distinction entre loi cadre et loi, entre règlement et règlement délégué est
beaucoup moins affirmée, mais pour autant le Traité de Lisbonne distingue
entre le pouvoir législatif exercé par le Conseil et le Parlement et le pouvoir
exécutif exercé par la Commission ou par les Etats. S’agissant de la
différenciation entre plusieurs formes de révision, la généralisation du
mécanisme des clauses-passerelles réintroduit finalement plusieurs types de
révision.
Mais la continuité matérielle est surtout visible dans les réformes
institutionnelles. Le président de l’Union européenne garde le statut et les
compétences que lui attribuait le Traité constitutionnel. Je l’ai déjà signalé, le
Haut commissaire à la PESC retrouve également le même statut et les mêmes
fonctions. S’agissant du Conseil de l’Union, la modification profonde du système
de vote que prévoyait le Traité constitutionnel est maintenue : il faut d’ailleurs
signaler que le Traité de Lisbonne étend ce système à des domaines plus
larges que ne le faisait le Traité constitutionnel ; c’est ainsi que Christo Hristev
nous a souligné que cette amélioration concernait aussi l’espace de liberté de
sécurité et de justice. On retrouve également dans le Traité de Lisbonne la
même réduction prévue du nombre de commissaires que dans le Traité
établissant une constitution pour l’Europe. Avec certaines différences, qu’a
soulignées Isabelle Bosse-Platière, la PESC se trouve cependant simplifiée,
personnifiée et renforcée par le Traité de Lisbonne par rapport à la situation
actuelle, avec une nouvelle vision stratégique (cf. Imed Frikha). Mais la
continuité, avec des nuances allant plutôt dans un sens renforcé par rapport au
Traité constitutionnel, concerne aussi la démocratie. S’agissant de la
démocratie représentative, le Parlement européen se voit étendre son pouvoir
de co-décision à cinquante nouveaux domaines. Il participe aussi au processus
de révision des traités fondateurs. Quant à la Commission européenne, le Traité
de Lisbonne confirme « cette légitimité dérivée » tirée des élections
européennes. Les parlements nationaux voient, comme l’a souligné Monsieur
Weber, leur rôle accru quant au contrôle de la subsidiarité (cette amélioration
réalisée par le Traité de Lisbonne évidemment est aussi le signe d’un retour des
Etats dans le système). Le Traité de Lisbonne réaffirme la transparence des
travaux du Conseil de l’Union, lorsque celui-ci agit en co-législateur. S’agissant
de la démocratie participative, comme le faisait le Traité constitutionnel, le Traité
de Lisbonne reprend l’embryon d’initiative populaire et réaffirme le rôle de la