extérieures à celles de l'école, emploi de la langue autochtone à l'école, alternances codiques,
etc.).
Quel bi(pluri)linguisme fonctionnel pour les jeunes issus de l'école francophone? On tentera
de cerner les compétences bilingues de ces enfants : dans quelle mesure le français, en tant
que composante de leur répertoire verbal à côté d'un ou de plusieurs parlers autochtones,
devient-il une langue de communication, et comment gèrent-ils les situations plurilingues ?
3. L’école et les langues en présence, leurs usages, l’accès au monde de l’écrit
L’école en tant qu’environnement langagier sera examiné selon trois perspectives :
• L’exposition au français L2 de l’environnement scolaire et les occasions de communiquer à
l’école : enquêter sur les situations didactiques et les activités de classe, pour la langue
française et les autres matières, de façon à cerner comment l’école et la classe constituent un
environnement écologique spécifique d’appropriation du français pour les enfants scolarisés.
• La transmission et la construction de connaissances scolaires via la langue seconde :
comment se résout la double tâche de construire des connaissances dans une langue qui est
elle-même à acquérir ? Comment cette double tâche peut-elle être aménagée, de façon à
potentialiser à la fois l’appropriation de la langue et le développement cognitif des enfants ?
• Le statut de l’oral et de l’écrit dans l’apprentissage scolaire du français : quelles sont les
conceptions de la littéracie à l’œuvre dans le système scolaire, et plus largement dans une
société diglossique, et quelles en sont les implications pour faire des élèves des lecteurs-
scripteurs autonomes ?
4. Les représentations de la langue, de l’école, des apprentissages
Quelles sont les représentations du français, de l’enseignement et de l’apprentissage, chez les
enfants, les parents, et les enseignants, et quelles en sont les implications ?
Le rapport à la langue orale et à l’écrit, à l’école et au dehors, peut être scruté notamment par
des questionnaires et entretiens de nature métalinguistique, sur les représentations de la langue
française, de son apprentissage, de l’oral et de l’écrit, sur les habitudes de lecture et de
fréquentation de médias francophones, etc. On abordera ici les notions de norme et d’écart à
la norme du français : comment cerner le français de référence pour les enfants qui acquièrent
cette langue via la scolarisation, et comprendre leurs positionnements, et ceux des éducateurs,
face à ces normes ?
L’un des objectifs de ce volet est aussi d’apporter des éléments de réponse à cette question en
faisant le lien entre apprentissage, langues et cultures. La dimension culturelle joue un rôle
clé, explicitement ou non, dans l’apprentissage des langues, dans l’enseignement, et aussi
dans la formation des enseignants. Le comportement de l’apprenant, particulièrement en ce
qui concerne le français, peut aussi dépendre de l’image de la langue dans le milieu familial et
social, ainsi que des représentations que les adultes de son entourage – et parmi eux ses
enseignants - entretiennent sur ce que c’est qu’apprendre et les missions de l’école.