et homme-ensemble. Absolue, elle est de l’ordre de l’utopie. Invariante, dès
lors, à travers le temps et l’espace.
B. La dimension particulière de la morale
C’est la prise au sérieux du passé. La morale va s’efforcer de rechercher ce
qui, dans telle société donnée, permet habituellement de respecter l’autre et
la vie, de poursuivre plus d’humanité. Cela aboutira à des normes concrètes,
particulières à une époque et à une société données, qui sont comme des points
de repère sur le chemin d’humanisation.
L’homme ne peut en effet bâtir son projet à partir de rien et il n’est pas seul au
monde : il est bon qu’il fasse mémoire, qu’il se souvienne de l’expérience et de
la réflexion de celles et ceux qui l’ont précédé et qui, par ces normes, ont
tenté de réaliser toute leur humanité.
Il est utile de mettre ces normes particulières en relief : en effet, certaines
sont plus importantes que d’autres. Ainsi, devrait-on tenir compte :
de leur poids d’humanité ; par ex. : les conséquences de la bombe
atomique ;
de leur persistance à travers les siècles ; par ex. le refus de l’infanticide ;
de l’insistance d’une autorité morale, à travers le temps : par ex. : le
magistère de l’Eglise sur la fidélité conjugale ;
de l’expérience des hommes et des femmes ; par ex. : on peut
difficilement dissocier parenté biologique et parenté relationnelle ;
des meilleures recherches philosophiques, scientifiques et théologiques ;
par ex. : l’unité de la personne humaine ;
pour les chrétiens, les priorités de la Parole de Dieu ; par ex. : l’option
préférentielle pour les plus faibles, les pauvres.
Ces normes particulières ne sont pas absolues, mais relatives à une
communauté, à une époque, à un groupe. Enraciné quelque part, l’homme se
doit de les prendre en compte pour trouver le chemin qui, dans la situation
unique au monde qu’il est en train de vivre, respectera au mieux les personnes.
C. La dimension singulière de la morale
C’est la pris eau sérieux du présent. La morale recherche ce qui s’avère
effectivement possible dans telle situation donnée, singulière.
Il s’agit de bien analyser la situation dans ce qu’elle a de singulier, d’unique au
monde, tout en ayant le regard tourné vers l’universel du respect de l’humain
et vers le particulier des normes d’une époque, d’une société et, comme
chrétien, de l’Eglise aussi.
De cette analyse on relève ceci :
Dans toute analyse de situation, des obscurités apparaissent ou
persistent. Il y a donc un risque dans toute décision éthique :
- soit que le terrain est mal analysé, exploré (en matière économique, par
ex., ou dans un conflit social)
- soit que le domaine est très nouveau (en bioéthique, par ex.)