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police composé de quatre Blancs et de douze Hottentots fut envoyé pour l'arrêter. Il résista et
il fut tué par l'un des Hottentots armés. Le frère de la victime cria à l'assassinat et parvint à
soulever une soixantaine de fermiers, décidés à venger Frederic Bezuidenhout. Perçus comme
des rebelles, ils furent à leur tour pourchassés. Acculés à la reddition, ils passèrent en
jugement. Cinq d'entre eux furent condamnés à mort. Le 9 mars 1816, ils furent pendus à
Slachters Neck. Quatre le seront deux fois, la corde ayant rompu sous leurs poids. Cet épisode
restera longtemps l'un des motifs d'acrimonie
des Boers envers les Britanniques.
Les premières vagues d'immigration britanniques en Afrique du Sud commencent dans les
années 1817-1819. Le gouverneur Charles Somerset souhaite alors fortifier la frontière est
avec les territoires Xhosas. C'est dans cette optique qu'il entreprend d'intensifier la
colonisation de la région frontière du Zuurveld située en amont de la rivière Sundays et en
aval de la rivière Great Fish. En 1820, avec le soutien de Lord Somerset et du parlement
britannique, près de 4 000 colons anglais émigrent dans cette région au bord de l'océan Indien.
Principalement d'anciens chômeurs urbains qui se révélèrent de piètres fermiers, ils
s'établirent pour la plupart comme artisans et commerçants à Port Elizabeth, alors un petit
village de la baie d'Algoa et à Grahamstown, alors garnison britannique11. Cette nouvelle
émigration de « loyaux sujets de Sa Majesté » permet de faire contrepoids aux descendants de
colons néerlandais, rétifs à la nouvelle administration. Elle permet en outre d'angliciser la
colonie.
En 1822, le néerlandais perd son statut de langue officielle dans les tribunaux et les services
gouvernementaux. Il recule dans les domaines scolaires et religieux. Le processus
d'anglicisation est en marche alors que le patois néerlandais, appelé aussi afrikaans, est
dénigré et réservé aux rustauds des frontières. En 1828, l'anglais devient la seule langue
officielle pour les affaires administratives et religieuses. Les Hottentots se voient également
reconnaître l'égalité des droits avec les blancs.
Dans les années 1820, le mouvement abolitionniste avait pris de l'ampleur au Royaume-Uni.
Il aboutit en 1834 à l'émancipation de tous les esclaves de la Colonie du Cap. Pour apaiser les
esprits, le gouverneur, Sir Benjamin D'Urban instaure un conseil législatif de douze membres
supposé permettre aux administrés du Cap de débattre des affaires publiques. Les
compensations pécuniaires pour l'émancipation des esclaves ne satisfirent pas les anciens
propriétaires d'esclaves et en 1835, plusieurs milliers de fermiers Boers décidaient de rompre
tout lien avec la Colonie du Cap et de s'exiler à l'intérieur des terres pour fonder une
république boer indépendante. C'est le Grand Trek.
En quelques années, de 1837 à 1850, près de 15 000 boers12 quittent ainsi la Colonie du Cap
pour l'inconnu. Cette migration forge définitivement l’identité afrikaner. Les Boers, partis à la
recherche de la Terre promise, s'installent sur les terres situées au-delà du fleuve Orange.
Après avoir battu les Zoulous à la bataille de la Blood River (la « rivière du Sang ») le 16
décembre 1838, ils fondent, en 1840, la république du Natal (Voir carte 1, page 148, Histoire
3e. Le monde contemporain, de 1815 à nos jours, Edicef). Mais le Natal est annexé, en 1843,
par les Britanniques. Les Boers repartent alors vers l’ouest et le nord, où ils fondent en 1852
des républiques autonomes dans le Transvaal, puis en 1854, l’État libre d’Orange.
Mauvaise humeur s'exprimant par des paroles déplaisantes (soutenu) répondre avec acrimonie