l`expansion du nom

CT, IEN Luxeuil, 07/08
« Les noms et les articles se promènent ensemble, du
matin jusqu'au soir. Et du matin jusqu'au soir, leur
occupation favorite est de trouver des habits ou des
déguisements. À croire qu'ils se sentent tout nus, à
marcher comme ça dans les rues. Peut-être qu'ils ont froid,
même sous le soleil. Alors ils passent leur temps dans les
magasins.
Les magasins sont tenus par la tribu des adjectifs.
Observons la scène, sans faire de bruit (autrement, les
mots vont prendre peur et voleter en tout sens, on ne les
reverra plus avant longtemps). »
La grammaire est une chanson douce, Eric Orsenna
L’EXPANSION DU NOM
1) Eléments didactiques sur l’expansion du nom.
2) Une piste pour élaborer une programmation
pédagogique de cycle 3.
3) Un module d’apprentissage.
Bibliographie :
Roberte Tomasson, Une grammaire pour enseigner, Delagrave Pédagogie.
Renée Léon, Enseigner la grammaire et le vocabulaire à l’école, Hachette éducation.
L’observation réfléchie de la langue à l’école, Revue Repères n° 28 (INRP)
Jeanne Dion et Marie Serpereau, Grammaire, Orthographe, conjugaison cycle 3, Bordas.

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1) Eléments didactiques sur l’expansion du nom.
L’expansion du nom fait partie du groupe nominal au même titre que les déterminants. Elle participe donc à l’identification, la
quantification, la qualification ou description.
On en distinguera trois catégories :
- les adjectifs épithètes et participes passés ;
- le complément du nom ou groupe nominal prépositionnel ;
- les subordonnées relatives.
1.1) L’adjectif qualificatif épithète.
Le terme adjectif regroupe à la fois les adjectifs qualificatifs, les adjectifs de relation, les participes passés et adjectifs verbaux
employés et les adjectifs numéraux.
L’adjectif peut être juxtaposé ou coordonné avec un autre adjectif.
Je m’imaginais cette insupportable petite fille montée sur cet odieux petit âne. J. Kessel.
Cette chose difforme et noire qu’on appelle bagne. V. Hugo.
Il peut facilement s’associer à une relative ou à un complément du nom.
Une belle femme blonde qui se balançait sur un hamac.
Deux adjectifs peuvent aussi encadrer le nom qu’il qualifie.
un épais tissu blanc.
Les adjectifs peuvent être classifiants : Le gouvernement québécois
A cette classe, on ajoute les participes passés : Un général inconnu
Les adjectifs peuvent être qualifiants (très) : Une étoffe bleue

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Dans ce dernier cas, la place de l’adjectif peut faire perdre le caractère qualifiant l’adjectif : Adjectif Antéposé / Adjectif Postposé
Un honnête homme – Un homme honnête.
Dans le cas de l’adjectif antéposé, l’adjectif prend une valeur déterminative, on l’appelle adjectif de nature, symbolique ou poétique
Une belle femme.
Les adjectifs antéposés :
- adjectif ordinal : La dernière heure
- épithète de nature : la belle Hélène.
Les adjectifs à place variable : la place est alors déterminée par des facteurs prosodiques, sémantiques et autres marques
stylistiques. Un homme élégant / un élégant homme
Le déplacement de l’adjectif antéposé en postposé engendre une changement de valeur :
Un jeune chêne : identifiant ou de nature
Un chêne jeune / un chêne vieux. : qualifiant
Les participes passés peuvent être postposés sauf facteurs prosodiques divers.
Le soldat inconnu
Une pomme abîmée
Ils peuvent être précisés de compléments de verbe.
Séparée de sa mère depuis la guerre, la petite fille était l’exemple de la tristesse.
L’adjectif peut être un mot simple ou composés de plusieurs mots (adjectif-adjectif bleu foncé / adjectif-complément de l’adjectif
grand comme un géant / adjectif – adverbe ou autres locutions très beau).
Il peut être issu de différentes dérivations.
L’adjectif épithète s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie. A l’écrit et à l’oral, la variation en genre est souvent
visible et audible (sauf forme lexicale particulière : adjectif de couleur)
A l’écrit, la variation en nombre n’est pas toujours visible (-eux), et à l’oral la variation est très rarement audible.

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L’adjectif peut être supprimé.
1.2) Le groupe nominal prépositionnel ou complément du nom.
Cette double nomination fait partie de l’héritage des différentes grammaires et programmes de l’école primaire. La nature du groupe
considérée est bien GNP et sa fonction et CN. Le chapeau de ce grand homme.
La nature peut toutefois évoluée, le centre du groupe pouvant être un verbe, un adverbe.
La peur de mourir.
Nos voisins d’à côté.
La fonction complément est aussi donnée pour les propositions subordonnées relatives. La fonction épithète pourrait aussi dans
certains cas être considérée comme complément du nom.
Le GNP peut admettre une structure récursive.
« Le papa du papa du papa de mon papa était un petit pioupiou. »
La proposition introductive est le plus souvent DE.
Le départ de ma sœur.
Une pluie de cendre.
D’autres prépositions sont aussi utilisées. La corbeille à pain.
La valeur descriptive du GNP varie. Le GNP peut être identifiant ou caractérisant.

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La course contre la montre.
Le hussard sur le toit.
Un comté de garde.
Le GNP peut être issu de la nominalisation de l’adjectif épithète postposé.
Le général français : le général de France.
Le GNP peut ne pas avoir de déterminant. Dans ce cas, le GNP est très souvent caractérisant : une armoire en chêne.
Le déterminant possessif ajoute toujours une idée d’identification. La robe de ma sœur.
Le GNP est obligatoirement postposé. Il n’est pas affecté par le genre et le nombre du nom.
1.3) La proposition subordonnée relative, complément du nom.
Soient deux phrases Le chien joue.
Le chien est dans la cour.
P1.P2 Le chien joue. Le chien est dans la cour.
Coordination P1 et P2 avec pronominalisation. Le chien joue et il est dans la cour.
Subordination avec pronominalisation Le chien qui joue est dans la cour.
Il est parfois complexe de retrouver les P1 et P2 avec la subordination.
Le chien qui ressemble à un labrador est un Golden Retriever.
C’est essentiellement la fonction du pronom relatif dans la proposition relative qui conditionne la forme de la proposition relative.
Cette fonction est souvent attribuée au pronom lui-même.