La musique sous Louis XVI
La musique, et surtout au temps de Louis XIV, était partout à la Cour. On composait pour le Roi, pour les
grandes et petites circonstances : victoire, naissance, mariage, chasse, souper, le nouvel an, un feu
d'artifice, une fête, un bal, une messe. A Versailles on entendait de la musique tous les jours, dans les
palais, les parcs, bosquets, jardins et les salons. Le roi avait de plus des récréations particulières avec ses
musiciens préférés.
La musique de la Chapelle était au sommet de la hiérarchie divisée en Chapelle-Oratoire (ecclésiastiques
célébrant la liturgie) et Chapelle-Musique (chantres, organistes et symphonistes destinés à embellir la
liturgie) A sa tête un Maître, haut dignitaire de l'Eglise, assisté d'un Sous-Maître, chargé des affaires
musicales. On y a vu : Delalande, Du Mont, Campra, Madin, Gervais, Bernier, etc.
La musique de la Chambre ne fonctionnait pas quotidiennement comme la Chapelle, mais seulement
« lorsque le Roy le commandait » Louis XIV ne ratait jamais une occasion. Un surintendant dirigeait cette
musique (en fait deux surintendants, un par semestre) S'illustrèrent à ce poste : de Boesset, Lully, Colasse,
Delalande, Collin de Blamont, Destouches, François Francœur, Antoine Dauvergne.
Les chanteurs étaient nombreux, les femmes brillaient d'un éclat particulier, certaines venues de l'Opéra
avec leur talent, mais aussi leurs caprices, leurs aventures galantes, leur goût de l'argent.
Les violonistes constituaient deux ensembles:
- la Grande Bande des Vingt-Quatre, officiers du Roi. Parmi eux : Léger, Chevalier, Huguenet, La
Quièze, Le Peintre, Marchand, Sénallié, Duval, Anet, Rebel, Francoeur, Aubert. Et à partir de 1729, Pierre
L'Abbé.
- La Bande dite des Petits Violons, une vingtaine de membres, parfois les mêmes que celle des vingt-
quatre.
Tout autour des musiciens s'affairaient une armée d'artistes, artisans, danseurs, compositeurs, librettistes,
facteurs, décorateurs, menuisiers, costumiers, imprimeurs, etc.
Au total avec les musiques de l'écurie et de l'armée qui accompagnaient le roi dans tous ses déplacements
même lointains, sous Louis XIV, il y avait deux cents chanteurs et musiciens à la disposition du Roi de
France. Equipe qui faisait honneur au pays, mais qui coûtait très cher.
Louis XV n'a pas eu à sa disposition les mêmes moyens financiers et la fusion en 1761 de la Chambre et
de la Chapelle devait confirmer la fin de la grande époque.
Accéder à la Musique du Roi n'était pas facile. Il fallait des dispositions, de bonnes relations. Dans
certains cas, un peu ou beaucoup d'argent était nécessaire, comme pour entrer dans la Bande des Vingt-
Quatre. Mais, souvent, pour être ordinaire le talent suffisait. Il fallait aussi être de bonne vie et mœurs et
impérativement pratiquer la religion catholique.
Les Musiciens du Roi avaient une vie difficile. Ils étaient souvent obligés d'avoir plusieurs logements pour
suivre le roi à Fontainebleau, Marly, Saint-Germain, Versailles. S'ils revenaient chez eux le soir, ils étaient
épuisés par la fatigue, l'inconfort et l'insécurité sur les routes. Paris était souvent leur port d'attache. La
présence de L'Opéra, du Concert spirituel et des riches mécènes en accentuait l'attrait.
Les spécialistes situent la grande époque des musiciens de Cour en France sous le règne de Louis XIV. Ce
roi aimait la musique, était connaisseur, faisait partager ses goûts à ses enfants légitimes et bâtards comme
à ses maîtresses et s’était donné les moyens financiers nécessaires à la satisfaction de ses plaisirs et de ses
dons.