Février 2013 EPEUVE COMPOSEE 4, thème Groupes et réseaux

Février 2013
EPEUVE COMPOSEE 4, thème Groupes et réseaux sociaux
DS 1er ES 1
NOTE : /20 ( coeff 2 )
Cette épreuve comprend trois parties.
1 Pour la partie 1 (Mobilisation des connaissances), il est demandé au candidat de répondre aux
questions en faisant appel à ses connaissances personnelles dans le cadre de l’enseignement
obligatoire.
2 Pour la partie 2 (Étude d’un document), il est demandé au candidat de répondre à la question en
adoptant une démarche méthodologique rigoureuse de présentation du document, de collecte et de
traitement l’information.
3 Pour la partie 3 (Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire), il est demandé au
candidat de traiter le sujet :
- en développant un raisonnement ;
- en exploitant les documents du dossier ;
- en faisant appel à ses connaissances personnelles ;
- en composant une introduction, un développement, une conclusion.
II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.
PARTIE 1 - MOBILISATION DES CONNAISSANCES (6 POINTS)
Question 1 : Montrez que l’augmentation de la taille d’un groupe social à des effets sur son mode
d’organisation et sa capacité à se mobiliser pour promouvoir les intérêts de ses membres. (3 points)
Un groupe social désigne un ensemble d’individus partageant des caractéristiques communes, étant en
interaction les uns avec les autres (de façon directe ou indirecte) et ayant conscience d’appartenir au même
groupe. Les groupes sociaux peuvent être de différente taille et cela a des effets sur leur mode d’organisation
et leur capacité à se mobiliser.
Plus la taille d’un groupe social est importante plus son action est complexe à organiser. Il faut compter sur
une organisation stable et formalisée pour qu’un grand groupe soit en capacité d’agir, un petit groupe
peut s’appuyer quasi exclusivement sur les relations interpersonnelles de ses membres.
Ainsi, le fonctionnement des groupes primaires est-il beaucoup moins formalisé que celui des groupes
secondaires. Dans un groupe primaire, les individus entretiennent des relations de face-à-face,
interpersonnelles et l’intimité de ces relations est forte, d’où une solidarité forte entre les membres. Dans
les groupes secondaires au contraire, les individus entretiennent des relations indirectes, peu intimes voire
fonctionnelles : rôle des individus précisément définis, chaque individu a une fonction précise au sein du
groupe. On peut prendre pour illustrer ce point l’exemple des difficultés posées à l’entreprise lorsqu’elle passe
de start-up à groupe multinational : l’organisation se partage entre un nombre faible d’individu qui n’ont pas
besoin de formaliser leur fonction au départ ; avec la croissance de la taille, chaque individu dans l’entreprise
se spécialise et il est nécessaire de coordonner l’action des membres.
La taille des groupes influe par ailleurs leur capacité à se mobiliser. Lorsqu’un groupe doit se mobiliser pour
défendre ses intérêts, son action est d’autant plus efficace que l’ensemble des membres se mobilisent. Or cela
ne va pas de soi. En effet, si l’on fait l’hypothèse que chaque individu membre du groupe compare de façon
rationnelle les coûts et avantages de se mobiliser à titre individuel, on aboutit à un paradoxe, que Mancur
Olson qualifiera de paradoxe de l’action collective.
L’action collective a un coût (notamment perte de salaire, implication au quotidien dans les tâches
d’organisation du conflit, représailles éventuelles de la part de la Direction, voire de la justice en cas d’actions
illégales…) et pour accepter ce coût, un individu rationnel attendra qu’il soit compensé par des
avantages/bénéfices. Or les individus ont intérêt à ne pas participer à l’action collective, même s’ils partagent
Février 2013
EPEUVE COMPOSEE 4, thème Groupes et réseaux sociaux
DS 1er ES 1
NOTE : /20 ( coeff 2 )
sur le fond les revendications et les mes intérêts que les participants à l’action collective. Prenons le cas
d’un individu que ne s’engagerait pas une grève :
- Soit celle-ci réussit, et dans ce cas, il bénéficiera des avantages tirés de l’action sans en avoir
supporté les coûts
- Soit elle échoue, et il n’aura pas perdu de l‘énergie, du salaire et d’éventuelles représailles de la
direction.
L’individu aura donc adopté un comportement de passager clandestin qui consiste à s’approprier les sultats
d’une action collective sans y avoir participé, et donc sans en avoir supporté les coûts. Le paradoxe de l’action
collective s’observe moins dans les petits groupes pour deux raisons. D’une part, un individu (leader
charismatique, par exemple) peut plus facilement accepter de supporter l’ensemble des coûts de l’action
collective. D’autre part les groupes de grandes tailles, il ne peut pas y avoir pression du groupe sur l’individu
qui bénéficie d’un relatif anonymat et qui peut ainsi donner libre cours à un comportement opportuniste.
On voit donc bien que l’augmentation de la taille d’un groupe à des effets sur son mode d’organisation et sa
capacité à se mobiliser
Barème : Eléments à prendre en compte dans le cadre d’une réponse organisée
- Définition de groupe social : 1pt
- Impact taille sur organisation :
o 1pts si référence à groupe primaire / secondaire
o 0,5pt si pas de référence
- Impact taille sur capacité à se mobiliser :
o 1 pts si référence précise et rigoureuse au paradoxe de l’action collective
o 0,5 pt si pas de référence mais évoqué
Bonus (0,5 pt) si référence aux incitations collectives
Question 2. En quoi les liens forts se distinguent-ils des liens faibles? (3points)
Les liens forts se distinguent des liens faibles. En effet, par opposition aux liens forts, les liens faibles
correspondent à des relations occasionnelles entre individus. Les liens faibles s’établissent plutôt entre des
individus n’appartenant pas aux mêmes groupes sociaux, aux mêmes cercles.Par exemple, l’ami d’un de mes
amis qui ne fréquente pas les mêmes lieux et les mêmes personnes que moi. Le seul point commun qui me
relie à lui, c’est notre ami commun. Quant aux liens forts, ils caractérisent par des rencontres fréquentes. En
effet la notion des liens forts désignent des relations régulières, fréquentes, auxquelles on accorde beaucoup
d’importance. Généralement, les personnes avec lesquelles un individu a des liens forts se connaissent les
unes les autres. C’est le cas des liens familiaux que tissent les enfants d’une même fratrie: cohabitation, fêtes
familiales…
PARTIE 2 ETUDE DE DOCUMENT (4 POINTS)
Question : Vous présenterez le document puis montrerez comment il permet d’illustrer l’influence
des réseaux sociaux sur l’obtention d’un emploi en France.
CORRECTION
Le document qui nous est présenté est un tableau statistique à double entrée qui restitue les résultats des
Enquêtes Emplois réalisées en France par l’Insee entre 2003 et 2011. Les données restituées sont
principalement en pourcentage , même si le tableau nous permet également de connaître les effectifs
Février 2013
EPEUVE COMPOSEE 4, thème Groupes et réseaux sociaux
DS 1er ES 1
NOTE : /20 ( coeff 2 )
concernés. Sont restitués dans ce tableau les données relatives à l’ensemble des individus dont on connaît le
mode d’accès à l’emploi et les méthodes de recherches (intérimaires exclus).
Ce document peut permettre d’illustrer l’impact des réseaux sociaux dans l’obtention d’un emploi en France.
Un réseau social désigne l’ensemble des liens, des relations qui existent entre des individus. Ces liens peuvent
être de différentes natures (amicaux, professionnels...) et peuvent permettent d’avoir accès à différentes
ressources (conseils, informations...). On appelle l’ensemble de ces ressources le capital social des individus.
On voit dans le document que quel que soit le mode déclaré de recherche d’emploi, le réseau social joue un
rôle dans l’obtention de l’emploi. Ainsi, 18,4% des individus ayant déclaré avoir effectué une démarche directe
auprès d’un employeur pour trouver leur emploi (c'est-à-dire une méthode ne relevant pas de la mobilisation
de son réseau social) ont obtenu leur emploi par le biais de relations familiales, personnelles ou
professionnelles. De même, on peut considérer que l’école ou l’organisme de formation fréquenté par
l’individu fait partie de son réseau, ainsi que la réembauche, qui est le signe que l’individu connaissait déjà son
employeur (qui appartenait donc à son réseau social).
Si on fait la somme de ces trois modes de recherches d’emploi, on remarque qu’une proportion variant entre
30 et 40% environ des individus ont trouvé leur emploi grâce à leur réseau social : par exemple, 37,5% des
individus n’ayant pas effectué de démarche directe de recherche d’emploi ont obtenu leur emploi grâce à leur
réseau social. De même, 29,7% des individus ayant déclaré avoir répondu à une annonce pour trouver leur
emploi ont obtenu leur emploi actuel grâce à leur réseau social.
Si l’on s’en tient simplement aux relations familiales, professionnelles et personnelles, un chiffre marquant
dans le tableau est celui du % d’individu n’ayant pas sollicises relations et qui trouvent tout de même leur
emploi grâce à elles : 14.3%.
Le réseau social des individus joue donc un rôle décisif dans l’obtention de leur emploi en France.
Barème : Eléments à prendre en compte dans le cadre d’une réponse organisée
- Présentation du document : 2 pts
- Définition de réseau social : 1pt
- Capital social : 1pt
Lecture et analyse : 4 pts.
Février 2013
EPEUVE COMPOSEE 4, thème Groupes et réseaux sociaux
DS 1er ES 1
NOTE : /20 ( coeff 2 )
Méthodedéclaréederecherchedemploi
Modedaccèsàlemploiobtenu
*Lecture:39,8%desindividusayantdéclaréavoirentreprisunedémarchedirecteauprèsdunemployeurontaccédéàleuremploiactuelparlebiaisdune
démarchepersonnelle;lapropor onestde32,1%parmiceuxquiontdéclarénepasavoirentreprisunetelledémarche
PARTIE 3 RAISONNEMENT S'APPUYANT SUR UN DOSSIER DOCUMENTAIRE (10 POINTS)
Sujet : Vous montrerez que l’individu appartient à une pluralité de groupes sociaux et interrogerez
le rôle du réseau social.
Document 1 : L’intensité des relations sociales des français selon le type de ménage, l’âge et le niveau de vie
Février 2013
EPEUVE COMPOSEE 4, thème Groupes et réseaux sociaux
DS 1er ES 1
NOTE : /20 ( coeff 2 )
Document 2 : Moyen utilisé pour trouver l’emploi actuel selon l’origine sociale (en %)
Document 3 : ‘ L’individu hypertexte ‘
Il est de plus en plus commument admis que les individus participent à une variété de milieux sociaux.
On parle d'individus multiappartenants, pluriels. Ainsi, très concrètement, alors qu'autrefois les voisins étaient
aussi des collègues, des parents ou des amis (ou des ennemis), aujourd'hui, nombre d'individus fréquentent des
milieux physiques et humains de plus en plus diversifiés. Ils se déplacent ainsi dans des territoires géographiques
et sociaux distincts. Chaque individu tend à articuler des différents territoires de façon singulière et s'efforce de
configurer de manière spécifique ses divers temps, espaces, activités, relations. Métaphoriquement, on peut
considérer que les individus forment une sorte d'hypertexte social. L’hypertexte est un ensemble de textes unis
par des mots communs qui font « liens » entre les textes.
Source : François Ascher, « Risques et richesses de la société hypertexte », Sciences humaines, n° 165, novembre 2005
CORRECTION
Partie 1 : L’individu appartient à une pluralité de groupes sociaux.
A. L’importance des groupes primaires et des groupes d’appartenance (document 1)
Famille et amis constituent des groupes primaires.
… et définissent souvent le groupe de référence.
B. Les relations sociales se complexifient : l’importance des groupes secondaires et des groupes de référence
(documents 1 et 3).
L’individu appartient aussi à des groupes secondaires (collègues, membres d’une association…).
Le groupe d’appartenance peut parfois différer du groupe de référence (ascension sociale, immigration…).
Dès lors, l’individu peut être qualifié de « pluriel ».
Partie 2 : Le rôle du réseau social
A. Le réseau social définit la sociabilité individuelle (document 2).
La sociabilité (ensemble des relations dont un individu dispose) est une ressource que l’individu pourra
mobiliser en fonction de ses besoins.
La sociabilité dépend du type de ménage, de l’âge, du niveau de vie et du milieu social.
B. Le réseau social peut permettre d’accéder à un emploi (documents 2)
La force des liens faibles pour les cadres (document 4) au moment de l’accès à l’emploi.
–L’importance des liens forts notamment pour les ouvriers ( 4,6 % ont recours à leurs relations familiales pour
trouver un emploi , % le plus élevé comparé aux autres CSP)
1 / 7 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !