BRUMAIRE Numéro 5 BULLETIN DE LIAISON DE FRANCE BONAPARTISTE Editorial Tout d'abord, le bureau et le conseil de France Bonapartiste ainsi que toute l'équipe de Brumaire vous présentent leurs meilleurs vœux pour cette nouvelle année. 2004, année du bi centenaire de la proclamation de l'Empire et du sacre, est pour nous bonapartistes et napoléoniens une année particulière. Que l'on soit bonapartiste "républicain" ou "dynastique", l'on ne peut passer à côté d'un tel anniversaire et nous devons tous ensemble, avec bien entendu les organisations napoléoniennes "classiques" faire en sorte que cette année mais surtout ces deux évènements soient fêtés dignement. Cette année sera aussi marquée par le retour, du moins sur le continent, de candidats bonapartistes aux prochaines échéances électorales, notamment pour ce qui est des élections cantonales. Nous souhaitons bien entendu bonne chance à ceux qui auront la dure tache de porter nos couleurs. Enfin je terminerai en évoquant deux sujets qui touchent notre pays en ce début d'année, la laïcité et l'Europe. Concernant la laïcité, France Bonapartiste n'a pas changé de position, nous sommes et nous resterons pour la plus stricte laïcité pour tout ce qui concerne la sphère publique. Concernant l'Europe, si nous pouvons nous réjouir de l'échec de la "Convention Giscard" car celle-ci n'avait d'autre but que de nous emmener vers un fédéralisme dès plus impraticable, nous ne pouvons supporter l'idée de voir cette Europe réduite à un "réduit" ultra-libéral à 25, à 30 ou plus, une Europe américaine. Il faut que la France profite, de sa "grandeur" retrouvée suite à la crise irakienne mais aussi de l'évanouissement du mirage de l'Europe Fédérale pour promouvoir une autre vision institutionnelle de l'Union européenne, comme un nouveau modèle économique et social. Il faut inventer une nouvelle voie, celle de l'Europe à géométrie variable, une Confédération des Nations. A un grand marché intérieur et à une défense commune s'ajouteraient des coopérations à la carte entre pays volontaires. Voilà l'Europe qu'il nous faut construire pour permettre de renouer avec la puissance. David SAFORCADA Contrairement à la légende, Napoléon fut un homme de paix ! Nous avons le plaisir et l'honneur d'accueillir dans nos colonnes monsieur Jean Claude DAMAMME, écrivain, membre de la Société des Gens de Lettres, membre de l’Association des Écrivains Combattants et représentant pour la France de la Société Napoléonienne Internationale. M. Damamme défend la mémoire de l'Empereur contre toutes les calomnies et en cette année 2004 nous ne pouvions ne pas demander à ce Bonapartiste de toujours de nous éclairer. Qu’allais-je pouvoir dire à ceux qui, par leur appartenance à « France Bonapartiste », doivent tout, ou peu s’en faut, savoir de l’Empereur ? Février 2004 Telle est la question que je me suis posée lorsque M. David Saforcada m’a demandé d’écrire un texte destiné à votre Bulletin d’Information. Le génie de Napoléon, homme prodigieux – mais pauvre vocable est en effet si universel, si « multifacettes », pour employer un barbarisme fort prisé de nos jours, qu’il défie toute tentative de synthèse. Au détour de ses siècles, l’Histoire n’a jamais rencontré - et ne rencontrera jamais - un personnage qui puisse prétendre approcher Napoléon, même si certains, parfois, se plaisent à trouver des similitudes avec le fondateur de la Vè République. Comparaison sans doute flatteuse pour ce dernier, mais, selon moi, singulièrement réductrice pour l’Empereur. Alors que dire ? Fallait-il parler du Bonaparte fougueux, mais encore à la recherche de lui-même, du siège de Toulon ? Du jeune et prometteur stratège de cette première Campagne d’Italie, qui reste un exemple de ce que peut faire un pays menacé et cerné de partout comme l’était la France en 1796 lorsqu’elle est bien conduite ? De l’homme qui sut transformer une expédition militaire en demi-teintes, celle d’Égypte, en une expédition scientifique dont les acquis, aujourd'hui encore, ne laissent pas de susciter l’admiration ? Du vainqueur de la deuxième Campagne d’Italie, qui contraignit les Autrichiens, pourtant responsables de la guerre, à s’asseoir à la table des négociations et à signer, en 1801, le traité de paix de Lunéville, et les Anglais, un an plus tard, à signer celui d’Amiens. Faisons ici, car ce genre de « détail » doit toujours être évoqué, une brève digression en rappelant que cette paix, signé par les Anglais pour reprendre leur souffle, fut rompue par eux-mêmes d’une manière particulièrement lâche en 1803, lorsque, sans que les pays concernés eussent été préalablement avisés par voie diplomatique de la mesure qui allait les frapper, le cabinet de Londres ordonna à la Royal Navy de saisir tous les navires de commerce français (et ceux des alliés hollandais) navigant sur les mers avec leurs équipages et leurs passagers. Rappelons aussi que ces mêmes Anglais avaient, pendant des années, entretenu, équipé et armé à grands frais sur le territoire français des tueurs royalistes, dont le plus triste et le plus révoltant « exploit » fut l’attentat du 24 décembre 1800 qui coûta la vie à une vingtaine de personnes (dont une petite fille de 14 ans à qui l’un des conjurés avait confié la charrette sur laquelle se trouvait la charge d’explosif) et en mutila une cinquantaine d’autres. Je referme ici cette parenthèse – avec regret, car l’histoire des méfaits et des vilenies de l’Angleterre envers le Premier Consul puis envers l’Empereur est hautement instructive. Fallait-il parler de l’administrateur, créateur du Conseil d’État, de la Banque de France, des préfets, des Bourses et des Chambres de commerce, des lycées, des Conseils de Prud’hommes, de la Cour des Comptes… ? Du juriste, auteur, avec trois rédacteurs, du Code qui porte son nom ? Du bâtisseur qui, en seulement quinze années, et en dépit des guerres continuelles que lui imposèrent les monarchies européennes payées par l’Angleterre – les guerres remplaçant les tentatives d’assassinat - fit (entre autres) percer plus de routes et de canaux que tous les Bourbons réunis ? Ou fallait-il évoquer l’homme « humain » tout simplement qui, allant contre son entourage, intégra les Juifs à la nation française et donna à ces hommes et femmes qui n’avaient ni droits ni représentation légale, un statut qui en fit des citoyens à part entière, en France et dans tous les pays intégrés à l’Empire Français ? Pour rendre un juste hommage à la mémoire de l’Empereur, il eût fallu traiter chacun de ces thèmes, qui sont autant de facettes de son génie universel. C’était évidemment impossible. Alors, écrivant ce texte à l’approche du 2 décembre, je me suis souvenu, idée bien banale en apparence, d’Austerlitz. Pourquoi ? Parce que c’est de cette victoire légendaire que date, certes, la réputation d’invincible stratège de Napoléon, mais aussi celle d’un conquérant assoiffé de batailles. Image sinistre qui colle encore à son personnage, grâce, notamment, aux bons soins du gouvernement britannique et de leurs fidèles complices, les royalistes français qui leur devaient d’avoir remis un Bourbon sur le trône lorsque l’apothéose funèbre de Waterloo eut été consommée. Je voudrais donc vous montrer que Napoléon fit tout pour que cette bataille, achevée en victoire emblématique, ne fût jamais livrée. Cette année 1805, qui allait se terminer, si j’ose écrire, « en fanfare » pour le jeune Empire, Napoléon l’avait débutée en tendant la main au roi d’Angleterre George III. Voici quelques extraits de cette lettre célèbre et fort belle – mais rarement mentionnée car elle ne va pas dans le sens de l’image qu’il convient toujours de donner de l’Empereur – écrite le 2 janvier : « Je n’attache point de déshonneur à faire le premier pas ; j’ai assez, je pense, prouvé au monde que je ne redoute aucune des chances de la guerre ; elle ne m’offre d’ailleurs rien que je doive redouter : la paix est le vœu de mon cœur ; mais la guerre n’a jamais été contraire à ma gloire. « Je conjure donc Votre Majesté de ne pas se refuser au bonheur de donner elle-même la paix au monde ; qu’Elle ne laisse pas cette douce satisfaction à ses enfants ; car enfin il n’y eut jamais de circonstance ni de moment plus favorables pour faire taire toutes les passions et écouter uniquement le sentiment de l’humanité et de la raison. « Si Votre Majesté veut elle-même y songer, elle verra que la guerre est sans but, sans aucun résultat présumable pour Elle. Quelle triste perspective de faire battre les peuples seulement pour qu’ils se battent ! Le monde est assez grand pour que nos deux nations puissent y vivre ; et la raison a assez de puissance pour qu’on trouve moyen de tout concilier, si, de part et d’autre, on en a la volonté. » Est-il besoin de préciser que cette offre ne reçut qu’une réponse évasive, une manière de fin de non-recevoir, dont la mauvaise foi souleva l’indignation d’un grand homme politique anglais de l’opposition parlementaire, Charles James Fox. En ce même début d’année, celle qui n’était pas encore la Grande Armée, mais l’Armée des Côtes de l’Océan, était toujours regroupée dans ce que l’on connaît sous le nom générique de « Camp de Boulogne ». Cent soixante mille hommes y attendaient de pouvoir traverser la Manche afin de débarquer sur les côtes anglaises, car, disait – déjà – Bonaparte qui voyait juste, « Une descente et un séjour de deux mois en Angleterre seraient pour la France une paix de cent ans. » Affolée à l’idée de voir arriver les Français et leur chef, l’Angleterre paya l’Autriche et la Russie pour qu’elles ouvrissent un front dans le dos des Français. Menacé sur l’Est, Napoléon fut donc contraint – et il faut le regretter – d’abandonner son grand projet, qui, s’il eût été réalisé, eût épargné des centaines de milliers de vies humaines. C’est le moment d’ouvrir ici une deuxième parenthèse relative à une désinformation astucieuse qui a fait, et continue de faire, les délices de tous les détracteurs de Napoléon, historiens faussement « objectifs » ou pamphlétaires à la hargne toute commerciale. Avec la bataille qui s’est livrée le 2 décembre, s’inaugure une formule bien connue que nous employons tous – à tort ! - celle de « guerres napoléoniennes », laissant ainsi supposer logiquement que la personne, dont le nom a donné naissance à l’adjectif, est implicitement responsable des guerres en question. Les « guerres napoléoniennes » n’existent pas, seules existent les guerres de Coalition : sept de 1793 à 1815. Deux exceptions : la guerre d’Espagne, destinée à chasser les Anglais, qui occupaient le Portugal en pays conquis, de la Péninsule pour les empêcher de remonter – ce qu’ils feront en 1814 – par le sud de la France, et la campagne de Russie, entreprise pour contraindre le tsar Alexandre, qui les avait « oubliés », à respecter ses engagements de Tilsit sur le Blocus Continental. Après cette autre digression, tout aussi indispensable lorsque l’on évoque la personne de l’Empereur, je reviens à mon objectif premier : les efforts qu’il fit pour empêcher que la bataille d’Austerlitz n’eût lieu. Survolons le début de cette campagne d’Autriche de 1805. Avant d’être contraint à la guerre, Napoléon avait, par la voix de son ministre des Relations extérieures, Talleyrand, loyalement informé l’ambassadeur autrichien : « …Si jamais homme eut envers sa patrie et envers son souverain une grande responsabilité, c’est vous, l’ambassadeur : seul de votre pays vous connaissez la France ; seul de votre pays vous savez que l’empereur des Français veut la paix ; vous savez que dans les départements du Rhin il n’y a pas un soldat ; seul de votre pays vous savez qu’on n’a pas fait l’appel d’un seul homme de la réserve et qu’on n’a complété les premiers bataillons de guerre qu’aux dépens des deuxièmes bataillons ; seul vous voyez Vienne à une distance convenable pour apercevoir sous leur véritable point de vue les opérations et les apprécier dans tous leurs détails ; vois voyez enfin, sur votre gauche, toutes les troupes de la terre de France, aux extrémités de la Bretagne [le Camp de Boulogne s’étendait jusqu’à Brest] et de la Picardie, s’instruisant aux opérations maritimes ; et en même temps, vous voyez sur votre droite un nombreux rassemblement de troupes [autrichiennes] dans le Tyrol, et de votre propre aveu, soixante-douze mille hommes dans l’État vénitien. Vous ne pouvez donc méconnaître quel est l’agresseur, ou de celui qui déclarera la guerre ou de celui qui vient au secours de l’Angleterre en rassemblant ses forces sur les frontières pour menacer la France… Si vous présentez ces vérités dans toute leur force à votre maître et si véritablement il n’est qu’entraîné, il est impossible qu’il ne voie pas qu’on le conduit malgré lui à la guerre, et alors tout sera calmé. Si au contraire votre maître veut la guerre, eh bien ! Vous aurez fait votre devoir ; il n’y sera pas entraîné. Mais dites-lui qu’il ne fera pas les fêtes de Noël dans Vienne ; non que vous n’ayez une armée nombreuse et formidable, mais un mouvement rapide à donner à trois cent mille hommes peut partir d’une seule tête ; un cabinet n’en fait exécuter que lentement de semblables. » Sourde à ces conseils de sagesse, et parce que, Londres ayant payé, il fallait qu’elle se battît et fît tuer ses soldats pour le plus grand bien de l’Angleterre, l’Autriche s’était lancée dans la guerre. Résultat : le 20 octobre, pratiquement sans combat, Napoléon avait obtenu la reddition d’Ulm où s’était enfermée le général autrichien Mack. Trente mille officiers et soldats avaient défilé, honteux, devant leur vainqueur. Et qu’avait dit le vainqueur à ce vaincu – c’est d’ailleurs lui qui rapportera lui-même le propos suivant – dont Napoléon venait de recevoir, pratiquement sans combat, la reddition ? « Partez pour Vienne et je vous autorise à dire à l’empereur François que je ne désire que la paix et que je suis très fâché qu’elle ait été interrompue. Je veux m’arranger avec lui, et même à des conditions très équitables. Je traiterai avec la Russie également puisque vous le désirez. Qu’on me dise les propositions des deux Puissances. Je suis anxieux de les savoir. Je veux faire des sacrifices. Je vous déclare encore une fois et vous autorise à le dire à votre souverain (il me dit encore une fois très distinctement ce que j’ai allégué ci-dessus) qu’il n’a qu’à m’envoyer vous ou le comte de Cobenzl ou quelque autre avec un plénipotentiaire russe pour traiter avec moi. » Ces paroles sont-elles celles d’un « Ogre », selon la formule injurieuse bien connue, ou celles de l’homme qui disait en 1801 : « C’est avec horreur que je fais la guerre », ou du même dont un ministre de Prusse, le marquis de Lucchesini, pourtant hostile, signalait dans une dépêche à son souverain que « Bonaparte lui était apparu décidé à écarter soigneusement tout sujet de guerre afin de pouvoir faire tourner au profit de l’agriculture, de l’industrie, du commerce, des arts, les ressources pécuniaires que la guerre absorbe et tarit à la fois. » En revanche, ces propos sont dans le droit fil de la démarche que l’Empereur va maintenant entreprendre auprès du tsar Alexandre… Alors que Napoléon vient d’obtenir la reddition des troupes autrichiennes, alors que son armée occupe Vienne depuis le 13 novembre, alors qu’il est empereur et souverain d’un pays puissant et … victorieux, c’est encore lui qui, le 25, fait auprès du tsar Alexandre le premier pas pour tenter d’obtenir un arrangement à l’amiable avant d’en venir aux mains. Et contrairement à la formule protocolaire : « Monsieur mon frère » qui est de rigueur dans les correspondances de souverain à souverain, l’Empereur fait débuter son billet par le mot « Sire », comme le ferait un simple vassal ou un quelconque petit prince « Quartier impérial, Brünn, 25 novembre 1805 « Sire, j’envoie mon aide camp, le général Savary, près Votre Majesté, pour La complimenter sur son arrivée à son armée. Je le charge de lui exprimer toute mon estime pour Elle et mon désir de trouver des occasions qui lui prouvent combien j’ambitionne son amitié. Qu’Elle le reçoive avec cette bonté qui La distingue et me tienne comme un des hommes le plus désireux de Lui être agréable. « Sur ce, je prie Dieu qu’il veuille avoir Votre Majesté en sa sainte et digne garde. » Devant la réponse d’une inconsistance notoire du souverain russe, l’Empereur, persuadé que ce dernier avait été influencé par les jeunes gens de son entourage, qualifiés par Savary « d’arrogants » et « ne respirant que la guerre », renvoya son émissaire auprès d’Alexandre : « Prenez un trompette et faites en sorte de retourner chez l’empereur de Russie ; vous lui direz que je lui propose une entrevue demain, à l’heure qui lui conviendra, entre les deux armées, et que, bien entendu, il y aura pendant ce temps-là, une suspension d’armes de vingt-quatre heures. » Un tel désir de ne pas en venir aux mains pouvait-il être motivé par une crainte d’affronter l’armée russe ? Ce serait le bien mal connaître, car Napoléon avait, depuis plus d’une semaine, étudié soigneusement, non seulement sur les cartes mais sur le sol même, le terrain sur lequel il livrerait bataille si nul autre choix ne lui était laissé, et qu’il ne fera semblant d’abandonner un moment à l’ennemi que pour le mieux terrasser. Pourquoi donc toutes ces tergiversations ou, du moins, ce qui, de prime abord, apparaît comme tel ? Il faut lire avec attention les quelques lignes suivantes que l’Empereur adressa à Talleyrand, tant elles sont importantes pour la compréhension de la véritable personnalité de celui que l’on a trop souvent - et que l’on continue trop souvent de présenter - comme un chef de guerre assoiffé de conquêtes et de batailles, à qui l’on impute de manière imbécile et malhonnête les fameux « deux millions de morts » : « Il y aura probablement demain une bataille fort sérieuse avec les Russes. J’ai beaucoup fait pour l’éviter car c’est du sang répandu inutilement. Ne parlez pas de la bataille car ce serait trop inquiéter ma femme. Ne vous alarmez pas ; je suis dans une forte position ; je regrette ce qu’il en coûtera et presque sans but. » Estimant pareille démarche au-dessous de sa dignité de « droit divin », Alexandre répondit à l’invitation de bonne volonté qui venait de lui être faite par la décision la plus humiliante qui fût : envoyer pour discuter avec Napoléon, souverain d’un grand pays, un simple aide de camp, le prince Dolgorouki. À ce dernier, qui lui disait que le tsar ne discernait pas le but de l’entrevue proposée, l’Empereur, surmontant son irritation devant pareille humiliation, avait répondu : « C’est la paix, et je ne conçois pas pourquoi votre maître ne veut pas s’entendre avec moi. Je ne demande qu’à le voir et à lui présenter une feuille blanche signée “Napoléon”, sur laquelle il inscrira lui-même les conditions de paix. » Ce que l’Empereur, évidemment, ignorait, c’est que, conscient de l’enjeu, le gouvernement anglais avait – dès le milieu de l’année 1804 ! – versé deux millions et demi de livres dans les caisses des Trésors russe et autrichien, et que, à la fin de cette même année 1804, les marchands de Londres s’étaient délestés de cinq autres millions de livres pour financer la coalition. À l’offre de paix, offre d’autant plus généreuse qu’elle émanait du vainqueur, celui que l’Empereur appellera « un freluquet impertinent [qui] me parla comme il aurait pu parler à un boyard qu’on voudrait envoyer en Sibérie » répondit par des propositions « inadmissibles ». Ce qualificatif n’est pas mien, il appartient au comte de Langeron, émigré français combattant, comme il convient de la part d’un royaliste, dans les rangs russes contre Napoléon. Ces propositions inadmissibles n’étaient rien moins que de diminuer la France - provoquée et victorieuse - au profit de l’Autriche, fauteur de guerre et vaincue, en exigeant la rétrocession - sans aucune contrepartie - des conquêtes de la République. Au lendemain du 2 décembre, quand eut été consommé le désastre des Russes et des Autrichiens, l’Empereur, généreusement, laissa repartir le prince Repnine, fait prisonnier avec ses chevaliersgardes, avec ces paroles : « Dites à votre empereur que, s’il avait écouté mes propositions et accepté une entrevue entre les avant-postes, je me serais soumis à sa belle âme [je ne le suivrai pas dans cette trop flatteuse appréciation]. Il m’aurait déclaré ses intentions pour procurer du repos à l’Europe et j’y aurais souscrit. » Pour clore cette brève évocation, j’ai choisi une phrase de l’Empereur, et je l’ai choisie parce qu’elle apparaît comme un résumé de ce qui fut son drame et de ce qui, aujourd’hui encore, constitue sa grandeur : « On ne cesse de parler de mon amour de la guerre, mais n’ai-je pas été constamment occupé à me défendre ? Ai-je remporté une seule grande victoire que je n’aie immédiatement proposé la paix ? Je n’ai jamais fait la guerre par esprit de conquête ; j’ai accepté les guerres que les ministres anglais ont soulevées contre la Révolution française. » Je n’ai ni qualité ni compétence pour parler de politique – mon seul souci est de prendre la défense l’Empereur, car, et c’est un comble pour ne pas dire une indignité nationale, cet homme trop souvent insulté a besoin d’être défendu - et je ne suis pas impliqué dans cette « campagne ». Cependant, si l’on me demandait : « Peut-on s’inspirer de Napoléon pour fonder une action politique ? », je pourrais répondre que, même s’il peut sembler hasardeux de le faire en invoquant un homme disparu depuis cent quatre-vingt-deux ans, le mythe, ou plus précisément, la réalité est si forte, et Napoléon si grand, si proche et si présent par ce qu’il nous a légué, que l’entreprise devrait en être facilitée. Enfin, si l’on ne pouvait se réclamer de l’Empereur, je discerne mal de qui l’on pourrait s’inspirer pour mener un combat, mais encore importe-t-il que ceux qui invoquent un parrainage aussi prestigieux soient, et c’est sans doute, à mes yeux du moins, le plus important, fidèles à sa mémoire. Jean Claude DAMAMME EUROPE En criant sa vérité sur la crise irakienne et en l'assumant, la France a retrouvé sa grandeur, n'en déplaise aux esprits chagrins adeptes du confort médiocre de la vassalité. La France et les Français sont de nouveau fiers d'incarner une "certaine idée" de la liberté des Nations. Mais le plus difficile commence, notre pays aura-t-il la volonté d'aller au-delà de cette simple posture et de se donner les moyens de son indépendance ? Osera-t-il ainsi revoir de fond en comble les errements intérieurs et extérieurs qui depuis 30 ans le conduise à l'impuissance ? Au moment où le mirage de l'Europe fédérale s'évanouit, c'est à la France de promouvoir une autre Europe. On peut être amener à le regretter mais il en est ainsi, lorsqu'il en va du sacrifice suprême, les droits des peuples reprennent le dessus, les nations ressurgissent. Certes, avec le temps, un sentiment d'identité commune se forgera, mais nous en sommes encore loin et vouloir continuer à brusquer ce processus fragile et incertain, mènerait aujourd'hui l'Union à l'explosion. Entre une Europe paralysée, ultra-libérale à 25 et un fédéralisme impraticable, l'Europe doit aller vers une voie nouvelle qui lui permette de renouer avec la puissance. Mais vouloir replacer l'Europe sur des bases solides, c'est aussi sortir du dogmatisme économique qui conduit notre pays et le continent au déclin et compromet toute indépendance véritable. Protégeons nos fleurons nationaux, notre diversité culturelle et notre marché intérieur. Remettons à leur place la Commission de Bruxelles et la Banque centrale européenne qui interdisent aux Etats toute politique économique et industrielle digne de ce nom. Nous devons malgré elles, engager l'Europe si possible, la France obligatoirement vers un nouveau pacte social fondé sur la participation et sur le retour du plein emploi, une véritable politique du renouvellement des générations et un véritable aménagement du territoire. C'est lorsque la France est libre qu'elle fait progresser l'Europe. La voie peut paraître risquée, mais le vrai risque n'est-il pas de laisser sans rien faire l'Europe s'enfoncer dans le marasme ? David SAFORCADA "...l'impulsion est donnée et je ne pense pas qu'après ma chute et la disparition de mon système, il y ait en Europe d'autre grand équilibre possible que l'agglomération et la confédération des grands peuples". Napoléon Bonaparte LIBRE PROPOS République et libéralisme Est-ce qu’être républicain (en englobant sous cette formule les familles républicaines, bonapartistes, gaullistes, souverainistes…) implique systématiquement d’être social et anti-libéral? Historiquement au contraire, les révolutionnaires français de 1789 étaient plutôt libéraux. Les héritiers de Jean-Jacques Rousseau et des Lumières du XVIIIème siècle ne croient pas aux groupes, aux associations, aux corporations, aux ensembles. Ils croient en l’Homme, en l’individu. Par exemple la loi le Chapelier et le décret d’Allarde de 1791 suppriment les corporations artisanales et patronales, les associations de salariés et le compagnonnage. Ils le font en considérant que l’homme est libre, délié de toute attache. De même, la Déclaration de l’Homme et du Citoyen est avant tout individualiste, s’attachant aux libertés et aux droits de l’individu. Economiquement, les républicains de 1789 sont également d’essence libérale, croyant en l’initiative personnelle et aux relations d’individu à individu. A l’époque, et il en sera de même sous l’Empire, l’Etat a peu d’influence économique et sociale. Il n’intervient que rarement dans ces questions, les considérant comme n’appartenant pas à son domaine régalien de prédilection (maintien de l’ordre, diplomatie, armée…). Pourtant, avec le développement industriel du milieu du XIXème siècle, les choses évoluent. Le strict libéralisme devient une arme aux mains des puissants. Seule la théorie permet encore de déclarer qu’un contrat de travail par exemple n’est, avec le développement du capitalisme, qu’un contrat libre entre deux individus égaux. Manifestement, l’un l’employeur est largement plus égal que l’autre. L’Etat doit donc intervenir dans la régulation sociale afin de protéger les ouvriers et encore plus les catégories les plus exposées (femmes, enfants, d’où la loi de 1841). Le Second Empire s’y emploiera avec ferveur (reconnaissance du droit de grève en 1864, développement des sociétés de secours mutuels, de l’apprentissage réglementé par la loi de 1851…). La République devient donc sociale (on peut citer ce tournant vers 1848 avec les Ateliers Nationaux de Blanc) face aux conservateurs forcément attachés au libéralisme, au refus de l’Etat de réguler les rapports sociaux. Mais, après 1852, il est clair que les «républicains purs» n’ont guère de programme social. Ce volet est repris par les bonapartistes. Après 1870, les républicains puis les radicaux ne proposent pas véritablement de réformes sociales. Il faudra attendre la poussée électorale et syndicale des socialistes pour que les gouvernants républicains se penchent enfin sur ces questions cruciales. En revanche, il est faux de considérer que la République ne peut être conçue que de "gauche", à quoi correspond vraiment cette notion ? A une orientation sociale? On a vu que des familles traditionnellement classées à droite, ce qui peut d’ailleurs se discuter, comme les bonapartistes ou les gaullistes développent une pensée et une action résolument sociales. A une intervention économique? Même débat! Le libéralisme n’est pas forcément lié à la «droite». Les plus attachés à l’intervention de l’Etat dans l’économie se retrouvent parmi les héritiers du saintsimonisme comme peuvent l’être les bonapartistes. En revanche, des groupes classés «à gauche» comme les anarchistes, les libertaires… sont avant tout anti-étatistes et fédéralistes. A la notion de démocratie? Celle-ci est désormais bien ancrée, à droite comme à gauche, ses ennemis ne se retrouvant qu’aux deux extrêmes, et ses principaux défenseurs prônant une démocratie directe style appel au peuple étant plutôt qualifiés de bonapartistes. Quant à l’intervention économique, les républicains de toute obédience doivent s’en faire un credo, aussi fort que la défense de la souveraineté. Aujourd’hui, un Etat libre, fort et indépendant se doit d’être interventionniste s’il veut conserver sa souveraineté. Comment raisonnablement vouloir un Etat souverain si ce dernier abandonne à d’autres (sociétés capitalistes, multinationales, groupes de pression…) une large part de ses prérogatives? Comment être indépendant si l’économie nationale dépend en grande partie des fonds de pension ou des trusts installés et dirigés hors du territoire national? Comment se faire respecter si les grandes décisions économiques, financières, monétaires, sociales… dépendent fortement de structures privées ou à statut international sur lesquels l’Etat n’a pas prise? Un républicain ne peut se définir ainsi que s’il croit en un Etat, et que s’il permet à cet Etat d’agir en toute indépendance. Pour cela, il est nécessaire qu l’Etat dispose d’une puissance économique et qu’il intervienne dans des domaines qui ne doivent pas lui échapper (régulation économique, monétaire, fiscal, sociale..). En ce sens, le libéralisme apparaît comme une contradiction flagrante de la définition même de républicain. Les républicains doivent donc se retrouver autour d'un concept d'intervention économique et sociale de l'Etat-défense des services publics, d’étatisation des secteurs clés de l’économie (transports, énergie, armement…). L’Etat doit disposer des moyens de son ambition. S’il fallait trouver un synonyme moderne à «républicain», c’est sans aucun doute autour de la notion d’Etat (fort, interventionniste, respecté, à l’intérieur comme à l’extérieur) qu’il faudrait le chercher. Thierry CHOFFAT Il faut soutenir Poutine ! Les "simplets" des "droits de l'homme", de l'extrème gauche et de la gauche "bobo" ont certifié, non seulement en Europe mais aussi aux Etats Unis que les élections russes avaient été truquées et que la dictature était installée en Russie !!! Il est curieux de constater que ce sont les mêmes qui dans les années 1975 à 1978 ont fait la cour à un certain Khomeyni, grand démocrate iranien, et ont exercé la pression nécessaire pour que le Shah quitte le pouvoir. On sait malheureusement dans quel état est ce pays aujourd'hui. Non seulement ces gens la sont irresponsable, mais aussi dangereux. Depuis tous temps, ils ont entretenu des rapports étroits avec les terroristes de tous bords afin de détruire les véritables démocraties mais ils leur ont aussi apporté les aides financières, par le biais d'associations "apolitiques" et "neutres". Ils exercent des pressions insupportables auprès des dirigeants politiques et trouvent parfois, hélas, des oreilles attentives. Aujourd'hui, la grande cause à défendre est la "résistance" Tchétchène. Vladimir Poutine n'est pas le Président d'une république bananière quelconque mais d'une fédération immense composée de républiques ayant une large autonomie de décisions, dans le cadre d'une unité fédérale qui ne doit en aucune façon être remise en cause. L'indépendance qui serait accordée à l'une ou l'autre de ces républiques entraînerait un chaos sanglant non seulement en Russie mais aussi sur tout le continent asiatique, et c'est peut être ce que recherchent les "bonnes âmes donneuses de leçons" ! Le président russe a raison de s'opposer à l'indépendance de la Tchétchénie et de combattre les terroristes. Il y a, paraît il des bavures de la part de l'armée russe, je veux bien l'admettre, mais ce combat contre le fanatisme et le nouveau fascisme vert est une lutte sans merci et le pouvoir se doit d'être fort. Il paraît que Poutine a fortement influencé les électeurs russes par le biais de la radio et de la télévision. Soyons sérieux, quel chef d'Etat occidental n'a jamais utilisé le même subterfuge pour rester au pouvoir ? Il existe en Russie une opposition et on ne peut pas en dire autant de tous les pays devant lesquels nos moralistes se prosternent ( Cuba et la plupart des pays du Moyen Orient et d'Afrique ). Il faut que la France et l'Europe soutiennent le chef de l'Etat russe sans états d'âmes et se souviennent que le laxisme dans ce genre de problème peut engendrer des guerres plus meurtrières que celles que nous avons connu au 20 ème siècle ! Jean Paul LAVERGNE La loi Sarkosy à l'épreuve Alors que la popularité du gouvernement atteint des profondeurs abyssales, un seul ministre parvient à tirer son épingle du jeu politique : j'ai nommé le ministre de l'intérieur, l'infatigable Nicolas Sarkosy. Mais pourquoi une telle popularité ? Parce que M. Sarkosy fait l'effet d'être un ministre efficace et travailleur, prenant le taureau par les cornes, le taureau de l'insécurité. Au fait, par quels moyens ? Une Loi dite "sécurité intérieure" a été promulguée le 18 mars 2003. Dans l'esprit du ministre, cette loi devait faire diminuer l'insécurité, notamment en introduisant une kyrielle de nouvelles incriminations pénales, comme la mendicité agressive, le racolage passif ou encore l'occupation illicite de halls d'immeuble. Dénoncée par la gauche, décriée par le syndicat de la Magistrature comme liberticide, mais faisant aussi l'objet de réserves de la part de juristes moins engagés, cette loi a défrayé la chronique. Et si l'on a beaucoup glosé le manque réel de précision et la difficile applicabilité de ce texte, on a oublié de parler de ses dispositions importantes, comme la création d'une réserve de la Police nationale ou encore des réelles avancées dans le domaine de la lutte contre l'esclavage moderne. Reste que les juridictions ayant à juger des dossiers dans lesquels les nouvelles incriminations étaient retenues, les ont souvent rejetées ( notamment en ce qui concerne le racolage passif), et, au final, leur application demeure confidentielle. Malgré ce bilan judiciaire mitigé, M. Sarkosy n'a-t-il pas atteint son objectif ? Car en effet, si l'insécurité a légèrement reculé, grâce au travail des forces de l'ordre que nous saluons, le sentiment d'insécurité a, quant à lui, fondu comme beurre en broche, et manifestement, cela suffit à nos concitoyens. Heureux donc M. Sarkosy, qui pourrait reprendre à son compte la chanson de Charles Aznavour : "Je m'voyais déjà….." Au fond, l'Elysée et la place Beauvau ne sont séparés que de quelques centaines de mètres….. Jérémie LAPPERTOT LAICITE La Laïcité fait couler beaucoup d'encre, nombreux sont ceux qui sont partagés sur le sujet, les articles ci-dessous vous en donneront un aperçu. République Laïque ou République Athée ? Force est de constater que cette question est plus que d'actualité. Aujourd'hui, M. Chirac se fait le porte-parole d'une Loi qui risque de changer un concept fondamental dans notre vision de la République. Pour bien poser les choses, reprenons le premier article de notre Constitution. La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Et bien je pourrais dire à nos députés et à notre Président de relire ce paragraphe. En effet, il suffit à dire que le débat n'a pas à avoir lieu. En effet, comme il est dit clairement, notre République est Laïque. C'est à dire qu'elle n'est pas fondée sur des lois religieuses mais qu'en aucun cas elle n'est intolérante et entièrement hermétique à toutes idées spirituelles. De plus, il est clairement spécifié qu'elle respecte toutes les croyances. Donc, cela induit un respect des convictions et des consciences de chacun. Le débat qui aujourd'hui monopolise nos téléviseurs est donc constitutionnellement sans fondement. Pourtant, la particularité du voile islamique, qui est à l'origine de ce différent, appel un jugement plus fin sur la question. En effet, le voile et le foulard sont plus des symboles sociaux que des symboles religieux. Un certain nombre d'autorités musulmanes s'accordent même pour dire que le voile n'est qu'une prescription éventuelle et non une obligation coranique. Il est évident que, dans ces conditions, le foulard est en fait le signe visible d'une soumission féminine intolérable. D'autant plus intolérable que nombre de cas de jeunes filles voilées s'accompagnent souvent de refus d'assister aux cours, notamment d'éducation physique ou de sciences naturelles. Quand cela ne vire pas carrément au négationnisme. Le qualificatif intolérable devient même insuffisant lorsque l'on continu à creuser derrière cette pratique. En effet, le voile est la partie visible d'un iceberg qui, en France, aurait du fondre depuis longtemps. Cette glace renferme des histoires de mariages forcés, de viols et d'autres actes de barbarie. Il devient donc urgent de montrer à ces jeunes filles que la République peut leur tendre la main. Mais tout le problème vient du fait que comme à chaque fois, la Loi passe d'un extrême à l'autre. On passe d'une pratique de relative permissivité à une intolérance pure et simple qui n'aura pour effet que d'échauffer les esprits et de provoquer des heurs au sein des établissements. Pour moi, un crucifix, une kippa ou une main de Fatma, ne menace en rien la paix sociale et est même un exemple de mixité sociale et d'intégration tolérante. Par contre, le foulard, abusivement appelé voile, est trop lourd de sous-entendus et de symboles pour être accepté en tant que tel. Les instances représentatives au CFCM (Conseil Français du Culte Musulman) ont d'ailleurs proposé une mesure de remplacement, sous la forme d'un bandana ou d'un petit foulard noué dans les cheveux. Un substitut qui reste religieux mais qui ne cache pas les oreilles et le cou. Il me semble que la proposition est juste car elle accorde toujours une place à la tradition musulmane sans pour autant affirmer de hiérarchie sociale. En conclusion, respectons la Constitution en tolérant les différences religieuses, pas de Loi trop restrictive, ne transformons pas notre République Laïque en une République Athée. Maxime BARDOT Quand l'ambition peut devenir un danger ! Laïcité, discrimination positive : Nicolas Sarkozy, comme pour tenter de s’isoler de sa classe politique, ne tait plus ses ambitions présidentielles. Il croit en lui et espère se réserver un avenir personnel prometteur … Le chef de l'Etat, de Tunisie, devait sèchement rejeter le concept américain de discrimination positive repris à son compte par le ministre de l'Intérieur: "Ce n'est pas convenable", assénait-il. Mais, faut-il pour autant nier cette dérive libérale qui tend de plus en plus à ruiner les conceptions de la citoyenneté, de celle issue des Lumières ? A celles et ceux qui objectent de légiférer sur les principes de la laïcité, conscient qu’une telle démarche ne peut que leur nuire à leurs idéaux sectaires ? Alors qu’il est très important, me semble-t-il, de re-préciser les choses, se montrer plus intolérant face aux montées religieuses actuelles. Aussi, il est de bon ton, pour l’honneur, de s’affirmer contre cette vision libérale de la citoyenneté, de ces volontés d’accorder de plus en plus de droits aux minorités agissantes, lesquelles se rendront vite compte qu’elles constituent un groupe important, lequel débouchera rapidement vers de nouvelles formes de revendications, d’autres exigences de « vouloir exprimer leurs caractéristiques distinctes » ; lesquelles revendications sectaires ruineront ouvertement l’idéal révolutionnaire français. Car, s’il est légitime qu’un groupe puisse prétendre à la sauvegarde de sa culture, la Nation exige quant à elle la négation du groupe comme entité déstabilisatrice de la société.. La tolérance a ses limites, et il convient d’aider à l’assimilation consentie ou forcée des groupes minoritaires, les immerger dans ce qui se présente comme le seul idéal acceptable qu’est la République laïque et démocratique,. Pour certains, le principe même de démocratie nous interdit de ruiner les singularités. Mais faut-il pour autant accepter d’accorder à des minorités tout ce qui leur est permis de demander, d’exiger ? Faudra-t-il accepter, demain, une symbolique particulière dans les représentations officielles de la République ? Faudra-t-il réaménager les programmes scolaires en fonction de revendications identitaires des différents groupes offensifs que sont aujourd’hui les minorités juives, musulmanes, chrétiennes, homosexuelles, corses ou auvergnates ? Souhaiter une société qui ne reposerait que sur la différence, sur les non-lieux communs, cela reviendrait à ruiner tout idéal de paix sociale, politique. Et n’en déplaise, y compris aux catholiques offensifs, la République laïque demeure le seul rempart contre l’intolérance des groupes. France Bonapartiste doit savoir répondre à cet enjeu devenu, au fil du temps, l’un des grands défis pour la sauvegarde de nos valeurs républicaines. Car, qu’est ce qui peut unir des hommes d’horizons aussi différents que ceux dont nous parlons, si ce n’est la laïcité, la République ? L’idéal des Lumières comme dénominateur commun aux hommes. Aussi, n’en déplaise à Nicolas Sarkosy et à ces parasites gouvernementaux, vendus au libéralisme apatride, la réponse que nous devons apporter à ces problèmes identitaires, est la ruine des revendications ethniques. Les immigrants comme les autochtones doivent se fondre à la société laïque, s’intégrer aux structures de la société républicaine et non pas former des nations ethniques séparées de l’idéal commun. Pour tout républicain, conscient de la force unificatrice de l’idéal issu des Lumières, doit interdire toute implantation idéologique contraire à ce même idéal, rendre illégitime toute revendication qui autoriserait d’asseoir des groupes ethniques comme de nouveaux pouvoirs d’influences. Nicolas Sarkozy, après sa longue et très méritée traversée du désert, après ses trahisons, au milieu des années 90, reste solidement installé à sa place de ministre préféré des Français. Ou plutôt du seul homme qui s’autorise à flirter avec les orientations sécuritaires du Front National. Bien que ce comédien ne fasse que beaucoup de bruits et n’agisse pas réellement sur les problèmes réels. "Quand on réussit, il y a toujours de la jalousie",.aimait à analyser le député sarkozyen Thierry Mariani avant de prévenir: "Ce serait une grave erreur politique de vouloir s'attaquer au principal atout du gouvernement. On n'a jamais vu une équipe se priver de son meilleur joueur". Effectivement, l’UMP a de beaux jours devant elle. Comme si les attitudes passées de ce présidentiable pouvait à elles seules sauver l’unité de la « droite » parlementaire … David JOURDES LES MOTS DE CAMBRONNE Sarko le démago… Voilà, le mot est lâché: Discrimination Positive. Que veut monsieur Sarkosy, la fin de l'un des piliers de notre Nation, je veux parler de l'Egalité ? Allons nous continuer longtemps à tomber dans les travers de l'égalitarisme à outrance ? Oui il existe, et heureusement, des français issus de l'immigration qui de part leurs aptitudes méritent qu'on leur ouvre toutes les portes, oui il existe des étrangers installés en France qui ont des capacités égales voir supérieures et qui font preuve d'intégration. Notre pays, nos entreprises ne ferment la porte à personne dans la mesure ou chacun fait ses preuves tant citoyennes que professionnelles. Alors M. Sarkosy, pour de bas calculs politiciens qu'allez vous faire ? Imposer des quotas ? Pour pouvoir exister, une entreprise sera t'elle obligée de recruter X% de Français issus de l'immigration, X% d'étrangers et X% d'homosexuels ? Mettez-vous à la place de cette personne, posez-vous la question à sa place: pourquoi suis-je engagé ? Pour mes compétences ou pour mes "origines" ? Enfin, vivement la discrimination positive en politique, vivement les quotas qui imposent des hommes politiques ne poursuivant qu'un seul but, le bien de la Nation et non leur petite carrière, mais attention M. Sarkosy, il se peut que vous n'en soyez pas ! Attention aux mots ! Encore M. Sarkosy… En plein débat sur la laïcité, sur le respect de celle-ci dans la sphère publique, voilà que le ministre de l'intérieur nous parle de la nomination d'un préfet MUSULMAN… ( M. Aissa Dermouche vient juste d'être nommé préfet du Jura ) Que vient faire la religion dans cette histoire ? Je pensais que la nomination à de tels postes de la fonction publique ( et dans les autres aussi d'ailleurs ) se faisaient au Mérite et suivant les compétences. Et bien il semble que non, du moins d'en l'esprit de M. Sarkosy. Mais alors à quand un préfet israélite, un recteur d'académie caodaïste, un receveur général hindouiste et pour finir un chef d'état major des armées cathare ? Allons M. le Ministre, un peu de sérieux, les présidentielles ne sont que dans 3 ans, vous avez le temps de faire la pêches aux électeurs. demandes. Et dire que l'on nous vante tous les jours la grandeur du couple franco-allemand. Bientôt le divorce ??? Faute d'accord, la France a dû se contenter à la fin de 2003 d'une prolongation pour deux ans du taux réduit pour les activités à haute intensité de main d'œuvre, comme la rénovation d'immeubles ou les petites réparations. Les 70 000 emplois crées sont sauvés pour 2 ans, ce qui permet à toutes nos entreprises et à tous nos artisans du BTP de pouvoir garder le sourire… du moins pour quelque temps encore. Voilà encore une fois un exemple du danger de l'ingérence de l'Europe dans la politique intérieure des Etats. Mais où est donc la gauche ? Les élections régionales et européennes approchent à grands pas, le débat sur la laïcité fait rage surtout dans la rue, et rien du côté de notre gauche. O sont donc passés les Fabius, Strauss-Khan et autre Kouchner ? Seuls M Hollande pour se "délecter" de la dispute Chirac / Sarkosy ou bien M. Lang qui parle de tout et de rien du moment que l'on parle de lui, sont là pour nous faire savoir que le PS n'est pas mort. Au parti communiste, rien, le néant. La gauche n'aurait-elle plus d'idée ? Serait-elle morte ? Vous me direz, de toute façon la gauche est-elle vraiment la gauche ? Et bien, quel triste paysage politique mais surtout quel danger car si à droite l'on peut voir poindre un certain renouveau d'un courant "gaulliste social", la seule alternative qui se dessine à gauche c'est celle du "Postier et de la Timbrée" et là je crois que la France est mal "barrée". Une "merde" cinématographique ! "Master and commander" avec Russel Crowe, l'histoire de la marine anglaise qui tente de capturer un corsaire français à l'époque de Napoléon 1er. Si vous voulez voir mourir des Français, il ne faut pas hésiter, le cinéphile sera servi ! Et comme d'habitude, la presse française présente le film comme si de rien n'était, sans rien dire. Le patriotisme français existe-il encore ? Seul la Provence, le quotidien régional, semble sortir du lot et émettre un avis critique en rappelant que les diatribes du capitaine rappelle les diatribes antifrançaises des conservateurs américains au moment du déclenchement de la guerre en Irak. Il faut boycotter ce film ! FRANCE BONAPARTISTE La vie des coordinations Une réunion de la coordination francilienne est prévue le week-end du 21 et 22 février 2004. Le lieu et l'heure exacte restent encore à définir, mais si vous êtes intéressés, contactez directement le bureau de France Bonapartiste soit sur l'adresse Internet [email protected] soit en téléphonant au 06.30.43.37.03. Cette réunion verra la présence de notre président qui aura précédemment rencontré le Prince Murat. Mon maçon rit, mon cuisinier pleure ! La France a essuyé à Bruxelles une fin de non-recevoir, polie mais ferme, sur sa nouvelle demande de réduction de la TVA sur la restauration. Promesse électorale de Jacques Chirac une baisse de 19,6 à 5,5% de la TVA sur la restauration permettrait de créer des emplois. Une telle baisse de la TVA dans le domaine du bâtiment avait permis la création de 70 000 emplois, Mais ce n'est pas que la Commission européenne qui y soit opposée, le Danemark, la Suède et, surtout, l'Allemagne, n'en veulent pas malgré les manifestations d'amitié franco-allemande. "La position allemande n'a pas changé, son intransigeance s'explique par la crainte de ne pouvoir résister au lobby allemand des restaurateurs si la faculté d'appliquer un taux réduit de TVA était donnée à la France, mais aussi par la multiplication des LE BILLET DE JPL Ainsi donc, à partir de 2005, le lundi de Pentecôte ne sera plus férié et le fruit du travail des salariés servira à aider nos aînés à ne plus "mourir" de chaud. C'est avec des trémolos dans la voix, glorifiant la fraternité, la solidarité et l'attachement aux valeurs humaines que notre Premier Ministre a annoncé cette mesure. Dans les années 60, le gouvernement de Michel Debré, avec plus de sobriété, avait annoncé la création de la vignette automobile destinée exclusivement aux "vieux" ( c'était le terme employé à l'époque ), on sait ce qu'il advint de cet "impôt" !!! Mais je me pose une question, la solidarité ne concernerait-elle que les seuls salariés ? N'y a t'il pas d'autres catégories de Français qui pourraient participer à cette noble cause ? ( rentiers, retraités aisés, artistes, sportifs, etc … ) On sait déjà que cette mesure coûtera à l'Etat presque autant que ce qu'elle devrait rapporter, à tel point que le patronat, lui-même, après avoir chaudement applaudi, commence à douter sérieusement de l'efficacité financière de la mesure. Il y a 13 jours fériés en France, pourquoi ne pas tous les supprimer pour soutenir les nombreuses causes à défendre ( cancer, maladies génétiques, maladies du nourrisson, pollution, défense des animaux, etc…) Soyons sérieux, non seulement cette mesure ne servira pas à grand chose, mais il est surtout inadmissible que le gouvernement veuille faire supporter aux Français ses erreurs budgétaires ( réduction du budget de la santé ) et surtout son incapacité à gérer le drame de la canicule de l'été 2003. JPL Clairvoyant, mais aussi tenace Comme le fut le P'tit Caporal Souvenons nous que son neveu L'Empereur troisième du nom Sut aussi rendre le peuple heureux Ce que ne firent pas les Bourbons. L'histoire se répète toujours Il y eut Rome, il y eut Sparte Espérons nous lever un jour Sous l'égide d'un Bonaparte. Frédéric PELLISSIER ------------------------------------------------------------------------------------------ Centre d'Etudes et de Recherches sur le Bonapartisme 1, bis rue Grandjacquot 54300 FRAIMBOIS ------------------------------------------------------------------------------------------- Amis du Patrimoine Napoléonien Depuis octobre 1993, les Amis du Patrimoine Napoléonien ont pour buts de faire connaître l'histoire des deux Empires à travers le patrimoine de cette période (sites, monuments, sépultures, documents d'archives, bibelots. etc). Après 10 ans d'existence, les APN sont aujourd'hui, la 2eme association napoléonienne et, ils ont des délégués non seulement en France, mais aussi à l'étranger : Autriche, Belgique, Canada, Luxembourg, Portugal. Les APN sont à tout les commémorations napoléoniennes : 2 décembre et 5 mai, et, est la seule association napoléonienne, à notre connaissance à célébrer le 20 mars et des sorties sont organisées dans les délégations, le tout dans une franche amitié. Un bulletin de liaison semestriel réunit tous les adhérents. La cotisation est de 20 euros pour personne seule, 30 euros pour couple, et 50 euros pour bienfaiteur. Si vous êtes intéressé ou désirez en savoir plus, contactez le siège social : Les APN, Daniel Poisson présidentfondateur, 6, avenue de la Chênaie, 94350 Villiers sur Marne. S.O.S ! Bien qu'appelé le P'tit Tondu, Il reste le plus grand des Français. Son œuvre nous laisse confondus Nul ne pourra la dépasser. Quand il hérita de la France, Le peuple subissait la terreur, Ses victoires rendirent l'espérance La fraternité et l'honneur. Si l'on se rappelle ses faits d'armes Sachons qu'il sut organiser Dans tous les domaines des programmes Que deux siècles n'ont pu récuser. Nous lui devons le Code Civil Les Prud'hommes et la Banque de France, Les privilégiés prirent l'exil, Les dictateurs firent allégeances. Il conçut même la Grande Europe Plus aisément que de nos jours Où le même projet achoppe Devant l'appétit des vautours. Pour le peuple et en son nom Il a régné et gouverné Même Sainte Hélène fit son renom ! Français ne soyons plus bernés Car pour nous sortir de l'impasse Il nous faut un être génial Indépendants, nous avons pour vocation de réunir sans exclusive tous ceux qui croient en l'actualité du bonapartisme, qu'ils soient membres de partis politique, de club de réflexions ou non affiliés: ce qui nous réunit est en effet plus fort que ces clivages artificiels. Bonapartistes dynastiques, Bonapartistes républicains notre combat est le même, il se base sur les grands principes napoléoniens: Appel au peuple - Souveraineté Autorité - Progrès social. Vous êtes donc invités à contribuer à ce bulletin. Les contributions peuvent être adressées par courrier électronique ou bien par courrier à l'adresse de FB ( les envois postaux ne sont pas retournés ). FRANCE BONAPARTISTE Apt 388 / 60Bd de Maurens 31270 CUGNAUX [email protected] ……………………………………………………… Bulletin d'adhésion à France Bonapartiste Nom: …………………………Prénom:………………. Adresse:………………………………………………… CP:…………..Ville:…………………………………….. Tél:…………………….Mail:…………………………… Profession:……………………………………………… Date de naissance:………………………………………. Cotisation pour l'année: 65 F(10 €). Bulletin à découper ou à recopier et à renvoyer à : France Bonapartiste.