquidité
de l’entreprise. C’est le rôle de la gestion de trésorerie.
2.2. Les causes et les conséquences liées aux problèmes de trésorerie
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La bonne marche de l’entreprise dépend de sa trésorerie, cela détermine la pérennité de
l’entreprise et sa vitesse de développement, sans une bonne trésorerie l’entreprise aura du mal
à atteindre ces objectifs.
Une entreprise qui a des problèmes de trésorerie s’expose à certains risques :
-
Un BFR inadapté conduit à des pertes de marchés
-
Une réserve inférieure à 3% du chiffre d’affaires crée un risque important
d’incapacité.
-
Une trésorerie en baisse signifie une concurrence plus forte
-
Une baisse importante des réserves entraine un risque important de faillite
On dénombre trois causes principales qui sont à l’origine de la baisse de la trésorerie :
-
Une cause accidentelle : sinistre, accident ou impayé. Lorsque le chiffre d’affaires
baisse brutalement, la trésorerie s’écroule.
-
Une augmentation importante du chiffre d’affaires peut amener l’entreprise à faire de
nombreux investissements en matériels ou en logistique ce qui met en mal les
réserves.
-
Un chiffre d’affaires insuffisant ou même constant ne permet pas de faire face aux
charges, ce qui épuise peu à peu les ressources de l’entreprise.
2.3. Une solution pour résoudre le problème de trésorerie : la loi Dailly
Pour palier à ce problème, la loi Dailly n°81-1 du 2 janvier 1981 a été mise en place à
l’adresse des entreprises, ce dispositif est également ouvert aux associations en situation de
trésorerie délicate.
Il s’agit en quelque sorte d’un emprunt bancaire sur créance. L’entreprise remplit un
bordereau Dailly qui n’est ni plus ni moins qu’un contrat avec son agence bancaire au terme
duquel l’entreprise cède à sa banque ses créances, tandis que cette dernière crédite le compte
de l’entreprise de la somme correspondante, minorée des taux d’intérêts et d’une commission.
Autrement dit, c’est la banque qui percevra la subvention lorsqu’elle sera débloquée par la
collectivité, mais entre temps, de l’argent entre bien dans les caisses de l’entreprise.
3. Le diagnostic financier de l’entreprise
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Pour évaluer la santé financière d’une entreprise, nous nous baserons sur 3 pôles d’étude :
3.1. Premier pôle la structure financière
Le premier ratio à prendre en compte pour ce pôle est l’autonomie financière :
Autonomie financière = ressources propres/ dettes financières
Ce ratio mesure l’indépendance financière de l’entreprise vis-à-vis des emprunts bancaire.
L’impératif à respecter est qu’il doit être supérieur à 100 % car les ressources propres doivent
couvrir les dettes financières.
Par contre si les dettes financières sont supérieures aux ressources propres cela représenterait
une source de danger pour les banques et pour l’entreprise, car en cas de faillite de cette
dernière, la banque ne sera pas remboursée.
Exemple : Un particulier gagne 3000 euros net par mois, à la suite de l’achat de son
appartement, il rembourse à la banque 1500 euros par mois. Il lui reste donc 1500 pour se
nourrir, payer les impôts, ses sorties, les vacances, ses vêtements….
Son voisin gagne 6000 euros net par mois mais mène un train de vie plus élevé, il a emprunté
pour acquérir son appartement et verse des mensualités de 3000 euros à la banque.
Parallèlement ayant acheté sa voiture à crédit, il rembourse sur trois ans par versement
mensuel de 1500 euros. Enfin pour partir en vacance au Mexique, il a également recouru à
l’emprunt et rembourse 1000 euros par mois.
Certes, il est capable de rembourser toute sa dette mais il lui reste pour vivre :
6000 – 3000 – 1500 – 1000 = 500
Comment payer ses impôts, se vêtir, se nourrir avec 500 euros par mois ? C’est impossible.
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Pour l’entreprise, les mêmes règles de prudence s’applique : elle doit emprunter dans la limite
de ses capacités, de façon à pouvoir assurer les paiements de ses charges habituelles de
gestion courante (achats de matières premières, charges de personnel, impôts et taxes).
Le ratio de capacité de remboursement
Capacité de remboursement = Dettes financières/ CAF
Ce ratio permet de répondre à la question en combien de temps l’entreprise serait-elle capable
de rembourser ses dettes si elle utilisait toute sa CAF (capacité d’autofinancement).
Exemple :
Capacité de remboursement = 2
Ce qui signifie que les dettes financières font deux fois la CAF autrement dit il faut 2 CAF
pour rembourser les emprunts bancaires.
Or, pour ce faire, il serait nécessaire d’avoir deux exercices d’activité car la CAF ne s’obtient
qu’une fois par an.
Il est évident que ce ratio doit être le plus faible possible car la CAF permet de financer les
investissements, de rémunérer les actionnaires et donc ne peut servir qu’à rembourser les
dettes financières.
Donc plus ce ratio est élevé et plus l’entreprise montre des signes de difficultés.
3.2. Deuxième pôle étude : l’exploitation de l’entreprise
L’étude des ratios que nous allons voir permet l’origine des variations de B.F.R
(Actifs circulants – passifs circulant).
Cette étude sera basée sur l’analyse de trois ratios :
-
Temps d’écoulement des stocks
-
Délai de paiement accordé aux clients
-
Délai de paiement accordé par les fournisseurs
Temps d’écoulement des stocks = (stock moyen des matières premières/coût d’achat
des matières premières consommées) X 360
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Stock moyen = (Stock initial + stock final)/2
Coût d’achat des matières premières consommées = achat hors taxes de matières
pemières + SI de matières premières – SF de matières premières
Ce ratio permet de répondre à la question quelle est la durée de détention des matières
premières (en nombre de jours) depuis l’achat jusqu’à leur consommation dans le
processus de fabrication.
Pour que ce ratio ait un sens, il doit être comparé dans le temps et aux entreprises de
même activité.
L’intérêt de ce ratio est qu’il illustre le dynamisme de l’activité au sein de l’entreprise car
plus la vitesse de rotation des stocks est élevée et moins l’entreprise devra faire face à des
coûts liés au stockage.
Délai de paiement accordé aux clients
Crédit moyen accordé aux clients = ((clients et comptes rattachés + les effets escomptés
non échus) / C.A TTC))/ 360
Ce ratio permet de répondre à la question en moyenne, à combien de jours les clients
payent-ils leurs créances.
En règle générale, il est préférable que ce ratio tende à la baisse puisque plus le temps
d’attente des encaissements est cours et plus le BFR diminue.
Cette situation arrange l’entreprise dans le sens où cela lui permet d’avoir de la liquidité.
En revanche, si ce délai est trop longtemps cela fragiliserait la trésorerie de l’entreprise, ce
qui constitue un signe de détérioration des l’équilibres de l’entreprise.
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Délai de paiement accordé par les fournisseurs
Le crédit moyen accordé aux fournisseurs = (fournisseurs et comptes rattachés / achats et
services extérieurs TTC) X 360
Ce ratio permet de répondre à la question quelle est le crédit moyen consenti par les
fournisseurs ?
Ou encore
En combien de jours, en moyenne, l’entreprise règle-t-elle ses fournisseurs ?
L’entreprise s’efforce en général d’obtenir des crédits de plus en plus longs, afin de voir
diminuer d’autant les besoins en fond de roulement.
Pour être à même de pouvoir négocier les délais les plus intéressants avec les fournisseurs, il
faut deux points :
-
Etudier les temps d’écoulement moyen des entreprises concurrentes
-
Savoir si la société représente un client important pour le fournisseur étudié (part de
l’achat dans le chiffre d’affaires). Si ce ratio excède 10 % le fournisseur cherchera à
garder son client.
3.3. Troisième pôles d’étude : la solvabilité de l’entreprise
Les trois ratios suivants sont calculés comme si l’entreprise doit être vendue.
Cette optique liquidative permet aux tiers de mesurer les risques de non paiements.
Le ratio de liquidité immédiate = valeur disponible/dette à court terme
Ce ratio répond à la question l’argent disponible suffit-il à financer la dette à court terme ?
En général, l’argent disponible ne permet pas de financer les dettes à court terme (ratio <
100%), et heureusement car le cas inverse signifierait que l’entreprise dispose de
suffisamment d’argent à la banque pour finance non seulement les dettes à court terme mais
encore les dettes à échéances plus lointaines de l’ordre de 6 à 11 mois, synonyme d’argent qui
dort.
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Le ratio de liquidité réduite = (valeur disponible + valeur réalisable) / dettes à court
terme
Ce ratio ne doit être calculé que si le ratio de liquidité immédiate est inférieur à 100 %.
Ce ratio permet de répondre à la question : l’argent dont dispose l’entreprise à la banque, plus
l’argent qu’elle attend de ces débiteurs suffisent-ils à payer toutes les dettes à court terme ?
Ce ratio de liquidité réduite doit être proche de 100 %.
Ratio de liquidité générale
Le ratio de liquidité générale = (Valeur disponible + valeur réalisable + valeur
d’exploitation) / dettes à CT
Ce ratio permet de répondre à la question : l’argent disponible, plus l’argent que l’entreprise
doit encaisser de ces débiteurs, plus l’argent immobilisé dans tous ces stocks permettrait-il
d’assurer le paiement des dettes à court terme.
Ce ratio doit être supérieur à 100 %, ce qui signifierait que l’entreprise est solvable.
4. RECONNAITRE LA CRISE : SIGNAUX D’ALERTES ECONOMIQUES ET
SOCIAUX
Dans une entreprise, une crise financière est souvent définit comme le manque de la trésorerie
nécessaire à la continuité de l’exploitation, elle ne résulte que très rarement d’un seul facteur
et n’arrive en général pas d’un seul coup.
Le dirigeant et son équipe disposent d’une multitude d’indicateurs ou signaux, internes ou
externes, leur permettant de détecter les risques de crise, mais, souvent, inconsciemment, ils
les sous-estiment, voire les ignorent.
Une des difficultés majeures de la gestion d’une crise financière réside dans cette prise de
conscience par le dirigeant et son équipe de l’existence ou de la menace d’une situation de
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crise et de ses perspectives d’évolution. Or, les chances et la rapidité de sortie de crise
augmentent très sérieusement si, dès l’apparition des premiers symptômes, on réalise un bon
diagnostic, et on met en œuvre rapidement un traitement adapté.
De manière très simplifiée on peut dire qu’une entreprise entre en crise financière quand elle
ne dispose plus - ou qu’en raison des difficultés qu’elle rencontre, elle anticipe qu’elle ne
disposera plus à échéance relativement courte - de la trésorerie nécessaire à la continuité de
son exploitation.
Plus concrètement l’entreprise n’est, ou ne sera bientôt, plus à même d’assurer le paiement
des salaires, le paiement des fournisseurs, le remboursement des emprunts aux échéances
prévues, le financement des investissements nécessaires à la continuité opérationnelle, et le
paiement des éventuels coûts de restructuration nécessaires à cette continuité.
Manquant souvent de tableaux de bord appropriés et «la tête dans le guidon», le dirigeant ne
prend pas toujours le recul nécessaire et ce d’autant plus que la crise financière s’accompagne
quasi systématiquement d’un accroissement de sa charge de travail. Il a également souvent
tendance à s’enfermer dans un certain déni de la réalité et à s’isoler encore davantage.
Les signaux d’alerte peuvent provenir de l’intérieur de l’entreprise comme de l’extérieur, être
de nature financière ou non.
4.1. Indicateurs d’exploitation
Les indicateurs d’exploitation peuvent être de multiples natures et, compte tenu de la diversité
des activités des entreprises, il n’est pas envisageable de dresser une liste exhaustive de
signaux annonciateurs d’une crise financière.
A titre d’exemples, et parce que certains signaux restent communs à la plupart des entreprises,
nous avons listé les évènements suivants, qui, compte tenu des décalages exploitation /
trésorerie, ne se traduisent pas, le plus souvent, par des tensions immédiates de trésorerie,
mais sont des signaux d’alerte à ne pas négliger :
• diminution du carnet de commandes, révélateur anticipé de tensions sur le marché dont il
faut analyser rapidement les causes, internes ou externes ;
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• diminution du chiffre d’affaires, révélateur d’une évolution du marché, mais souvent à
retardement en raison du décalage entre facturation et encaissement ;
• augmentation du nombre de litiges clients, révélateur de problèmes de qualité ;
• augmentation des délais d’encaissement des créances clients, révélateur de tension de
trésorerie chez les clients ;
• difficultés d’approvisionnement, liées par exemple à la pénurie de matières premières ou la
défaillance d’un fournisseur significatif ;
• retard de fabrication, lié par exemple à des mouvements sociaux révélateur anticipé de
pénalités voire de pertes de commandes ;
• augmentation du prix des matières premières, produits intermédiaires, produits finis, ou des
frais d’approvisionnement (par exemple des transports) ;
• augmentation de certains coûts de production (énergie, salaires), également révélateur
anticipé d’une baisse des marges si l’entreprise ne les répercute pas sur ses propres clients ;
• augmentation des stocks, révélateur anticipé de tensions sur la trésorerie et de pertes liées à
L’obsolescence potentielle des produits en stock ;
• augmentation des frais généraux supérieure à celle du chiffre d’affaires ou de la marge brute.
Il est essentiel que le dirigeant prenne conscience qu’une crise financière prend en général ses
racines très en amont des tensions de trésorerie, et que s’il attend ces tensions pour prendre
des décisions, il risque fort de ne pas avoir le temps de les mettre en œuvre.
4.2 Indicateurs financiers
Ici encore, les signaux sont multiples, mais ils arrivent en général avec un temps de décalage
par rapport aux indicateurs d’exploitation, puisqu’ils n’en sont que la résultante.
Les points essentiels à surveiller dans toute activité sont :
• une diminution significative de la trésorerie ;
• une augmentation du besoin en fonds de roulement ;
• une augmentation des frais financiers ;
• des difficultés à rembourser les emprunts ;
• l’atteinte des limites d’autorisation de crédits, au sens large : découvert, ligne d’escompte,
etc.
• l’incapacité à négocier une augmentation de concours bancaire ;
• la croissance du ratio endettement / capitaux propres.
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4.3. Indicateurs « Ressources Humaines »
Les indicateurs les plus courants sont :
• un taux de rotation du personnel qui augmente fortement ;
• la démission en chaîne de cadres ;
• des difficultés à recruter ;
• une inquiétude des partenaires sociaux ;
• des mouvements de grève.
Le comité d’entreprise dispose d’un droit d’alerte. (L.2323-78 du Code du travail). Le comité
d’entreprise peut mettre en œuvre ce droit lorsqu’il a « connaissance de faits de nature à
affecter de manière préoccupante la situation économique de l’entreprise ».
La procédure d’alerte comporte 3 phases :
• demandes d’explications au dirigeant ;
• en cas de réponse insatisfaisante, établissement d’un rapport écrit transmis au dirigeant et au
Commissaire aux comptes ;
• saisine du conseil d’administration (ou du conseil de surveillance) ou demande
d’information de l’assemblée des associés / actionnaires. Le comité d’entreprise peut se faire
assister d’un expert comptable comme lors de la revue des comptes annuels.
Le rôle du comité d’entreprise et des délégués du personnel a été renforcé en cas
de difficultés avérées puisque ces derniers peuvent désormais communiquer au Président du
Tribunal ou au Ministère Public « tout fait révélant la cessation des paiements » de
l’entreprise.
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Conclusion
A travers cet exposé, nous avons vu qu’ils existent de nombreuses alertes économiques et
sociales à la fois internes et externes pouvant conduire à la détérioration des équilibres d’une
entreprise.
Généralement, l’analyse de la gestion de l’entreprise notamment celle du tableau de trésorerie
et de certains ratios clés permettent de détecter éventuellement les prémices de difficultés
rencontrées par l’entreprise.
La nécessité d’un suivi de ces signaux s’impose d’une part :
-
Par l’entrepreneur dans le but de garantir la pérennité de son entreprise
-
Par les établissements financiers, car ce sont ces signaux (positifs ou négatifs) qui
détermineront la solvabilité ou non de l’entreprise.
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