Fonds autonome AutoGestion Interassociative en Écologie Sociale – GRIP UQAM Contexte L’université du Québec à Montréal fait face à une crise financière hautement médiatisée. L’institution est en remise en question, ses fondements sont ébranlés allant jusqu’à une crise identitaire généralisée. Le contexte n’est plus à la négociation et à l’accommodement, mais bien aux mesures coercitives suite à un plan de redressement dépourvu d’implication étudiante. Les firmes privées, les consultants en tout genre et l’administration uqamienne s’investissent à démontrer au gouvernement du Québec que ses propres erreurs de gestion financière sont inéluctables dans un contexte de sous financement des universités. La gestion des risques financiers sera donc assumée par une institution publique en faillite déresponsabilisant les erreurs de la direction de l’UQAM et des entrepreneurs privés qui se disent répondre aux lois du marché refilant ainsi la facture aux étudiantEs de l’UQAM. L’institution physique se dit donc privée tandis que l’institution morale demeure publique. La matérialisation du savoir universitaire admettra donc d’augmenter les frais de scolarité, afférents et technologiques aux étudiants les considérant comme occupant de ce lieu physique. Ce préambule nous permet de cerner brièvement l’impasse vicieuse dans laquelle la communauté universitaire s’est ainsi engouffrée. L’importance relative de l’environnement dans un tel contexte : L’institution physique amène le concept de développement durable axé sur l’amélioration des dispositifs physiques de récupération, d’efficacité énergétique et de niveau de certification environnementale sans jamais remettre en question le sens même du développement. Ces mesures amènent l’entreprise privée amorale au sein de nos universités déresponsabilisant l’étudiant dans son rôle d’éco-citoyen et d’agent de changement. L’implantation de mesures environnementales se fera donc de haut en bas se résultant en une politique environnementale difficilement applicable, en forme sans contenu, en emballage sans cadeau! L’institution morale amène le concept d’écologie sociale axé sur un projet visant à reconquérir les dimensions communautaires du social et sur notre responsabilité écologique en tant que membres de la communauté terrestre découlant à la fois de notre relation à la toile serrée de la vie sur la terre et de notre place comme forme singulière par laquelle la nature et la Terre s’expriment d’elles-mêmes. Nos relations de domination amèneraient donc le dominé à lui-même dominer sur une nature dépourvue de défense locale, immédiate et concrète. Investir en écologie sociale ramène à la communauté universitaire une responsabilité morale de s’impliquer dans ses actions individuelles, collectives et institutionnelles et aux répercussions qu’ont ses actions sur la vie dans cette communauté. L’implantation se fera donc de bas en haut permettant à la force du nombre de s’engager dans un réel refus du confort dans l’ignorance, se réappropriant sa communauté de manière à la cultiver dans un environnement en santé. L’écologie sociale au sein du GRIP-UQÀM Fondé en 1994, le Groupe de recherche d’intérêt public de l’UQAM est un organisme sans but lucratif géré par les étudiants et étudiantes de l’UQÀM. À l’instar de l’ensemble des GRIPs d’Amérique du Nord, qui forment un réseau de plus de 200 organisations, la mission première du GRIP-UQAM est d’allier le savoir universitaire et le dynamisme étudiant à la réalisation de projets bénéfiques pour la communauté. Ses efforts sont canalisés vers la recherche, la sensibilisation et l’action sur les thèmes de l’écologie sociale. En effet, le GRIP se penche sur des problématiques qui touchent les étudiants-es en tant que citoyens et citoyennes et espère ainsi contribuer à l’émergence d’une citoyenneté critique et engagée, et ce, autant envers les enjeux sociaux qu’environnementaux. En termes de statut, le GRIP-UQAM, est reconnu par l’administration comme groupe agréé. Sa gestion démocratique repose sur un conseil d’administration (C.A.) formé majoritairement d’étudiants de l’UQÀM. Il est actuellement financé par des subventions accordées par le Service à la Vie Étudiante (SVE) et diverses associations étudiantes modulaires ou facultaires. Il fut toutefois financé jusqu’en 2001 par les membres de la défunte Association Générale des Étudiants et Étudiantes en Sciences Humaines, Arts, Lettres et Communication (AGÉESHALC-UQAM) via une cotisation automatique non obligatoire. Le GRIP avait, en 2004, entamé des procédures afin qu’une CANO soit rétablie de manière à faciliter le fonctionnement et la réalisation de ses projets, comités et activités. À cet effet, rappelons que le GRIP-UQAM est particulièrement actif au sein du campus et cela depuis sa fondation. Que ce soit pour participer à l’ébauche et à l’implantation d’une politique environnementale à l’université, instaurer un projet de valorisation des travaux étudiants, organiser des colloques, des conférences et des semaines thématiques d’envergure ou encore présenter des mémoires lors de la tenue d’audiences publiques, les implications du GRIP sont nombreuses et sont, sans contredit des vecteurs de changement social. De plus, le GRIP a établi depuis quelques années, plusieurs partenariats avec des groupes écologistes et communautaires, tel que les Amis de la Terre, Réseau Québécois des Groupes Écologistes, le Réseau pour une Simplicité Volontaire, le groupe Action ReButs, la Coalition Eau-Secours, les éco-quartiers de la grande région métropolitaine de Montréal etc. Il entretient aussi une collaboration avec les autres GRIPs de Montréal, soit ceux des universités McGill et Concordia et avec l’ensemble des groupes universitaires environnementaux du Québec. ‘’En son sens le plus profond et le plus authentique, l’écologie sociale est le réveil de la communauté terrestre, qui réfléchit sur elle-même, découvre son histoire, explore la situation difficile dans laquelle elle se trouve et envisage son futur. Un des aspects de ce réveil est le processus de réflexion philosophique. En tant qu’approche philosophique, une écologie sociale s’intéresse aux dimensions ontologique, épistémologique, éthique et politique des relations entre le social et l’écologique et recherche une sagesse pratique découlant de telles réflexions. Elle cherche à nous orienter, en tant qu’êtres concrètement inscrits dans une histoire humaine et naturelle, pour nous permettre de faire face aux défis et aux opportunités. Ce faisant, elle développe une analyse à la fois holistique et dialectique et une pratique sociale qu’on pourrait mieux décrire comme un écocommunautarisme.’’ Une écologie sociale Jonh Clark Engagement 10. (1945) Acte ou attitude de l’intellectuel, de l’artiste qui, prenant conscience de son appartenance à la société et au monde de son temps, renonce à une position de simple spectateur et met sa pensée ou son art au service d’une cause.(le petit Robert) CONSIDÉRANT que la perspective de l’écologie sociale amène une réappropriation de notre communauté sous les thèmes de l’autogestion, l’implication et l’engagement participatif, la concrétisation des savoirs et l’amélioration de la qualité de vie pour tous les étudiantEs de l’UQAM; CONSIDÉRANT que seulement 0,04 % du budget de l’UQAM est consacré en environnement; CONSIDÉRANT la déresponsabilisation criante de l’administration uqamienne en terme de volonté à sensibiliser, conscientiser et informer la population étudiante, professorale, administrative et professionnelle sur les enjeux environnementaux; CONSIDÉRANT le gouffre financier actuel de l’UQAM incapable d’investir davantage au sein de notre université au cours des prochaines années; CONSIDÉRANT le rôle que doive jouer les universités comme moteur à l’avant-garde sur les questions sociales, environnementales, idéologiques et politiques. CONSIDÉRANT la volonté écologique au sein de chaque faculté d’implanter des politiques environnementales, des comités ou simplement des actions environnementales au quotidien et que cette volonté insuffle une vague d’implication étudiante importante au sein des facultés l’ayant entamée prenant comme simple exemple l’instauration du comité environnemental de l’AESS; CONSIDÉRANT que l’écologie sociale n’a pas de frontière physique et qu’en absence d’AGE-UQAM, il en revient à chaque faculté de contribuer au maintien d’une solidarité étudiante axée sur des valeurs de justice sociale, d’engagement environnementale et d’autonomie politique; CONSIDÉRANT la création de Conseils interassociatifs en environnement (CIE) au cours des dernières années et que ceux-ci ont attisés l’intérêt des étudiantEs sur les questions environnementales sans toutefois déboucher sur une réelle cohésion interassociative en terme d’engagement et de financement récurrent; CONSIDÉRANT que les Cotisations Automatiques Non Obligatoires sont sujettes à l’ingérence et aux différentes controverses et que notre financement ne devra en aucun cas s’effectuer au détriment des revendications légitimes et partagés des associations facultaires en la matière; CONSIDÉRANT que la principale mission du GRIP UQAM est de créer des liens entre l’école et la communauté afin de faire du milieu universitaire un lieu de développement de l’éco-citoyenneté par les moyens de la sensibilisation, de la recherche et de l’action; CONSIDÉRANT que le GRIP-UQÀM réalise cette mission par un soutien aux projets étudiants permettant la convergence interdisciplinaire et la diffusion de ces initiatives dans l’UQAM et la communauté. Il est proposé : Que les associations étudiantes facultaires et que le GRIP UQAM travaillent ensemble dans l’élaboration d’une Autogestion Interassociative en Ecologie Sociale (AGIES). Que le GRIP-UQÀM continue ses activités régulières de par les comités qui le constituent et que ceux-ci participent activement à l’élaboration du présent projet. Que le Conseil d’Administration du GRIP-UQÀM soit formé de représentants étudiantEs de chaque association facultaire, de membres du GRIP-UQÀM actuel et futur et de tout individu ou groupe désirant s’engager dans une démarche d’autogestion sur le thème de l’écologie sociale. Les membres seront élus en assemblée générale comme le prévoit les règlement généraux du GRIP-UQÀM. Que ce Conseil veille à la gestion d’un fonds autonome en écologie sociale, à l’élaboration de plans d’actions et de rapports d’étapes justifiant son existence et la mise en œuvre de groupes de travail local au sein de chaque faculté Que les groupes de travail local agissent en tant qu’organe exécutif du comité d’Autogestion Interassociative en Ecologie Sociale (AGIES) du GRIP-UQÀM sans quoi il en reviendrait au comité d’autogestion de s’assurer à la mise en œuvre du plan d’actions adopté en assemblée générale. Que les associations étudiantes contribuent financièrement au fond de l’ordre de 5% de leur budget annuel total. Que ce fond vise à promouvoir l’écologie sociale au sein de notre université. Que la création du fond et que sa mise en œuvre débute dès septembre 2008. Que ce projet se perpétue dans la mesure où chacune des parties prenantes désirent qu’il en soit ainsi.