TM: Grippe Aviaire 1.1.1 GAVILLET Valentin, PHAM Hoang Caractéristiques des virus (Campbell, 2004) Les virus sont des parasites intracellulaires infectieux, qui utilisent les composants d’une cellule hôte pour se multiplier . Ils peuvent contaminer tout êtres vivants disposant de cellule(s) . Leur taille varie entre 20 et 250 nanomètres. Ils peuvent toutefois atteindre jusqu’à 400 nm, ce qui correspond à la taille d’une petite bactérie. Structurellement, on distingue trois éléments: Le génome viral peut être fait d’ADN ou d’ARN. Il peut être de formes différentes: monocaténaire ou bicaténaire (la chaîne d’acide nucléique peut être double ou non), linéaire ou circulaire (la chaîne peut se refermer sur elle-même), fragmenté ou non fragmenté. (Des schémas illustratifs seront ajoutés par la suite pour expliciter ces termes). En général, on parle de virus à ADN pour les génomes à double brin et de virus à ARN pour ceux à simple brin, en fonction du type d’acide nucléique qui forme leur génome. Toutefois il existe de nombreuses exceptions à cette règle (cf. types et classification des virus). Malgré cette diversité le génome de tous les virus encode 3 types de protéines: celles qui assurent la réplication du génome, celles qui encapsident le génome en particules virales et celles qui altèrent la structure et/ou la fonction de la cellule infectée. La capside est une coque de protéines qui entoure et protège l’acide nucléique viral. Sa structure définit la forme du virus, qui peut être plus ou moins complexes (hélicoïdale, polyédrique, ...). La capside est composée de sous unités formées de protéine appelées capsomères, mais les types de molécules de protéine sont très faibles pour chaque coque. La fonction de la capside est de protéger le matériel génétique. L’enveloppe certains virus sont entourés d’une enveloppe qui est constituée en plus d’éléments viraux, d’éléments similaire à la cellule à infecter. Grâce à cette structure similaire, l’enveloppe facilite l’infection de l’hôte par le virus. Les virus possédant une enveloppe sont appelés virus enveloppés alors que les autres sont les virus nus. Les virus ne contiennent ni d’enzymes utiles à la production d’énergie, ni d’organelles, ce qui implique qu’ils n’ont pas de métabolisme au sens strict du terme. On ne peut donc considérer les virus comme des organismes, même si certains de leurs aspects peuvent nous faire penser que ce sont des êtres vivants. Le statut d’être vivant du virus reste un sujet de débat ouvert dans le milieux scientifique. 1.1.2 Classification des virus (Campbell, 2004) Comme on l’a vu dans la première partie, il existe de nombreux types de virus différents. Le premier découvert a été celui de la mosaïque du tabac. Depuis lors, de nombreux types ont été examinés notamment les (bactério-), les rétrovirus, les virus d’Archaea, les virus d’algues, les virus de plantes, les virus fongiques, les virus d’invertébrés, les virus grippaux... La virologie est un domaine relativement récent, et donc le nombre de virus décrit est extrêmement restreint. L’apparition du microscope éléctronique a toutefois acceleré les choses: de l’époque Pasteur (1880) à aujourd’hui, 1’700 virus on été décrit. Fin 2004, le compte en est à plus de 6’000. Nous ne sommes toutefois loins d’être au bout du compte, ainsi qu’avance Claude Fauquet: “Et l’on peut penser que ce nombre [plus de 6’000] n’équivaut peut-être qu’à 1 % de l’ensemble” (le Monde, 2006). On peut différencier les virus en fonction de leur génome, mais également selon leur géométrie, la présence ou non de l’enveloppe membranaire, leur hôte potentiel, leur 1 TM: Grippe Aviaire GAVILLET Valentin, PHAM Hoang mode de transmission ou alors selon le type de maladie qu ils occasionnent. Néanmoins la classification la plus pratique est certainement celle proposée par Lwoff et complétée par Baltimore en 1975, qui trie les virus par leur type d’acide nucléique et son expression. Cette classification, se base sur l’ensemble des données biochimiques et morphologiques des virus et, dans l’ordre croissant d’importance, sur le génome, l’enveloppe et la symétrie de la capside. On différencie les virus au niveau du génome, comme on l’a vu au chapitre des « caractéristiques des virus ». Ainsi plusieurs grands groupes apparaîssent (ADN-ARN, monocaténaire-bicaténaire, fragmenté ou non,...). La séparation se fait en cas de présence ou non d’enveloppe membranaire. Les symétries éventuelles sont sources de particularités du virus en question et sont donc analysée en dernier lieu. La nomenclature des virus, qui est géré par le Comité Internationale sur la Taxinomie des virus se réfère à la classification de Linné (R-E-C-O-F-G-E-R-V-I). Toutefois elle s’applique plus spécialement aux familles, aux genres et aux espèces de virus. Au niveau familial, on rajoute uniquement le suffixe viridae à un nom latin ou grec. Pour les genres le principe est le même sauf qu’on remplace viridae par virus. Et enfin pour les espèces on rajoute un nom qui indique justement son espèce. Si on prend le virus de l’herpès, cela nous donne : Herpesviridae, pour la famille Herpesvirus, pour le genre Herpesvirus simplex, (causant l’herpès buccal ou génital) pour l’espèce. A noter qu’on utilise des abréviations pour simplifier l’écriture. L’exemple ci-dessus donnerait : HSV 1 et 2 pour « Herpes simplex virus ». Le tableau 2 est un exemple complexe de classification avec nomenclature. 2 TM: Grippe Aviaire GAVILLET Valentin, PHAM Hoang Tableau 1 Critère de classification actuelle avec dans l’ordre le génome et ses 3 sous-classes, l’enveloppe, et la symétrie de la capside. (Tiré de anne.decoster.free.fr) Tableau 2 Classification des virus intéressant l’homme, selon Lwoff. (Tiré de anne.decoster.free.fr) 3 TM: Grippe Aviaire 1.1.3 GAVILLET Valentin, PHAM Hoang Fonctionnement des virus (Campbell, 2004) Le but de tout virus, comme la majorité des êtres vivants, est de se reproduire. Étant incapable nécessaire pour se répliquer (= se reproduire) seul, les virus sont obligés d’infecter une cellule hôte. Chaque types de virus à un spectre d’hôte: un type de virus ne pourra infecter qu’un type particulier de cellule hôte. Le spectre est assez large pour englober plusieurs espèces (ainsi, le virus de la rage (famille Rhabdoviridae) peut s’attaquer au chien, mais également à l’homme), mais peut être également extrêmement réduite:(le virus phage T4 ne s’attaque qu’à la bactérie E. coli). Un virus peut être spécifique à un tissu particulier. Par exemple, le virus du sida s’attaque aux globules blancs de l’organisme humain, et la tuberculose pulmonaire, aux poumons. Globalement, le cycle de réplication d’un virus se déroule en trois phase (fig. 1) : 1. Pénétration du génome viral dans la cellule hôte L’insertion du génome viral peut se dérouler de plusieurs façons possibles. Chez les animaux, le virus possède une enveloppe similaire à la membrane de la cellule hôte. Les deux entités fusionnent alors, à l’aide d’un processus analogue à celle de l’exocytose (sauf que les particules entrent, au lieu de sortir, fig 2). Il existe également d’autres d’insertions, plus complexes. Par exemple, la famille des phages T-pairs injectent leur génome via une sorte de queue. 2. Synthèse des composants du virus en utilisant les ressources de la cellule hôte Figure 1 1. Le génome pénètre dans la cellule. Le capside est abandonnée (à l'intérieur ou à l'extérieure de la cellule). 2. Le génome est d'une part repliquée et d'autre, transcrite afin de produire les protéines de capside 3. Le génome viral et les protéines du capside s'assemblent afin de former de nouveaux virus, qui sortiront par n'importe quel moyen Une fois à l’intérieur de la cellule, le génome en prends le contrôle. Le comportement diffère selon que le virus possède un génome contenant de l’ADN ou de l’ARN, et selon la forme des acides nucléiques : mono ou bicaténaire (c’est-à-dire, si les chaines d’acides nucléique forment un simple ou double brin). Quel que soit le type de génome, il arrive à infiltrer le génome de la cellule hôte et à utiliser les ressources de celle-ci pour y synthétiser les constituants de nouveaux virus. Ces constituants se regroupent pour former de nouveaux virus à l’intérieur de la cellule hôte. 3. Sortie des nouveaux virus Figure 2 Entrée du génome viral dans une cellule Au bout d’un certain moment, le génome du virus ordonne la production d’une enzyme qui digère la paroi, permettant de libérer les nouveaux virus. On appelle ce processus le cycle lytique Il arrive que l’infection ne conduise pas à une lyse (éclatement) de la cellule, car le virus a décidé de « refréner ses ardeurs ». Le génome du virus s’intégre au génome de la cellule, via un enjambement. Le 4 TM: Grippe Aviaire GAVILLET Valentin, PHAM Hoang virus à ce stade de « repos » est alors appelé provirus. Au bout d’un certain temps, un déclencheur exprime le génome du virus et le cycle lytique reprends son cours. On appelle le processus de dormance le cycle lysogénique. 1.2 La défense de l'organisme http://www3.sympatico.ca/alexandre.blanchette) (Campbell 2004, Le système immunitaire permet de se défendre contre les bactéries, virus, et autres agents infectieux. L’immunité peut être définie comme l’ensemble des mécanismes biologiques permettant à un organisme de reconnaître et de tolérer ce qui lui appartient (le soi) et de reconnaître et rejeter ce qui lui est étranger (le non soi). Ce dernier est constitué des substances étrangères, des agents infectieux donc, mais aussi de ses propres constituants (cellules tumorales) (anne.decoster.free.fr). Le fonctionnement du système immunitaire est d’éliminer les cellules anormales qui apparaissent périodiquement dans l’organisme. Il est notre protecteur contre les maladies et les infections. Anatomie du système immunitaire : les cellules impliquées dans la défense de l’organisme sont les globules blancs (Leucocytes), qui circulent dans le sang et la lymphe. On en compte plusieurs types ayant des fonctions spécifiques (tableau 1) les organes sont nombreux. Les principaux sont les amygdales, les ganglions et vaisseaux, la moelle osseuse, la rate et le thymus. En plus de ces éléments, notre système immunitaire utilise trois lignes de défense contre ces menaces. La peau et les muqueuses, la 1ère, ainsi que les protéines anti-microbiennes et les phagocytes, la seconde, sont de nature non-spécifique, car elles s’appliquent indifféremment à tous les agents pathogènes. La troisième ligne est le système immunitaire en soi, est une défense spécifique.(tableau 2) Les défenses spécifiques (système immunitaire) Les défenses non spécifiques Première ligne de défense Peau Muqueuse Sécrétions de la peau et des muqueuses Deuxième défense ligne de Phagocytes Protéines antimicrobiennes Réaction inflammatoire Troisième ligne de défense Lymphocytes Anticorps Tableau 4 (Campbell 2004) 5 TM: Grippe Aviaire GAVILLET Valentin, PHAM Hoang % des leucocytes totaux Fonction principale Granulocytes neutrophiles 40-70% Phagocytose des bactéries Granulocytes éosinophiles 1-4% Destruction des vers parasites Granulocytes basophiles mastocytes et 0.5-1% Illustration Nom Libération de médiateurs chimiques (réaction inflammatoire) Production d’anticorps (réponse humorale) Lymphocytes B 20-45% Lymphocytes T Attaque des cellules infectées (réponse cellulaire) Monocytes Phagocytose (les monocytes se transforment en macrophages dans les tissus) 4-8% Tableau 3 (tiré de http://www3.sympatico.ca/alexandre.blanchette ) 6 TM: Grippe Aviaire 1.2.1 GAVILLET Valentin, PHAM Hoang Première ligne de défense La peau et les muqueuses, lorsque celles-ci sont intactes forment la barrière externe ou physique qui empêche l’entrée des agents pathogènes. Outre leur rôle de barrière elles combattent les envahisseurs grâce à des substances chimiques (souvent des sécrétions). La salive et les larmes par exemple évitent l’établissement de micro-organismes dans les épithéliums. Le mucus sécrété par les cellules des muqueuses emprisonne les microorganismes et facilite ainsi leur phagocyte. La sueur et le sébum (pH5) sur la peau et le suc gastrique (pH 3.5) dans l’estomac ont la même fonction: acidifier leur environnement pour éliminer tous les envahisseurs touchant ces zones. 1.2.2 Deuxième ligne de défense Les agents infectieux qui traversent la première ligne de défense, notamment ceux qui entrent par une petite coupure dans la peau doivent affronter la deuxième ligne de défense non spécifique. La phagocytose, c’est-à-dire l’ingestion, est le principal mécanisme de défense à ce stade. Elle s’effectue grâce aux cellules de granulocytes neutrophiles (cf. tableau 1) ou phagocytes et aide à limiter la propagation de microorganismes. Ce sont les cellules infectées qui libèrent une substance chimique qui attirent les phagocytes qui quittent le sang pour pénétrer dans le tissu infecté et y tuer le micro-organisme. Les monocytes sont encore plus efficaces, puisqu’ils sont plus gros et peuvent donc phagocyter de plus gros organismes. La contribution des granulocytes éosinophiles consiste à détruire les plus gros parasites. Leur phagocytose en est limitée. Des protéines jouent un rôle prépondérant dans la défense non spécifique en nuisant à la reproduction de certains micro-organismes. Les larmes, la salive et les sécrétions vaginales contiennent une de ces enzymes antimicrobiennes. Les deux premières lignes de défenses sont reliées. Les autres agents microbiens contiennent une séquence de 20 protéines ou plus qui font partie du système du complément, réaction du système immunitaire qui sert à, la lyse de cellules étrangères, la facilitation de la phagocytose, augmentation de la réaction inflammatoire et à l’attraction des phagocytes vers le lieu de l’infection. Ces protéines jouent un rôle prépondérant tant dans les défenses spécifique que les non-spécifiques. Un autre ensemble de protéines joue un rôle dans la défense non-spécifique : les interférons. Il s’agit de substances sécrétées par les cellules infectées par un virus. Ces protéines antivirales n’ont pas d’effet bénéfique sur une cellule infectée, mais elles sont diffuses vers les cellules avoisinantes et les amènent à produire d’autres substances inhibant la reproduction virale. Les interférons limitent la transmission des virus de cellule à cellule dans le corps. Les infections virales sont ainsi mieux maîtrisées. Ce n’est pas une défense spécifique car les interférons produits en réaction à un virus peuvent conférer une résistance à court terme à d’autres virus indépendants. En outre les interférons activent les phagocytes, ce qui augmente leur capacité à ingérer et détruire les micro-organismes. L’entrée de microbes par une blessure physique une réaction inflammatoire, défense non-spécifique de la deuxième ligne. Elle se caractérise par les étapes suivantes : 1. Les microbes entrent dans le corps à la suite de la lésion 2. L’histamine, médiateurs chimiques, est libérée par les granulocytes basophiles et mastocytes. (cf. tableau 1) qui génère une dilatation des vaisseaux sanguins environnants. 7 TM: Grippe Aviaire GAVILLET Valentin, PHAM Hoang 3. L’apport sanguin augmente, ce qui produit une migration des phagocytes vers la lésion. 4. Les microbes sont phagocytés. 5. La dilatation et la perméabilité des vaisseaux sanguins permettent la libération des facteurs de coagulation dans la zone endommagée. Ce stade marque le début du processus de réparation et contribue à empêcher la propagation de microorganismes vers les autres parties du corps. 6. La cicatrisation s’effectue 1.2.3 Troisième ligne de défense La troisième ligne, plus efficace, consiste en l’immunité spécifique, qui est le système immunitaire proprement dit. Il a l’avantage, contrairement aux autres lignes de défense, de pouvoir cibler précisemment les éléments néfase à neutraliser, et donc d’être plus efficace. Constituant Le principal outil du système immunitaire sont les lymphocytes. Il existe deux types de lymphocytes, les lymphocytes B et lymphocytes T (leur nom faisant référence au thymus et à la bourse de Fabrice, endroits où les les lymphocytes atteignent leur maturité). Les lymphocytes circulent dans le sang et dans la lymphe. Fonctionnement La plupart des corps étranger (virus, bactéries, champignons...) néfaste à l’organisme disposent de molécules appelés antigène. Ceux-ci peuvent être composé de protéines ou de polysaccharides. Ces antigènes on la propriété de provoquer une réponse immunitaire de l’organisme. La réaction est essentiellement due aux récépteurs antigénique situé sur la surface des lymphocytes (un seul lymphocyte comportent plus de 100’000 récépteurs antigénique, permettant ainsi de reconnaître un grand nombre d’agent pathogène). Il existe deux types de réponses immunitaire: La réponse immunitaire humorale Elle est caractérisée par la présence d’anticorps (des protéines) et par le fait que les agents pathogènes sont extra-cellulaire (à l’extérieur d’une cellule). L’antigène est neutralisé par des anticorps produits par des lymphocyte, puis éliminé par des phagocytes. La réponse immunitaire à mediation cellulaire Elle est caractérisée par le fait que les agents pathogènes sont intra-cellulaire (à l’intérieur d’une cellule). La cellule infectée est reconnue puis éliminée par des lymphocytes par le biais d’une lyse. Mémoire immunitaire Dans les deux types de réponses, les lymphocytes sont capable de “garder en mémoire” la “forme” d’un antigène. En effet, lors de la “reconnaissance” d’un antigène, le lymphocyte se divise non seulement en plasmocyte (des producteurs d’anticorps ; uniquement en cas 8 TM: Grippe Aviaire GAVILLET Valentin, PHAM Hoang de réponse humorale) ou en d’autre lymphocyte (dans le cas d’une réponse à médiation cellulaire), mais également en lymphocyte mémoire. Ces lymphocyte sépéciaux sont capable de garder une trace de l’antigène, en ne gardant que le type de récépteur antigénique nécessaire. En cas de ré-infection par le même antigène, l’organisme pourra donc rapidement se défendre. 9