
biliaire : la brèche d'un canal biliaire donne issue à de la bile qui vient au contact du
parasite (de la cuticule) dans l'espace virtuel qui sépare celui-ci du périkyste de
l'hôte. La bile exerce un effet caustique sur la membrane parasitaire et aboutit à son
effraction : en se mêlant au liquide hydatique, la bile se répand dans la cavité
parasitaire. Cette diffusion entraîne une souffrance du parasite et une réaction de
défense : la vésiculisation des oosphères du sable hydatique qui se transforment en
vésicules-filles, souvent innombrables. Lorsque la communication bilio-kystique est
large ces vésicules-filles peuvent migrer vers la voie biliaire principale et obstruer
celle ci.
La fistulisation biliaire s'accompagne toujours, plus ou moins rapidement, d'une
infection, volontiers anaérobie, de la cavité parasitaire, du périkyste adjacent et des
voies biliaires (angiocholite). L'infection du périkyste est cause de sa calcification
secondaire. C'est également l'infection qui transforme en gelée bilio-purulente
louche le contenu de la cavité parasitaire et qui détruit la membrane principale du
parasite " premier " dont les débris se mêlent aux vésicules-filles.
Pour les KHF de petit volume, toute cette évolution peut se faire à bas bruit, sans
manifestations cliniques autres que de vagues douleurs et aboutir à la mort
parasitaire. L'adventice épaissie et calcifiée (radio-opaque) entoure alors une cavité
pleine d'une sorte de mastic dans lequel se trouvent parfois encore des débris de
membrane. Ces kystes morts ne doivent pas être opérés.
L'incrustation de scolex dans le périkyste et le développement, dans son épaisseur,
de vésicules-filles est possible : c'est la " vésiculisation exogène ", phénomène rare
en pratique mais cause de controverses thérapeutiques vigoureuses !
Au total, les KHF se présentent schématique ment sous deux aspects pour le
chirurgien :
- cavité uniloculaire à périkyste souple : on parle de KHF jeune, non compliqué.
C'est un ballon blanc qui, une fois vidé de son contenu (liquide clair, " eau de roche "
avec du « sable » au fond), est facilement séparé du foie. La paroi parasitaire fait 2
à 3 mm d'épaisseur, elle est très fragile et se déchire sous son propre poids. Dans
certains cas, après ablation du parasite, l'exploration attentive de la face interne de
l'adventice permet de reconnaître une fissuration canaliculaire qui tache la
compresse d'un peu de bile. Le parenchyme hépatique refoulé est encore souple :
après ablation du parasite la cavité qu'il remplissait s'efface spontanément et
pratiquement immédiatement;
- cavité uni- ou multi-loculaire à paroi (périkyste) épaisse, scléro-calcaire,
contenant un magma bilio-purulent plus ou moins épais dans lequel flottent les débris
de la membrane principale et des vésicules-filles : KHF évolué, compliqué. Il existe
toujours une (parfois plusieurs) fistule bilio-kystique : elle peut mettre largement en
communication la cavité parasitaire et les voies biliaires. Cette fistule bilio-kystique
se fermera toujours en l'absence d'obstacle sur la voie biliaire principale. Le
périkyste rigide empêche l'affaissement du foie et le comblement spontané de la
cavité résiduelle. En postopératoire non ou mal drainée, celle-ci, se remplit d'un
liquide bilio-hématique vite infecté. Le périkyste, non vascularisé, se comporte alors
comme un corps étranger : il se séquestre et entretient la suppuration. Ainsi