
Par exemple, il y a des traitements médicamenteux qui sont prescrits par des gens
qui ne sont pas formés du tout. Il connaît le cas d’un collègue neurologue qui n’a
aucune formation sur la pédopsychiatrie, mais il prescrit aux enfants des
amphétamines.
Des problèmes concrets dans des institutions hospitalières. Une infirmière
en psychiatrie intervient pour parler à propos de ce qui se passe dans la vie réelle.
Elle souligne que pour avoir un rendez-vous dans le CMP, aussi bien pour les
adultes que pour les enfants, il faut attendre des mois. À niveau de l’intra-hospitalier,
elle commente que ses collègues travaillent dans des conditions insupportables : «
ils sont débordés et en souffrance ». Elle affirme qu’il n’y a pas les moyens pour être
avec les patients et pour tenter de leur donner de la contenance par d’autres moyens
que la contention physique et la chambre d’isolement. Pour elle, il y a, alors, un gros
problème d’effectifs, de personnel. En ce qui concerne la formation, elle affirme que
les infirmières n’ont plus la formation qu’elles avaient il y a vingt ans. Elle conclut que
tous ces éléments conduisent à dire non à la GHT [Groupement Hospitaliers de
Territoire], étant donné que tout ce qui a été mis en place depuis une cinquantaine
d’années est attaqué. L’infirmière défend la psychanalyse, parce que la
psychanalyse demande du temps pour être avec le patient, pour s’occuper d’eux
humainement. Pour finir, elle fait mentionne à une manifestation qui aura lieu le 26,
soit le 31 mai dans une convergence de luttes.
L’expérience à Montpellier. Un infirmier du secteur psychiatrique intervient pour
dire qu’il veut contester une idée qui a été exprimée à propos d’une sorte de
passivité de la part des psychiatres. Il n’est pas d’accord. Il dit que depuis 2002, des
professionnels en psychiatrie : infermières, psychologues, psychiatres se sont réunis
à Montpellier pour lutter contra la dégradation de soins. Il recommande de lire un
livre qui est sorti à ce propos. Ce mouvement a eu des problèmes et a resté un peu
élitiste. Il dit que l’on savait ce qu’allait se passer aujourd’hui, il dit que l’on savait que
le secteur était menacé. Aujourd’hui, en effet, on constate un échec. Il n’y a plus la
continuité dans les soins. Il dit qu’un de catalyseurs aujourd’hui de la bataille qu’on
peut mener sur la psychiatrie, c’est la lutte contre le GHT. Autour de ces
groupements, ce sont les établissements privés qui vont être les organisateurs du
système de soins. Alors, quand on balance l’équipement d’un nouveau group
hospitalier (un scanner, par exemple) et le financement d’activités thérapeutiques,
l’un de deux doit être choisi. Il remarque qu’il faut savoir qu’en psychiatrie, le 80% de
soin se fait à l’extérieur. L’hôpital n’est qu’une partie, c’est la part visible pour
l’administration et pour le ministère de soin en psychiatrie. Ce qu’on avait appelé la
révolution de la politique de secteur se trouve non pas dans « l’hôpital-centrisme »,
ce qui corresponde à la situation actuelle, mais dans une psychiatrie communautaire.
L’histoire de la psychiatrie. Le même infirmier du secteur psychiatrique a
précisé que Pinel n’a pas été qui a libéré les patients de leurs chaines. Poussin et
Marguerite, sa femme, à travers l’observation quotidienne des patients ont
commencé à démontrer qu’on pouvait soigner autrement. Il ajoute qu’aujourd’hui le
courant dominant en psychiatrie est la chimique : « si on trouve la molécule, on
trouve la maladie qui va avec ». L’infirmier dit qu’aujourd’hui, les thérapies brèves,
les thérapies cognitives comportementalistes se fondent sur des méta-analyses qui
se considèrent comme des vérités, mais ce n’est pas du tout ce qui se passe sur le