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Chapitre 17
Questions à court développement
1. Décrivez l’importance des IgG et des IgA.
On rencontre les IgG surtout dans le sang et la lymphe. Ce sont des anticorps circulants
particulièrement actifs qui neutralisent les toxines bactériennes et les virus présents dans
le sang et la lymphe ; ils sont transmissibles au fœtus. Les IgA sont des anticorps sécrétés
surtout dans les sécrétions, telles que les larmes, la salive, le mucus, et dans l’intestin ; ils
sont actifs contre les microbes qui se trouvent sur les muqueuses, en particulier sur les
muqueuses respiratoires et intestinales.
2. Expliquez l’interdépendance de l’immunité humorale et de l’immunité cellulaire.
Voir la figure 17.18.
L’interdépendance de l’immunité humorale et de l’immunité cellulaire est démontrée lors
de la réaction immunitaire face à des antigènes appelés antigènes T-dépendants. Les
lymphocytes B ont besoin de la participation de cellules présentatrices d'antigènes (CPA)
et de lymphocytes T auxiliaires pour produire des anticorps contre les antigènes T-
dépendants ; sans la coopération des ces types de cellules, la production d’anticorps ne
serait pas adéquate et adaptée pour face efficacement à l’agresseur.
La CPA ou le macrophagocyte est la première cellule à travailler. Cette CPA ingère et
traite l’antigène microbien de telle sorte que des fragments de l'antigène sont présentés à
sa surface ; les fragments s’associent aux molécules du soi pour former un complexe Ag-
CMH-II. À ce moment là, un lymphocyte T auxiliaire spécifique de l'antigène microbien
se lie à la CPA grâce à sa complémentarité avec le complexe Ag-CMH-II ; après la
combinaison, le lymphocyte T auxiliaire spécifique est activé. Le lymphocyte Tauxiliaire
activé reconnaît et stimule un lymphocyte B spécifique de l’antigène microbien, qui a lui-
même des complexes antigène-CMH-II spécifiques à sa surface, ainsi que des récepteurs
qui reconnaissent l'antigène microbien. Cette interaction déclenche la différenciation du
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lymphocyte B en plasmocytes, qui sécrètent des anticorps spécifiques de l'antigène T-
dépendant. On peut conclure que, pour produire des anticorps, les lymphocytes B ont eu
besoin de lymphocytes T qui eux-mêmes ont eu besoin de CPA.
3. Lorsqu'il est positif, le test cutané à la tuberculine indique une immunité à médiation
cellulaire spécifique de Mycobacterium tuberculosis. Comment une personne peut-elle
acquérir cette immunité ?
Lorsque le test cutané à la tuberculine est positif, l’immunité à médiation cellulaire est
consécutive à un premier contact avec l’antigène dans des circonstances naturelles ou
artificielles. Ainsi, l’immunité cellulaire a pû apparaître suite à une vaccination ultérieure
(contact artificiel). Toutefois , s’il n’y a pas eu de vaccination, l’immunité devrait avoir
été déclenché par un contact naturel avec le microbe.
4. Donnez une explication pour les situations suivantes :
a) L’IL-2 est utilisée pour traiter le cancer du pancréas.
L’IL-2 stimule la prolifération et la différentiation de lymphocytes T auxiliaires et de
T cytotoxiques, et de cellules tueuses naturelles ; ces cellules immunitaires peuvent
s’attaquer de façon efficace aux cellules cancéreuses.
b) L’IL-2 amplifie les réactions des maladies autoimmunes.
Les maladies autoimmunes sont dues à des réponses immunitaires dirigées contre les
cellules de l’organisme. Comme l’IL-2 stimule les réponses immunitaires, cette
substance stimule aussi les réactions immunitaires dommageables à l’organisme.
Applications cliniques
N. B. Certaines de ces questions nécessitent que vous cherchiez des réponses dans les
différents chapitres du livre.
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1. Christian doit partir en voyage en Amérique du Sud. Il vérifie son carnet de vaccination et
s’aperçoit qu’il doit subir une injection de rappel du vaccin antitétanique, un vaccin contre
la fièvre jaune et une injection de gammaglobuline anticholérique. Il est obligé de
devancer son départ et s’envole trois jours à peine après qu’on lui a administré les vaccins.
Quel sera l’état de la protection contre les trois types d’agents pathogènes lorsqu’il sera
arrivé à destination ? S’il devait prolonger son séjour au-delà d’un an, la protection serait-
elle encore efficace ? Justifiez vos réponses. (Indice : voir le chapitre 18.)
Protection contre le tétanos : comme il s’agit d’une dose de rappel, l’immunité développée
grâce aux cellules mémoires est rapide et Christian sera très bien protégé de façon durable
pour quelques années.
Protection contre la fièvre jaune : en trois jours, l’immunité n’est pas encore apparue dans
l’organisme de Christian puisqu’il s’agit d’une première dose du vaccin. À son arrivée, il
n’est pas protégé mais le processus du développement de la défense immunitaire est
enclenché et la protection sera efficace dans une dizaine de jours et pour quelques années.
Protection contre le choléra : l’administration de gammaglobulines donne une immunité
immédiate mais temporaire. Christian sera protégé pendant quelques mois, le temps que
persistent les gammaglobulines dans le sang, et il devra recevoir ensuite de nouvelles
doses, probablement tous les 6 mois.
2. Patrick est un sans-abri atteint du SIDA. Depuis quelques mois, il ne suit plus aucun
traitement. Il se présente au centre de soins en piètre état. Le médecin demande
immédiatement une formule leucocytaire. Les résultats présentent un faible rapport T
auxiliaires /T suppresseurs. Reliez le désordre immunologique à la vulnérabilité de Patrick
aux infections opportunistes. (Indice : voir le chapitre 19.)
Le faible rapport T auxiliaires /T suppresseurs indique une baisse de la quantité des
lymphocytes T auxiliaires, alors que les lymphocytes T suppresseurs demeurent stables.
La chute des lymphocytes T auxiliaires cause une diminution de la stimulation des
lymphocytes B, ce qui entraîne une diminution de la production d’anticorps ; les
lymphocytes T suppresseurs quant à eux continuent leur action de suppression de la
production d’anticorps. Dans l’organisme de la personne atteinte du SIDA, le double effet
provoque une déficience immunitaire qui rend le patient sensible à des infections par des
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agents pathogènes habituellement inoffensifs pour une personne dont le système
immunitaire est normal.
3. André souffre de diarrhées chroniques. On découvre une déficience en IgA dans ses
sécrétions, bien que la teneur de son sérum en IgA soit normale. Reliez le désordre
immunologique aux diarrhées chroniques d’André.
Les IgA sériques circulent dans le sérum. Les IgA sécrétoires sont produites par des
plasmocytes qui les sécrètent dans les muqueuses comme la muqueuse intestinale. Avant
d’être sécrétées dans l’intestin, les IGA doivent se lier à un polypeptide appelé composant
sécrétoire qui protège les IgA contre la dégradation enzymatique. La principale tâche des IgA
sécrétoires est probablement d'empêcher les microorganismes pathogènes, en particulier les
virus et certaines bactéries, de causer des troubles intestinaux tels que des diarrhées. Dans le
cas d’André, la déficience en IgA dans ses sécrétions peut indiquer que les IgA sont
dégradées dans la lumière de l’intestin et que ces anticorps ne protègent pas André contre les
microorganismes qui causent des diarrhées.
4. Vous travaillez dans une clinique médicale. Le groupe de médecins a reçu le mois dernier
14 femmes enceintes, auxquelles ils ont fait subir un test sérologique pour déterminer leur
état d’immunité au virus de la rubéole. Les résultats sont arrivés du laboratoire et vous
procédez à leur compilation.
Nombre de cas
Titre des IgM
Titre des IgG
1 femme enceinte de 12
semaines
512
0
2 femmes enceintes,
respectivement de 15 et de
16 semaines
0
0
11 femmes enceintes, de 12 à
17 semaines
0
Variable : de 128 et plus
selon le cas
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Vous devez adresser au médecin traitant les cas à risque et donner les conseils appropriés
aux autres mères. Quel(s) cas adresserez-vous le plus tôt possible au médecin traitant ?
Expliquez votre raisonnement et décrivez le danger que le virus de la rubéole constitue
pour cette ou ces femmes. Quels conseils donnerez-vous aux autres femmes ?
Le cas de la femme présentant des IgM doit être adressé le plus tôt possible au médecin
traitant parce les anticorps de type IgM produits au tout début d’une infection indiquent une
infection active. Le virus de la rubéole est très dangereux et provoque des anomalies
congénitales accompagnées de dommages au cerveau, aux organes des sens et au cœur. Les
dommages sont d’autant plus graves que l’infection a lieu durant les trois premiers mois de
grossesse. On peut conseiller l’avortement selon l’évolution de la situation.
Dans le cas des deux femmes qui n’ont ni IgM ni IgG, l’absence d’anticorps indique qu’elles
ne sont pas immunisées ; il faut donc leur recommander d’éviter le plus possible tout contact
avec des enfants et des personnes susceptibles d’avoir la rubéole afin de protéger leurs fœtus.
Les autres femmes présentent des titres d’IgG qui indiquent qu’elles sont immunisées contre
le virus et que, par conséquent, leurs fœtus le sont aussi.
5. Delphine est une enfant de trois ans, sans dysfonctionnement d’ordre immunologique, qui
a tout de même attrapé quatre rhumes durant l’année écoulée. Reliez la survenue de ces
rhumes à répétition et l’apparition à chaque fois du gonflement des nœuds lymphatiques
cervicaux chez l’enfant. (Indice : voir le chapitre 24.)
Il existe probablement 200 agents pathogènes qui causent le rhume. Il y a au moins 113
sérotypes de rhinovirus responsables du rhume viral commun. Il est donc normal qu’une
enfant de trois ans entre en contact avec trois ou quatre virus du rhume différents au cours
d’une même année. À chaque fois, l’organisme déclenche ses mécanismes de défense. La
rencontre des virus avec des lymphocytes B entraîne l’activation de ces derniers et leur
prolifération en un clone de plasmocytes qui produisent des anticorps. Parallèlement, il se
produit une prolifération des lymphocytes T cytotoxiques qui vont s’attaquer aux cellules
infectées par le virus et une prolifération des lymphocytes T auxiliaires qui vont stimuler les
cellules immunitaires jusqu’à ce que l’infection régresse et disparaisse. La masse de nouvelles
cellules cause l’augmentation du volume des nœuds lymphatiques, d’où leur gonflement.
Comme il s’agit à chaque fois d’un virus différent, le processus recommence et, à chaque fois,
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