CONGRÈS MARX INTERNATIONAL VI – Section Philosophie - 23-09-2010 Martinez
Delgado
entre les astres.
Jameson maintient son rejet du matérialisme en faisant allusion à une contradiction
entre le matérialisme et la conscience, qu’il place après parmi “les paradoxes d’une
conscience matérialiste» et parmi “les contradictions au sein du projet matérialiste lui
même” (p. 175 ), contradictions que dans ce cas n’ont pas un sens dialectique, mais un
sens de réfutation du matérialisme. Dans la même direction, Jameson propose une
association implicative entre «idées» et «idéalisme» (p. 139), et déclare que "l'on est tenté
de conclure que toutes les idées, toutes les expériences de la conscience sont en quelque
sorte idéalistes”.
La force d’absortion de l'idéalisme est telle pour Jameson, qu’il est capable
d’inclure, par définition, même le matérialisme (p. 84):
“L’«idéalisme» hégélien pourrait être pensée d’une façon similaire: tous les choses
qu’on voit et qu’on pense viennent à travers notre esprit (mind) et notre conscience et
même les matérialistes sont donc, dans ce sens, des idéalistes”.
L'idéalisme est présenté par Jameson comme une saine réaction, dans une large
mesure sceptique, face au dogmatisme et l'excès de certitude attribué au matérialisme.
Cependant, la réalité historique semble indiquer plutôt le contraire, comme le montre le
traditionnel esprit dogmatique-religieux de différentes églises
.
II. LA DIALECTIQUE.
Parmi les trois «noms» de la dialectique considérés par Jameson, il se montre
favorable au troisième, qui apparaît sans l'article, (“soit un article défini ou indéfini”),
comme un adjectif et non comme un substantif (p. 50) :
“... ces événements mentaux qui ont lieu quand quelqu'un dit, en réprimandant votre
perplexité devant une interprétation ou une tournure des événements particulièrement
perverse: «C'est dialectique!». Ce n'est pas seulement une accusation d’avoir un
. Berkeley, dans les Principes de la connaissance humaine, dit que le relativisme et le scepticisme -
associée à la pensée postmoderne, et en particulier au constructivisme épistémologique- sont plus
compatibles avec le matérialisme qu’avec l'idéalisme (1996, p. 61-62) :
“... Notre connaissance de ces [idées ou choses non pensantes] a été très obscurci et confus, et
nous avons été conduits dans des erreurs très dangereuses, en supposant une double existence des
objets des sens, une intelligible, ou dans l'esprit, l'autre réel et sans l'esprit: à partir de celà on a pensé
que les choses non pensante ont une subsistence naturel d’elles-mêmes, distincte de l'être perçu par
les esprits. Ce qui, si je ne me trompe, a été montré d’être une notion sans aucun fondement et
absurde, est la racine même de scepticisme, car tant que les hommes pensaient que les choses
réelles subsisteaient sans l'esprit, et que leurs connaissances étaient uniquement réelles dans la
mesure celles-ci étaient conformables avec les choses réelles, il s'ensuit qu’ils ils ne pouvaient pas être
certains qu'ils avaient une connaissance réelle du tout.Car comment peut-on savoir, que les choses qui
sont perçues, sont conformes à celles-ci qui ne sont pas perçus, ou existeaient sans l'esprit.”