
pourra aussi être mise en oeuvre lorsque le patient décide, comme la loi actuelle lui en donne déjà le
droit, d'arrêter tout traitement et que cette décision "engage son pronostic vital à court terme".
Les députés ont aussi accepté de donner un caractère contraignant aux "directives anticipées".
Equivalent d'un "testament médical", elles permettent à toute personne, majeure et capable, de faire
connaître ses souhaits relatifs à sa fin de vie et notamment son refus de tout acharnement
thérapeutique pour le cas où elle serait un jour hors d'état d'exprimer sa volonté.
Les directives anticipées. Elles existaient déjà dans la loi Leonetti de 2005, mais n'étaient valables
que trois ans et pouvaient ne pas être suivies par le médecin. Le nouveau texte prévoit qu'elles
s'imposeront au médecin "sauf en cas d'urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation
complète de la situation" et qu'elles seront sans limite de validité mais révisables et révocables à
tout moment.
SANTE - A l'avenir, ces directives anticipées s'imposeront aux
médecins.
Vendredi matin, les députés Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS) ont présenté à François
Hollande leurs propositions pour améliorer la fin de vie en France. Leur rapport est appelé à devenir
un texte de loi, réformant ainsi la loi Leonetti de 2005. Les deux parlementaires ont proposé que les
directives anticipées, l'équivalent d'un "testament médical", s'imposent aux médecins.
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De quoi parle-t-on exactement ? Derrière ces mots techniques de "directives anticipées", on parle
d'un sorte de testament de fin de vie, qui permet à chacun d'exprimer à l'avance son opposition à
tout acharnement thérapeutique. Cette possibilité offerte à chacun est prévue depuis la loi Leonetti
de 2005. "Toute personne majeure peut rédiger des directives anticipées pour le cas où elle serait un
jour hors d'état d'exprimer sa volonté. Ces directives anticipées indiquent les souhaits de la personne
relatifs à sa fin de vie concernant les conditions de la limitation ou l'arrêt de traitement. Elles sont
révocables à tout moment", peut-on lire dans le Code de la santé publique.
Pourquoi est-ce si peu appliqué ? 2 % des Français seulement, contre 10 % des Allemands, ont
rédigé leurs directives anticipées, selon l'Observatoire national de la fin de vie. Un chiffre dérisoire
qui révèle un tabou sur la fin de vie. "Tout se passe comme si on ne voulait pas en connaître
l’existence. C’est moins un problème d’information que d’appropriation dans une société où le
jeunisme est roi", analyse sur Slate le professeur Régis Aubry, président de l’Observatoire national
de la fin de vie.
"Il faut affronter le frein de cette page blanche : comment rédiger ce que je peine à imaginer ? Il
faut aussi balayer le tabou, et la pensée magique qu'en envisageant les choses, on risque de les
provoquer", estime, de son côté, Jean Leonetti, interrogé dans Le Parisien.