Texte collège SAINT-ANDRE 8 mai 2011
« Ceux qui oublient le passé se condamnent à le revivre ». Cette phrase, de Georges SANTAYANA lue à
Oradour sur Glane lors d’une visite de classe, nous rappelle, nous invite, en ce 8 mai 2011, 66 ans après la fin
de la Seconde Guerre mondiale, à nous souvenir et rendre hommage aux Hommes et Femmes qui ont
souffert et ont combattu.
Mais que veut dire la guerre et ses horreurs, pour nous qui n’avons connu que la paix. Quelle chance et quel
privilège ! En avons-nous toujours conscience ? C’est pourquoi il est de notre devoir de nous souvenir, de
vouloir savoir. Car il nous est difficile de réaliser leur courage, leur dévouement face à cette atrocité qu’est
la guerre.
Commémorer, c’est avoir une mémoire commune, c’est se souvenir ensemble. A l’heure où les témoins de
cette tragédie nous quittent peu à peu, c’est à nous de transmettre cette mémoire commune afin de
perpétuer le souvenir de celles et ceux qui vécurent cette guerre.
Pour nous, le devoir de mémoire est d’abord celui de connaître, d’essayer de comprendre, d’écouter les
quelques témoins encore vivants. La dernière salle du Centre de la Mémoire à Oradour nous propose cette
réflexion dans une grande salle parsemée de citations. « Vous qui vivez, donnez une pensée aux morts »
écrit Victor Hugo. A nous d’agir et de savoir pour que le sacrifice de certains ne fut pas vain et que leur
mémoire vit encore parmi nous, comme aujourd’hui.
Commémorer le 8 mai pour nous, collégiens de Saint-Maixent, c’est se souvenir des premiers jours de
guerre, il y a 71 ans, des premiers combats et du retour de la peur. Alors que l’armée allemande entre dans
Niort, des milliers de Français fuient les combats : c’est l’exode. Renée, habitant Paris, 11 ans raconte
« Nous fîmes en tout 200 km à pieds à raison de 50 km par jour en direction du Mans. Les Allemands
arrivaient de toutes parts. J’avais les pieds en sang, j’ai vraiment souffert »
C'est aussi faire mémoire des soldats qui arrivent des colonies pour se battre pour la métropole. Tout le
sang versé dans la cruauté, se battre pour une liberté contre la tyrannie, loin de chez soi, loin des siens,
mais pour la liberté et pour la France.
Evoquer l’occupation, la guerre, c’est se souvenir des privations, du rationnement, de la suppression des
libertés fondamentales, le S.T.O., des arrestations, des rafles et de la peur, toujours la peur. Les opposants
sont pourchassés, fusillés, déportés.
Sylvie, petite fille juive de Paris : « la peur avec un P colossal, la peur en grosses gouttes de pluie. Je
ne chante plus, je ne ris plus. La nuit, les enfants crient, se réveillent effrayés par leurs rêves. »
Commémorer, c’est ne pas avoir peur de l’histoire et de la vérité. Au Vel d’Hiv, à Paris, les 16 et 17 juillet
1942, plus de 13000 juifs sont arrêtés. Une survivante, Hélène, raconte « le Vel d’Hiv ça a été terrible.
C’était des cris, c’était affreux car il était déjà bondé. En juillet, il faisait une chaleur terrible. On nous a
mis en haut des gradins et là, on a passé 5 ou 6 jours je crois : le cauchemar »
« La méconnaissance et le mépris des droits de l’Homme ont conduit à des actes de barbarie qui
révoltent la conscience de l’Humanité ». Cette phrase de René CASSIN évoque les évènements de la
Seconde Guerre mondiale, comme ceux de toutes les guerres. Associée au massacre d’Oradour le 10 juin
1944 où la population entière d’un village a été fusillée, brûlée, massacrée jusqu’à l’horreur la plus absolue.
Mais elle résume également tristement les camps d’extermination et les 6 millions de victimes. Commémorer
le 8 mai c’est pour nous élèves de Saint Maixent se souvenir des atrocités et des persécutions perpétrées
par les nazis : souvenons-nous des résistants, des Juifs, Tziganes, aliénés, homosexuels … qui ont subi le
génocide dans le cadre d’une élimination massive, les travaux forcés, les expérimentations médicales, les
conditions de vie inhumaine dans les camps. Des noms à jamais témoins de la plus grande des barbaries :
Auschwitz, Belzec, Mauthausen, Ravensbrück, Sobibor, Treblinka.
Commémorer, c’est ne pas oublier l’humanité et la solidarité de nombreux Français, l’action des Justes et
l’action courageuse de la Résistance. Le 18 juin 1940, puis le 22 juin, le Général de Gaulle appelle les
Français « à le rejoindre et à poursuivre le combat ». Un appel gravé dans la mémoire collective, qui en a
incité plus d’un à se soulever et à affronter l’occupant. La France a finalement su relever la tête et faire
face aux troupes ennemies grâce au soutien de ses alliés.