temporairement les conditions favorables à l’émission de lumière
gravitationnelle. Seuls les sites astronomiques les plus violents sont de bons
générateurs d’ondes gravitationnelles. Comme les astres violents sont très
lointains (heureusement pour nous, car si un cataclysme astronomique se
produisait à proximité de la Terre, il n’y aurait tout simplement plus de vie),
ils ne déposent sur notre planète qu’une minuscule fraction de leur énergie
gravitationnelle.
Les systèmes d’étoiles compactes sont de bons générateurs d’ondes
gravitationnelles. Un couple serré d’étoiles à neutrons rayonne suffisamment
d’énergie gravitationnelle pour que les effets soient détectables, bien que sous
une forme indirecte : la perte d’énergie orbitale se traduit par une diminution
de la période de révolution. Le pulsar binaire PSR 1913+16 est une parfaite
illustration du phénomène ; lui et ses homologues ont offert la première
démonstration expérimentale de l’existence des ondes gravitationnelles – ce qui
valut le Prix Nobel de Physique 1993 à Russel Hulse et Joseph Taylor.
Depuis 1975, le doute sur l’existence des ondes gravitationnelles n’est plus
permis. Le pulsar binaire PSR 1913+16 voit sa période orbitale diminuer de 3
minutes par orbite de 8 heures, suite à une perte d’énergie attribuable à
l’émission d’ondes gravitationnelles. Les observations de la diminution de
période accumulées sur 20 ans (points noirs) confirment les calculs théoriques
issus de la relativité générale (courbe continue).
Depuis 1975, le doute sur l’existence des ondes gravitationnelles n’est plus
permis. Le pulsar binaire PSR 1913+16 voit sa période orbitale diminuer de 76,5
microseconde par an, suite à une perte d’énergie attribuable à l’émission
d’ondes gravitationnelles. Les observations de la diminution de période
accumulées sur 20 ans (points noirs) confirment les calculs théoriques issus de
la relativité générale (courbe continue).
En ce qui concerne les étoiles individuelles, les étoiles à neutrons en rotation
rapide peuvent être déformées par des champs magnétiques, posséder une écorce
boursouflée de montagnettes, subir diverses instabilités telles qu’oscillations,
tremblements, glitches, etc., qui toutes engendrent des ondes gravitationnelles
de très faible puissance. En contrepartie, il y en a au moins 100 000 dans notre
seule galaxie.
De fait, la puissance d’une onde gravitationnelle reçue se mesure par son
amplitude, c’est-à-dire par la variation relative de l’espace au passage de
l’onde. Par exemple, si deux points de l’espace séparés de 1 kilomètre
bougeaient de 1 millimètre au passage d’une onde gravitationnelle, l’amplitude
de l’onde serait de 1 millimètre/1 kilomètre, soit 10-6. Or, les sources
astrophysiques d’ondes gravitationnelles n’offrent que des amplitudes
extraordinairement plus faibles ; celle engendrée par une étoile en rotation
rapide est inférieure à 10–24 !
Les événements catastrophiques survenant à la fin de la vie thermonucléaire des
étoiles massives peuvent produire des ondes de plus copieuse amplitude. Une
explosion de supernova ou d’hypernova conduisant à la formation d’une étoile à
neutrons ou d’un trou noir est a priori efficace ; astres relativistes par
excellence, les trous noirs sont les sources potentiellement les plus
prolifiques de rayonnement gravitationnel. Lorsqu’une étoile massive s’effondre
pour former un trou noir, ses irrégularités (écart à la symétrie sphérique,
champ magnétique, etc.) engendrent des « aspérités » dans l’horizon des
événements ; le jeune horizon vibre alors de manière à évacuer ces aspérités
sous forme d’ondes gravitationnelles : le trou noir perd ainsi ses « poils »
pour tendre vers l’état d’équilibre de Schwarzschild (s’il ne tourne pas) ou de
Kerr (dans le cas général).
La formation d’un trou noir à l’équilibre se fait ainsi en deux phases, chacune
génératrice d’ondes gravitationnelles particulières ; il y a d’abord la phase
d’effondrement proprement dit, conduisant à la formation de l’horizon des
événements, aussi distordu soit-il. Ensuite, lorsque le jeune trou noir perd ses
poils, il émet d’autres ondes gravitationnelles caractéristiques, aux fréquences
particulières et dont l’amplitude diminue rapidement au cours du temps. Ces