Chroniques culturelles de Janvier
3 janvier : Sainte Geneviève, patronne de la gendarmerie. Issue de la noblesse gallo-
romaine du IVe siècle, elle convainc les habitants de Lutèce de ne pas livrer leur ville à Attila,
roi des Huns. Inhumée en 503 dans l’ermitage qu’elle a fondé, elle fait l’objet d’un culte chez
les Parisiens. Clovis se fera inhumer auprès d’elle. De la basilique construite par Clovis
naîtra le Panthéon.
3 janvier 1799 : combats de Saouaqui et Tahta (Égypte). Davout et Desaix remontent le
Nil tout en poursuivant les Mamelouks de Mourad Bey. Assaillis sur leurs arrières, les
cavaliers de Davout ripostent et massacrent la plupart des assaillants.
3 janvier 1871 : victoire de Faidherbe à Bapaume (Pas de Calais). Le GDI Faidherbe
s’empare du village de Biefvillers commandant la crête au-dessus de Bapaume après un
combat au corps à corps. Les Prussiens évacuent dans la nuit.
3 janvier 1916 : les Français quittent les Dardanelles. La dernière brigade française
rembarque mettant fin à la triste opération des Dardanelles
3 janvier 1931 : mort du maréchal Joseph Joffre (Paris).
3 janvier 2009 : opération terrestre israélienne « Plomb durci » (Bande de Gaza). Afin de
stopper le tir de roquettes du Hamas dont il est victime, Israël déclenche l’opération « plomb
durci » le 27 décembre 2008. Pendant une semaine l’aviation israélienne bombarde des
cibles supposées abritant des stocks d’armes ou des logements de cadres du Hamas. Les
dégâts sont considérables. Le 3 janvier en soirée, 9000 Israéliens, appuyés par des blindés,
pénètrent dans Gaza, où la densité de population est une des plus élevées au monde. Les
combattants du Hamas empruntent astucieusement sous-sols et souterrains. L’utilisation des
médias par le Hamas est intense et d’autant plus efficace qu’elle met l’accent sur les pertes
civiles causées par les tirs israéliens. Tsahal perd 13 soldats. 1300 palestiniens sont tués, en
majorité des civils.
4 janvier 1894 : signature de l’alliance franco-russe. Préparée par de nombreuses
activités bilatérales dans les années précédentes, une convention militaire secrète est signée
entre le gouvernement républicain de la France, sous la présidence de Sadi Carnot, et le
gouvernement impérial du tsar Alexandre III. En dépit de ce paradoxe, l’alliance remporte les
faveurs de l'opinion française qui cultive sa haine de l'Allemagne et sa défiance de
l'Angleterre. Les Parisiens feront un accueil enthousiaste au tsar Alexandre III lors de sa
visite et lui dédieront un des plus beaux ponts de la capitale reliant l'esplanade des Invalides
au rond-point des Champs-Élysées. Cette alliance met surtout fin à l'isolement diplomatique
de la France, consécutif à sa défaite de 1870. Elle a été rendue possible par le resserrement
des liens de l’Allemagne avec l'Autriche-Hongrie au détriment de la Russie, rivale de cette
dernière dans les Balkans. En fait, elle resserre le bloc austro-allemand et contribue ainsi au
processus fatal qui mènera à la Grande Guerre.
4 janvier 1896 : invention du tube lance-torpille (Paris). Le russe (vivant en France)
Stéphane Drzewiecki remporte le 2ème prix du concours (Lockroy) qu’organise chaque année
le ministère du commerce français. La marine française adopte le procédé pour l’intégrer à
son sous-marin. À noter que le premier prix du concours est Lauboeuf, celui dont la marine
française va utiliser le sous-marin.
4 janvier 1930 : naissance de la ligne Maginot. (France). André Maginot, ministre de la
guerre et héros du premier conflit mondial, présente à l’Assemblée Nationale en décembre
1929 le projet de loi de construction d’une ligne de défense fortifiée contre l’Allemagne. Le
projet est voté sans difficulté le 4 janvier. La pensée militaire française est alors
profondément marquée par la stratégie défensive. Même ceux qui prônent la mobilité, sont
convaincus que la France doit tout de même se protéger derrière des fortifications ne serait-
ce que pour compenser la faiblesse démographique due aux « classes creuses » issue de la
saignée de 14-18. La ligne Maginot coute 3 milliards de francs et emploie 20 000 ouvriers
pendant 5 ans. La frontière franco-belge ne sera cependant pas beaucoup fortifiée,
principalement pour des raisons militaires : on prévoit d’y fixer une armée de manœuvre,
sauf face aux Ardennes que l’on pense infranchissables par des blindés. Or, c’est
précisément là que les Allemands attaqueront au Printemps 1940 et contre-attaqueront
durant l’hiver 1944. Ils n’attaqueront pas bien entendu la ligne qui, elle, est difficilement
franchissable sans pertes importantes.
4 janvier 1952 : mort au combat du lieutenant Henri Leclerc de Hauteclocque (Trung
Khu - Indochine). La mort du fils de de Lattre (30 mai 1951) a curieusement laissé dans la
mémoire collective un souvenir beaucoup plus fort que celle du fils de Leclerc. Pourtant, la fin
de ce dernier est héroïque : alors qu'il commande sa compagnie en appui de l'attaque de
Trung Khu, l'ennemi oppose une très forte résistance et repousse l'assaut. Grièvement
blessé à la jambe, le fils Leclerc est dans un premier temps évacué à dos d’homme par son
adjoint. Lucide jusqu'au bout et constatant que l'ennemi les talonne, il ordonne à son adjoint
de le laisser sur place après lui avoir donné tous les documents et munitions qu'il a sur lui.
Sa jeunesse, 26 ans, fait oublier qu'il combattait depuis 10 ans dans l’armée française
(Campagne d'Alsace -1944, et plusieurs séjours en Indochine depuis 1946).
4 janvier 1980 : Serge Gainsbourg chante la Marseillaise (Strasbourg). Opérant un retour
sur scène à la faveur du lancement de son album provocateur Aux armes, etc., Gainsbourg
tente de chanter la version reggae de la Marseillaise à Strasbourg. Un groupe de
parachutistes retraités alsacien investit la salle de spectacle et oblige le chanteur à annuler le
concert. Avant de quitter la scène, Gainsbourg chante a capella l'hymne national ... et les
parachutistes se mettent au garde à vous. Cette version reggae est très controversée ce qui
lui assure bien sur la médiatisation propice au succès commercial. Cela n’empêchera pas,
par la suite, ni Gainsbourg ni les légionnaires de trinquer lors de la fête de Camerone.
5 janvier 1477 : bataille de Nancy. Charles le Téméraire, tentant de reprendre Nancy avec
une armée de 3000 hommes est complètement surpris par celle de René II, duc de Lorraine
qui arrive à la rescousse des assiégés. Forte de 20 000 hommes (dont beaucoup de
mercenaires) elle est financée en grande partie par Louis XI, le roi de France. N’ayant rien vu
venir, le Téméraire est tué durant le combat.
5 janvier 1675 : bataille de Turckheim (Alsace). A 60 ans et alors qu’il avait déjà prouvé
toutes les qualités du plus grand capitaine de son temps, Turenne, remporte sa plus belle
victoire et rend l’Alsace à Louis XIV. Depuis l’automne 1674, environ 50 000 Impériaux
occupent la région. Pendant tout le mois de décembre, Turenne se renseigne sur la nature,
les effectifs et les intentions de l’ennemi. Il mène des reconnaissances dans les Vosges qu’il
compte traverser pour surprendre les Impériaux et fait réparer des chemins montagneux
sensés impraticables. Le 27 décembre, il prend Belfort par surprise puis Mulhouse et défait
complètement l’ennemi qui vient de se replier à Turckheim.
5 janvier 1895 : dégradation du capitaine Dreyfus. Dans la cour de l’École militaire et sur
le front des troupes, Alfred Dreyfus est dégradé après avoir été reconnu coupable de
trahison au cours d’un procès bâclé et truqué. Grace, dans un premier temps, à
l’acharnement de sa famille, puis à l’implication de personnalités, les preuves de la
machination dont est victime le capitaine artilleur finiront par éclater au grand jour.
5 janvier 1916 : « premiers essais du tracteur chenillé Holt et du projet Morton au
polygone de Vincennes dans le cadre des études du général Estienne sur les chars d’assaut.
Le châssis de la firme du Creusot sur une base de tracteur Holt donnera naissance au char
Schneider ».
5 janvier 1952 : mort de l'ADC Vandenberghe (Tonkin - Indochine) "Que la France me
donne 100 Vandenberghe et nous vaincrons le Viêt Minh" : De Lattre de Tassigny. Chef du
commando n°24 aussi appelé commando des tigres noirs, Vandenberghe conduit jusqu'à sa
mort (à 24 ans), des missions en terrain ennemi avec des hommes issus du vietminh qu'il a
lui-même retournés et formés pour la plupart. Sous-officier possédant des qualités de chef de
guerre incroyables, il est l'un des cadres les plus décorés de l'armée française. C'est lui qui
tente le sauvetage du fils de Lattre, le lieutenant Bernard de Lattre, lors de la bataille du Day
et parvient à récupérer sa dépouille (Mai 1951). Malheureusement, 7 mois plus tard, l'une de
ses recrues le trahit et l'assassine, durant son sommeil dans la nuit du 5 au 6 janvier au
camp de Nam Dinh. Son assassin, le sous-lieutenant N'Guyen Thin Koy, ancien de la
division 308, était manipulé par l'ennemi qui retenait en otage sa famille.
5 janvier 1947 : opération Dédale. La première grande opération aéroportée de la guerre
d'Indochine a pour but de reprendre Nam Dinh, dont le poste a été investi par le Viêt Minh.
Combinée avec l'emploi de moyens amphibies et l'appui de l'aéronavale, elle amorce la mise
en place du concept d'emploi des troupes aéroportées françaises, qui se développera
jusqu'en 1954.
6 janvier 1148 : bataille des gorges de Pisidie (côte sud de la Turquie). Le comté
d'Edesse, Etat latin d'Orient (frontière actuelle entre Turquie et Syrie) étant tombé, la
seconde croisade est prêchée par Bernard de Clairvaux. L'empereur Conrad III et le roi Louis
VII "prennent la croix" pour rétablir Edesse. L'armée allemande partie avant les Français est
détruite aux 3/4 en coupant par le centre des terres seldjouqides (octobre 1147 - Dorylée).
Les Français contournent par le littoral et empruntent les gorges de Pisidie, propices aux
embuscades. L'avant-garde n'obéit pas aux ordres pourtant stricts du roi et perd le contact
avec le gros des troupes. Les Turcs, qui attendaient depuis les hauteurs qu'une faute soit
commise, se jettent dans l'intervalle et infligent de lourdes pertes aux Français. Le capétien,
Louis VII se bat cependant particulièrement bien et impose le respect aux assaillants qui
laisseront un peu de champ aux Français avant de les harceler à nouveau. Louis VII
embarque avec une partie des survivants à Antalya. La croisade est un échec cuisant du fait
du manque d’unité des croisés, de l’absence de hauteur de vue (stratégique) de Louis VII et
des intrigues byzantines de Constantinople. Référence pour l’histoire des croisades :
L'épopée des croisades de René Grousset.
6 janvier 1286 : sacre de Philippe le Bel (Reims). Le petit-fils de Saint Louis (Louis IX) est
sacré roi de France et va le rester pendant presque 30 ans.
6 janvier 1412 : naissance de Jeanne d’Arc (Domrémy Lorraine). Celle que l’on nomme
la pucelle d’Orléans meurt brulée vive à 19 ans (en 1431) par les Anglais. Elle libère Orléans
assiégé et conduit le dauphin Charles à Reims pour le faire couronner (Charles VII).
Canonisée en 1920.
6 janvier 1558 : prise de Calais par les Français. Vaincus par les Espagnols à Saint-
Quentin en 1557, les Français, conduits par le Duc de Guise, profitent de l'hiver pour
attaquer la citadelle de Calais dégarnie de troupes par les Anglais, qui la jugeaient
inexpugnable. Avec Calais, les Français reprennent, la dernière possession anglaise sur le
Continent. C'est la fin d'un très long contentieux entre les deux pays, qui remontait à
l'avènement d'Henri II Plantagenêt (1154). Guise, dit le Balafré, nommé en catastrophe
lieutenant général du royaume quelques mois plus tôt, rentre en grâce après ses échecs en
Italie et exauce le rêve de Jeanne d'Arc en mettant fin à la présence anglaise sur le continent
et en coupant court à tout nouveau risque d’invasion. La population calaisienne, devenue
entièrement anglaise après 2 siècles d'occupation, ne manifesta aucune joie à sa libération.
6 janvier 1694 : mort de Francesco Morosini (Naupli Grèce actuelle). Commandant des
forces vénitiennes défendant la ville de Candie (aujourd’hui Héraklion – Crête) pendant 18
des 23 années que dura le siège d’une des dernières villes chrétiennes de Crète, Morosini a
réussi plusieurs exploits : La durée du siège en elle-même est unique et coute aux ottomans
entre 130 000 et 200 000 hommes selon les sources. Tout en se révélant un adversaire
redoutable de l’empire ottoman, Morosini est admiré par le grand Vizir turc Koprulu qui lui
accordera lors de la reddition de la ville (1669) la sauvegarde des habitants et de leurs biens.
Il remporte par la suite de nombreuses victoires face aux Ottomans lors de la reconquête de
la Grèce et devient Doge de Venise. C’est probablement l’un des plus grands chefs de
guerre de la péninsule italienne.
6 janvier 1649 : replis royal (Paris). Le futur Louis XIV n’a encore que 10 ans et apprend
son métier de roi durant la régence de sa mère, Anne d’Autriche, qui est secondée par le
cardinal Mazarin. Voulant influer sur le pouvoir royal, la noblesse parisienne instrumentalise
la population pour faire pression sur la régente : c’est une des manifestations de la Fronde.
Dans le plus grand secret, Anne d’Autriche, son fils et Mazarin fuient dans la nuit vers Saint
Germain pour se soustraire au chantage.
6 janvier 1886 : protectorat français sur la Grande Comores (Océan indien). À la
demande du prince Saïd Ali ben Saïd Omar, sultan le plus puissant de l’ile, un traité de
protectorat est signé entre lui et le gouverneur français de Mayotte et le capitaine de
vaisseau Bausset Roquefort Duchaine d’Arbaud.
6 janvier 1969 : embargo sur les armes à destination d’Israël. Le général De Gaulle
décrète un embargo total à destination d’Israël après le bombardement de l’aéroport de
Beyrouth et surtout l’affaire des vedettes de Cherbourg. En effet, durant la nuit de Noel, une
équipe des services secrets israéliens se fait passer pour une société suédoise acheteuse
des vedettes (que la France refuse de vendre à Israël malgré l’accord commercial signé
précédemment), … et après avoir pris possession des bateaux, file vers les eaux
internationales et rejoint Haïfa.
6 janvier 1972 : décision de construire la navette spatiale (Washington États-Unis). Le
président Nixon annonce officiellement un programme de construction de navettes spatiales
pour en finir avec les lanceurs classiques (Titan, Atlas, Delta). La première navette décolle le
12 avril 1981. Le 28 janvier 1986, la navette Challenger explose en vol. La nouvelle navette
Endeavour décolle en 1992. Les crédits ayant été concentrés sur ce fleuron technologique,
les États-Unis perdent peu à peu le marché du lancement de satellites au profit d’Ariane.
9 janvier 1778 : mort du créateur des régiments de Hussards (Luzancy près de
Meaux). Émigré hongrois et excellent capitaine au service de la France, Ladislas Ignace de
Bercheny, obtient de Louis XV le droit de recruter un régiment de cavaliers hongrois qu’il part
chercher à Constantinople (1720). Il emmène dès lors son régiment dans tous les conflits de
Louis XV. Il est inspecteur des Hussards puis maréchal de France (1758). Il meurt à 89 ans
après une vie de guerres au moins aussi intense que celle du général Lasalle (1775-1809)
qui déclarera beaucoup plus tard et comme tout le monde sait, « Tout Hussard pas mort à 30
ans est un jean-foutre ».
9 janvier 1799 : création du régiment des dromadaires (Égypte). Bonaparte crée par
décret l’unité qui servira jusqu’à la fin de la campagne d’Égypte. En effet, l’armée d’Orient a
débarqué avec des cavaliers démontés et les chevaux disponibles localement ne répondent
pas à un usage militaire. Les capacités de ces animaux sont très appréciées, ils permettent
des élongations journalières de 60 km avec des soins minimum. Le général Faidherbe
(1818-1889) développe l’emploi des chameaux au Sénégal pour le transport du
ravitaillement. La première unité combattante méhariste n’est vraiment créée qu’en 1891 à El
Goléa (actuelle Algérie).
9 janvier 1873 : mort de Napoléon III (Chislehurst Royaume-Uni). Exilé en Angleterre
depuis la défaite de 1870, l’ex-empereur français s’éteint à 64 ans.
9 janvier 1909 : Gouraud occupe Atar (Mauritanie). Le colonel Gouraud en rayonnant
depuis Atar sur le plateau de l’Adrar parvient à contrôler une région jusqu’à présent fief des
bandes armées et rezzous.
9 janvier 1916 : évacuation de la presqu'île de Gallipoli.(actuelle Turquie) Le
rembarquement réussi des troupes franco-britanniques fixées par les Turcs est le seul
succès de la campagne des Dardanelles. L’objectif de la campagne, voulue par Churchill, est
de résoudre l'imperméabilité du front occidental allemand. La France a perdu 1 cuirassé, 4
sous-marins et de nombreux transports de troupes.
Précisions pour le 09 janvier 1916 : évacuation de la presqu'île de Gallipoli. La France a
perdu 50 000 hommes dont quelque 18 000 morts, essentiellement des terriens.
9 janvier 1975 : l’armée américaine adopte le missile Roland. Missile franco-allemand
sol-air de moyenne portée.
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