1. Contexte et justification
Le déboisement et la désertification sont une menace sérieuse à la biodiversité et
participent à la fois à la dégradation des bassins hydrologiques, la destruction des
réserves d’eau et le renforcement du réchauffement climatique. L’utilisation massive
du bois de chauffe dans la grande majorité des ménages africains est un facteur qui
contribue au déboisement et à la désertification notamment en zone sahélienne où
les politiques nationales tentent de renverser cette tendance pour réduire la pression
sur les écosystèmes forestiers.
Au Cameroun plus de 80% des ménages utilisent le bois comme principale source
d’énergie. Dans la partie nord du pays confrontée à l’avancée du désert, le déficit en
bois énergie est perceptible. D’après une étude réalisée dans le cadre du plan
d’action national énergie pour la réduction de la pauvreté, 20% des ménages les plus
pauvres utilisent essentiellement le bois pour la cuisine tandis que 20% des
ménages les plus riches ont un profil de consommation des énergies de cuisson plus
varié, mais restent de consommateurs importants de bois pour la cuisson.
Au delà des enjeux de protection de l’environnement et du climat, l’utilisation du bois
énergie constitue une menace de santé publique lorsque la qualité de l’air dans les
cuisines est détériorée par les émanations des fumées toxiques. Selon l’organisation
mondiale de la santé, la pollution de l’air intérieur générée par l’utilisation de
combustibles solides est à l’origine de la prolifération des infections respiratoires
aigues. Les femmes et les enfants sont les plus exposés car ils sont chargés de la
collecte, du transport du bois et de la cuisson des aliments dans la plupart des cas.
Cette situation constitue un obstacle à l’atteinte des objectifs du millénaire pour le
développement (OMD) notamment l’OMD4 et 5 relatives à la réduction de la mortalité
infantile et l’amélioration de la santé maternelle.
L’efficacité énergétique par l’utilisation des foyers améliorés peut fortement
contribuer à améliorer la qualité de l’air dans les cuisines et partant la santé des
femmes et celle des enfants. En plus, ils permettent aux familles de réduire
considérablement les dépenses pour l’achat du bois. Sur le plan environnemental, ils
contribuent à réduire la pression sur les écosystèmes forestiers et les quantités de
carbone rejetées dans l’atmosphère.
Dans le cadre de la politique nationale d’accès aux services énergétiques de base
pour la réduction de la pauvreté et l’atteinte des OMD six axes stratégiques ont été
définies dont l’axe stratégique NO.2 est orienté vers un meilleur accès des
populations pauvres des zones rurales et périurbaines aux énergies modernes de
cuisson telle les foyers améliorés et le gaz domestique.
Sur les marchés camerounais on trouve différents types de foyers améliorés,
cependant leur efficacité en termes de production d’énergie et de réduction des
quantités de fumées libérées pendant leur utilisation doit être expérimentée de même
que le taux de pénétration de leur usage dans les familles connus afin de procéder à
la sensibilisation des populations à l’utilisation des foyers améliorés d’une part et à la
sélection d’un type de foyer amélioré efficace d’autre part qui puissent être éligible
aux programmes de compensation de carbone de la Convention Cadre des Nations
Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC).