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III. L’occupation britannique
A/ Les conditions
- Tewfik, le successeur d’Ismaïl, est trop pacifique pour pouvoir relever le pays. La
population le surnomme le « Valet des Européens ». Tout paraissait pourtant s’améliorer,
quand une rébellion fit surface au sein de l’armée.
- Arabi Pacha, surnommé Urabi prend la tête de la révolte. Le noyau de la revendication
nationale naît dans l’armée, qui se sentait humiliée par les mamelouks. En effet, ceux-ci
étaient les seuls à avoir accès aux plus hauts grades, mais étaient de nationalité turque, pas
égyptienne. Urabi et ses fidèles créent le Parti National. Il devient ensuite Sous-Secrétaire
d’Etat à la Guerre, puis Ministre de la Guerre dans un très court laps de temps. Sous pression
européenne, Tewfik le renvoie, mais la population se soulève. Le sultan se voit pris entre deux
feux. De sanglantes émeutes anti-européennes éclatent dans tout le pays.
- En 1882, les Anglais et les Français entrent à Alexandrie : c’est une parade pour faire peur
aux révoltés, mais cela ne marche pas, et la population massacre des chrétiens pour le
prouver. L’Angleterre a désormais un prétexte pour intervenir et sauvegarder la sécurité du
canal de Suez. Elle décide alors de bombarder la ville, sans attendre les Français, trop long à
se décider. Les égyptiens recommencent alors leurs massacres, aidés cette fois-ci par des
bandits qui avaient été libérés des prisons l’émeute précédente. Finalement, les Anglais
l’emportent.
- La présence anglaise ne devait être que temporaire. Mais ça change avec l’arrivée du
Premier Ministre Lord Salisbury (1887-1888)
B/ La politique de Salisbury
- L’Egypte est traitée en colonie.
- Cependant, le protectorat n’entraîne aucune modification juridique du statut de l’Egypte qui
fait toujours partie de l’Empire ottoman. Les troupes anglaises sont la seule organisation
armée.
- Des « conseillers » (dont les conseils sont plus que des ordres) sont placés aux postes
stratégiques : Ministères des Finances, de la Justice et de l’Intérieur. Les formes légales
respectées : le khédive Tewfik préserve la fiction de la continuité du pouvoir. Il meurt en
1892.
- Si l’Angleterre arrange tout selon son propre intérêt, certaines décisions favorisent
également le pays. C’est le cas de grands travaux (chemins de fer, postes, banques…), de la
mise en place du droit d’assujettir les étrangers à la contribution financière, qui servira à
amortir la dette. En 1883, les Anglais créent deux Chambres, donnant un semblant de
démocratie à l’Egypte : les représentants sont élus au suffrage universel. C’est la première fois
pour la population. L’occupation anglaise encourage l’Egypte à la monoculture et à une
économie de marché. On assiste donc à un développement de la culture du coton. Dans ces
conditions de marché économique florissant, quel intérêt d’Fournit les industries cotonnières
anglaises -> paradoxe : exporte du coton et importe du fil et des tissus de coton. La
concurrence étrangère se développe. C’est la fin de la petite industrie indigène.
- 1904 : « Entente cordiale » entre la France et l’Angleterre : la première garde le Maroc,
tandis que la deuxième occupent pleinement l’Egypte.
- Hostilité latente de la population contre l’occupant : soulèvement de Densheway (des
officiers tuent une vieille femme au lieu d’un pigeon -> émeute -> « retraite » du haut
commissaire Lord Cromer)
C/ La montée du nationalisme anti-britannique
- La révolte d’Urabi marque la première explosion d’une activité nationaliste organisée.
Commencent à paraître des journaux nationalistes. Cela favorise un mouvement d’intérêt pour