Partie 2 : les relations internationales depuis 1945 Dans le manuel Chapitre 1 : pages 72 à 107 Chapitre 2 : pages 140 à 161 Chapitre 3 : pages 162 à 193 Plan Chapitre 1 : les relations internationales de 1945 à nos jours I- La rupture de la grande alliance A- La « grande alliance » ne résiste pas à la fin de la guerre B- La rupture est consommée en 1947 II- La guerre froide, deux modèles face à face A- « Un seul lit pour 2 rêves » (A. Fontaine) B- « Guerre improbable, paix impossible » (R. Aron) III- Les phases de l’affrontement IV- Le nouvel ordre mondial A- La fin de la bipolarisation du monde B- La surpuissance américaine C- Quelle géopolitique actuelle ? Chapitre 1 : la guerre froide Introduction Document introductif : document 3 page 79 Alliés durant la guerre contre le nazisme, les Etats-Unis et l’URSS deviennent rivaux au lendemain de la guerre. Ils entraînent avec eux dans leur affrontement (idéologique, politique, économique) leurs alliés : c’est la « guerre froide » Une problématique simple : qu’est-ce que la guerre froide ? 1. La rupture de la grande alliance A. La « grande alliance » ne résiste pas à la fin de la guerre Document : texte 1 page 74 Q1 : la source ; l’auteur ; le contexte mars 1946 Q2 : quelle partie du monde semble menacée ?. Q3 : le rideau de fer ? Q4 : quelle menace doit remplacer la menace nazie ? Après l’écrasement de l’Allemagne et du Japon restent face à face 2 systèmes idéologiques et politiques pour la réorganisation du monde : - les soviétiques se méfient des occidentaux et Staline veut engranger les dividendes des énormes sacrifices de l’URSS pendant la 2° GM il obtient d’importants gains territoriaux vers l’ouest de son pays et soumet peu à peu l’ensemble des pays d’Europe de l’Est (libérée et occupée par l’armée rouge) à sa tutelle : on parle des « démocraties populaires » ; - les américains craignent l’expansionnisme des soviétiques malgré leur absolue supériorité ; En 1946 Winston Churchill dénonce la main mise des communistes sur l’est de l’Europe dans le discours de Fulton : il évoque le « rideau de fer ». B. La rupture est consommée en 1947 L’aide américaine : le plan Marshall de juin 1947 répond à des considérations économiques (relancer la machine économique américaine privée de clients solvables ; des considérations politiques (bloquer l’expansion communiste) et humaniste (aider une Europe ravagée et ruinée) va amener la rupture entre les 2 Grands qui se dotent chacun de sa « doctrine » : Documents : 2 et 6 page 74 - 75 Q1 : l’auteur et la date… Q2 : relever le vocabulaire employé pour qualifier « son camp » et « le camp adverse » : quelle vision du monde cela révèle-t-il ? Q3 : résumez l’objectif idéologique en 1 phrase Q4 : relevez les moyens évoqués (ou que vous connaissez ou que vous supposez) pour atteindre cet objectif… La doctrine Truman (2 page 32) La doctrine Jdanov (5 page 33) Base idéologique : empêcher le communisme de se répandre (le containement ou endiguement). Approche manichéenne (le Mal = totalitarisme et terreur contre le Bien = camp de la liberté) Base idéologique : le capitalisme débouche nécessairement sur l’impérialisme et sur le fascisme il faut empêcher l’impérialisme occidental de dominer le monde au nom de la liberté Moyens : - aide militaire ; - lutte secrète : création CIA en 1947... - aider économiquement et financièrement les pays en difficultés : le plan Marshall. Moyens : - lutte interne en coordonnant l’action des PC partout : le Kominform... - lutte externe : moyens militaires ; appuis aux mvts nationalistes... Chacun des 2 pays leaders constitue sa zone d’influence on parle dès lors de « Blocs » : en 1947 c’est l’URSS et l’Europe de l’Est (la Yougoslavie préserve son indépendance) face aux Etats-Unis et leurs alliés Canadien, Australien, d’Europe de l’Ouest. 2. La guerre froide, deux modèles face à face La « guerre froide » est d’abord l’affrontement de 2 modèles idéologiques… sans que la guerre directe ne soit à l’ordre du jour. La question est alors de savoir comment caractériser à la fois chaque modèle et la nature de leur affrontement. A. « Un seul lit pour 2 rêves » (A. Fontaine) Le modèle américain entre admiration et haine Dossier page 92 - 93 Le modèle américain repose sur : - un idéal de liberté reposant sur la Constitution de 1787 et les amendements successifs : politiquement le président détient d’importants pouvoirs mais il est contrôlé par le Congrès, par les lobbies et la presse ; - une foi inébranlable (à fondement religieux) dans la justesse de leur cause et dans l’idée que les Etats-Unis ont une « mission » universelle à accomplir (« messianisme ») Au nom de ces 2 principes les Etats-Unis se sont engagés dans la lutte contre le communisme puis, plus récemment, contre le terrorisme. Ce modèle alimente un « rêve américain » reposant sur l’initiative individuelle dans un cadre résolument libéral. De ce fait ce modèle « fabrique » de l’exclusion : par exemple celle des noirs durant toutes les années 60. Le modèle soviétique entre idéal te mensonges Dossier page 96-97 Les fondements du modèle : - un idéal à atteindre : la fin des classes sociales l’égalité absolue (le communisme) - un seul parti mène le pays vers cet idéal : le PCUS - l’état détient et organise presque tout (collectivisme ; planification) - ce modèle a une vocation mondiale et doit se répandre L’affirmation de l’idéal égalitaire a beaucoup séduit… surtout par opposition au modèle occidental. Mais ce modèle repose aussi sur 2 points faibles, des tares : - les méthodes mises en œuvre sont répressives (voir totalitaires dans le cas de Staline : 1927 – 1953) dès la milieu des années 50 des « dissidents » dénoncent les atteintes aux libertés ; - économiquement et socialement le système est inefficace : bureaucratie ; faible productivité ; privilégiés (les « apparatchiks ») La compétition avec l’ouest a accentué les tares : - en épuisant les ressources économiques (tout pour le complexe militaro industriel) - en nourrissant des dérives totalitaires pour assurer la mainmise sur les citoyens et les alliés - en en masquant la gravité par une énorme propagande Ce fut M Gorbatchev qui dès 1985 tenta de réformer le modèle… mais en accéléra la chute. B. « Guerre improbable, paix impossible » (R. Aron) Un affrontement de 2 idéologies Dans chacun des 2 camps on recherche la cohésion autour d’une idéologie sans faille : on traque les espions (KGB contre CIA ; début des récits autour de la guerre froide, comme les James Bond) et les opposants politiques, qu’ils soient réels ou supposés : - dans le bloc de l’est c’est le temps des grands procès de dirigeants communistes jugés trop peu dociles (Slansky en Tchécoslovaquie par exemple)… seule la Yougoslavie échappera à la tutelle de Moscou - au EU le paroxysme sera durant le Maccarthysme (sénateur américain ayant lancé une véritable « chasse aux sorcières », la « red scare ») qui fait des ravages entre 1950 et 1955) par exemple le procès des époux Rosenberg… Afin de démontrer la supériorité de chaque système, l’affrontement se situe aussi sur les plans sportifs ou scientifiques : dans la course à l’espace les Russes avec Gagarine, prennent une réelle avance la riposte américaine sera le programme Apollo. La propagande est intense (dossier page 84 - 85). Les intellectuels des 2 camps s’engagent dans l’affrontement (Picasso par exemple). Un affrontement qui respecte 3 règles implicites En fait pourquoi n’y aura-t-il pas de guerre entre les 2 blocs ? Des règles implicites existent : - pas de face à face direct entre soldats Russes et Américains : l’affrontement passe par des intermédiaires ; - pas d’intervention directe dans la sphère d’influence de l’autre camp : ainsi les EU laisseront la Hongrie se faire écraser par les troupes soviétiques en 1956 ; de même l’URSS n’intervient que très peu en Amérique Latine, chasse gardée des EU - surtout il existe un équilibre nucléaire car les Russes acquiert l’arme atomique aucun camp ne peut attaquer l’autre sans subir à son tour une attaque nucléaire : c’est le système des représailles massives (M.A.D). 3. Les phases de l’affrontement Cet affrontement va connaître 4 phases Travail sur la chronologie Q1- Rappel sur la rupture de 1947. Q2- La phase n°1 : un affrontement dur, d’abord en Europe puis basculement vers l’Asie avec la création de la République Populaire de Chine en 1949 par Mao zedong.. Approfondissement avec les documents 3 et 4 page 79 sur le blocus de Berlin et 1 et 2 page 82 sur la Corée. La mort de St aline apporte un ton nouveau… nde Q3- La 2 phase voit un apaisement par le biais de la doctrine de la coexistence pacifique texte 1 page 88 on impose son point de vue, on démontre sa supériorité, on défend ses intérêts vitaux… mais on ne cherche pas à détruire l’adversaire. Cela n’empêche donc pas les crises comme celle de la construction du mur de Berlin (document 5 page 89) et surtout celle de Cuba (document 6, 7 et 8 page 89). ème Q4 : La 3 phase est celle de la détente : elle est possible du fait que chaque superpuissance doit affronter des problèmes (guerre du Vietnam et montée d’une contestation de la part de ses alliés pour les EU ; difficultés socio-économiques et rupture avec la Chine en 1961 pour l’URSS) et supporter une coûteuse course aux armements. Les américains développent la théorie du « linkage » : tous les pbs sont liés, recherche de solutions globales (Kennedy, Nixon et Kissinger). Cette détente est réelle (accords et rencontres – document3 page 100 - + « ostpolitik » du chancelier Brandt + conférence d’Helsinki – document 5 page 101 -) mais ne doit pas masquer que l’affrontement idéologique continue, que les blocs restent d’actualité (de Gaulle contestent les EU mais reste dans l’alliance occidentale ; les russes ramènent l’ordre par une intervention militaire en Tchécoslovaquie en 1968) et que de nouveaux terrains d’affrontement émergent. ème Q5 : la 4 phase voit le retour des tensions : chaque camp tente de profiter de l’affaiblissement de l’autre « guerre fraîche » : er - dans un 1 temps les Russes (L Brejnev) reprennent l’offensive, surtout dans les nouveaux pays du Tiers Monde (rôle de Cuba et de Castro + Che Guevara en profitant de la faiblesse des EU (guerre du Vietnam + problèmes raciaux et économiques + prise des otages américains de Téhéran en 1979) apogée avec l’intervention soviétique en Afghanistan fin 1979… - puis, avec l’arrivée au pouvoir de R. Reagan, les EU durcissent le ton (déploiement de missiles en Europe = « querelles des euromissiles» + aide aux Moudjahiddines afghans + boycott des JO de Moscou en 1980) et lance l’IDS qui va bouleverser la donne stratégique en poussant les soviétiques dans une course trop coûteuse à l’armement. 4. Le nouvel ordre mondial A. La fin de la bipolarisation du monde texte 4 page 155 Q1 : Gorbatchev : présentation de l’homme et de sa politique Q2 : quel est le ton de la déclaration ? que contient-elle de concret ? Le rôle de Gorbatchev L’URSS est affaiblie quand M Gorbatchev arrive au pouvoir en 18985 : - par cette nouvelle et ruineuse course aux armements imposée par Reagan et son IDS - par le bourbier Afghan - par la montée des contestations externes (Pologne et Lech Walesa depuis 1980) et internes (les « dissidents ») M. Gorbatchev veut réformer le système soviétique (Pérestroïka et Glasnost) pour cela il a besoin de bonnes relations voir de l’appui de l’ouest les tensions s’apaisent (retrait russe d’Afghanistan en 1988) et le désarmement est relancé par les accords du traité de Washington en 1987. La fin de la guerre froide Gorbatchev échoue dans sa volonté réformiste… au contraire ses efforts de transparence et de démocratisation libèrent les forces hostiles au communisme au sein du bloc de l’est. Le 9 novembre 1989 le mur de Berlin s’ouvre… c’est le symbole de la fin de la guerre froide car : - entre 1989 et 1991 les pays d’Europe de l’est abandonnent le communisme - le 3 octobre 1990 l’Allemagne est réunifiée . - l’URSS implose en 15 états indépendants dont la Russie qui abandonne officiellement le communisme en 1991 (Gorbatchev démissionne le 25 décembre 1991) - avec la fin du modèle et de la puissance soviétique la Guerre Froide est terminée B. La surpuissance américaine Texte 1 page 164 Q1- Présentation (auteur ; contexte) Q2- Quelle perception du rôle des EU et de l’ONU ? Q3- Quelle réalité par la suite ? L’ONU, qui devrait être l’organisme de base de ce nouvel ordre mondial (expression du président G. Bush en 1991 – définition page 144) souffre d’une insuffisance de moyens et d’unité face à l’unilatéralisme américain. En effet les EU demeurent la seule puissance d’envergure mondiale, sorte de gendarme de la planète : ainsi la guerre du Golfe en 1991 fut-elle menée sous l’égide de l’ONU mais par la volonté et les moyens militaires américains). Les EU ont d’ailleurs désignés certains états comme dangereux pour la paix mondial, les regroupant dans l’expression « axe du mal » (carte page 91) Dossier sur l’ONU page 168 - 169 B. La surpuissance américaine Loin d’apaiser le monde la fin de la guerre froide semble l’avoir rendu plus incertain. En effet les états, acteurs traditionnels des relations internationales, doivent affronter de plus en plus de dangers qui menacent leur cohésion : - explosions de haines (souvent ethniques) longtemps refoulées en Afrique (crise des Grands Lacs en 1994), dans l’ex-URSS (Géorgie, Tchétchénie) et même en Europe (Bosnie entre 1992 et 1995 et Kosovo en 1999) - menaces par des réseaux illégaux puissants (drogue, argent sale, terrorisme) Certains ont même pu se demander si l’affrontement des 2 Superpuissances n’avait pas eu l’effet de mettre le monde sous tutelle, empêchant ainsi de nombreux conflits d’éclater ? C. Le nouveau désordre mondial ? L’un des principaux foyers de conflits de la planète se situe au Proche-Orient où le problème est double : Carte 1 page 180 suivre les étapes Chronologie page 180 : importance ? - après 1948 l’existence de l’état d’Israël est refusée par ses voisins arabes : 4 guerres se dérouleront (1948 – 1956 - 1967, la guerre des 6 jours - 1973, la guerre du Kippour) jusqu’à ce qu’en 1979 à Camp David les Egyptiens (Anouar El-Sadate) et les Israéliens (Ménahem Begin) ne fassent le paix dossier page 182 – 183 - Israéliens et Palestiniens s’affrontent pour la même terre : la cause Palestinienne, incarnée par l’OLP et Yasser Arafat (mort en 2004), trouve un écho grandissant, surtout après les 2 Intifada (1987 et 2000) mais le processus de paix engagé en 1993, ayant abouti à la création d’une Autorité Palestinienne en Cisjordanie et à Gaza, est actuellement bloquée à la fois par la politique israélienne (colonisation et « mur de sécurité ») et par le radicalisme islamiste Dossier page 172 - 173 Les attentas du 11 septembre 2001 ont révélé la puissance d’un Islamisme radical. L’islamisme [définition page 104] est à la fois une idéologie et un mouvement politique né dans les années 70 fondé sur : - la volonté d’Islamiser (voir ré-islamiser) la société sur la base d’une stricte application du Coran et de la loi islamique (la Charia) - le refus de l’influence occidentale Politiquement l’islamisme apparaît avec la création de la république islamique d’Iran (Ayatollah Khomeiny) en 1979 mais surtout en se radicalisant à partir des années 90 en une multitude de groupes dont le principal point commun est la haine de l’Occident et les moyens terroristes employés (attaques suicides) : - le Hamas et le Hezbollah au Proche-Orient - Al-Qaïda semble être une nébuleuse terroriste