Sparte : la domination terrestre
Sparte est une cité réputée pour ses soldats, qu'on évoque encore de nos jours. La
totalité de la vie civique spartiate est tournée vers la guerre. Les citoyens suivent un
entrainement intensif, tant physique que psychologique, réparti en plusieurs échelons.
Le premier stade est l'irénat, entre 16 et 20 ans. L'Irène suit un entrainement au combat
et un entrainement sportif au terme duquel il est intégré à l'armée.
De 20 à 30 ans, le Spartiate, désormais membre de l'armée, a l'obligation de vivre à la
caserne et de prendre les repas en commun.
Après 30 ans, le Spartiate gagne le droit de regagner son foyer, mais reste astreint aux
repas en commun et reste membre de l'armée.
Après 60 ans, le Spartiate est libéré de ses obligations militaires vis-à-vis de la cité et
gagne le droit de postuler à la gérousie (pour peu qu'il remplisse certaines conditions
d'appartenance à l'aristocratie, comme on l'a vu précédemment).
Comme on le voit, la vie du citoyen spartiate, de 20 à 60 ans, est consacrée à la
défense de sa cité.
L'armée spartiate est avant tout une infanterie lourde. Les citoyens sont équipés en
hoplites (lourd bouclier, longue lance) et sont intégrés dans des phalanges. Le but de la
vie en commun imposée de 20 à 30 ans est de renforcer la cohésion de ces formations
de combat, par le biais d'une bonne connaissance de ses compagnons d'arme et d'une
confiance aveugle en eux et en ses chefs. En effet, la formation de type phalange
implique que chaque soldat est protégé par le bouclier de son voisin de droite, mieux
vaut avoir confiance en lui pour aller au combat.
Au combat, les Spartiates sont reconnaissables à leur manteau rouge et à leurs cheveux
longs, marque archaïque de force et de protection.
Jusqu'en 371 av. J.-C., les Spartiates sont, en Grèce, les maîtres incontestés de la
tactique militaire terrestre. De fait, les combats terrestres qui les opposent aux Athéniens
et à leurs alliés durant la guerre du Péloponnèse se soldent généralement par la victoire
des Spartiates.
Cette guerre voit l'apparition des néodamodes, des hilotes incorporés à l'armée civique
spartiate en échange de leur affranchissement pour pallier au manque chronique de
troupes, problématique étant donné l'étendue de la zone de guerre. En effet, la politique
spartiate de régulation des naissances fait que là ou les Spartiates pouvaient aligner
5.000 soldats en 479 av. J.-C., il n'yen a plus que 700 en 371 av. J.-C.
La stratégie spartiate au début de la guerre du Péloponnèse est extrêmement classique,
conformément au caractère conservateur de la cité : le but est d'envahir l'Attique (la
région d'Athènes) pour forcer l'affrontement terrestre.