Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le site Imprescriptible.fr
met en ligne le livre de Anne Dastakian et Claire Mouradian "100
réponses sur le génocide des Arméniens", paru aux Editions la
Mascara en 2005. A l'heure où le négationnisme de l'Etat turc
s'exporte de manière virulente en Europe, le Collectif VAN vous
propose de découvrir chaque jour 5 réponses apportées sur ce sujet
sensible par Anne Dastakian, journaliste, et Claire Mouradian,
Directeur de recherche au CNRS Responsable de l'équipe Caucase au
CERCEC (Centre d'Étude des Mondes Russe, Caucasien et Centre-
Européen). Aujourd'hui, les réponses 86 à 90.
100 réponses sur le génocide des Arméniens (86 à 90)
086 - Quelles sont les conséquences pratiques et légales de cette
reconnaissance ?
Aucune, la France n'ayant pas complété cette loi par une loi
antinégationniste comme dans le cas du génocide des juifs et des Tsiganes
(loi Gayssot). Il n'est pas illégal en France, malgré la reconnaissance
officielle du génocide des Arméniens, de nier publiquement l'existence de ce
génocide, comme en témoigne l'échec des tentatives de faire condamner au
pénal des sites négationnistes sur Internet. Au niveau international,
cependant, la décision française donne du poids aux revendications
arméniennes d'une reconnaissance du génocide par la Turquie comme
préalable aux débats sur son adhésion à l'Europe.
087 – La France fait-elle de cette reconnaissance une condition
d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ?
Oui, du moins au niveau des déclarations de divers hommes ou formations
politiques (dont le PS et l'UDF). Quatre jours après la réunion du Conseil
européen de Bruxelles des 16 et 17 décembre 2004 (qui venait de décider
d'ouvrir les négociations d'adhésion à partir du 3 octobre 2005 en
n'évoquant que la conformité aux critères de Copenhague), dans son
intervention du 21 décembre 2004 à l'Assemblée et au Sénat, le Premier
ministre Jean-Pierre Raffarin a indiqué que la Turquie devait, pour rejoindre
le projet européen, encore largement progresser dans le domaine des droits
de l'homme et du respect des minorités, en ouvrant trois chantiers majeurs:
la reconnaissance du génocide arménien, la question des populations
kurdes, la réconciliation sur le dossier de Chypre.
088 – La reconnaissance du génocide par le Parlement européen a-t-
elle eu plus d'effet ?
La résolution du 18 juin 1987, dont le principe (nécessité de la
reconnaissance du génocide par la Turquie comme condition d'entrée dans
l'Union européenne) a été réitéré à plusieurs reprises, dont le 28 février
2002, a un caractère plus déclaratif qu'effectif. Néanmoins, une déclaration
émanant d'un parlement représentant les vingt-cinq pays de l'Union