- SCHUMPETER insiste à son tour sur l’importance du crédit
bancaire car les recettes de la période précédente restent insuffisantes. L’emprunt est donc le
premier acte de son activité.
- Les postkeynésiens, tels Nicolas KALDOR, confirment que l’offre
de monnaie n’est jamais excédentaire puisqu’elle naît à partir des besoins de l’économie. La
banque centrale contrôle donc le taux de croissance de la masse monétaire par le contrôle du
taux d’intérêt du crédit bancaire, et non de la base monétaire.
B - Vers l’économie de marchés financiers.
John HICKS distingue l’ “économie d’endettement” qui caractérise le système de
financement de l’économie française - voir ci-dessus - jusqu’aux années 80 de l’“économie de
marchés financiers” dans laquelle l’épargne préalable détermine le niveau d’investissement.
Sur les marchés des titres, où se rencontrent les agents économiques à excédent et à déficit, les
taux d’intérêt, flexibles, réalisent l’équilibre.
1 - L’ “intermédiation financière”. Cette approche plus récente (1974) permet de
resituer la primauté de crédit bancaire dans le système financier actuel. GURLEY et SHAW
distinguent :
a - La finance directe : les ménages - agents excédentaires - achètent
directement sur le marché des titres émis par les entreprises - agents déficitaires. Elles
remboursent ainsi leurs crédits bancaires ou investissent.
b - La finance indirecte : les ménages placent également leur épargne
auprès des banques ou d’intermédiaires financiers non bancaires (IFNB), sous forme de titres,
de dépôts non monétaires ou de monnaie... Les intermédiaires financiers souscrivent
(achètent) aux entreprises leurs titres d’emprunt - titres primaires - et émettent (vendent) aux
prêteurs leurs propres titres d’emprunt - titres secondaires.
c - La mesure du “taux d’intermédiation”- voir le schéma ci-joint.
- L’économie monétaire peut fonctionner sans l’intermédiaire obligé des banques - la
désintermédiation,
- Elle repose de plus en plus sur l’émission de titres - la titrisation,
- Elle se répartit sur un marché décloisonné - la marchéisation.
2 - Vers une nouvelle intermédiation ?
a - La substitution entre les différentes formes de financement a conduit à
la création d’un nouvel agrégat de financement global : L’endettement intérieur total (E I T)
qui mesure l’ensemble des financements des agents non financiers résidents, endettés soit
auprès des établissements de crédit, soit sur les marchés des capitaux français et étrangers.
Voir le tableau ci-joint .
b - Malgré les mutations financières, les agents non financiers recherchant,
depuis les années 80, un placement proposé par les OPCVM ou les compagnies d’assurance
dans une logique de “choix de portefeuille” ou de “substitution d’actifs financiers”, l’économie
d’endettement semblerait connaître une nouvelle forme d’intermédiation financière et
l’économie de marchés financiers une institutionnalisation de l’épargne. Le crédit bancaire
demeure indispensable dans les projets à risque en raison de l’avantage des banques sur le
marché dans la capacité d’expertise des emprunteurs, d’appréhension des informations
financières. Enfin, elles gardent leur rôle fondamental dans la création monétaire et donc dans
la liquidité de l’économie.