Au cours des 25 dernières années, la croissance économique des pays en développement a grandement contribué à faire en sorte que plus d’un milliard de personnes ne vivent plus sous le seuil de la pauvreté absolue (1,90 $ US par jour). En effet, aucun pays en développement n’a pu réduire la pauvreté sans une croissance économique durable. Dans les pays en développement ou émergents, neuf emplois sur dix sont créés par le secteur privé. Des marchés et un commerce plus performants et plus inclusifs (en agriculture et dans les secteurs des ressources naturelles, de la fabrication et des services) peuvent contribuer à multiplier les possibilités d’emploi, à augmenter les revenus et à réduire l’insécurité alimentaire chez les pauvres. Les technologies nouvelles et émergentes, y compris l’énergie propre, accélèrent la croissance des pays en développement. La croissance économique ne consiste pas uniquement à créer des emplois. Elle peut générer des recettes qui permettent aux gouvernements d’offrir à la population des programmes et des services sociaux inclusifs, notamment en matière d’éducation et de soins de santé. La croissance économique générée par le seul secteur privé n’est toutefois pas le remède à tous les maux. Une croissance économique durable sur les plans environnemental et social doit pouvoir s’appuyer sur des politiques publiques, des institutions et un état de droit. Il s’agit de mécanismes essentiels pour protéger les investisseurs, l’environnement et les droits de la personne, afin que la croissance puisse profiter aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables. Bien que de nombreux pays aient connu une croissance, l’inégalité demeure très grande. En effet, 72 p. 100 (soit 960 millions) des personnes pauvres habitent dans un pays à revenu intermédiaire, où elles ne bénéficient pas de la croissance et n’ont pas un accès suffisant aux possibilités et aux ressources, y compris l’éducation, les soins de santé, les services financiers et les emplois dans l’économie formelle, autant de facteurs qui freinent leur mobilité socioéconomique. En fait, l’inégalité peut aussi alimenter les conflits violents et l’instabilité politique. Les femmes, les enfants, les jeunes et les groupes marginalisés sont particulièrement touchés par l’inégalité croissante. Les modèles actuels de croissance économique ne sont pas viables et contribuent à accélérer les changements climatiques, ce qui présente d’énormes risques pour la planète, pour ses habitants et pour leur prospérité. Ces risques sont particulièrement graves pour les populations des pays en développement, qui sont vulnérables aux conditions météorologiques changeantes, à l’élévation du niveau de la mer, à l’insécurité alimentaire et à la rareté de l’eau. Par exemple, en partenariat avec la société civile et le secteur privé, le Canada aide la population de Quirulvilca au Pérou (surtout les femmes, les jeunes et les personnes handicapées) à jouer un rôle plus actif dans la planification locale. Ce projet offre aussi des prêts à de jeunes entreprises et aide les dirigeants locaux à promouvoir le développement durable. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat estime que les changements climatiques menacent gravement le développement durable et que leurs répercussions toucheront tous les secteurs. En effet, les changements climatiques et la détérioration de l’environnement sont souvent liés directement à des enjeux de développement comme la santé, l’égalité entre les sexes, la paix et la sécurité. Il apparaît de plus en plus évident que les effets combinés de la croissance rapide de la population dans les régions à risque, de la détérioration de l’environnement et de l’impact des changements climatiques accroîtront la fréquence et l’ampleur des migrations et des déplacements causés par des facteurs environnementaux. L’égalité entre les sexes, la gouvernance et la viabilité de l’environnement sont intégrées à ces efforts. Nos programmes de croissance économique sont fortement axés sur l’autonomisation des femmes et des jeunes. Le Canada reconnaît par ailleurs que des entreprises, des industries, des syndicats et des institutions financières solides et bien gérés peuvent favoriser une croissance économique durable et inclusive, et contribuer à la stabilité économique et sociale. Nous misons sur les jeunes en leur offrant des possibilités de s’instruire et de se former pour pouvoir jouer un rôle actif dans leur collectivité et dans la société. Le Programme 2030 reconnaît que pour en arriver à un développement véritablement durable, des mesures concertées doivent être prises d’urgence. De telles mesures sont nécessaires pour maîtriser la situation et s’adapter aux changements climatiques, pour instaurer des pratiques de croissance plus inclusives et plus durables sur le plan environnemental et qui s’adressent aux pauvres, dans des domaines comme l’énergie, la consommation, l’agriculture et la gestion des terres et de l’eau. La croissance économique propre exige de nouvelles connaissances et de nouvelles compétences. Pour que les plus pauvres et les plus vulnérables puissent profiter des progrès sociaux, économiques et technologiques, il est essentiel de leur offrir la possibilité de recevoir de la formation et d’acquérir des compétences. Réponse du Canada Nous pouvons partager avec d’autres pays les enseignements tirés de nos expériences canadiennes. Le Canada reconnaît l’importance de la croissance économique pour réduire la pauvreté et promouvoir la prospérité collective. Afin de favoriser des investissements de la part du secteur privé et la croissance de celui-ci, le Canada a aidé des pays en développement à créer des environnements favorables aux affaires, tout en soutenant la croissance des petites entreprises et des entrepreneurs et en offrant l’accès à des fonds et à des crédits, à des services de soutien aux entreprises et à de la formation professionnelle et technique. Nous accordons aussi une grande importance à l’agriculture durable du point de vue de l’environnement, un secteur crucial pour la sécurité alimentaire et la création d’emplois. Par exemple, le Canada a donné une formation à de petits exploitants agricoles pour les initier aux pratiques de l’agriculture intelligente face au climat, contribuant ainsi à jeter les bases d’une croissance propre tout en améliorant la sécurité alimentaire. La lutte contre les changements climatiques est une responsabilité mondiale collective. Cela nous concerne tous. Le Canada envisage les changements climatiques comme un enjeu, mais également comme une occasion à saisir, notamment pour les pays en développement. S’attaquer aux changements climatiques permet de jeter les bases d’une économie fondée sur une croissance propre et durable du point de vue de l’environnement, qui favorisera la création de nouveaux emplois. C’est là une occasion de travailler de concert avec les pays en développement partenaires du Canada en vue de repenser et d’améliorer tous les aspects de l’activité humaine — aussi bien l’énergie ou les transports que la planification urbaine — pour qu’ils reposent sur une assise viable. Le premier ministre Trudeau a annoncé que le Canada accroîtrait son soutien aux mesures climatiques, en versant 2,65 milliards de dollars — un sommet historique au chapitre du financement — pour aider les pays en développement à agir en matière de changements climatiques. Cette somme comprend un soutien à des pays en développement pour qu’ils progressent vers une économie à faible émission de carbone, qu’ils protègent leurs ressources naturelles et les gèrent de façon viable et qu’ils s’adaptent aux effets négatifs des changements climatiques. Les problèmes sont évidents. Tous les pays doivent chercher à favoriser une croissance économique inclusive, propre et durable. Par l’entremise de son aide internationale, le Canada doit trouver des moyens d’appuyer les efforts que déploient les pays en développement pour que leur croissance économique profite à l’ensemble de leur population, sans accroître les risques environnementaux ni exacerber les répercussions négatives des changements climatiques. Le Canada peut contribuer à l’atteinte de cet objectif en s’associant à divers acteurs œuvrant dans des secteurs tels que l’énergie propre, l’agriculture, la foresterie et l’eau – un élément essentiel pour assurer la viabilité de l’environnement et lutter contre les changements climatiques. Le Canada travaille de concert avec les provinces et les territoires pour atteindre ses objectifs nationaux et fournit sa part d’efforts pour aider les pays en développement à respecter leurs engagements au chapitre du climat. Thèmes de discussion Quels sont les domaines dans lesquels le Canada a apporté une valeur ajoutée en favorisant la promotion d'une croissance économique durable et propre? Quelles améliorations peut-on apporter à l’approche du Canada en matière de croissance économique durable pour la rendre plus inclusive et écologique? Comment le Canada peut-il orienter ses politiques et sa programmation en matière de croissance économique et de changements climatiques de manière à promouvoir l'égalité entre les sexes et l'autonomisation des femmes et des filles? Comment le Canada peut-il aider les pays en développement à s'adapter aux changements climatiques et à en atténuer les effets? En matière de climat et d'environnement, existe-t-il des créneaux (par exemple l'eau, la biodiversité, l'utilisation des terres, l'agriculture, l'énergie) vers lesquels le Canada pourrait davantage orienter son aide internationale? Compte tenu des liens entre les différents secteurs (entre autres l’agriculture, le secteur financier et d’autres services, l’infrastructure, les ressources naturelles et l’éducation), comment pouvons-nous cibler nos efforts pour maximiser les avantages du développement tirés de nos investissements? Le Canada établit-il des partenariats adéquats dans ce domaine? Comment pouvons-nous agir de manière plus novatrice en collaboration avec nos partenaires dans ce secteur? Faites-vous entendre Nous invitons tous les Canadiens et tous les partenaires internationaux qui s’intéressent à l’aide internationale à participer au processus de consultation. Nous vous invitons à consulter le document de consultation au www.canada.ca/consultations-aide-internationale. Jusqu’au 31 juillet, nous vous invitons à offrir vos commentaires : Sur internet: www.canada.ca/consultations-aideinternationale. Par courriel: [email protected] Par la poste: Direction de la planification de la politique de développement, Affaires mondiales Canada, 125, promenade Sussex, Ottawa (Ontario) K1N 0G2 Juin 2016