ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE RESTRICTED WT/TPR/S/167 19 juin 2006 (06-2809) Organe d'examen des politiques commerciales EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES Rapport du Secrétariat NICARAGUA Le présent rapport, préparé pour le deuxième examen de la politique commerciale du Nicaragua, a été établi par le Secrétariat de l'OMC sous sa propre responsabilité. Ainsi qu'il est prévu dans l'Accord établissant le Mécanisme d'examen des politiques commerciales (Annexe 3 de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce), le Secrétariat a demandé au Nicaragua des éclaircissements sur sa politique et ses pratiques commerciales. Les questions d'ordre technique concernant ce rapport peuvent être adressées à M. Ricardo Barba (tél.: 022 739 50 88). La déclaration de politique générale présentée par le Nicaragua est reproduite dans le document WT/TPR/G/167. Note: Le présent rapport fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques commerciales portant sur le Nicaragua. Nicaragua WT/TPR/S/167 Page iii TABLE DES MATIÈRES Page OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES I. II. III. vii 1) INTRODUCTION vii 2) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE vii 3) CADRE DE LA POLITIQUE DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT viii 4) ACCES AUX MARCHES POUR LES MARCHANDISES ix 5) AUTRES MESURES AGISSANT SUR LE COMMERCE EXTERIEUR x 6) POLITIQUES SECTORIELLES xi ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE 1 1) PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE L'ECONOMIE 1 2) RESULTATS ECONOMIQUES RECENTS 2 3) RESULTATS COMMERCIAUX ET INVESTISSEMENT i) Commerce des marchandises et des services ii) Investissement étranger direct 5 5 10 4) PERSPECTIVES 11 RÉGIME DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT 14 1) CADRE GENERAL 14 2) OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 15 3) LOIS ET REGLEMENTATIONS COMMERCIALES 16 4) RELATIONS COMMERCIALES INTERNATIONALES i) Organisation mondiale du commerce (OMC) ii) Accords préférentiels iii) Autres accords commerciaux préférentiels 17 17 21 26 5) CADRE REGISSANT L'INVESTISSEMENT 26 6) ASSISTANCE TECHNIQUE LIEE AU COMMERCE 27 POLITIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR MESURE 29 1) GENERALITES 29 2) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS i) Enregistrement et documentation 30 30 WT/TPR/S/167 Page iv Examen des politiques commerciales Page ii) iii) iv) v) vi) vii) viii) ix) IV. Procédures douanières, dédouanement et valeur en douane Règles d'origine Droits de douane et autres prélèvements et impositions Prohibitions et restrictions à l'importation et licences d'importation Mesures correctives commerciales contingentes Normes et autres prescriptions techniques Marchés publics Prescriptions relatives à la teneur en éléments d'origine nationale 31 33 33 47 48 49 52 54 3) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS i) Enregistrement et documents ii) Taxes et prix minimaux à l'exportation iii) Prohibitions, restrictions, licences et contingents à l'exportation iv) Subventions, financement, aide et promotion à l'exportation v) Zones franches 54 54 54 54 55 56 4) MESURES TOUCHANT LA PRODUCTION ET LE COMMERCE i) Mesures d'incitation ii) Entreprises publiques et privatisation iii) Politique de la concurrence et du contrôle des prix iv) Droits de propriété intellectuelle 57 57 59 60 61 POLITIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR SECTEUR 66 1) GENERALITES 66 2) AGRICULTURE ET ACTIVITES CONNEXES i) Caractéristiques principales ii) Évolution des politiques iii) Cultures iv) Élevage v) Pêche vi) Sylviculture 67 67 69 73 75 76 78 3) INDUSTRIES EXTRACTIVES ET ENERGIE i) Industries extractives ii) Énergie 79 79 81 4) SECTEUR MANUFACTURIER i) Caractéristiques principales ii) Branches de production 85 85 88 5) SERVICES i) Caractéristiques principales ii) Services financiers iii) Télécommunications et services postaux iv) Transports v) Tourisme 90 90 91 93 96 100 BIBLIOGRAPHIE 103 APPENDICE - TABLEAUX 105 Nicaragua WT/TPR/S/167 Page v GRAPHIQUES Page I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE I.1 I.2 I.3 Exportations du Nicaragua, 1997-2005 Structure des exportations et des importations de marchandises, 1995-2004 Orientation du commerce des marchandises, 1995-2004 III. POLITIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 III.3 Ventilation des droits NPF appliqués, 2005 Répartition des droits NPF par secteur de la CITI, 2005 Progressivité des droits au niveau à deux chiffres de la CITI, 2005 IV. POLITIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR SECTEUR IV.1 Droits NPF du Nicaragua, par classes de la CITI, 2005 7 8 9 37 38 39 87 TABLEAUX I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE I.1 I.2 I.3 I.4 Principaux indicateurs économiques, 2000-2005 Balance des paiements, 2000-2005 Investissement étranger direct, 2000-2004 Perspectives économiques du Nicaragua, 2006-2010 II. RÉGIME DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT II.1 II.2 Principales composantes de la législation commerciale du Nicaragua, 2006 Principales notifications présentées par le Nicaragua à l'OMC, au 30 avril 2006 III. POLITIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 III.3 III.4 III.5 III.6 III.7 III.8 Documents exigés pour les importations selon l'origine des marchandises, 2006 Comparaison des documents exigés pour les exportations et les importations, 2005 Structure des droits NPF appliqués par le Nicaragua, 1999-2005 Analyse récapitulative des droits NPF appliqués par le Nicaragua, 2005 Exceptions au taux plafond consolidé de 40 pour cent Contingents tarifaires établis par le Nicaragua, 2001-2005 Distribution des droits NPF et des droits préférentiels dans le tarif douanier du Nicaragua Principales lois relatives à la propriété intellectuelle IV. POLITIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR SECTEUR IV.1 IV.2 IV.3 IV.4 IV.5 IV.6 Agriculture: superficie cultivée, production et rendement, 1999-2004 Programmes de soutien à l'agriculture, 1999-2004 Production de l'élevage, 1999-2005 Production de la pêche, 2000-2004 Volume autorisé pour l'exploitation commerciale des forêts, 2000-2004 Valeur ajoutée, emplois formels générés et paiements de droits miniers, 1999-2004 3 5 11 12 17 18 31 31 34 35 39 41 45 61 68 70 75 77 79 80 WT/TPR/S/167 Page vi Examen des politiques commerciales Page IV.7 IV.8 IV.9 IV.10 IV.11 IV.12 IV.13 IV.14 IV.15 Production et exportation d'or et d'argent, 2000-2005 Évolution de la production et de la consommation d'électricité, 1999-2004 Poids du secteur manufacturier, 2002 Structure des coûts des pantalons de coton importés par les États-Unis, 2005 Services et administration publique générale, 2004 Choix d'indicateurs des télécommunications, 1999-2005 Trafic portuaire au Nicaragua, 1999-2004 Coûts comparatifs du transport de marchandises des pays d'Amérique centrale vers les États-Unis, 2005 Nombre de touristes s'étant rendus au Nicaragua, par région d'origine, 2001-2005 80 83 85 89 90 94 96 97 100 APPENDICE - TABLEAUX I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE AI.1 AI.2 AI.3 AI.4 Structure des exportations, 1995-2004 Destination des exportations, 1995-2004 Structure des importations, 1995-2004 Provenance des importations, 1995-2004 III. POLITIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR MESURE AIII.1 Moyenne des droits NPF appliqués, par chapitre du SH, 2005 IV. POLITIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR SECTEUR AIV.1 AIV.2 Droits NPF appliqués, par catégorie de la CITI Rev.2, 2005 Résumé des engagements spécifiques du Nicaragua dans le cadre de l'AGCS 107 108 109 111 112 116 120 Nicaragua WT/TPR/S/167 Page vii OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES 2) 1) 2. Dans l'ensemble, les résultats économiques récents du Nicaragua sont positifs: la croissance annuelle moyenne du PIB réel s'est établie à 3,7 pour cent durant la période 1997-2005 (en hausse par rapport au taux de -0,1 pour cent enregistré entre 1987 et 1996). Malgré la hausse des prix du pétrole, l'inflation a été relativement maîtrisée (9,6 pour cent en 2005). Le déficit budgétaire (hors dons étrangers) s'est allégé, tombant de 8,9 pour cent du PIB en 2000 à 4,9 pour cent en 2005, et le déficit du compte courant a reculé de 20,1 à 16 pour cent du PIB sur la même période. Toutefois, environ 40 pour cent de la population vivent au-dessous du seuil de pauvreté, et l'économie demeure vulnérable en raison notamment de l'ampleur de la dette publique, de la dollarisation généralisée et des carences du système financier. Par ailleurs, l'environnement politique difficile du Nicaragua a compliqué l'application continue de ses réformes économiques et découragé l'investissement. INTRODUCTION 1. Depuis le premier examen de sa politique commerciale en 1999, le Nicaragua a poursuivi sa transition vers une économie davantage axée sur le marché. En effet, il a éliminé le droit temporaire à l'importation qu'il avait instauré en 1994, et il a refondu ou modifié sa législation dans de nombreux domaines. Parmi les mesures prises dans cette optique figurent l'adoption du règlement centraméricain sur l'évaluation en douane, la promulgation d'une nouvelle loi sur les marchés publics, l'approbation de plusieurs lois et accords relatifs aux droits de propriété intellectuelle et la réforme du régime des zones franches. En outre, divers textes législatifs sont en cours d'élaboration ou d'approbation, dont une loi sur le commerce extérieur, qui vise à redéfinir les dispositions existantes, une nouvelle loi douanière et une loi sur la concurrence. Exception faite des mesures de sauvegarde concernant certains produits agricoles, le Nicaragua n'a pas eu recours à des mesures correctives commerciales contingentes depuis 1999, et les obstacles non tarifaires au commerce paraissent limités. Cependant, bien qu'il demeure relativement peu élevé, le taux NPF moyen a augmenté ces dernières années, ce qui s'explique dans une large mesure par la poursuite du processus d'harmonisation du tarif extérieur commun (TEC) du Marché commun centraméricain (MCCA). Dans le cadre du Marché commun, le Nicaragua a aussi participé très activement à la négociation de divers accords commerciaux préférentiels. À cet égard, et pour favoriser une efficience et une diversification accrues de l'économie, il serait particulièrement important que le Nicaragua continue de libéraliser son économie sur une base NPF et qu'il cimente les efforts déployés dans ce sens sous la forme d'engagements multilatéraux. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE 3. Le commerce international des marchandises et des services joue un rôle sans cesse plus important au sein de l'économie nicaraguayenne. En 2005, les échanges de marchandises et de services ont représenté 102,9 pour cent du PIB (contre 82,4 pour cent en 2000), tandis que le coefficient des exportations aux importations de marchandises et de services passait de 51,4 à 56,5 pour cent. La balance du compte courant est généralement déficitaire, mais ce déficit a été compensé par l'accroissement des flux d'investissement étranger direct et d'aide internationale. 4. Depuis le précédent examen de sa politique commerciale, le Nicaragua accuse un déficit croissant du commerce des marchandises. Ce déficit est passé de 1 010 millions de dollars EU (25,6 pour cent du PIB) en 2000 à 1 520 millions de dollars EU (30,4 pour cent du PIB) en 2005, notamment sous l'effet du renchérissement des WT/TPR/S/167 Page viii combustibles conjugué à l'expansion de la consommation privée et de l'investissement. 5. Les exportations de marchandises du Nicaragua se sont accrues, passant de 880,6 millions de dollars EU en 2000 à 1 552 millions de dollars EU en 2005. Les exportations relevant du régime spécial des zones franches sont passées de 231 millions de dollars EU en 2000 à 682 millions de dollars EU en 2005, tandis que leur part dans le total des exportations de marchandises passait de 26,2 à 43,9 pour cent au cours de cette période. Cela résulte, en partie, des incitations croissantes qui sont offertes dans le cadre du régime des zones franches. 6. La base d'exportations du Nicaragua est nettement dominée par les produits agricoles (principalement le café, l'arachide, la viande et les crustacés), qui représentent plus de 80 pour cent des exportations de marchandises. Environ le tiers des exportations de marchandises est destiné aux États-Unis, et cette proportion devrait augmenter lorsque l'Accord de libre-échange (ALE) entre l'Amérique centrale/la République dominicaine et les États-Unis (CAFTA) entrera en vigueur pour le Nicaragua le 1er avril 2006. Près des deux tiers des importations totales de marchandises sont constitués de biens manufacturés, en particulier des machines et équipements de transport ainsi que des produits chimiques. Les importations de marchandises proviennent surtout des États-Unis, qui fournissent pratiquement un cinquième du total. 3) CADRE DE LA POLITIQUE DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT 7. Le Nicaragua est Membre fondateur de l'OMC et attache la plus haute importante à sa participation au système commercial multilatéral. Il considère ce système comme un garant essentiel de la non-discrimination et du non-recours aux mesures commerciales unilatérales. Le Nicaragua accorde au moins le traitement NPF à tous les Membres de l'OMC. Il a activement participé au Examen des politiques commerciales Programme de Doha pour le développement (PDD) en présentant des propositions soit à titre individuel, soit de concert avec d'autres Membres de l'Organisation. Les questions relatives à l'agriculture constituent son axe d'intérêt principal dans le contexte du PDD. 8. Dans le cadre de l'AGCS, le Nicaragua a pris des engagements qui touchent pratiquement l'ensemble des principales catégories de services, en vue de favoriser l'investissement, de mettre en place une infrastructure de services appropriée et d'améliorer la balance commerciale du secteur. Toutefois, conformément aux obligations qui lui incombent dans le cadre du MCCA, il a inscrit pour les services financiers une exemption de l'obligation NPF au titre de l'article II de l'AGCS, qui prévoit le libre transfert de capitaux. Le Nicaragua a participé aux négociations de l'OMC sur les services financiers et le Cinquième Protocole annexé à l'AGCS, et il a conservé son statut d'observateur dans le cadre des négociations de l'OMC sur les services de télécommunication de base. Il a présenté une offre initiale sur les services dans le contexte du PDD. 9. Le Nicaragua poursuit activement son programme de notifications à l'OMC, mais des retards se sont produits dans certains domaines tels que l'agriculture, les subventions et les mesures compensatoires ainsi que les entreprises commerciales d'État. Depuis le précédent examen de sa politique commerciale, le Nicaragua a fait un usage relativement restreint du mécanisme de règlement des différends de l'OMC puisqu'il n'a été partie qu'à quatre affaires: deux à titre de défendeur (au sujet d'une taxe sur les marchandises et les services en provenance du Honduras et de la Colombie) et les deux autres à titre de plaignant. 10. Le Nicaragua applique une politique commerciale autonome qui doit néanmoins être compatible avec son appartenance au MCCA. Outre le MCCA et le CAFTA, il a conclu avec le Mexique un accord commercial Nicaragua bilatéral qui date de 1998. De même, en concertation avec les autres pays membres du MCCA (Costa Rica, El Salvador, Guatemala et Honduras), il a engagé ou mené à terme ces dernières années les négociations portant sur les accords suivants: un ALE qui est déjà en vigueur (avec la République dominicaine), un autre dont la négociation est terminée et qui n'a pas encore été approuvé (avec le Taipei chinois) et trois autres qui sont en cours de négociation (avec le Canada, le Chili et le Panama). Les pays membres du MCCA mènent également des discussions sur d'éventuels ALE extrarégionaux, y compris avec les CE et la CARICOM. Les accords préférentiels sont devenus un vecteur important de la libéralisation commerciale au Nicaragua, mais leur nombre sans cesse croissant suscite des préoccupations quant à leur coût administratif, leur incidence sur la transparence de l'accès au marché et d'éventuels effets de détournement des échanges. 11. Avec la Loi sur la promotion de l'investissement étranger, qui est entrée en vigueur en 2000, le Nicaragua s'est ouvert aux investisseurs privés, y compris les étrangers, exception faite des activités qui sont réservées à l'État (par exemple, la transmission d'énergie électrique, l'alimentation en eau et l'assainissement) ou qui font l'objet de certaines restrictions, par exemple, les fonds de pension, les zones frontalières et certaines catégories spécifiques de transport. Le Nicaragua applique le principe du traitement national dans l'octroi d'incitations à l'investissement. Il a conclu avec divers pays des accords bilatéraux en matière d'investissement qui complètent les principes généraux de non-discrimination et de garantie de l'investissement inscrits dans sa Constitution. 4) ACCÈS AUX MARCHÉS POUR LES MARCHANDISES 12. La moyenne arithmétique des taux NPF du Nicaragua est passée de 4,2 pour cent en 1999 à 5,8 pour cent en 2005; cela WT/TPR/S/167 Page ix s'explique notamment par la poursuite du processus d'harmonisation du tarif extérieur commun du MCCA. Selon la définition de l'OMC, en 2005 la moyenne des taux NPF appliqués a été de 11,4 pour cent pour les produits agricoles (7,9 pour cent en 1999), contre 4,8 pour cent pour les produits non agricoles (3,4 pour cent en 1999). Le Nicaragua a consolidé tous ses droits de douane, dont la quasi-totalité (sauf 64 exceptions) à un taux plafond de 40 pour cent. Cela laisse une marge importante entre les taux appliqués et les taux consolidés, qui engendre des incertitudes quant aux taux effectivement appliqués. Tous les taux – appliqués et consolidés – sont ad valorem. 13. Outre les droits de douane, le Nicaragua applique quelques taxes additionnelles aux importations: une taxe sélective de consommation (ISC), qui vise un nombre limité de produits non essentiels tant nationaux qu'importés, la taxe pour services rendus à l'importation de marchandises (TSIM) – qui est une commission douanière, se chiffrant à 0,50 dollar EU ou l'équivalent en monnaie nationale, par tonne brute ou fraction de tonne brute, et la TVA, d'un taux uniforme de 15 pour cent. 14. Le Nicaragua dispose d'une législation qui lui permet d'appliquer des mesures correctives commerciales contingentes visant à restreindre les importations, et durant la période 2002-2003 il a eu recours à la clause de sauvegarde spéciale inscrite dans l'Accord sur l'agriculture de l'OMC, pour quatre types de riz; il n'a appliqué aucune mesure de sauvegarde spéciale à l'égard de ces produits depuis 2004. Il n'a pas recouru à des mesures antidumping ou compensatoires depuis 1999. 15. Le Nicaragua applique des prohibitions à l'importation pour protéger la santé des personnes, la vie des animaux et des végétaux et l'environnement, ou encore pour des motifs essentiels de sécurité et de défense, dans le respect de la législation nationale ou des engagements contractés au niveau WT/TPR/S/167 Page x Examen des politiques commerciales international. L'importation de certaines catégories de produits est assujettie à un régime de licences non restrictif sous la forme d'une autorisation préalable, dans le but de protéger l'intérêt public et/ou national. Durant la période visée par l'examen, le Nicaragua a notifié un nombre important de mesures sanitaires et phytosanitaires ainsi que de règlements techniques. certaines activités dont la gestion était traditionnellement dévolue à l'État. En effet, la Société de distribution d'électricité du Nord (DISNORTE) et la Société de distribution d'électricité du Sud (DISSUR) ont été privatisées en l'an 2000, tandis que la privatisation de la Société nicaraguayenne de télécommunications (ENITEL) s'est achevée en 2005. 16. Le Nicaragua s'est employé à simplifier ses procédures d'importation et à adapter son régime d'importation aux normes multilatérales, notamment en adoptant la définition de la valeur transactionnelle ainsi qu'elle est établie dans l'Accord sur l'évaluation en douane de l'OMC et en éliminant les prix minimums à l'importation. 19. De 1999 à cette date, le Nicaragua a institué une série d'incitations visant à stimuler la concurrence sur ses marchés intérieurs, y compris l'approbation en 2005 de l'Accord sur la promotion et la défense de la concurrence sur le marché des télécommunications. De même, au début de 2006 l'Assemblée générale était saisie d'un projet de loi relatif à la concurrence. Cette initiative visant à favoriser la concurrence est importante car l'économie nicaraguayenne, en raison notamment de sa taille restreinte, tend à générer une concentration du marché comme dans le cas, par exemple, des services financiers. 5) AUTRES MESURES AGISSANT SUR LE COMMERCE EXTÉRIEUR 17. Le Nicaragua accorde des incitations fiscales à l'exportation, notamment au titre du régime des zones franches. Les entreprises qui opèrent dans le cadre de ce régime sont exonérées des taxes et droits suivants: droits de douane, taxes et prélèvements sur les ventes applicables aux importations de machines, d'équipements (y compris le matériel de transport destiné à être utilisé dans les zones franches) et d'intrants, taxes à l'exportation des produits élaborés dans les zones franches, TVA, impôt sur le revenu (exonération de 100 pour cent les dix premières années et de 60 pour cent par la suite), impôt sur la plus-value des biens immeubles situés dans les zones franches, impôts afférents à la constitution, la transformation, la fusion et la réforme des entreprises, droit de timbre, taxes municipales, impôts indirects, taxe sur les ventes ou taxe sélective de consommation. 18. Entre 1990 et 1995, la plupart des entreprises administrées par l'État ont été privatisées, données à bail, retournées à leurs anciens propriétaires ou liquidées par le Conseil général des entreprises nationales du secteur public (CORNAP). Toutefois, ce n'est que récemment que le Nicaragua a privatisé 20. En général, c'est le marché qui détermine les prix au Nicaragua. Il existe cependant certains prix administrés comme les tarifs d'électricité, les marges de commercialisation des produits pharmaceutiques destinés à la consommation humaine et le prix de vente au public du gaz butane. 21. Le Nicaragua n'est pas partie à l'Accord plurilatéral sur les marchés publics de l'OMC. Toutefois, en janvier 2000 il a remplacé sa législation antérieure par la Loi sur les marchés publics, qui renforce la transparence du processus de passation des marchés. La législation nicaraguayenne dispose que les marchés de l'État doivent être adjugés principalement par voie d'appel d'offres public. Selon les autorités, il n'existe aucune préférence de prix en faveur des fournisseurs nicaraguayens par rapport aux fournisseurs étrangers. Nicaragua 22. En ce qui concerne les droits de propriété intellectuelle, la législation nicaraguayenne a été considérablement actualisée ces dernières années. En effet, le Nicaragua a adopté diverses lois qui visent à mettre ses normes internes en conformité avec les dispositions de l'Accord sur les ADPIC. De plus, en mars 2006 il a renforcé sa législation concernant les brevets, le droit d'auteur, les marques et autres signes distinctifs ainsi que les dessins industriels, en guise de condition à l'entrée en vigueur du CAFTA. Bien que le Nicaragua ait consolidé le régime juridique de protection des droits de propriété intellectuelle, des préoccupations ont été exprimées quant aux moyens de faire respecter ces droits. 6) POLITIQUES SECTORIELLES 23. L'agriculture demeure un secteur clé; elle représente plus de 80 pour cent des exportations de marchandises et emploie le tiers de la population active. Ces dernières années, les producteurs de cultures d'exportation (par exemple, café, arachides et sésame) ont grandement amélioré leur productivité par rapport à celle des agriculteurs pratiquant des cultures traditionnelles comme le maïs, les haricots, le sorgho et le riz. La pêche nicaraguayenne affiche elle aussi une progression constante sur les plans de la production et de l'efficience. La protection tarifaire moyenne dans le secteur agricole (division principale 1 de la CITI, révision 2) s'est accrue, passant de 6,6 pour cent en 1999 à 8,5 pour cent en 2005; dans le cas de certains morceaux de poulet, le niveau atteint les 170 pour cent. 24. Toutes les ressources naturelles du Nicaragua sont la propriété de l'État, qui octroie des concessions pour leur exploitation. Le pétrole brut est le principal produit d'importation du pays (environ 10 pour cent du total des importations de marchandises). Un peu moins de la moitié de la population a accès à l'électricité. Les industries extractives, dont le régime juridique de base date des années 50 et 60, fait actuellement l'objet d'une WT/TPR/S/167 Page xi restructuration. La moyenne des taux NPF effectivement appliqués dans le secteur de l'exploitation des mines et carrières (division principale 2 de la CITI, révision 2) est de 2,2 pour cent, contre 2,0 pour cent en 1999. 25. La majeure partie des entreprises manufacturières du Nicaragua se consacrent à la fabrication de produits alimentaires et de boissons. D'une manière générale, l'industrie des textiles et vêtements a soutenu avec succès la concurrence internationale après l'expiration de l'Arrangement multifibres. L'expansion des zones franches ces dernières années a profité aux entreprises manufacturières, par le biais des avantages tarifaires et des incitations fiscales. La moyenne des taux NPF applicables aux produits manufacturés (division principale 3 de la CITI, révision 2) est de 5,7 pour cent; si l'on exclut l'industrie alimentaire, la moyenne tarifaire pour les biens manufacturés tombe à 4,7 pour cent. 26. Les services sont le secteur le plus important du point de vue de la contribution au PIB (54,2 pour cent en 2005) et à l'emploi (68,4 pour cent en 2004). Parmi les sous-secteurs de services, c'est le tourisme qui constitue la principale source de recettes en devises (les recettes touristiques représentaient 3,7 pour cent du PIB en 2005). Le Nicaragua a pris des mesures pour résoudre quelques-uns des problèmes structurels dont souffrent certaines activités de services; il a renforcé le cadre de contrôle des services financiers et a mis en œuvre une politique d'ouverture dans le domaine des télécommunications. Toutefois, il devra améliorer considérablement ses infrastructures (routière et portuaire en particulier), consolider le système financier et le rendre plus efficient pour qu'il permette de réduire les marges d'intermédiation et de promouvoir une activité économique accrue, et abaisser les coûts liés aux télécommunications et aux transports en vue d'améliorer la compétitivité des exportations.