
réalisées : l'Alouette (vitesse de lecture), le test de Stroop (attention sélective), la Nepsy
(analyse cinq domaines : fonctions exécutives, langage, sensori-motricité, domaine visuo-
spatial, mémoire, apprentissage), la recherche d'un THADA (critères DSM IV), le Zazzo
(double barrage, attention soutenue et divisée), la figure de Rey (compétences visuo-
spatiales et compétences en mémoire visuelle), le Khomsi (vitesse de lecture). La
conclusion de ce bilan évoque un niveau lexicographique en décalage de 4 ans, l'absence
de trouble praxique sérieux, au niveau non verbal, des capacités de mémoire visuo-
spatiale et de repérage performantes, une difficulté en raisonnement hypothético-
déductif compensée par une grande rapidité, voire une impulsivité du raisonnement
intuitif. Le niveau de compréhension oral est excellent. L'attention auditive et la mémoire
de travail sont excellentes, mais l'accès au lexique personnel et à la mémoire à long
terme difficile. François est en sévère difficulté d'accès au sens d'un texte, donc pour en
retranscrire les idées directrices. Il peut se lancer dans la rédaction empressée d'un texte
de façon confuse, incohérente, comme sans savoir où il va. Il n'y a pas de difficulté de
comportement.
Avant que je ne reçoive François et ses parents le cas est évoqué en réunion de synthèse,
à partir de l'exposé d'une psychologue du service ayant reçu les parents et repris
l'historique de la situation depuis l'origine. Je suis surpris par les éléments de l'anamnèse
familiale que je n'avais pas trouvés dans le dossier : en fait, sous un patronyme
typiquement local, se cache un enfant adopté, d'origine russe, est arrivé chez ses parents
adoptifs à trois ans
"dans un état physique et psychologique désastreux"
selon le récit
maternel. Il ne marchait pas, ne parlait pas, entrait dans une grande terreur si on allumait
la lumière. Il était couvert d'un eczéma surinfecté qui fut difficile à soigner du fait d'un
grattage incoercible. La psychologue évoque la situation du couple parental, gens de la
cinquantaine vivant ensemble depuis une quinzaine d'année. La mère de François a deux
grands enfants d'un premier mariage. Le père était célibataire, fils unique ; il est stérile.
Enfant, il avait été élevé avec une cousine de son âge, orpheline acueilliée par ses parents
; adulte, il s'était opposé à l'adoption de cette cousine par ses parents.
J'ai donc reçu François et ses parents. Sa poignée de main est molle. Il m'apparaît
d'emblée comme un adolescent présent dans la relation, attentif, guettant du regard mes
réactions. Je le sens triste, un peu perdu. Sa mère parle de sa demande d'orthophonie et
de neuropsychologie pour rééduquer la mémoire. Elle regrette que le diagnostic de
dyslexie, cette maladie du cerveau, ait été si tardivement reconnue. Le père est réservé,
attentif lui aussi, semble dans l'expectative. Il parle d'une façon moins instrumentale de
son fils, s'inquiète de ses difficultés de mémoire, si dit convaincu qu'elles sont relatives à
son origine traumatique. Il dit son étonnement qu'enfant, vers 6 ou 7 ans, François posait
de nombreuses questions sur son origine tandis que maintenant cette question est