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ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE
WT/MIN(03)/ST/15
10 septembre 2003
(03-4749)
CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE
Cinquième session
Cancún, 10 - 14 septembre 2003
Original: anglais
RÉPUBLIQUE DE CORÉE
Déclaration de S.E. M. Hwang Doo-yun
Ministre du commerce
Au nom du gouvernement coréen, je voudrais exprimer ma très profonde gratitude au peuple
et au gouvernement du Mexique pour l'accueil qu'il a réservé à la cinquième Conférence ministérielle
de l'OMC. Je voudrais aussi remercier le Directeur général, M. Supachai Panitchpakdi, le Secrétariat
de l'OMC et S.E. Carlos Perez del Castillo, Président du Conseil général, pour leur dévouement et le
travail considérable qu'ils ont accompli pour préparer cette conférence ministérielle.
Pour commencer, je profiterai de l'occasion qui m'est offerte de souhaiter de tout cœur la
bienvenue à nos nouveaux Membres, le Cambodge et le Népal, qui rejoindront officiellement l'OMC
pendant la présente Conférence ministérielle. Nos congratulations vont aussi à la République de
Macédoine et à l'Arménie, qui se sont jointes à nous cette année. Mon pays se réjouit à la perspective
de travailler avec ces nouveaux Membres pour relever les nombreux défis auxquels l'OMC doit faire
face.
Il y a deux ans à Doha, nous avons lancé le Programme de Doha pour le développement, tous
ensemble convaincus de l'importance capitale du système commercial multilatéral. Nous sommes
maintenant à mi-parcours des négociations, mais le chemin est sed'embûches. La reprise de
l'économie mondiale reste hésitante dans un climat d'incertitude économique et de tensions
internationales croissantes. L'expansion du commerce international s'est pratiquement arrêtée au
cours des deux dernières années, alors que la décennie précédente avait connu une croissance inégalée
jusqu'alors. La prolifération des accords commerciaux régionaux a fait naître des doutes quant au
bien-fondé de l'OMC. Et face à l'avancée stupéfiante de la mondialisation, un ajustement des règles
commerciales multilatérales s'avère à la fois nécessaire et urgent.
De graves problèmes se posent et c'est précisément la raison pour laquelle nous ne devons pas
permettre que ces négociations échouent. Pour lever les doutes et rétablir la confiance en une
économie mondiale ouverte, il est essentiel que le Programme de Doha pour le développement soit un
succès.
Nous avons fait jusqu'ici des progrès considérables dans la mise en œuvre du Programme.
Ces progrès ne sont peut-être pas à la hauteur des ambitions que nous nous étions fixées à Doha, mais
nous remarquons aujourd'hui les signes encourageants d'un nouvel élan. L'accord historique conclu à
Genève il y a moins de deux semaines sur les ADPIC et la santé publique non seulement montre que
le système fonctionne, mais prouve aussi au monde entier notre engagement en faveur de l'allégement
des souffrances humaines.
Je crois sincèrement que nous pouvons mettre à profit cet élan pour remplir notre mission ici,
à Cancún. À notre avis, les tâches les plus importantes sont de trois ordres: premièrement, établir des
cadres rigoureux pour les négociations sur l'accès aux marchés pour les produits agricoles et non
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agricoles; deuxièmement, engager les négociations sur les questions de Singapour; troisièmement,
donner l'orientation politique nécessaire dans les autres domaines.
Dans le domaine de l'agriculture, la Corée reste foncièrement attachée à une réforme continue.
À cet effet, elle a scrupuleusement appliqué les engagements qu'elle avait pris pendant le Cycle
d'Uruguay, ce qui a été extrêmement douloureux et difficile, tant politiquement qu'économiquement.
Un programme de réforme plus radical, qui pourrait saper la base minimale de production sans
laquelle il ne peut y avoir de sécurité alimentaire ni de fiabilité rurale, est sans aucun doute voué à
l'échec. C'est pourquoi nous étions convenus à Doha que le processus de réforme devait prendre en
compte les considérations autres que d'ordre commercial. Le cadre à établir pour les négociations
agricoles doit respecter les termes de cet accord.
Les produits non agricoles sont l'élément clé du commerce international depuis de
nombreuses décennies. Il est donc impératif que nous nous fixions des ambitions plus hautes.
L'élargissement de l'accès aux marchés est un excellent moyen de surmonter les difficultés
économiques. Cela est également vrai pour les échanges entre pays en développement, qui
s'intensifient.
L'OMC doit continuer d'évoluer pour pouvoir suivre le rythme de changement rapide de
l'environnement commercial mondial. L'appel à des négociations sur les questions de Singapour est
une réponse à cette exigence. Après sept ans de discussion, nous ne pouvons nous permettre
d'atermoyer davantage pour engager les négociations sur les questions de l'investissement, de la
politique de la concurrence, de la transparence des marchés publics et de la facilitation des échanges.
Il s'agit véritablement de préoccupations d'ordre commercial qui se situent au cœur même de la
question de l'accès aux marchés. Pour que l'OMC conserve sa raison d'être dans l'économie mondiale,
il faut qu'elle entame les négociations sur les questions de Singapour.
Le Programme de Doha pour le développement est un programme équilibré et de vaste portée.
Pour la Corée, il est essentiel qu'à l'issue des gociations des résultats importants aient été obtenus
dans les domaines des services et des règles. Nous jugeons encourageants les progrès réalisés à cet
égard. Nous espérons que les négociations sur les services vont s'accélérer et qu'elles verront une plus
grande participation des pays en développement. Nous espérons aussi que les négociations sur les
règles, qui, dans le cadre du Programme de Doha pour le développement, restent l'une des toutes
premières priorités de la Corée, déboucheront sur une clarification et une amélioration de l'Accord
antidumping.
Il va sans dire que la prise en compte des problèmes liés au développement est une condition
essentielle du succès du Programme de Doha pour le développement. Mais nos efforts en ce sens ne
devraient pas être limités aux questions qu'il est convenu d'appeler questions de développement. La
Corée sait par expérience qu'un accès aux marchés plus large et des règles multilatérales efficaces
comptent parmi les moteurs les plus puissants du développement économique.
Pour conclure, je voudrais souligner que la présente Conférence ministérielle représente plus
qu'un examen à mi-parcours. Notre capacité de prendre ici même les décisions nécessaires et de
donner des orientations supplémentaires aura une influence déterminante sur l'avenir du Programme
de Doha pour le développement. Comme beaucoup d'autres Membres, la Corée est désireuse de voir
les négociations de Doha aboutir de façon satisfaisante d'ici au 1er janvier 2005. Elle sera un
partenaire actif et constructif dans l'entreprise commune en vue de renforcer encore le système
commercial multilatéral.
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