d’institutionnalisation. Puis en 2003 le comité interministériel de l’aménagement et du
développement du territoire (CIADT) reconnaît un rôle stratégique dans le processus de
développement territorial. Or aujourd’hui on constate que la relance des politiques
contractuelles (Pays, programme Leader, contrats de ville), l’engagement des collectivités
territoriales (département et région) dans le financement de l’animation des projets de
territoire et la généralisation de la politique des projets. L’ingénierie territoriale apparaît
comme un des ferments à la consolidation des processus de développement local. Cependant
on remarque l’ingénierie territoriale se concentre désormais sur la conduite de projet avec un
renforcement du séquençage de l’action autour de dispositif de pilotage du projet qui
privilégie un itinéraire consacré puis à la mise en œuvre et au suivi jusqu’à l’évaluation.
L’ultime étape débute à partir de 2003, elle correspond à un moment où les notions de
compétitivité, d’excellence territoriale, d’innovation et de durabilité deviennent des nouvelles
directives de l’action publique territoriale. De nouvelles méthodes sont promues :
parallèlement à la contractualisation se généralisent les mécanismes d’appel à projet qui
impliquent une capacité de réactivité forte de la part des territoires. Ces appels à projet
destiner à favoriser le développement territorial, ont pour caractéristique communes un
ciblage de l’action sur des thèmes précis une priorité donnée à des investissements matériels,
des délais de réalisation resserrées, un renforcement des partenariats public-privé.
Aujourd’hui beaucoup des acteurs s’interrogent sur l’avenir sur l’ingénierie territoriale. Très
souvent des constats s’enchaînent faiblesse des financements publics, forte technicisation des
procédures, et la situation territoriales de plus en plus complexes sans nier l’importance de ces
questions, il convient de les dépasser pour s’interroger sur l’adaptation des pratiques
professionnelles nécessaires à l’accompagnement des changements en cours dans une double
perspectives celle des institutions, du groupe : concernant le collectif, l’enjeu est aujourd’hui
de faire évoluer l’ingénierie territoriale vers une logique d’intelligence territoriale et là il y a
trois défis qui se profilent : la création de compétences collectives partagées autour de la
conduite de projets territoriaux ; la capacité des acteurs du développement à mobiliser de
façon plus ouverte les savoirs des populations qui sont aujourd’hui faiblement mobilisés, dans
la mesure où ces populations sont davantage considérées comme des bénéficiaires des actions
mises en place. La socialisation des savoirs experts comme la qualification des savoirs des
habitants constituent des voies possibles pour construire une approche plus sensible de
l’accompagnement des initiatives de développement. Concernant les institutions, un des défis
majeurs repose dans la capacité des acteurs de développement à accompagner les mutations
actuelles de l’accompagnement des projets de développement territorial.