Plus d`un siècle après sa mort, Karl Marx apparaît bien comme le

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Plus d'un siècle après sa mort, Karl Marx apparaît bien comme le premier théoricien du « socialisme
scientifique » (même s'il n'est pas l'inventeur de cette expression, déjà utilisée avant lui par Proudhon)
et, à ce titre, comme l'initiateur du mouvement ouvrier international contemporain. Toutefois, la
présentation de sa théorie n'a jamais cessé d'être l'enjeu de luttes idéologiques, donc, en dernière
instance, politiques.
I – Biographie
À l'époque de la jeunesse de Karl Marx, la contradiction principale d'où résultent les caractéristiques
de l'histoire européenne commence seulement à se manifester comme contradiction de la bourgeoisie
capitaliste et du prolétariat industriel. Son développement est extrêmement inégal.
En Allemagne, où Marx reste jusqu'à la fin de 1843, la bourgeoisie n'est dominante qu'en Rhénanie où
Marx est né ; son père est, à Trèves, un avocat libéral, d'origine juive, converti au protestantisme. La
question principale est celle de l'unité nationale. L'État prussien, qui fait payer à la paysannerie et à la
bourgeoisie libérale la guerre de libération de 1814 par une très dure répression, tente de réaliser
l'unité nationale par l'alliance des classes dominantes, bourgeoisie et féodalité foncière. Marx est
étudiant en philosophie et en droit à Bonn, puis à Berlin ; il est docteur en philosophie en 1841 avec sa
thèse Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure, mais ne parvient pas à
obtenir une chaire de professeur ; il est membre du cercle des hégéliens de gauche, animé par Bruno
Bauer. Il devient journaliste, puis rédacteur en chef de la Rheinische Zeitung de tendance
démocratique révolutionnaire, finalement interdite par le gouvernement prussien.
En France, où Marx émigre en octobre 1843, le développement de la grande industrie commence, la
classe ouvrière devient une force décisive dans la lutte politique contre la domination de la grande
bourgeoisie agraire et de l'« aristocratie financière », en même temps qu'elle commence de développer
sa lutte contre le capital. La France est le pays classique des premières formes d'idéologie politique du
prolétariat (blanquisme, socialisme et communisme utopiques : Saint-Simon, Fourier, Proudhon,
Cabet), dominées par l'idéologie humaniste de la petite bourgeoisie radicale. La forme d'organisation
correspondante est la secte, voire la société secrète. Marx, qui reste à Paris jusqu'en février 1845, en
est expulsé par Guizot à la demande de la Prusse. Il publie, dans les Annales franco-allemandes, « Sur
la question juive » et « Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel », article paru en
1844 : dans les limites d'une critique de l'État et de l'idéologie (représentée sous sa forme religieuse),
le prolétariat apparaît, dans ces textes, comme la force historique destinée à renverser les rapports
sociaux existants, réalisant ainsi l'émancipation humaine, par opposition à l'émancipation fictive,
simplement juridique, réalisée par la bourgeoisie.
À Paris, Marx, devenu communiste, fréquente assidûment les cercles d'ouvriers socialistes français et
allemands émigrés (notamment la Ligue des justes). Il est profondément influencé par le saintsimonisme auquel l'initie son ami H. Heine. Le communisme, forme la plus radicale de l'idéologie
révolutionnaire de la classe ouvrière, lui apparaît non pas comme un idéal d'égalitarisme et de
fraternité religieuse, mais comme « la forme nécessaire et le principe énergétique du futur prochain »,
le résultat de l'approfondissement des contradictions de la société actuelle. Marx étudie à travers
l'économie politique anglaise (et française) la contradiction du travail aliéné, qui, dans la société
bourgeoise, dépossède le producteur d'autant plus qu'il produit davantage (Manuscrits économicopolitiques de 1844). En collaboration avec Engels, il critique dans La Sainte Famille, d'un point de vue
matérialiste, la philosophie idéaliste de l'histoire, le point de vue simplement critique sur la société, qui
traduit l'impuissance historique de la petite bourgeoisie intellectuelle. C'est la lutte de masse du
prolétariat qui à ses yeux est la véritable critique de tout l'ordre social existant.
En 1845, Marx, réfugié à Bruxelles, travaille avec Engels à élaborer une conception matérialiste de
l'histoire, fondement théorique d'un socialisme prolétarien autonome (Thèses sur Feuerbach et
L'Idéologie allemande, manuscrits publiés après la mort de Marx). Il milite activement dans les
groupes révolutionnaires d'ouvriers allemands. Il joue un rôle décisif dans la création de la première
organisation ouvrière internationale, la Ligue des communistes (1847), qui, sous son influence et celle
d'Engels, substitue à sa première devise : « Tous les hommes sont frères » le mot d'ordre : « Prolétaires
de tous les pays, unissez-vous ! »
À la même époque, Marx effectue ses premiers voyages en Angleterre, seul pays européen où la
grande industrie capitaliste est déjà dominante et où la classe ouvrière commence à s'organiser en
mouvements économiques et politiques de masse (chartisme, trade-unions), comme le montre Engels
dans La Situation de la classe laborieuse en Angleterre.
Du point de vue théorique, la période de jeunesse de Marx l'a conduit de la philosophie idéaliste
allemande, dont la dialectique hégélienne était la forme la plus systématique, au matérialisme
« critique » (sous l'influence prépondérante de Feuerbach), puis au matérialisme historique. Ce
processus de transformation a permis la combinaison de la philosophie allemande et du socialisme
(essentiellement français). Une telle combinaison s'esquisse alors chez d'autres théoriciens du
mouvement ouvrier (par exemple, Proudhon), sans qu'ils parviennent à surmonter les difficultés qu'elle
comporte : de ce fait même, leur position reste largement contradictoire. Cette contradiction a sa
contrepartie pratique immédiate : par exemple, dans l'incapacité de reconnaître le caractère
objectivement international de la lutte du prolétariat, et la nécessité, pour lutter contre la domination
économique de la bourgeoisie, de lutter aussi contre sa domination politique. Misère de la philosophie,
dit l'anti-Proudhon (1846), et le Manifeste du Parti communiste (rédigé en 1847 pour la Ligue des
communistes) constituent les premiers exposés cohérents du matérialisme historique, c'est-à-dire les
premiers textes de Marx dont la position théorique soit irréductible à toute forme antérieure, où la
position spécifique du prolétariat devient dominante en même temps qu'elle trouve sa formulation. La
rupture est à la fois théorique et politique. Mais elle ne constitue que le début d'une évolution
incessante, marquée de découvertes et de « rectifications » successives, en particulier quant à sa
représentation encore quelque peu messianique du prolétariat comme classe soumise à une
paupérisation absolue et donc « radicalement dénuée d'illusions » (nationalistes, morales, religieuses)
et quant à son interprétation « catastrophiste » des crises capitalistes.
II – Ses idées
Voire le polycopié
III – Les ouvrages étudiés et leurs idées
Le Manifeste du parti communiste : 1847
Idées : la lutte des classes
Domination de la classe bourgeoise sur la classe prolétaire. Les phénomènes historiques ne sont pas
autre chose que de la lutte de classe.
La bourgeoisie : classe essentielle à l’origine de l’effondrement de la société féodale, ce qui compte
pour elle c’est l’accroissement de son capital économique personnel donc ils développent le
machinisme d’où la baisse du travail prolétaire et de leurs salaires. Elle s’est donc détruite toute seule.
Le prolétariat : classe porteuse de l’avenir (différent de la classe ouvrière) ; 3 aspects : ils sont le
produit l’organisation industrielle du travail ; ils sont exclus de la possession des moyens de
production et ils sont une marchandise (une force de travail).
Le développement de leur conscience de classe fera qu’elle devienne une classe révolutionnaire
(création du communisme).
Le communisme représente les ouvriers ; 2 points : intérêt commun mis en avant et s’occupe le plus de
la condition ouvrière, renverser la bourgeoisie et posséder le pouvoir politique.
Ce n’est pas un mouvement uniforme : c’est adapté à chaque société.
Le matérialisme historique : à chaque organisation de la société, on retrouve l’antagonisme de classes
donc un état de rapports de production. Le passage à d’autres antagonismes donne de nouveaux
rapports de production et donc une nouvelle lutte de classe.
C’est différent de Tocqueville parce qu’il ne voit pas l’égalisation des conditions mais il voit la classe
prolétaire vernir à bout de la bourgeoisie.
La bourgeoisie a créé elle-même ce qui va la détruire (par suite de crises). Pour lui, le problème c’est
que l’ouvrier ne renouvelle pas le fruit de son travail.
Les textes courts :
Les grèves et les coalitions des ouvriers, dans la Misère de la philosophie – Réponse de la misère de
M. Proudhon. 1847
Idées :
Marx critique Proudhon au niveau économique mais aussi au niveau de la discussion de la question
politique sur les ouvriers.
Proudhon : conséquence des grèves = la disette ; Marx n’est pas d’accord car le salaire n’est pas égal à
la marchandise créée, il dit que si tout double en même temps il n’y a de changement que dans les
termes. Le remplacement des ouvriers par les machines est une difficulté dont Marx a conscience mais
il réfute le fait que ça puisse être une fatalité de l’ordre économique. Selon Marx, l’usage économique
n’est pas un argument pour stopper les coalitions.
Marx fait la différence entre « classe en soi » et « classe pour soi », il décrit le phénomène
d’antagonisme des 2 groupes : ce qui compte c’est plus les mêmes choses, cela prend un caractère
politique car conscience d’un intérêt commun contre les capitalistes.
Lettre de Joseph Weydemeyer du 5 mars 1852.
Idées :
C’est une évolution de sa théorie : « la dictature du prolétariat ». Cette révélation n’est apparue que
dans cette lettre. Il exprime la particularité de son travail : situer la classe sociale dans la phase
historique qui est une phase de production particulière. Il ajoute que c’est en mettant cela en
perspective qu’il met des atouts pour exprimer sa théorie contre ses critiques. Insiste sur l’importance
du contexte dans l’analyse.
Lettre à Mikhaïlovski. 1877
Idées :
Marx nuance sa théorie du matérialisme historique : il faut tout faire de façon précise pour chaque
société.
Avant propose de l’économie politique : 1859
Idées :
Comment il a évolué sa théorie pour fonder sa théorie de l’économie politique. Initialement, il est
proche de la pensée Hégélienne (idéalisme, ce qui détermine les conditions de la société ce sont les
notions « esprits », « subjectif », etc.) mais le plus important pour Marx c’est le matériel. C’est un
travail historique contextualisé parce que il voit dans l’économie politique la base de la société civile.
La dialectique est renversée : c’est en prenant conscience de ces conditions d’existence que les
ouvriers se liguent pour basculer fondamentalement la société.
Le 18 brumaire de Louis Napoléon Bonaparte : 1851
Idées :
Il n’explique pas tout par l’analyse des classes : il y ajoute un découpage en périodes. Il décrit 3
périodes : la période de février ; la période de la constitution de la République (1848-1849) ; la période
de la République nationale constituante (1849-1851).
Février : pour lui c’était trop tôt : prise de conscience n’est pas atteinte, etc. donc les conditions ne
sont pas réunies. Il n’y a pas de changements fondamentaux.
Les orléanistes et les légitimistes : ils s’unissent sur un commun accord capitaliste et mettent de côté
leur ambition primaire : savoir qui ira sur le trône. Il est plus important d’avoir une République
bourgeoise que sociale : la pensée de Marx se complexifie.
Il utilise l’économie pour examiner ça. Il dit que c’est la division qui est la plus forte : la division
matérielle d’existence. La grande différence ce n’est pas l’opinion politique mais les conditions
matérielles d’existence : rivalité entre le capital travail, rivalité dans des opinions, dans le fait de vivre
à la campagne (légitimistes) plutôt qu’à la ville (royalistes) : c’est une question d’intérêts divergents et
c’est en les mettant de côtés qu’ils ont pu s’unir.
Napoléon essaie d’organiser le sous prolétariat à son avantage grâce à son oncle qui avait été fair-play
avec les ouvriers et leurs avait donné une légitimité. C’est à partir de Napoléon 1er que l’Etat se
centralise et que les paysans parcellaires apparaissent.
Les paysans parcellaires n’ont pas de conscience de classe : classe en soi mais pas pour soi.
La parcelle est une illusion selon Marx : ça ne sert qu’à consolider la victoire des bourgeois, c’est
l’extension du capitalisme.
Ainsi Marx corrige ses affirmations radicales du manifeste or, il dit que Napoléon 3 représente les
paysans parcellaires : forme d’Etat qui grâce à la bureaucratie n’est plus si proche du Bourgeois.
IV – Conclusion
2 théories chez Marx :
- représente la classe dominante ;
- Napoléon : représente la classe paysanne parcellaire.
L’Histoire est toute tracée selon lui mais il y a un débat qui fait qu’il révise cette thèse (Russie ne
conduira pas au socialisme) : l’historicité se fait par rapport aux évènements !
2 analyse politiques : classiste (orléanistes (bourgeois) et légitimistes (propriétaires fonciers) ou
séparation ou alliance de ces 2 partis monarchiques : il affine sa théorie.
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