Physiologie PHYSIO 017 17/11/05 Les modifications rétrogrades concernent le bout central de l’axone et le corps cellulaire. Le bout central augmente de diamètre car il augmente sa quantité de neurofibrilles. Il y a prolifération des cellules de Schwann. Il n’y a presque pas d’écoulement car la membrane de l’axone se reconstitue rapidement et bourgeonne sous forme d’expansions à allongement rapide. Au niveau du corps cellulaire, il y a diminution du volume y compris du volume du noyau. Ce dernier s’excentre, l’appareil de Golgi se désagrège en bonne partie et les mitochondries se multiplient. Il y a disparition des corps de Heisen. Le neurone peut dégénérer totalement si la section de l’axone est proche du corps. Autrement le corps cellulaire et le noyau vont prendre leur taille et leur emplacement primitif et on notera une croissance des corps de Heisen. La récupération s’effectue pendant 3 à 6 mois. La régénération : a lieu très tôt après la section d’une fibre nerveuse. Le bout central de l’axone émet des prolongements fins et nombreux à quelques dixièmes de millimètres de l’extrémité et l’allongement se fait rapidement. Certains rencontrent les fibres en dégénérescence et vont aller dans le neurilème pour s’accoler aux fibres. L’augmentation des prolongements est accélérée et ils se dirigent vers les éléments périphériques avec lesquels ils vont rétablir des connexions anatomiques et fonctionnelles. Un seul prolongement atteint la structure à innerver, les autres dégénèrent. Une fois parvenu à destination, la fibre augmente de diamètre (pendant 7 à 8mois). Pour une fibre myélinisée, la gaine de myéline se reconstitue mais avec des internaudes plus nombreux et plus courts que dans la fibre initiale. Très lentement, les fibres retrouvent leurs propriétés de conduction et d’excitation. Il faut que les 2 extrémités de l’axone restent en contact. Autrement les prolongements vont s’égarer et donner des névromes. Il y a régénération pour le système nerveux périphérique et dans de rares cas pour le système nerveux central. La névroglie : élément non nerveux : tissus interstitiel. On dénombre plusieurs catégories : - Macroglie (névroglie astrocitère) - Oligodendroglie - Microglie (mésoglie) - Ependymaire Macroglie : formée de cellules caractéristiques par leur nombre, leur longueur et leur finesse d’allongement. Les protoplasmiques : substance grise avec prolongements étendus ramifiés fibreux : substance blanche avec cytoplasme filamenteux et prolongements non ramifiés. Ils ont en commun une terminaison conique appelée pied périvasculaire qui permet un ancrage sur la paroi des capillaires. Les protoplasmiques donnent une gaine, sorte d’enveloppe gliale aux corps cellulaire et aux dendrites de neurones. Oligodendroglie : plus petits que les astrocytes, les corps cellulaires sont ici sphériques avec des prolongements plus épais et moins nombreux que ceux des astrocytes. Il en existe 2 types : ceux qui ont pour rôle d’envoyer leur expansion vers les fibres nerveuses dans le but de les recouvrir sur une surface plus ou moins grande, et ceux qui s’attachent aux axones centraux et ont une fonction identique à celle qu’ont les gaines de myéline. Microglie : d’origine embryologique, plus précisément mésoblastique tandis que les autres névroglies sont d’origine neuroectoblastique. La microglie est faite de petites cellules ovales polymorphes qui vont faire beaucoup de prolongements fins ramifiés, aux surfaces pleines d’excroissances (substances grises ou blanches). Lorsqu’une région du système nerveux est lésée, ces cellules vont subir des modifications, les transformant en cellules mobiles avec l’acquisition d’un pouvoir phagocytaire (système réticulo-endothélial) Ependymaire : lame cellulaire presque épithéliale délimitant les parois des cavités de l’axe cérébro-spinal avec des cavités de liquide avec des microvillosités pour qu’il y ait augmentation des échanges cellules / liquide. Névroglie périphérique : s’apparente à l’oligodendroglie centrale car les cellulaire capsulaires des ganglions vont participer à la myélinisation des fibres de ces ganglions. Activité électrique des neurones : cette activité a été mise au point grâce à des axones géants d’1 mm de diamètre. On utilise des microélectrodes qui ont permis d’étudier l’activité électrique. Elles sont fabriquées en verre rempli de solution électrolyte, relié à un oscilloscope. Potentiel de repos de la membrane : lorsque 2 électrodes sont placées à la surface d’un axone, il n’y a aucun potentiel. Quand on met une électrode à l’intérieur, il y a une différence de potentiel constante. L’amplitude est négative et de -70mV, l’intérieur étant chargé négativement par rapport à l’extérieur. Concentration ionique : différences entre l’intérieur et l’extérieur de la cellule. Na+ et Cl- sont extracellulaires et K+ est très concentré. Voici quelques valeurs à retenir : - K+ : 155 mmol.L-1 à l’extérieur de la cellule. - K+ : 5 mmol.L-1 à l’intérieur de la cellule. - Na+ :12 mmol.L-1 à l’extérieur de la cellule - Na+ :145 mmol.L-1 à l’intérieur de la cellule. - Cl- : 8 mmol.L-1 à l’extérieur de la cellule - Cl- :110 mmol.L-1 à l’intérieur de la cellule. - Protéines : 60 mmol.L-1 à l’intérieur de la cellule - Protéines : inexistantes à l’extérieur de la cellule Ces différences sont dues à la perméabilité de la membrane. Cette perméabilité varie avec l’activité de celle-ci. Quand le neurone est au repos, il y a perméabilité aux K+ plus qu’aux autres ions. Cette perméabilité reste toutefois modeste puisqu’elle reste 100 000 000 de fois plus faible que la vitesse de diffusion de K+ en solution. Pour Na+ la perméabilité est 50 fois plus faible mais lors d’un potentiel d’action, elle est 10 fois plus forte. Origine du potentiel de repos : - A l’intérieur d’une cellule, les concentrations en K+ et en anions organiques sont d’autant plus fortes que les concentrations en Na+ seront faibles. - La membrane est perméable aux K+ et imperméable aux autres ions. - Les concentrations en Na+ et Cl- sont en augmentation à l’extérieur de la cellule tandis que les concentrations en Na+ sont faibles. Gradient chimique résultant de la différence de concentration en K+ de part et d’autre de la membrane et K+ tente de sortir mais des protéines le retiennent. Ces ions ne diffusent pas jusqu’à ce que le gradient ait disparu et que les concentrations extérieures et intérieures en K+ soient égales. Dès que les ions K+ diffusent à l’extérieur, les anions (-) ne sont plus neutralisés. Or les protéines ne diffusent pas dans la membrane. Seul le K+ pourra revenir dans la cellule. Il y a un équilibre entre le gradient chimique forçant le K+ à diffuser et le gradient électrique qui attire K+ à l’intérieur de la cellule. Le gradient du potentiel produit par le gradient de concentration est maintenu par le gradient de potentiel. Lorsque les forces sont égales et opposées, le système est en équilibre électrochimique. Le flux net de K+ est nul. Un passage existe en fait dans les 2 sens mais se compense. La différence de potentiel pour contrebalancer un gradient donné est le potentiel d’équilibre. RT x ln [K+] ext Equation de Nernst : E= -------- ----------------- Fz [K+] int E = potentiel d’équation RT = constante des gaz parfaits F = Faraday z = valence de l’ion Pour le Na+ on obtient + 55mV car l’intérieur est chargé positivement. On ne mesure que le K+. La membrane n’est perméable qu’à un ion à la fois. Le rôle de K+ est prépondérant. Le potentiel de la membrane correspond à la résultante des courants ioniques élémentaires fournis par chaque ion. Les facteurs sont : - Les forces électrochimiques - La résistance de la membrane aux mouvements ioniques Il existe une relation entre I, R et le potentiel V (U). V = R.I G = 1/R La force qui pousse un ion est la différence entre le potentiel de la membrane et le potentiel en équilibre de l’ion. Si les 2 sont égaux, la force est nulle, donc I(Na+) = G(Na+) x (Vm – E). A un état stable, les courants seront égaux mais opposés pour K+ et Na+. Le potentiel de membrane dépend de la conductance relative de la membrane aux ions K+ et Na+. - A – 75mV, G(Na+) = 0 - A + 55mV, G(K+) = 0 La perméabilité de la membrane se mesure par sa conductance pour un ion donné, cette conductance étant aussi fonction de la concentration de l’ion concerné. Si la concentration en K+ augmente, la conductance G augmente mais la perméabilité reste constance. Potentiel d’action : lorsqu’un axone est stimulé il y a des modifications physicochimiques et un influx nerveux va être transmis. Un axone isolé émet 2 influx en directions opposées. Chez l’animal vivant les influx vont dans une seule direction : de la jonction synaptique vers les extrémités conduction orthodromique. Les synapses ne permettent la conduction que dans une direction. Les influx antidromiques (de sens opposés) ne passent pas cette synapse qui agit comme un conducteur DEL. On peut observer un pic lors du passage de l’influx (avec un appareil de mesure). Il y a un temps de latence, un pic puis une hyperpolarisation. Pendant le temps de latence on observe un artéfact de stimulation qui correspond à une fuite d’une partie du signal entre les électrodes de stimulation jusqu’à celles d’enregistrement. La période de latence est proportionnelle à la distance de 2 électrodes et à la vitesse de conduction de l’axone.