de l’Esprit. Lui seul nous rend progressivement conformes au Christ Jésus, raffermit notre
communion fraternelle et ravive notre élan apostolique » (art. 39)
Ces paroles sont un appel à cultiver le silence comme attention à la présence de Dieu,
disponibilité et soin pour tous ceux qu’Il aime. En effet, le silence ne signifie pas indifférence ou
fermeture face aux personnes et ne nous éloigne pas du monde et de ses problèmes. Au
contraire, en nous ouvrant à la vie nouvelle dans l’Esprit, il crée en nous un espace de
communion pour Dieu et pour les autres, et nous réconcilie avec la création.
L’attention à cette présence et l’écoute de la Parole disposent le cœur à l’obéissance de la foi, à
l’humilité, au calme intérieur qui s’épanouissent dans des relations vraies et rendent plus
fructueuses les initiatives de bien.
Don Ceria rappelle que notre Fondateur, même au milieu des affaires, répondait comme une
personne absorbée dans la méditation (cf. Don Bosco avec Dieu, 332) Sa tranquillité provenait
du fait qu’il avait tout remis entre les mains de Dieu.
Marie Dominique rappelle que nus sommes continuellement en présence du Seigneur et « qu’il
faut rester recueillies dans notre cœur pour sentir la présence de Jésus » (L 19.15)
Le prochain Synode des Evêques qui se célèbrera du 5 au 26 octobre 2008, portera sur la
parole de Dieu. Nous voulons entrer dans ce chemin de l’Eglise pour favoriser la redécouverte
pleine d’étonnement de la Parole. Nous le faisons en regardant Marie qui l’accueille dans la foi,
l’intériorise, la traduit en vie. Comme elle, nous nous engageons à cultiver un climat de silence,
de simplicité et de prière, conscientes que toutes les paroles de Dieu se résument et sont
vécues dans l’amour (cf. Préface aux Lineamenta)
Notre parler quotidien assumera alors un autre ton et nos paroles naîtront d’un silence pétri
d’amour qui dispose à apprendre, réfléchir, approfondir. La qualité de nos relations est donnée
aussi par la qualité de notre savoir rester en silence.
Découvrir le visage de Dieu dans la vie quotidienne
Après avoir été surprise par l’annonce de l’ange, Marie part en voyage vers la montagne,
gardant dans son cœur et dans son sein le mystère qui lui a été révélé.
Loin de la dispersion des occupations quotidiennes et des conversations curieuses des voisins
de sa maison, dans le recueillement et dans la méditation, elle apaise le tumulte intérieur des
émotions suscitées par l’annonce insolite.
Dans sa marche, elle n’est pas seule : elle est concentrée sur le Fils qui grandit en elle avec la
palpitation de son souffle, au rythme de son cœur. Elle avance, mais ses énergies intérieures
contemplent le mystère et sont unifiées par cette attention. Elle rompt le silence quand elle
entre dans la maison d’Elisabeth, où la contemplation devient rencontre, proclamation joyeuse
des traits du visage de Dieu, de sa façon d’agir dans l’histoire.
C’est dans la reconnaissance de la grandeur de Dieu qui œuvre dans l’histoire et dans les
péripéties de sa petite vie de créature humaine, que se trouve la grandeur de Marie.
Benoît XVI affirme que c’est seulement si Dieu est grand que l’homme aussi est grand. Quand
nous laissons Dieu entrer dans notre cœur, notre humanité s’exprime en plénitude: nos pieds
se mettent en marche, nos mains s’ouvrent pour le service et de nos lèvres jaillissent des
paroles d’accueil et de communion. Il n’y a pas de place pour des paroles vaines qui révèlent le
vide intérieur et nos meilleures qualités ne s’enorgueillissent pas, mais sont déployées pour la
mission.
La rencontre de Marie avec Elisabeth est le témoignage de l’action mystérieuse du Très Haut.
Deux femmes : l’une est pour l’autre révélation du visage du Dieu-amour. Le signe qui en
témoigne est l’exultation dans le sein d’Elisabeth du petit enfant qui va naître. C’est un signe de
vie et de joie, de proximité de Dieu, toujours proche de ceux qui le cherchent.
La recherche du visage de Dieu est le signe caractéristique de Marie : quand dans la maison
de Nazareth, elle vaque aux humbles travaux domestiques et quand elle se rend disponible à
un projet qui la dépasse ; quand elle se met en route pour porter de l’aide et quand elle
contemple le Fils nouveau-né entre ses bras ; quand discrètement elle veille sur Jésus devenu
adolescent et quand elle écoute sa prédication. Il n’est pas facile de gérer le grand mystère,