UE9-JJH-Mecanismes_effecteurs_de_l_immunite_innee_partie_4

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UE9 - Immunopathologie
JJH
Date : 08/04/16
Promo : P2 2015-2016
Ronéistes :
OMARJEE Mohammad
RADJABALY Kayyum
Plage horaire : 8H30-10H30
Enseignant : JJH
Mécanismes effecteurs de l’immunité innée (partie 4)
I. Généralités sur les cytokines.
1. Les propriétés des cytokines
2. La grande famille des cytokines
3. Différences entre cytokines, hormones et facteurs de croissance.
II. Les récepteurs des cytokines
1. Récepteurs de la superfamille des immunoglobulines
2. Récepteur de l’hematopoïetine, ou des cytokines de classe 1
3. Récepteurs des cytokines de classe 2
4. Récepteur au TNF (tumor necrosis factor)
5. Récepteurs aux facteurs de chimiokines
6. Mécanismes d’action des récepteurs
7. Modèle unificateur de la signalisation des cytokines
8. Les interactions entre les différentes cytokines: réseau de communication cellulaire
III. Les cytokines de l'immunité naturelle
1. Les interférons de type I:
2. Mode d’action des interférons
3. Le tumor necrosis factor- α (TNF- α)
A. Les sources principales
B. Action locale et systémique
C. Effets
D. Les concentrations
4. L’interleukine-1
A. Sources
B. Effets
C. Régulation de l’IL-1
5. L’interleukine 6
A. Sources
B. Effets
6. Les chimiokines
A. Sources
B. Effets
C. Classification
D. L’interleukine 8
7. Les chimiokines et le chimiotactisme des cellules
IV. Conclusion
Introduction :
Les cytokines sont des sortes d’SMS entre cellules. On pourrait s’arrêter à cette définition. Si vous en êtes
pas convaincus, voici 23 pages les concernant.
Les cytokines interviennent très tôt, dès l’hématopoïèse, en orientant les progéniteurs granulocytaires et
lymphocytaires.
Elles interviennent également dans les mécanismes d’activation des différentes cellules de l’immunité, que
ce soit de l’immunité innée ou acquise.
Dans ce cours, on insistera plus sur les cytokines intervenant dans l’immunité innée mais il ne faut pas
oublier qu’elles interviennent aussi dans l’immunité adaptative et qu’elles agissent également sur des
cellules non spécifiques de l’immunité.
I.
Généralités sur les cytokines.
Etymologie : Le terme de « cytokine » vient du grec : kutos : la cellule et kineo : en mouvement, ce qui veut
littéralement dire : « qui stimule la cellule ».
Les cytokines sont toutes des substances solubles intervenant dans la communication intercellulaire et
agissent sur toutes les cellules de l’immunité innée et adaptative ainsi que sur d’autres types cellulaires. Ces
protéines sont synthétisées par les cellules du système immunitaire et/ou par d’autres cellules et/ou tissus
n’ayant pas forcément de rôle direct avec l’immunité. Toute cellule du corps est donc capable de produire
des cytokines. Elles sont impliquées dans la signalisation agissant localement ou à distance sur d’autres
cellules pour en réguler l’activité et la fonction.
Schématiquement :
Une cellule spécialisée ou non dans l’immunité, suite à un stimulus (ex
agent infectieux), se met à produire des cytokines. Ces cytokines pourront
agir sur des cellules cibles, immunitaires ou non, via des récepteurs
spécifiques de ces cytokines entraînant une transduction du signal, puis
l’expression de différents gènes, aboutissant à une modification/un effet
biologique au niveau de ces cellules en termes de spécialisation ; de
production et/ou d’activation d’autres types de cytokines.
Leur action est surtout locale. Elle se fait par l’intermédiaire de récepteurs spécifiques, et peut être :
- Autocrine : sur la cellule productrice ou une cellule proche du même type (attention ce n’est pas
une action paracrine quand la cellule est de même type !). Une cellule qui émet des cytokines peut elle même
en être la cible, il y a un effet retour.
- Paracrine (fonctionnement le plus courant) : elles agissent d’avantage sur les cellules proches
dans leur environnement immédiat.
- Endocrine (plus rarement) : elles agissent sur les cellules ou tissus distants via la circulation
sanguine. Particulièrement important lors d’une inflammation, l’IL 1 ou IL 6 vont agir sur l’hypothalamus
ou sur le foie pour faire produire les protéines de la phase aigue de l’inflammation.
1. Les propriétés des cytokines

Sont des petits polypeptides (10-30 kDa) capables d’initier et de réguler la réponse immune,
inflammatoire et l’hématopoïèse.

Jouent un rôle important à la fois dans la réponse immune innée mais également acquise (action sur
LT helper va produire d’autres cytokines qui agiront sur LB, macrophages, monocytes… ou sur les
cellules hématopoïétiques). C’est un système en cascade finement régulé.

Contrôle la spécificité tout d’abord de l’immunité innée puis de l’adaptative ; l’intensité et surtout la
durée des réponses immunes et notamment la réponse inflammatoire.

Leur production est finement régulée : expression de novo (pas de pré stockage) et expression stimulée
ou inhibée par plusieurs autres cytokines. Ce point est très important et sera revu plus tard, il permet
de distinguer les cytokines des hormones : les cytokines ne sont pas pré stockées dans les cellules, toutes
les cytokines sont néo synthétisées lors d’une activation des récepteurs aux cytokines d’une cellule.
Les cytokines ont un mode de fonctionnement relativement complexe du fait de leurs propriétés. Voici
quelques propriétés de ces cytokines :
 Les cytokines sont totipotentes ou pléiotropes :
La même cytokine peut avoir des effets différents sur différents types cellulaires (Ex: IL10 peut agir
sur un macrophage ou d’autres cellules et avoir différentes actions).
! Il faut donc considérer systématiquement le couple cytokine/cellule et non pas la cytokine seule.
Ainsi on ne peut pas déterminer à l’avance le rôle d’une cytokine seule. En fonction du modèle
cellulaire sur lequel elle agit, elle aura une fonction différente.

Certaines cytokines ont une action redondante.
Différentes cytokines peuvent partager la même activité (Ex: IL4, IL5, IL10 sont toutes capables
d’induire la prolifération des LB (à des intensités différentes cela dit), mais sur un autre type
cellulaire il se peut que cet effet ne soit pas retrouvé)

Ont parfois un effet synergique
Effets additionnels de plusieurs cytokines (Ex: l’effet de l’IL4 s’additionne à celui de l’IL5 pour la
stimulation des LB).

Ou à l’inverse un effet antagoniste
Sur les LB : IL4 va agir comme un stimulateur pour la prolifération alors qu’IFNγ va agir comme un
inhibiteur.

Inductrices (effet retrouvé très souvent)
Une cytokine peut induire l’expression en cascade de plein d’autres cytokines Par exemple chez les
macrophages : le TNFα déclenche la synthèse d’Il1 qui va déclencher la synthèse d’autres cytokines
et amplifier l’expression du TNFα.
Du fait de ces effets la compréhension du fonctionnement des cytokines va être relativement complexe, et si
on est capable d’étudier les différents effets d’une cytokine cela devient bien plus difficile pour un complexe
de différentes cytokine.
Sur le shéma :
L’effet de la cytokine Interleukine 10 varie en fonction des
différents types cellulaires.
L’IL 10, lorsqu’elle agit sur des PNE, va permettre leur
survie et également entrainer la production d’autres
cytokines.
Lorsqu’elle agit sur les cellules dendritiques, elle aura un
rôle pro inflammatoire et induire la production d’autres
cytokines, moduler l’expression du CMH type 2 (lien avec
l’immunité adaptative).
Tandis que l’action de l’IL 10 sur les lymphocytes B va
stimuler la production d’immunoglobuline de type G4
plutot que des IgE.
Lorsqu’on s’intéresse à une cytokine on s’intéresse surtout au contexte de son action ; on cherche à savoir
par quels types de cellules elle est produite et sur quels type elle agit.
2. La grande famille des cytokines
A chaque découverte d’une cytokine, on essaye de la classer selon sa fonction. Il existe 5 familles:
-Les interleukines (IL-) : C’est un groupe d’environ 30 cytokines sans parenté biochimique ni de fonction.
Elles sont classées par commodité au gré des découvertes. Le terme a été créé en 1979 à une époque où l’on
ne connaissait que deux interleukines (IL 1 et IL2). Cette famille est la plus grande en nombre, c’est une
famille un peu fourre-tout, on y met ce qui ne rentre pas dans les autres familles, qui sont-elles bien mieux
définies. Il ne faut donc pas trop chercher à comprendre la classification de la famille des interleukines car
il n’y a pas d’homogénéité structurale ou fonctionnelle.
- Les Chimiokines (ou chémokines) : Famille très bien définie : ce sont des molécules de faibles poids ayant
toutes en commun un pouvoir chimiotactique, elles sont chimio attractives. Elles sont facilement
reconnaissables grâce à leur nomenclature basée sur des points précis de leur structure. Les chimiokines sont
classées entre ces 4 groupes (CCL 1 à 28 ; CXCL 1 à 16 ; XCL 1 & 2 et CX3CL1).
- La famille du « tumor necrosis factor » (TNF) : il en existe plusieurs venants d’un gène ancestral commun.
C’est un ensemble de protéines différentes qui ont globalement le même effet. Sur la majorité des cellules
notamment celles non spécialisées de l’immunité, elles provoquent la mort cellulaire, soit par apoptose, soit
à forte concentration, par nécrose. Le plus important est TNFα.
- Les « colonies stimulating factors » (CSF) : On y retrouve tous les facteurs jouant un rôle dans
l’hématopoïèse ; elles peuvent aussi activer les leucocytes matures.
- Les « Transforming growth factors » (TGF) : qui sont des facteurs de croissance impliqués dans la
cicatrisation et le contrôle négatif de l’inflammation. Ce sont donc souvent des cytokines antiinflammatoires. L’un des représentants le plus important de cette famille est TGFβ, qui aura un rôle anti
inflammatoire ainsi qu’un rôle dans l’arrêt de la réaction inflammatoire et la reconstruction du tissu. Il sera
ainsi exprimé lors de la cicatrisation. Les TGF sont donc de bons marqueurs de la fin de la réaction
inflammatoire.
3. Différences entre cytokines, hormones et facteurs de croissance.
Cytokines, Hormones et facteurs de croissance partagent de nombreuses propriétés communes:
- Facteurs solubles secrétés
- Action via des récepteurs spécifiques
- Agissent tous à des concentrations très faibles (pM ou nM).
Il faut cependant savoir les différencier !
Cytokines vs facteurs de croissance:
- Cytokines :
- Production finement régulée (par stimulation et synthèse de novo)
- de courte durée (de heures à quelques jours)
- Les Facteurs de croissance :
- Produits de façon constitutive. Ils sont produits à des doses relativement constantes ou
variant de façon cyclique. Ils ne sont pas induits par une stimulation.
Cytokines vs Hormones :
- Cytokines :
- Elles ont une action majoritairement paracrine ou autocrine.
- Elles sont produites par une grande variété de cellules spécialisées ou non de l’immunité et
se lient à des récepteurs présents à la surface de nombreux types de cellules différents.
- Hormones :
- Elles ont une action majoritairement endocrine.
- Elles sont produites par un nombre limité de glandes spécialisées et ont à action
majoritairement spécifique et sur un nombre limité de cellules cibles.
Il y a donc une fonctionnalité différente. Bien que la limite entre cytokines et hormones soit ténue, on peut
noter que certains récepteurs des cytokines sont également des récepteurs d’hormones.
Question élève 2014 : Peut-on dire que les CSF sont des facteurs de croissance ?
Réponse professeur : Ils peuvent avoir un effet sur la croissance cellulaire bien que leur rôle soit
d’avantage celui d’un facteur de stimulation. Mais effectivement cela peut rejoindre la croissance.
Question/Réponse 2016 : Certaines cytokines sont des facteurs de croissance, pas toutes. Ce ne sont par
contre pas des hormones, bien que l’action des cytokines puisse être analogue à celle des hormones.
Faire une distinction stricte en termes de fonctionnalité n’est pas toujours possible.
II.
Les récepteurs des cytokines
Ces cytokines agissent au niveau de récepteurs à la surface des cellules. Il existe 5 familles de récepteurs
des cytokines.
1. Récepteurs de la superfamille des
immunoglobulines
Le récepteur qui sert de modèle dans cette famille est celui de l’IL1.
Ils présentent sur le versant extracellulaire plusieurs de domaines de type Immunoglobulin like, dont le
nombre varie de 1 à 6.
Ils possèdent un domaine intracellulaire TIRL (Toll Interleukine Receptor Like), qui lui confère une
activité pro inflammatoire.
Le récepteur à l’Il-1 est le représentant le plus important de cette famille. Il en existe 2 types : l’IL1
récepteur type 1 l’IL1 récepteur type 2. On parle plus souvent du type 1 car le type 2, essentiellement
présent sur le LB, est un leurre : il fixe bel et bien l’IL1 mais ne transduit aucun signal.
C’est une sorte « d’éponge » à IL. Le type 1, lui, transduit réellement le signal et il est retrouvé chez de
nombreuses cellules, qui soit appartiennent à l’immunité innée ou adaptative, ou soit sont non spécialisées.
Cependant, bien que le récepteur de l’IL1 soit le modèle dans cette famille on retrouve d’autres récepteurs
tels que ceux du LCSF ( ?) (M-CSF : macrophage colony stimulating factor) ou d’autres cytokines telles que
l’IL 18.
2. Récepteur de l’hematopoïetine, ou des cytokines de classe 1
C’est selon le prof la famille la plus importante
car c’est ici que l’on retrouve notamment les
récepteurs à la majeure partie des cytokines.
On voit sur la diapo les ligands qui vont
intervenir : les factreurs du CSF : G-CSF et GMCSF (granulocyte et granulocyte macrophage
colony stimulating factor) + les récepteurs des
hormones + les IL 2 à 15 hormis: l’IL-8 ; 10 ; 14
qui ne font pas partie de cette famille.
Les récepteurs de cette famille présentent une structure extra cellulaire particulière avec 2 domaines :
un premier motif répété conservé de 4 résidus cystéines appelé domaine CCCC et une deuxième séquence
caractéristique : WSXWS, le W représente le tryptophane, S représente la serine et ils sont séparés par des
acides aminée X.
C’est la principale famille des récepteurs des cytokines. Les facteurs de types hormones (qui ne sont PAS
des cytokines) agissent également via ce type de récepteurs.
Question élève 2014 : Quelle est la différence entre famille et superfamille ?
Réponse professeur : Pour les immunoglobulines : dans la famille des immunoglobulines on pense
notamment à la famille des IgM ; G etc. or cette famille est beaucoup plus vaste ; ce sont des familles avec
des domaines répétés de type immunoglobuline mais qui n’enveloppent pas simplement la famille de celle
qui comprend les anticorps. C’est à dire que les anticorps font partie d’une super famille. C’est pour éviter
de confondre la famille des immunoglobulines de type anticorps avec la super famille qui englobe les
anticorps ainsi que des récepteurs.
La super famille est beaucoup plus vaste que celle des anticorps et des Ig tel que nous les connaissons
(IgM ; A ; E etc.)
3. Récepteurs des cytokines de classe 2
Cette famille est beaucoup plus simple. Elle présente une
structure qui ressemble beaucoup à celle des cytokines de
classe 1, sauf qu’elles ne possèdent pas le domaine
WSXWS. On retrouve donc essentiellement le domaine
conservé avec le motif de cystéines CCCC.
C’est en fait la famille dite des récepteurs aux interférons
puisqu’on y retrouve la famille des récepteurs des
interférons de type 1 (interférons alpha et béta), de type 2
(notamment l’interféron ɣ) et de type 3.
Quand on parle d’interférons α ou β, on fait référence à 17 interférons différents, cependant ils agissent tous
sur le même récepteur.
Le récepteur de l’interféron ɣ intervient dans la modulation de la réponse adaptative.
Les interférons de type 3 (IL 28a, IL28b, IL29) ont une fonction encore peu connue à ce jour, cependant on
pense qu’ils ont un rôle très important dans la régulation de la réponse immunitaire.
L’IL10 comprend 6 types d’interleukines différentes, codées par différents gènes,
Il faut faire attention à ne pas confondre ces cytokines puisque les interférons de classe 1 sont des cytokines
ayant un rôle très important dans l’immunité innée ; notamment l’interféron gamma va être produit en
réponse à un antigène et ne fonctionne absolument pas comme les interférons de type 1 (alpha et béta).
Question élève : Peut-on dire que les récepteurs de cytokines de classe 2 sont des IFNAR ?
Réponse : On retrouve parmi les récepteurs de cytokines de classe 2 des IFNAR, mais pas uniquement, les
IFNAR étant seulement des récepteurs aux interférons de type 1.
4. Récepteur au TNF (tumor necrosis factor)
Il s’agit d’un récepteur de mort cellulaire.
On retrouve une famille ayant encore une fois
plusieurs domaines au niveau extra cellulaire : le
nombre de domaines varie entre 1 et 6 (le schéma
montre 4 domaines). Ces domaines sont riches en
cystéines.
Ces récepteurs, sont surtout caractérisés par la
présence en intra cellulaire de domaines de mort
cellulaire, appelés Death Domain.
Ce sont des récepteurs qui sont capables d’induire la mort cellulaire chez ces cellules, le plus souvent
l’apoptose. On les retrouve au niveau des récepteurs du TNF, ou des récepteurs d’autres ligands tels que
FAS ou CD40. Par exemple les lymphocytes NK sont capables d’interagir directement avec les cellules, de
signaler et d’induire la mort cellulaire notamment via ces types de récepteurs.
Ces effets de morts cellulaires ont surtout lieu sur des cellules non spécialisée de l’immunité. Lorsque ce
sont des cellules spécialisés qui possèdent ce type de récepteurs, il y’aura généralement un effet différent,
comme la régulation de leurs activités ou la stimulation de certaines de leurs fonctions.
Cette famille de récepteurs de type transmembranaire ont comme particularité de pouvoir être clivés
par protéolyse t peuvent donc être retrouvés sous forme soluble. Ils pourront donc, éventuellement, réguler
l’action de ces différents ligands (TNF, FAS …etc.) pour permettre de contrôler à distance la mort cellulaire
induite. Ce sont des sortes d’éponges à cytokines : ils fixent le ligand mais ne transduisent pas de signaux.
5. Récepteurs aux facteurs de chimiokines
On retrouve ici les différentes chimiokines que l’on a
vu, jouant un rôle très important pour l’attraction des
neutrophiles ; des leucocytes ; des monocytes ;
macrophages etc.
Les récepteurs des chimiokines ce sont tous des
récepteurs à 7 domaines transmenbranaires couplés à
des protéines G (RCPG). L’éxtrémité carboxy
terminale inta cellulaire est donc couplée aux protéines
G et c’est l’éxtrémité amino terminale qui determine la
spécificité de liaison aux différentes chimiokines.
Comme ligands on retrouve l’interleukine 8 (IL-8) qui est la chimiokine leader pour la mobilisation des
chimiokines ainsi que les autres chimiokines classiques : RANTES ; MIP etc.
6. Mécanismes d’action des récepteurs
Sur le schéma sont précisées essentiellement les
chaines : sur la deuxième structure la petite
chaine est la chaine alpha et la grande la chaine
beta. Au niveau structural, les chaines β et ɣ
appartiennent à la famille des récepteurs de
classe 1 : on y retrouve des motifs avec des
cystéines conservés, ou encore le motif WSXWS.
La chaine α elle, appartient aux autres familles
de ces récepteurs.
Une forme monomèrique du récepteur à cytokine (composé d’une chaine alpha ou d’une chaine béta) ne
suffit généralement pas à faire de la signalisation même si elle poura lier son ligand.
Les Rc fonctionnent alors généralement sous forme d’hétérodimère (chaine alpha + chaine béta)
ou d’oligomère (chaine alpha, béta et gamma) et ceci permet de jouer sur l’affinité de la liaison d’un
récepteur à son ligand. Le cas le plus fréquent est celui de l’association d’une chaine alpha et d’une chaine
béta retrouvée dans la majorité des récepteurs des cytokines de classe 1.
Intéressons-nous plus précisément au fonctionnement de ces récepteurs. Les chaines pouvant lier, sous
forme de monomère, une cytokine, sont les chaines α ou β. Prenons le cas de la chaine α : elle a une capacité
à lier la cytokine, mais avec une très faible affinité. L’interaction cytokine-récepteur n’est dans ce cas pas à
même de signaler.
Pour pouvoir signaliser, il y’aura donc recrutement d’autres chaines, une β dans un premier temps, et une ɣ
si nécessaire. On obtient alors un récepteur hétérodimérique ou hétérotrimérique : cette association permet
d’augmenter l’affinité et l’interaction du récepteur pour son ligand et ce n’est qu’à ce moment-là que la
signalisation peut se faire.
En résumé :
- Monomère α ou β : affinité faible, pas de signalisation
- Hétérodimère αβ : affinité bonne, signalisation
- Hétérotrimère αβɣ : affinité forte, signalisation
Pour complexifier le mode de fonctionnement de ces récepteurs : à la surface des cellules il existe plusieurs
récepteurs aux cytokines et très souvent différents récepteurs de chaines alpha peuvent s’associer à une
même chaine béta. Ce qui fait que ces chaines alpha sont en compétition pour des mêmes domaines de
signalisation. Donc dans un environnement où il y a plusieurs cytokines à la fois (ex : IL-3 avec du GMCSF) tout va dépendre de l’affinité qui s’établira, pour deux cytokines différentes, entre une chaine alpha et
une chaine béta. Si l’association entre une chaine alpha et béta possède une affinité beaucoup plus
importante avec une cytokine, cette chaine alpha va mobiliser la totalité des chaines béta disponibles. Ce
qui fait que, dans un contexte où il y a par exemple de l’IL-3 et du GM-CSF, c’est quasiment essentiellement
l’IL-3 qui fera de la signalisation et pas le GM-CSF.
Il y a donc une compétition au niveau des récepteurs pour induire une signalisation cellulaire et donc l’effet
au niveau de la cellule pourra être différent. On voit donc que le mécanisme de fonctionnement des
cytokines est relativement complexe. Mais cela permet d’expliquer les mécanismes de redondance puisque
la signalisation sera souvent associée à la chaine béta et deux cytokines différentes pourront recruter la
même chaine béta et ainsi avoir le même effet au niveau d’une cellule.
Cette complexité fait que lorsque l’on veut s’intéresser à une cytokine, il faut aller étudier la cellule puisque
les chaines alpha et béta disponibles vont pouvoir différer, ce qui fait que cette cellule va être plus ou
moins sensible à une cytokine donnée.
Malgré tout lorsqu’on s’intéresse au mode de signalisation des cytokines, on se rend compte qu’elles
fonctionnent toutes globalement de la même façon.
Les études à ce propos se sont surtout penchées sur la signalisation de l’interféron vis à vis de son récepteur
(IFNAR).
Il est admis aujourd’hui ce qu’on appelle un schéma unificateur de la signalisation des cytokines.
7. Modèle unificateur de la signalisation des cytokines
Ce modèle explique que toutes les cytokines semble plus ou moins signaler de la même façon.
La signalisation nécessite un phénomène de dimérisation des récepteurs (comme expliqué plus haut).
Avant même la liaison avec la cytokine, les récepteurs s’associent, en intracellulaire, spontanément, avec des
protéines de type Tyrosine kinase, nommées JAK (Janus Activated Kinase).
Si les JAK sont associés à une forme monomérique de récepteur (α ou β), ils ne seront pas capable de
signaler. La dimérisation (α + β), ou l’oligomérisation (α + β + ɣ) qui dépend de la liaison du récepteur avec
la cytokine apporte cette capacité à signaler. En effet, il se produit un phénomène de phosphorylation
croisée entre les JAK, qui vont ensuite phosphoryler la partie intracellulaire du récepteur au niveau d’une
tyrosine. La partie intracellulaire du récepteur devient alors un site d’ancrage pour des facteurs de
transductions du signal appelés STAT . Il en existe plusieurs : STAT 1, 2, 3, 4 etc.., et la capacité de STAT
à se lier au site de d’ancrage dépend du récepteur en lui-même. Une fois que STAT est arrimé au récepteur,
ce dernier le phosphoryle à son tour : on obtient des « phosphoSTAT » qui pourront alors former des
dimères. Ces dimères peuvent très bien être constitués de 2 STAT identiques (1 et 1 par exemple), ou de 2
stats différents (1 et 3 par exemple).
Les dimères de STAT sont transloqués dans le noyau et agissent sur des régions promotrices. Ces
dernières, en fonction du type de dimère de STAT, déterminent l’activation de certains gènes. Il y’a alors
une réponse cellulaire, qui sera différente selon le STAT transloqué !
Exemple : L’IL4 va lier un récepteur. En fonction du type cellulaire, les chaines α ou β constituants
ces récepteurs ne seront pas forcément identiques. La transduction du signal (via STAT notamment) va donc
différer selon un type cellulaire ou un autre, et les gènes exprimés seront eux aussi différents. La réponse à
l’IL4 sera donc variable en fonction du type cellulaire sur lequel elle se fixe !
On comprend que la compréhension d’un tel système est complexe. Même en s’intéressant à l’action
d’une seule cytokine sur un type cellulaire, la réponse pourra être différente selon l’état physiologique de la
cellule. En clair rode pas le bout !
Pour essayer de comprendre ce qui se passe au niveau du système immunitaire, on s’est interessé à un
certain nombre de cytokines leader telles que le TNF ; l’IL-1 et 12 ; l’interféron type 1 et 2 etc.
On sait : quelle est la source de ces principales cytokines, sur quel type cellulaire elles agissent
préférentiellement et le type d’effet obtenu, ce qui permet de connaître dans les grandes lignes l’effet de
chacune des cytokines leader sur les principeaux types cellulaires retrouvés dans l’immunité. Et « il faut en
connaître quelques unes ».
On retrouve dans le tableau plus haut, ce qui se passe lors d’une réponse primaire c.a.d lorsque des cellules
résidentes type macrophages ou cellules dendritiques subissent une stimulation lors d’un contact avec un
agent pathogène telle qu’une bactérie par exemple.
Prenons le cas du TNF : Les principaux pourvoyeurs de TNF sont les macrophages et les LT. Le TNF va
agir sur la majeure partie des cellules non spécialisées de l’immunité, provoquant l’apoptose, mais va agir
différemment sur d’autres types cellulaires : le TNF est un activateur des neutrophiles.
Il agit également au niveau systémique, sur l’hypothalamus, déclenchant ainsi la fièvre.
La première cytokine produite par les macrophages ou les cellules dendritique va être l’interleukine 12
(IL-12).
Cette IL-12 pourra agir sur différents types cellulaires et notamment les lymphocytes NK qui sont très
sensibles à son action.
L’IL-12 active les propriétés cytotoxiques du lymphocyte NK et ceux-ci produisent en retour de
l’interféron gamma (interféron de classe 2) qui pourra activer la réponse lymphocytaire, notamment la
réponse lymphocytaire T, mais également avoir un effet feed back sur les monocytes et macrophages en les
poussant à produire d’autres cytokines.
Ainsi en réponse à l’interféron gamma les macrophages vont produire les facteurs de nécrose tels que le
TNF ; les cytokines pro inflammatoire (notamment l’IL-1) et les facteurs type chimiokine agissant sur
l’endothélium vasculaire pour permettre une vasodilatation, un afflux des protéines de la phase aigüe de
l’inflammation ainsi que la diapédèse leucocytaire.
On voit qu’il y a un système en cascade qui se met en place à partir d’un stimulus, ici le contact avec des
microbes type bactérie ou autres.
Une cascade qui démarre par la production d’une cytokine entrainant la production d’autres cytokines et les
effets qu’on observe classiquement dans une réponse inflammatoire.
Encore une fois, JJH nous incite à en connaître quelques-unes ; nous avons ici les principales à
connaitre notamment le TNF (il a bien décrit TNF); l’interleukine 1 (IL-1) ; les interférons alpha et béta
dans leur mode d’action ; l’IL- 10 ; l’IL-6 et beaucoup moins connue : l’IL-15 et 18 sont plus anecdotiques.
8. Les interactions entre les différentes cytokines: réseau de communication
cellulaire
Le schéma ci-dessus est un des plus « simple » à retenir. Il montre ce que l’on sait aujourd’hui sur les
principales cytokines produites par les différents types cellulaires impliqués dans la réponse immunitaire
innée, que l’on retrouve ici dans le haut du schéma, et ceux associés à la réponse immunitaire adaptative,
retrouvés dans le bas du schéma. Ces cytokines orientent la réponse immunitaire innée vers la
phagocytose ; agissent sur l’hématopoïèse ou orientent la réponse lymphocytaire soit vers une réponse de
type TH1 avec l’activation principalement des LT cytotoxiques soit vers une réponse de type TH2 en
stimulant la production d’Ac des LB.
Il ne nous demande pas de connaître ce schéma par cœur, le fonctionnement étant très complexe.
L’objectif n’est pas d’avoir une vision super précise des différentes cytokines, mais d’avoir une idée globale
du fonctionnement des cytokines, de ce qu’elles permettent de faire.
Nous allons donc insister sur les principales cytokines intervenant dans l’immunité innée ; les
cytokines/ récepteurs intervenant dans l’immunité adaptative faisant l’objet d’un cours de Mr Lefebvre.
III. Les cytokines de l'immunité naturelle
1. Les interférons de type I:
En termes de cytokine, les interférons sont placés dans la famille des interleukines.
Les interférons de classe I, donc l’interféron alpha et béta, sont important au niveau de l’immunité
innée. L’interféron gamma intervient surtout dans l’immunité adaptative bien qu’il a été vu que les cellules
de l’immunité innée type NK vont notamment produire de l’interféron gamma capable de stimuler
l’immunité innée et adaptative.
Quand on parle d’interférons de type I cela rassemble:
→ Les interférons-α (INF-α), regroupent une 20aine d'interférons différents, chacune étant codée par un
gène différent. On devrait donc parler des interférons alpha et non de l’interféron alpha.
→ Les interférons-β (INF-β), lui ne correspond qu’à 1 seul gène.
Mais globalement peu importe qu’il s’agisse de l’interféron alpha 1 ; alpha 2 etc. ou béta car ces 21
cytokines différentes, ont des effets biologiques identiques car ils agissent tous sur le même récepteur.
 Il y a donc différents gènes ; différents interférons mais ils fonctionnent exactement de la même façon.
Le récepteur commun est le récepteur IFNAR qu’on appelle l’InterFéroN Alpha Récepteur mais qui
est également le récepteur de l’interféron béta. Il n’y a donc pas de récepteur IFNBR. Tous les interférons de
type 1 provoqueront alors le même effet biologique.
NB: les INF de type II (INF-γ) interviennent eux dans une autre immunité indépendante de l'Ag.
➢ Sources:
Les interférons sont produits par de très nombreux types cellulaires
en réponse à une infection virale.
→ l’INF-α : est produit par les cellules spécialisées de l’immunité et
en particulier par les phagocytes mononuclées (Monocyte et
macrophage), mais aussi par d’autres cellules de l’immunité innée et
adaptative.
→ l’INF-β : est lui produit par les cellules non spécialisées de
l’immunité, surtout par les fibroblastes puisque c’est le type cellulaire
de soutient de la majeure partie des tissus. C’est donc lui qui est très
souvent infecté en premier et qui induira la production d’interféron
Tableau à savoir !
béta.
Ce tabelau a pour objectif de faire la différence une fois pour toute entre les interférons de type I
(alpha/béta) et de type II (gamma).
- Les interférons de type I sont constitués d’une seule chaîne là ou les interférons gamma en ont deux.
- Ils ne sont pas produits pas les mêmes types cellulaires : les interférons alpha le sont surtout par les
leucocytes et les cellules phagocytaires, les béta par les fibroblastes tandis que les gamma sont
surtout produits par les cellules lymphocytaires (les LT activés et les cellules NK). Les interférons
gamma interviennent pricipalement dans la réponse lymphocytaire T.
- Les interférons de type I et II ont une fonction totalement différente :

Les interférons de type I sont produits par les cellules infectées par des agents intra cellulaire,
classiquement dans le cadre d’une infection virale mais également dans les infections à bactéries
intra cellulaires par exemple. Ils déclenchent chez les cellules des mécanismes anti viraux pour
limiter la réplicatoin virale.

Les interférons de type II sont eux induits par la présence d’antigènes et auront un rôle
immunomodulateur c’est à dire réguler la réponse lymphocytaire.
Il est intéressant de comprendre le mode de fonctionnement de ces interférons de type I qui sont produits
comme il a été dit par les cellules infectées, en particulier par les virus.
Les principales cellules infectées sont les cellules fibroblastiques bien que l’infection puisse avoir lieu sur
des cellules spécialisées de l’immunitée type LT 4 dans le cas d’une infection par le VIH, ou des monocytes
macrophages par des bactéries intra cellulaires, ce qui entrainera la production d’interféron de type I
(alpha ou béta).
➢ Effets:
Les cellules infectées par un virus vont produire de l'INF de type I. Ces IFN vont surtout avoir un effet
paracrine et autocrine. Il peut y avoir également un effet endocrine.
Le but principal de l’interféron, c’est d’induire une résistance des cellules en modifiant l'expression de
certains gènes, ce qui va réduire la capacité de réplication virale. Mais comme le virus utilise la machinerie
cellulaire pour se répliquer et produire de nouvelles particules virales, cela induit également un
ralentissement du métabolisme de la cellule hôte. L’interféron a ainsi un effet antiprolifératif (Aparté : effet
antiprolifératif  Intéressant pour faire de la lutte anticancéreuse). C’est l’effet général sur les cellules non
spécialisées.
Sur les cellules plus spécialisées (notamment les NK), les IFN auront un rôle plus important : Ils augmentent
leur cytotoxicité et l'expression des molécules du CMH de classe 1.
Ils permettent ainsi d’accroitre la présentation des déterminants antigéniques d’origine intracellulaire aux
Lymphocytes T cytotoxiques, et donc de les activer. Lorsque cette présentation ne se fait pas, c’est
uniquement les NK qui vont agir.
NB: Les CMH de classe 2 présentent les peptides extracellulaires.
En thérapeutique, les INF de type 1 sont utilisés:
 Pour leur propriété antivirales
Ex: hépatite C chronique ou le meilleur traitement est l'association d'IFN avec des molécules
antivirales
 Pour leur propriété antiprolifératives : intéressantes dans le cas des tumeur. On utilise alors des IFN
recombinants
Le problème général de l’utilisation des cytokines en thérapeutique, c’est que leur injection se fait par voie
sanguine. On est très souvent obligé d’en injecter des quantités importantes, or elles agissent à faible dose
(pico-molaire et nano-molaire). On retrouve alors des effets secondaires relativement importants, ce qui
limite énormément leur utilisation.
2. Mode d’action des interférons
C’est un système dit à 2 cellules. On prend
l’exemple d’une cellule type fibroblaste infectée.
Elle va signaler la présence d’un agent infectieux,
via des PRR en intracellulaire (type TLR 3 par
exemple), qui vont stimuler la production d’IFN. Cet
IFN va agir de façon paracrine.
Mais il va aussi agir de façon autocrine pour essayer
de déclencher des mécanismes de résistance chez le
fibroblaste.
Pendant que le virus se multiplie, l’IFN va pouvoir
aller se fixer sur son récepteur IFNAR, et la
transduction de signal va induire l’expression de gènes
qui vont entrainer une modification de la cellule,
notamment pour bloquer la capacité réplicative du
virus.
Ceci permet de ralentir sa capacité à se répandre, le temps que les défenses immunitaires se mettent en
place. Mais très souvent, il ne faut pas se mentir sur le sombre destin de cette cellule: elle va mourir
(#Jesuisfibroblaste).
Donc si on prend l’exemple de l’infection d’une
cellule par un virus à ARN double brin : Au
niveau de la cellule 1 (fibroblaste infecté), c’est
le TLR3 qui va détecter sa présence. On va
rentrer dans une cascade de signalisation (IRF 3
et IRF7), qui va déclencher la production des
IFN de type I par cette cellule infectée.
Quelques Sigles :
JAK: Janus kinase
OAS: oligoadenylate synthetase
PKR: Protein kinase (EIF2aK2)
STAT: signal transducer and activator of transcription
Pour ce qui est de l’activité paracrine des IFN, au niveau de la
cellule 2, on va classiquement tomber dans une voie de
signalisation qui est la voie Jack Stat : il y aura une
dimérisation du récepteur de l’IFN et transcription de gènes qui
vont être relativement importants pour induire la défense à
l’infection.
C’est une classe de gènes que l’on appelle les ISG (Interferons
stimulated genes = « gènes stimulés par interférons » pour les
plus mauvais en anglais). Il en existe plus de 300. Les plus
connus (ISG 15, 54, 57…) sont de bons marqueurs du
déclenchement des mécanismes de résistance aux infections
virales.
Tout cela va aboutir à la productions de protéines telles que la PKR. Elle va induire l’inactivation de facteurs
de transcription, notamment l’EIF2a. Ainsi, si le virus rentre et qu’il a besoin d’utiliser les mécanismes de
transcription, ceux-ci sont moins disponibles. Mais ils sont également moins disponibles pour la cellule :
Si l’IFN agit sur des temps limités, ça ne pose pas de problèmes à la cellule. Mais si il la stimule pendant
trop longtemps, la machinerie cellulaire va être complément bloquée et elle va tomber tôt ou tard dans un
mécanisme de mort cellulaire (#Jesuiscellule2). C’est là qu’on retrouve une activité antiproliférative.
Vous avez d’autres protéines à activité antivirale (OAS, RNAse L..) qui elles sont capables d’agir
directement sur les ARN et dégrader le matériel génétique d’origine virale. Vous avez également des
protéines Mx, qui vont avoir une activité sur la modulation de l’expression des molécules du CMH
(expression augmentée).
[il est vague sur ce dernier paragraphe, l’important à savoir c’est qu’il y a tout un tas de chouettes protéines
produites pour nous défendre]
3. Le tumor necrosis factor- α (TNF- α)
C’est l’une des premières cytokines produites lorsqu’une réponse anti-infectieuse se met en place. C’est le
principal médiateur de la réponse aux bacilles et aux bactéries gram négatif qui produisent le LPS.
A. Les sources principales
Les cellules produisant le TNF-α sont :
- Les phagocytes mononuclées : les monocytes et macrophages (+++) : activation par le LPS. Les
neutrophiles sont capables d’en produire
- Les Lymphocytes T activés et NK
B. Action locale et systémique
Généralement, le TNF- α va avoir une action locale (paracrine). Mais elle peut être amenée à avoir une
action systémique. C’est alors le foie qui va la produire en grande quantité. L’effet n’est pas du tout le
même : les effets seront bénéfiques si l’action est locale, et seront délétères si l’action est systémique.
 Lors d’une infection localisée :
I’m fabulous
Sur un territoire localisé, le TNF va surtout avoir une action :
 Vasculaire : activation de l’endothélium
o Perméabilité vasculaire : laisse passer les protéines de la phase aigue de l’inflammation
o Molécules d’adhésion cellulaire : regroupement des leucocytes au niveau de la zone
inflammatoire
 Plaquettaire: adhésion à l’endothélium. Ceci va amener une occlusion des petits vaisseaux. Cette
occlusion va favoriser le drainage des cellules présentatrices d’antigènes via le réseau lymphatique
 Lors d’une infection systémique:
Au niveau systémique (cellules hépatocytaires qui produisent du TNF), vous avez les mêmes effets à
répercussion systémique:
 Vasodilatation systémique :
o diminution du volume sanguin
o Hypoprotéinémie
o Hypotension
o Neutropénie
 Risque de coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)
A ce moment là on entre dans des mécanismes de défaillance multi viscérale, ce qui peut potentiellement
induire la mort (et ça, les patients le vivent mal).
Donc TNF : bénéfique au niveau local, délétère au niveau systémique.
Question élève : Quand est-ce que le TNF est produit par le foie ?
Lorsqu’un foyer infectieux ne se résorbe pas, les bactéries peuvent se retrouver dans le sang (septicémie).
Les sécrétions de cytokines seront importantes, et pour de fortes quantités (notamment d’IL6), elles vont
pousser le foie à libérer du TNF. C’est à ce moment qu’on arrive à des décharges importantes de TNF au
niveau circulant et qu’on retrouve des effets systémiques.
C. Effets
Les effets du TNF-α dépendent de sa concentration.
A faible dose : actions locales
 Augmentation de la production des molécules d'adhésion (endothélium)
 Activation des phagocytes
 Production de cytokines pro-inflammatoires (IL-1, IL-6, chimiokines)
 Action anti-tumorale et antivirale
 favorise l’expression des molécules CMH de classe I
A dose modérée (=intermédiaires) : actions locales et systémiques
 Production de prostaglandines qui vont agir sur l’hypothalamus via IL-1, TNF, certaines chimiokines
déclenchant l’apparition de la fièvre
 Production et relargage de cytokines dans la circulation
 Libération des protéines de la phase aigue de l’inflammation par le foie (les CRP, le MBP, les
protéines du complément etc.)  Effets systémiques, mais limités
 Activation locale de la coagulation (endothélium)
A forte dose :
 Diminution de la contractilité cardiaque et du tonus vasculaire (par une augmentation de la NO
synthase)
 Possibilité de thromboses intravasculaires (CIVD)
 Anomalies métaboliques (hypoglycémie) mort
D. Les concentrations
Résumé de ce dont on vient de parler, avec les notions de
concentration de TNF
 Effet local : concentration < nM (10-9M).
 Effet systémiques néfastes : concentration > 0,1 µM, soit
100 fois plus
D’autres cytokines, comme le
TNF, ont des effets locaux et des
effets systémiques. C’est le cas
par exemple de l’IL 1 et de l’IL 6.
L’IL1 est en fait un « relais » du
TNF: il a globalement les mêmes
effets, mais sans les effets
délètéres à forte de dose. On le
voit sur ce tableau : même effets
locaux. Au niveau systémique,
c’est un facteur pyrogène et il
stimule la production d’IL6.
L’IL6, sur le plan systémique, a
un rôle de relais des cytokines : à
forte dose il stimule le foie pour
produire d’autres cytokines.
Toutes les cytokines n’ont pas forcément d’effet systémique. C’est le cas de l’IL8 (chimiotactisme des
neutrophiles) et de l’IL12 (activation des NK et action sur les T helper
4. L’interleukine-1
Il s’agit d’une cytokine pro-inflammatoire. C’est une cytokine intéressante au niveau de ses mécanismes de
régulation.
Il s’agit en fait d’une famille d’IL (plus d’une vingtaine de molécules), les plus connues étant l’IL-1α, IL-1β
et IL-1RA.
Chacune est codée par un gène différent, mais elles se lient toutes
aux mêmes récepteurs. On va retrouver 2 types de récepteurs :
 Le type 1 (majorité des cellules) : induit une transduction de
signal
 Le type 2 (Lymphocyte B uniquement) : n’induit pas de
transduction C’est un leurre, it’s a trap !
A. Sources
L’IL-1 est produit par :
-
Les macrophages activés (+++)
D'autres cellules activées: cellules endothéliales, cellules épithéliales,…
B. Effets
Elles ont des effets proches du TNFα, mais moins puissants, non létaux à forte dose et non cytotoxiques.
On utilise très peu le TNF dans le cadre de thérapeutiques, alors que l’IL1 est préférée car on peut injecter
des doses plus importantes (mais il y a quand même des effets secondaires).
C. Régulation de l’IL-1
Si on se concentre uniquement sur les récepteurs de type 1, la régulation de l’IL1 peut se faire :
 Par clivage du récepteur au niveau surface cellulaire
Le récepteur normal transduit le signal à la cellule quand il se lie a la cytokine. Lorsqu’il est clivé par
protéolyse, il devient soluble et ne peux plus induire de signalisation.
Le récepteur soluble peut cependant toujours capter l’IL1 et ainsi servir d’éponge à cytokines, en
empêchant leur action sur un récepteur non clivé. Il a alors un rôle d'inhibiteur de l’inflammation…
 Par l’IL-1RA (= IL1 Receptor Antagonist = « Antagoniste du récepteur à l’IL1 », toujours pour les
non-anglophones)
L’IL-1RA est un antagoniste de l’IL1 α et ß : en se liant au récepteur, elle n’induit pas de transduction
de signal. Lorsqu’il y a besoin de réguler la réaction inflammatoire, elle peut être secrétée et elle entre
en compétition avec l’IL1. Le contrôle du Ratio IL-1/IL-1RA permet de contrôler l'activité de l'IL1.
Au niveau de la réponse, on a donc un contrôle très fin de l’activité de l’IL, que ce soit par clivage du
récepteur ou par l’IL-1RA.
On est capable de fabriquer l’IL-1RA sous une forme recombinante humaine (commercialisée sous le nom
de anakinra) qui est utilisé dans le traitement de la Polyarthrite Rhumatoïde (pathologie auto-immune) dans
laquelle l'IL-1 joue un rôle-clé.
5. L’interleukine 6
A. Sources
L'IL-6 est produite en réponse à l'IL-1, et au TNF-α par les cellules de l’immunité innée et adaptative (les
Lymphocytes T, les monocytes/macrophages) ainsi que les fibroblastes, les cellules endothéliales et
épithéliales. Plus il y aura d’Il-1 et de TNF-α, plus la production d’IL-6 sera grande.
B. Effets
L'Il-6 est l'intermédiaire du TNF-α (qui agit aussi directement sur le foie) pour la production de protéines de
la phase aigue de l'inflammation. C'est le principal stimulateur/inducteur de la réponse inflammatoire
hépatique.
Elle a aussi des effets sur les cellules de l'immunité adaptative. C'est un facteur de croissance des
Lymphocytes B (favorise leur prolifération), mais indépendamment de la présentation antigénique (Au
contact de l’IL6, les LB prolifèrent même s’il n’y a pas eu présentation antigénique). +++ utilisé in vitro
pour faire proliférer des LB
Elle interviendra dans le mécanisme de fièvre.
6. Les chimiokines
Ce qui est important, c’est leur effet à attirer d’autres cellules. Ce sont des petites protéines produites par de
nombreux types cellulaires différents. Elles présentent des effets biologiques très variés.
A. Sources
Les chimiokines sont produites par les phagocytes mononuclées, les cellules endothéliales, les plaquettes, les
fibroblastes, lymphocytes T ... donc par des cellules de l’immunité innée, adaptative, ou autres cellules.
Leur production est induite par des PAMPS (LPS…) ou par d’autres cytokines pro-inflammatoires (IL-1, IL6, TNF…).
B. Effets



Chimiotactisme
Adhérence (molécules d’adhésions sur l’endothélium, vasodilatation…)
Activation des phagocytes et lymphocytes, sur le site de la réponse immunitaire
C. Classification
C’est la famille la mieux classée au niveau des cytokines. Il existe 4 sous-familles de chimiokines basée sur
leur homologie structurale, liée à la présence de cystéines à l’extrémité N-terminale :
- nombre de cystéine à cette extrémité
- distance entre les cystéines
- nombre de ponts disulfures
-
Chimiokines C
Chimiokines CC
Une seule cystéine dans
la région N-terminale et
un pont disulfure
N-ter
(2 cytokines : XCL1 et
XCL2)
2 cystéines impliquées
dans des ponts disulfures
(28 cytokines
différentes : de CCL1 à
CCL28)
Chimiokines CXC
X = 1 acide aminé
séparant les deux
cystéines dans la région
N-terminale
(CXCL1 à CXCL17)
Chimiokines CX3C
3 acides aminés séparent
les deux cystéines
(Il en existe une seule :
CX3CL1 = Fractalkine)
Les récepteurs s'appellent CR (pour les chimiokines de types C), CCR (chimiokines de type CC), CXCR etc.
Un récepteur peut correspondre à plusieurs chimiokines, on a ainsi une redondance.
D. L’interleukine 8
C’est la chimiokine leader, autrement appelée CXCL8. L’IL8 récepteur est un RCPG (comme tous les
récepteurs aux chimiokines). L’IL8 a deux récepteurs connus : CXCR1 et CXCR2. Dans les 2 cas,
l’extrémité N-terminale est extracellulaire : c’est elle qui est responsable de l’interaction avec l’IL8.
L’extrémité carboxy-terminale, en intracellulaire, permet l’interaction avec la protéine G.
7. Les chimiokines et le chimiotactisme des cellules
On peut voir que le CXCR2 est capable de lier
d’autres chimiokines que l’IL8.
Il faut apprendre la ligne du CXCL8 (On va pas se
tortiller le cul pour chier droit : on s’en balek du reste
du tableau <3).
Lorsqu’elle intervient en fin de réaction
inflammatoire, l’IL8 permet d’induire l’angiogenèse.
Elle permet ainsi la régénération des vaisseaux et la
revascularisation du tissu. Elle est plus produite par les
fibroblastes et kératinocytes à ce moment là.
Le groupe des CC est particulièrement important car
c’est dedans que l’on retrouve la majorité des autres
chimiokines, qui sont capables d’avoir une action chémoattractive sur les monocytes, les macrophages, les
neutrophiles, et les cellules endothéliales
[Note du ronéiste (un gars super cool askip): je pense que
JJH a eu un petit cafouillage et a confondu les cellules
qui produisent les CC et celles qui subissent l’action
chémo-attractive, ce qui explique la mention des cellules
endothéliales dans le paragraphe].
On retrouve le MIP1, le RANTES et le MCP (juste
retenir que ces 3 là font parties des CC). Ils sont produits
secondairement et permettent aux autres types cellulaires
d’infiltrer les tissus.
On peut retrouver sur ce schéma
l’ensemble des réactions dont on a
parlé.
IV. Conclusion
On a insisté sur l’immunité innée, avec la phagocytose,
l’activité cytotoxique des NK et les cytokines. Mais
surtout, l’immunité innée permet de faire le lien avec les
cellules de l’immunité adaptative. On a une interaction
importante entre les 2, et l’orientation globale de la
réponse immunitaire dépend de la réponse immunitaire
innée (types de cytokines produites…)
/!\ This is it /!\
Un ronéo sans qcm, c’est comme un massage thaï sans finition: on reste sur notre faim. Voici donc de
quoi vous combler 
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