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extrémismes, notamment le phénomène sectaire et les extrémismes religieux. Mais aussi 
des mouvances internationales comme les altermondialistes. 
 
- Sur  l'identité  nationale  :  le  lien  entre  l'État  et  citoyen  est  de  plus  en  plus  remis  en 
question car le nombre d'individus qui se sentent concernés par les flux migratoires sont 
en constante progression et pose la question de la mixité ou du métissage. C'est le retour 
sur  le  devant  de  la  scène  de  la  question  de  l'identité nationale,  de  la  coexistence  des 
cultures  dans  un  même  État  (multiculturalisme),  des  rencontres  des  cultures  au  plan 
international.  Y-a-t-il,  comme  l'avait  prédit  HUNTINGTON,  un  véritable  choc  des 
civilisations ? 
 
Cependant,  on  peut  remarquer  que  ce  multiculturalisme  international  n'est  pas  inédit.  C'est  un 
thème  éternel  aussi  vieux  que  l'humanité.  Les  communautés  spécifiques  culturelles  ont  toujours 
échangé  :  métissage,  acculturation.  C'est  un  trait  typique  de  l’histoire  de  l'humanité  avec  de 
nombreux exemples. Pensons à cette statuette de bouddha retrouvé dans  des vestiges vikings, un 
jeu  d'échecs  créés  en  Inde  et  retrouver  en  Irlande,  ou  encore  de  la  cocaïne  qui  entourait  le 
sarcophage d'un pharaon égyptien alors que les feuilles de coca ne poussent que en Amérique. 
Ce qui change véritablement aujourd'hui c'est l'étendue le volume et la vitesse des échanges. Ce qui 
est différent c'est aussi que pendant la guerre froide, on a relégué au second plan la question de la 
culture, à l'ouest comme à l'Est. A  l’est,  on est avant tout soviétique, pas baltes ou slovaques...on 
pense d'abord stratégie de bloc, le reste étant du folklore. À l'ouest, ce qui prime c’est la liberté et la 
démocratie,  quitte  à  étouffer  les  revendications  identitaires.  C'est  ainsi  que  Lapid  et  Kratochwil 
parlent du retour de l'identité et des cultures dans les relations internationales en 1997. 
 
Les conditions de ce changement de perspective : 
 
- D’abord un  changement  de  paradigme  en  sciences  sociales  lié  au  déclin  des  grandes 
idéologies, notamment du côté du marxisme qui occupait une grande importance mais 
qui s'effondre dans les années 90. On recherche alors d'autres paradigmes. En parallèle, 
on  assiste  à  la  progression  du  libéralisme  politique  économique,  grâce  à  cet  échec 
marxiste  et  amplifiée  par  la  crise  de  la  dette  dans  les  années  80  qui  touche  le  Tiers-
Monde (d'abord le  Mexique,  puis par  effet  domino tous  les pays  du  tiers-monde). Les 
organisations  OI  financières,  FMI  et  banque  BM,  vont  alors  imposer  des  plans 
d'ajustement structurel pour redresser ces économies, avec des pratiques de l'économie 
libérale imposée (privatisations, dégraissions d'administration pléthorique et corrompue, 
mécanisme juridique libéral...). D'où une  certaine vague de libéralisation des  échanges 
en  même  temps  qu'une  vague  de  démocratisation.  REVEL  parle  de  « regain 
démocratique ».  Ces  évolutions  entraînent  des  changements  paradigmatiques  et  de 
nouvelles situations dans la dimension culturelle. 
 
- La  question  culturelle  devient  un  enjeu  politique  majeur  au  XIXe  siècle.  Les 
revendications identitaires  avec  la  Yougoslavie,  les  pays  baltes, le  problème  kurde,  les 
conflits  ethniques  comme  au  Rwanda,  sont  de  nouveau  d'actualité.  On  assiste  à  un 
mouvement  mondial  de  contestation  de  la  domination  occidentale  dont  l'islamisme