SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES

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Année scolaire 2015-16
Sciences économiques
Classe de Terminale
SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
Chapitre 4
Mondialisation, finance internationale et intégration
européenne
I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation
de la production ?
Introduction/sensibilisation
A. Les déterminants du commerce international
A1. Les évolutions du commerce international
A2. Les analyses classiques du commerce international
B. Faut-il adhérer au libre échange ou recourir au protectionnisme ?
B1. Avantages et inconvénients du commerce international
B2. Les politiques protectionnistes : une solution ?
B3. Les variations des taux de change a des effets économiques contrastés
C. L’internationalisation de la production
C1. Les stratégies des firmes dans la mondialisation
C2. La division internationale du travail
Objectifs
Savoirs
-
-
Quelles sont les grandes évolutions du commerce
international et leurs caractéristiques ?
Quels sont les fondements théoriques du commerce
international ?
Quels sont les enjeux de l’ouverture des économies ?
Quelle est l’influence des taux de change sur les échanges
internationaux ?
Quels sont les enjeux de l’internationalisation de la
production ?
Savoir-faire
-
Savoir exploiter les informations contenues dans un
document
Notions à acquérir : Avantage comparatif, dotation factorielle, libre-échange et protectionnisme, commerce intra-firme,
compétitivité prix et hors prix, délocalisation, externalisation, firmes multinationales, spécialisation
Notions complémentaires : Commerce intrabranche, différenciation des produits, économies d’échelle, normes
sociales/environnementales, investissements directs à l’étranger, division internationale du travail, dumping fiscal/social, devises,
marché des changes
Acquis de première : gains à l'échange
 Que dit le programme ?
« En partant d'une présentation stylisée des évolutions du commerce mondial et en faisant référence à la notion d'avantage
comparatif, on s'interrogera sur les déterminants des échanges internationaux de biens et services et de la spécialisation.
On analysera les avantages et les inconvénients des échanges internationaux pour les producteurs comme pour les
consommateurs. On présentera à cette occasion les fondements des politiques protectionnistes et on en montrera les risques. On
s'interrogera sur les effets d'une variation des taux de change sur l'économie des pays concernés.
En s'appuyant sur des données concernant le commerce intra-firme et sur des exemples d'entreprises multinationales, on abordera
la mondialisation de la production. On analysera les choix de localisation des entreprises et leurs stratégies d'internationalisation.
On étudiera à cette occasion les principaux déterminants de la division internationale du travail, en insistant sur le rôle des coûts
et la recherche d'une compétitivité hors prix. »
Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?
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Année scolaire 2015-16
Chapitre 4
Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Dossier documentaire :
I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la
production ?
Sensibilisation/Introduction
Document 1. Qu’est-ce que le commerce international ?
« Designed by Apple in California. Assembled in China ». La mention gravée au dos de chaque iPod et de chaque iPhone pourrait
donner à penser que la Chine est le principal bénéficiaire du succès commercial des produits phares d’Apple. Il n’en est pourtant
rien. […] En fait, la valeur ajoutée dégagée par l’assemblage réalisé sur le sol chinois est inférieure à …quatre dollars ! Les
composants clés de l’iPod proviennent en effet de fournisseurs japonais, coréens ou américains. L’entreprise qui assemble les iPod
en Chine n’est d’ailleurs pas chinoise, mais… taïwanaise. Malgré les apparences, l’économie chinoise ne profite que donc peu du
succès de l’iPod.
Le constat est similaire sur le plan de l’emploi. […] Les emplois situés en dehors du territoire américain sont à une majorité
écrasante des emplois d’ouvriers dans la production. C’est presque exclusivement le cas en Chine. Les Etats-Unis concentrent
quant à eux l’essentiel des emplois d’ingénieurs de cadres, mais aussi des postes dans les fonctions commerciales. Ainsi, bien que
l’iPod soit responsable de deux fois plus d’emplois en dehors des États-Unis que sur son sol, la somme des salaires payés aux Etats
Unis reste plus de deux fois plus importante que celle des salaires payés à l’étranger.
Source : Made in china ? Pas vraiment..., Marc Chevalier, Alternatives économiques n° 292 juin 2010
a)
b)
c)
d)

Quelles sont les différentes étapes de production d’un iPod ?
Pourquoi localiser son assemblage en Chine ?
Pourquoi ne pas le produire entièrement en Chine ?
Que peut-on conclure sur la spécialisation de chacun de pays cités ?
Le commerce international désigne l’ensemble des échanges de biens et de services entre agents résidents sur des territoires
économiques différents. Il se mesure (en valeur ou en volume) par le montant total des importations et des exportations de
marchandises enregistrés dans la balance commerciale entre résidents et non-résidents. Il ne s’agit pas uniquement d’échanges
de produits à destination des consommateurs finaux. Une partie importante des échanges se fait dans le cadre du processus de
production.
Il ne faut pas confondre mondialisation et commerce international : la mondialisation (ou globalization) est un processus de
dépassement du cadre national et de formation d’un marché mondial unique des biens, des services et des capitaux. La
mondialisation désigne à la fois l’internationalisation de la production, la globalisation financière et le CI. Ce processus conduit à
une interdépendance croissante des économiques, le contrôle des Etats-nation s’affaiblit au profit d’un contrôle supra-national.
A. Les déterminants du commerce international
A1. Les évolutions du commerce international
Repères historiques :
Le CI est un phénomène ancien mais peu répandu avant la 1ère révolution industrielle.
Marqué principalement par le commerce lointain, centré autour des colonies avec « l’échange » notamment de produit rares
(soie, épices) qui ne concernent qu’une petite partie de la population : des produits chers réservés aux plus aisés.
Le commerce entre les métropoles et leurs colonies était géré par la « Compagnie des Indes ».
Plusieurs raison à ce faible développement :
- Croissance économique faible qui ne permet pas de produire suffisamment pour exporter (crises de sous-production
récurrentes), tendance à l’autarcie (système économique fermé qui prospère par l’autosuffisance)
- Transports peu développés, longs, fastidieux (incertains) et coûteux
Le commerce international a connu ses premières réelles expansions à partir de la 1ère révolution industrielle :
- Pays européens qui dominent la production mondiale (30% pour le RU, 25% USA, 10% France)
- Domination politique, militaire et culturelle des pays d’Europe, stratégies de colonisation forte, investissement massif pour
exploiter les ressources agricoles et minières.
Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?
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Document 2. Part des exportations dans le PIB mondial (en %)

a)
b)
Faire une phrase présentant la donnée
de 2011.
Quelles sont les principales informations
que nous apporte ce document ?
Source : FMI
Document 3. Manuel p66 doc. 2 « Les caractéristiques de ces échanges »
Commenter l’évolution des produits échangés.
Document 4. Destination et origine des échanges commerciaux

a)
b)
Que signifie la donnée entourée ?
Montrer que le commerce mondial
est surtout intra-régional.
Changement de rythme des échanges :
- Changement de produits échangés, transformation de la structure des échanges (part des services grandissante), chaine de
production internationale (FMN), commerce intrabranche.
- Concerne dans un premier temps que les pays les plus développés (niveau de spécialisation comparable), les PED s’insèrent dans
le CI à partir des années 60 avec des pdt manufacturés. La part des pays émergents dans le CI augmente depuis les années 1980.
Ces grandes évolutions du CI peuvent être appréhendées en des termes plus théoriques. Les analyses traditionnelles des échanges
internationaux permettent d’expliquer l’émergence de ces échanges et d’en expliquer les avantages par rapport à une situation
de protectionnisme.
Exercice : relier les différents points
Commerce intrabranche
Commerce intra-zone (ou intra-région)
Commerce intra-firme






Commerce de B&S entre pays appartenant à la même région
Commerce de B&S similaires entre pays à spécialisation proche
Commerce de B&S intermédiaires entre filiales de la même FMN
Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?
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A2. Les analyses classiques du commerce international
i.
Les analyses classiques : de Smith à Ricardo
Adam SMITH (1723-1790)
Premier économiste, professeur de morale. Propose une analyse générale du fonctionnement de
l’économie : fixation des prix, répartition des revenus, rôle des échanges internationaux. Il postule que la
division du travail et de l’accumulation du capital sont au fondement de l’efficacité productive et de
l’accroissement de la richesse des nations.
Il croyait en la bienfaisance et l’efficacité des marchés à s’autoréguler (« main invisible »)
Ouvrage fondateur : Recherche sur les causes et la nature de la richesse des nations, 1776
La spécialisation est le processus par lequel une unité économique (une entreprise ou un pays par exemple) se consacre à la
production d’un éventail plus restreint de biens et de services que la gamme de biens et de services qu’elle consomme.
Remarques :
- la spécialisation suppose une division du travail
- la spécialisation implique pour un individu le fait d’exercer la même activité professionnelle.
C’est parce que les hommes ont divisé leur travail et se sont spécialisés que l’échange marchand engendre des gains :
- L’échange marchand accroit la variété des biens et services produits et consommés.
- L’échange marchand accroit le volume des biens et services produits et consommés.
Le gain à l’échange : c’est le surplus (accroissement de la variété et du volume des B et S) que l’on réalise suite à l’échange
marchand de ce que l’on produit.
Selon Adam Smith la division du travail et la spécialisation fondent l’échange marchand et permet d’enrichir chaque nation.
Document 5. Des avantages absolus smithiens aux avantages comparatifs (ou relatifs) ricardiens, 10’-14 (https://huit.re/Ricardo)
a)
En visionnant la vidéo, compléter les trois premières lignes du tableau :
Angleterre
Portugal
Pour une unité de draps
Pour une unité de vin
Total
b)
c)
Prix relatif du drap en vin
Prix relatif du vin en drap
Quel pays dispose d’un avantage absolu dans le drap ? Dans le vin ?
Compléter les deux dernières lignes, définir les spécialisations respectives de chaque pays :
L’Angleterre se spécialise dans la production de ________ puisque c’est la production qui lui coûte le ________
cher. C’est-à-dire qu’en renonçant de produire ________ unité de ________ , elle est capable de produire ________
unités de ________ .
Le Portugal se spécialise dans la production de ________ puisque c’est la production qui lui coûte le ________ cher.
C’est-à-dire qu’en renonçant de produire ________ unité de ________ , il est capable de produire ________ unités
de ________ .
d)

Quelle est la production mondiale de draps et de vin en autarcie ? En échange international ?
David RICARDO (1772-1823)
Economiste classique, reprend les analyses de Smith en les approfondissant. C’est notamment le cas de
sa théorie des avantages comparatifs qui complète la théorie des avantages absolus. D’après cette loi,
chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il dispose d’un avantage relatif,
c’est-à-dire là où l’avantage est le plus grand, ou bien là où le désavantage est le moindre. De cette
manière, tous les participants au commerce international y gagnent.
Ouvrage fondateur : Des Principes de l'économie politique et de l'impôt, 1817
Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?
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ii.
La théorie de la dotation factorielle (HOS)
Document 6. Manuel p69 doc. 3 « L’importance des dotations factorielles » + Question 1
Elie Heckscher (en 1919), Bertil Ohlin (1933) et Paul Samuelson (1941) donnent leurs noms au modèle HOS. Ce sont trois
économistes qui ont analysé la question des dotations factorielles : selon eux, les pays ont intérêt à se _______________ dans
les productions mobilisant les _____________________ qu'ils possèdent en _______________ (productions peu chères)
et à
_______________ les produits incorporant les ____________________ qui leur manquent (plus rares donc plus
chers).
La dotation factorielle (dotation en facteurs de production) : représente la quantité des facteurs de production dont dispose le
pays sur son territoire pour produire.
En fonction des caractéristiques climatiques, géographiques, socioculturelles, économiques, etc., un pays pourra disposer de plus
ou moins de capital ou de terre. Il disposera d’une main d’œuvre plus ou moins nombreuse (démographie), qualifiée (dépend de
système éducatif) ou productive.
Document 7. Manuel p67 doc. 4 « Les échanges intra-branches »
a)b)
Qu’appelle-t-on commerce intra-branche » ?
Comment peut-on expliquer le développement de ce commerce intra-branche ?
La théorie des avantages comparatifs raisonnait sur des produits différents, mais reste néanmoins utile pour comprendre le
développement des échanges intra-branches, car ce ne sont jamais de produits totalement identiques qui sont échangés : un pays
aura intérêt à se spécialiser dans des produits de plus ou moins bonne qualité selon la qualité de formation de sa main d’œuvre.
Par exemple, échanges d'électronique bas de gamme (Chine) contre électronique haut de gamme (Allemagne).
B. Faut-il adhérer au libre échange ou recourir au protectionnisme ?
B1. Avantages et inconvénients du libre-échange
Le libre-échange représente une politique commerciale visant à supprimer toute entrave la circulation des biens et services entre
les pays (droits de douane, quotas, etc.).
i.
Des avantages certains
Smith et Ricardo, en développant les théories des avantages absolus et comparatifs ont démontré que le libre-échange était
avantageux pour les économies nationales : la division du travail engendre une hausse de la production, mais celle-ci doit être
accompagnée d’une hausse de la consommation  extension du marché (Smith). Selon Ricardo, le LE étant un « jeu à somme
positive », il va de fait profiter à tous les participants.
Document 8. Manuel p70 doc. 2 « Les avantages du libre-échange » + Questions
Document 9. Manuel P71 doc. 3 « Libre-échange et concurrence »
ii.
Des limites qui se présentent
Document 10. Manuel p72 doc. 1 « Le problème des délocalisations » + Questions
Document 11. Manuel p73 doc.3 « La domination des pays développés » + Questions
Certaines productions locales, confrontées à la concurrence internationale, peuvent disparaitre, entraînant des coûts de
reconversion souvent importants. Le commerce international peut ainsi ruiner certains producteurs dont les activités déclinent et
mettre leur main-d’œuvre au chômage. Plus les disparitions d'activité sont brutales, plus les restructurations micro-économiques
qui en résultent risquent d'entraîner une forte récession macro-économique et des destructions d’emplois. La concurrence des
produits des pays à bas salaires est également souvent accusée dans les pays riches de faire pression à la baisse sur les salaires,
spécialement pour la main d’œuvre peu qualifiée.
B2. Les politiques protectionnistes : une solution ?
Comment peut-on protéger les entreprises d’un territoire de la concurrence étrangère ?
Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?
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i.
Fondements du protectionnisme
Document 12. Manuel p74 doc. 1 « Le protectionnisme éducateur » + Questions
Au XIXème siècle, contre les thèses de l’école libérale anglaise, l'allemand Friedrich List met en évidence le fait que la
_______________ ne peut être bénéfique qu’entre nations ayant un niveau de développement _______________.
Au moment où elles apparaissent, les « industries dans l'enfance » ne peuvent lutter à armes égales avec celles de pays à
industrialisation plus avancée (qui réalisent des économies d'échelle + gains de productivité). La libre compétition entre pays
inégaux risque de bloquer le développement du plus
_______________. List se prononce donc pour la « protection des
industries naissantes » : il faut les mettre provisoirement à l'abri de la concurrence étrangère, le temps nécessaire pour qu'elles
acquièrent la _______________ indispensable à leur survie.
Il convient donc, selon List, que les pays qui se sont engagés plus tardivement que la Grande Bretagne dans l’industrialisation,
commencent par instaurer des _______________ afin de protéger les producteurs locaux contre une concurrence trop vive
des produits anglais, ce n’est qu’ensuite qu’il sera possible et nécessaire de restaurer la concurrence
Cependant, List reconnaît que le libre-échange est, à terme,
_______________. Le _______________ qu'il plaide doit
être :
-
_______________: des industries jeunes, trop abritées de la concurrence étrangère pourraient ne pas faire l'effort de
productivité nécessaire.
-
_______________: il ne faut pas créer des productions artificielles mais celles qui peuvent, une fois assurées, soutenir la
concurrence.
ii.
Adopter une politique protectionniste peut exposer le pays à certains risques
Document 13. Des effets incertains et des risques de représailles
L'État éprouve des difficultés à oeuvrer pour l'intérêt général et son action est parfois considérée aussi imparfaite et aussi peu
informée que celle des marchés. Comment savoir quelles industries méritent d'être protégées ? Comment choisir parmi les
différents instruments (droits de douane, normes techniques, sanitaires, sociales, environnementales, subventions, quotas,
manipulation des taux de change...) ? Chaque décision induit des gains et des pertes : le droit de douane accroît les recettes
étatiques mais s'attire les foudres de l'OMC, les subventions favorisent les producteurs domestiques mais ne les poussent pas à
innover, les quotas sont facteur de prix élevés...
Toute politique commerciale volontariste visant à procurer des surprofits aux entreprises nationales et tout soutien accordé aux
branches supposées bénéficier à tout le pays sont deux types de politiques destinées à appauvrir le voisin en augmentant le revenu
national au détriment des autres pays. Un pays qui cherche à user de telles méthodes provoquera probablement des représailles.
Une éventuelle guerre commerciale entre États interventionnistes rendra chacun plus pauvre et les conséquences de ces
politiques protectionnistes sont préjudiciables à tous. Chaque pays tente d'obtenir un taux d'autosuffisance le plus élevé possible
et aucun n'arrive aux économies d'échelle qu'il obtiendrait s'il fournissait l'ensemble du marché. Le jeu auquel jouent ces pays est
celui du dilemme du prisonnier où chaque pays a intérêt à intervenir plutôt que d'être le seul à ne pas le faire, mais où tout le
monde se porterait mieux si personne n'intervenait. Ainsi, si les gains obtenus par le biais d'un interventionnisme soigneusement
ciblé sont faibles, le meilleur moyen d'éviter une guerre commerciale est de continuer à faire du libre-échange le noyau de tout
accord commercial.
Source : D'après Paul R. Krugman, La Mondialisation n'est pas coupable, La Découverte, 1998
a)b)
Pourquoi le protectionnisme peut-il être contre-productif ?
Pourquoi le protectionnisme entraîne-t-il des risques de représailles ?
Document 14. La libéralisation des échanges commerciaux
La distance comme obstacle au contact, à l'échange, n'est pas seulement physique ; elle est aussi économique, en rapport avec
l'existence au niveau international de pratiques protectionnistes (obstacles tarifaires et non tarifaires).
Au sortir de la guerre, tirant les leçons de la phase protectionniste de l'entre-deux-guerres, les principales puissances économiques
manifestent la volonté d'éliminer le plus rapidement possible les entraves aux échanges. Sous l'influence des Etats-Unis, désormais
première puissance mondiale, elles élaborent en 1947 un accord particulier : le General Agreement on Tariffs and trade (GATT),
l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce.
La libéralisation des échanges s'effectue alors au cours de cycles de négociations commerciales multilatérales (appelées rounds)
avec un cercle de nations progressivement élargi et à propos de domaines de plus en plus nombreux et sensibles (des produits
manufacturiers aux produits agricoles et aux services).
Depuis 1995, le GATT est devenue une véritable organisation internationale en faisant place à l'Organisation mondiale du
commerce (OMC) instituée par l'Accord de Marrakech (avril 1994) […].
Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?
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Globalement, les efforts de libéralisation ont permis une diminution importante des tarifs douaniers appliqués par les pays
industrialisés sur les échanges de produits manufacturés : de 40 % en 1947 à 5 % en moyenne aujourd'hui. La baisse apparaît
beaucoup plus modérée dans le cas des pays en développement et concernant les autres catégories de produits (produits
minéraux, agricoles) et les services (sauf transports, télécommunications et services financiers).
Source : Vincent Baudrand, Gérard-Marie Henry, Comprendre la mondialisation, Studyrama, 2006
_______________ des années 1930 a été analysé comme une des causes de la deuxième guerre mondiale, le
_______________ était censé favoriser la paix et la prospérité.
Depuis 1945, les institutions internationales sont _______________ au libre-échange : elles ont pour objectif d'éliminer les
_______________ aux échanges, en diminuant progressivement les mesures protectionnistes.
Le
Le GATT est un Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce signé au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en 1947 :
accord pour baisser les _______________ et donc favoriser le commerce international.
Le GATT a été remplacé en 1995 par une véritable organisation internationale, l' ______________________________,
dotée de pouvoirs pour résoudre les différends commerciaux. Son objectif est toujours de progresser vers le libre-échange.
Remarque : les négociations à l'OMC sont bloquées depuis plusieurs années.
B3. Les variations des taux de change ont des effets contrastés
Document15. Les effets de la variation des taux de change
Les variations du cours d’une monnaie obéissent aux mêmes règles que les variations du prix d'une marchandise ordinaire ou du
cours d'un titre boursier : si l’offre de monnaie nationale, c'est-à-dire les ordres de vente de la monnaie nationale contre une
devise étrangère, dépasse la demande, c'est-à-dire les ordres d'achat de la monnaie nationale, la monnaie nationale se déprécie
(son prix relatif baisse) ; au contraire, elle s’apprécie (son prix relatif augmente) si les ordres d'achat dépassent ceux de vente. Les
variations des taux de change ne sont pas sans effets sur l’économie des pays concernés, notamment sur leurs échanges
extérieurs.
Lorsqu’une monnaie prend de la valeur par rapport aux autres devises, le prix des importations libellé en monnaie nationale
diminue et au contraire le prix des exportations libellé en devises augmente : cela doit faire augmenter les quantités importées et
diminuer les quantités exportées. Inversement une perte de valeur de la monnaie nationale devrait permettre d’améliorer la
compétitivité-prix des producteurs résidents mais elle renchérit le coût des importations. Les effets des variations du taux de
change sur la valeur des échanges commerciaux dépendent à la fois de l’élasticité des exportations par rapport au cours du change
et de l’élasticité des importations par rapport au cours du change.
Lorsqu’une monnaie a tendance à s’apprécier, les titres financiers libellés dans cette monnaie prennent de la valeur par rapport à
ceux libellés en devises étrangères et il est alors possible de les placer sur les marchés en les rémunérant un peu moins que ceux
libellés en devises étrangères ; les emprunteurs d’un territoire dont la monnaie a tendance à s’apprécier peuvent donc s’endetter
en ne payant qu’un taux d’intérêt faible. Au contraire pour une monnaie qui a tendance à se déprécier, il faut consentir à payer
un taux d’intérêt élevé pour emprunter dans cette monnaie sur les marchés internationaux. Le taux d’intérêt auquel un pays ou
les agents économiques privés qui utilisent sa monnaie doivent consentir pour emprunter sur les marchés internationaux dépend
des calculs des investisseurs sur les risques qu’ils prennent en achetant ces titres.
Source : Eduscol
a)
b)
c)

Qu’est-ce que le taux de change ?
Comment se détermine-t-il ?
Compléter le schéma ci-après
Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?
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Change euro/dollar
Dépréciation de l’euro
par rapport au dollar
Appréciation de l’euro
par rapport au dollar
Effet sur la valeur de
l’euro
Impact sur les échanges
extérieurs
C.
L’internationalisation de la production
Peut-on dire que McDonald’s est une entreprise américaine ?
Une firme _______________ ou firme _______________ est une entreprise qui a au moins une _______________ à
l’étranger (celle-ci est alors sa _______________). On appelle _______________ une société dont au moins 50 % du capital
est détenu par une autre société, qu'on appellera _______________ ou _______________.
Document 16. Manuel p76 doc. 1 « L’augmentation du nombre de firmes transnationales (FTN) »
On appelle
______________________________ (IDE) une opération par laquelle un investisseur basé dans un pays
acquiert une _______________ dans un autre pays avec l'intention de la gérer. Ce sont donc des investissements dont le but
est de contrôler une entreprise hors du territoire national.
On distingue deux types d’_____ : La création d’une
_______________ de production nouvelle dans le pays d’accueil ; La
______________________________ d’une entreprise déjà existante : la ________________________ est
supérieure ou égale à 10 % du capital de l’entreprise d’accueil (sinon, on parle d’investissement de portefeuille).
Document 17. Flux annuels mondiaux d’investissements directs à l’étranger (source : CNUCED, 2011)
 Forte _______________ des IDE entrants et sortant :
multipliés par 4 en 20 ans.
 L’______ et les ________sont les principaux
émetteurs d’IDE mais aussi les principaux
_______________. On observe que cette part est en
_________: passant de __________ des IDE entrants
en 1990 à _________ en 2010, et de _________ des
IDE entrants à _________.
Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?
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A partir des années 1990, de plus en plus de filiales de firmes multinationales ont été implantées dans les pays d'Europe centrale
et orientale, dans les pays du Sud-Est asiatique et en Chine et plus généralement dans la plupart des pays en développement,
ceux-ci cherchant à attirer des firmes multinationales pour accélérer leur croissance.
L’installation durable de filiales de FMN dans certains pays comme la Chine, le Brésil, voire l’Inde, a contribué à l'accélération de
la croissance de ces pays, ce qui leur a fourni la possibilité de devenir à leur tour les pays d'origine de gigantesques firmes
multinationales. = IDE sortants des pays émergents
Les nouvelles FMN originaires de Chine ou d’Inde peuvent s’appuyer
- sur un développement intérieur favorisé par une main-d’œuvre bon marché (dumping social), l’émergence d’un vaste marché
intérieur ;
- une épargne assez abondante ;
- mais aussi sur une génération d’entrepreneurs formés à l’étranger ;
- et sur des transferts de technologies en provenance des PDEM.
C1. Les stratégies des firmes dans la mondialisation
Document 18. Les déterminants de localisation des firmes
a)
b)
Champ : 809 décideurs internationaux
Source : Baromètre Ernst & Young de l’Attractivité de l’Europe, 2009
Expliquer le déterminant « marché intérieur national et régional »
Quels sont les déterminants qui relèvent d’une stratégie de compétitivité-prix et ceux qui relèvent plutôt d’une compétitivité
hors-prix ?
L’existence d’un grand marché potentiel est déterminant :
- S’implanter sur place pour vendre plus facilement (cf Toyota quasi inconnue il y a 20 ans, 5 ème marque vendue en France) ; se
construire une réputation
- Participer à l’essor du marché (ex. marché auto chinois, brésilien ou iranien : phase d’équipement d’une classe moyenne
naissante)
- S’adapter aux goûts du marché (Renault a pu s’adapter au marché brésilien en y produisant ses Dacia et pas ses Clio)
Ex : les délocalisations en Chine : pas qu’une logique productive de « filiale-atelier » mais aussi de présence sur un marché
émergent pour faire connaître la marque et s’assurer des débouchés futurs, à hauteur du potentiel du marché.
La compétitivité désigne l'aptitude à faire face à la concurrence, c’est-à-dire la capacité à conserver ou augmenter les parts de
marché face à la concurrence. On distingue deux formes de compétitivité :
- La _______________ qui traduit la capacité à proposer sur le marché des produits à des prix _______________ à ses
concurrents. Cela peut passer notamment par la recherche d'un
_______________ coût du travail pour les tâches qui
nécessitent du travail peu qualifié.
- La compétitivité _______________ (ou compétitivité-produit) désigne tout ce qui ne relève pas du prix : il s'agit de la capacité
d'une entreprise à proposer des produits
_______________ et de _______________, ce qui s'obtient en innovant et en
s'adaptant à la demande.
Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?
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C2. La division internationale du travail
Document 19. L’iPhone, « made in world »

a)
b)
Expliquer le choix de la Chine
et celui des pays développés,
pour la production de l’iPhone.
Quelle va être la conséquence
de l’internationalisation de la
production sur le commerce
international ?
Certaines firmes poussent la logique de la transnationalisation à leur maximum : Nike par exemple est une « fabless fab » (société
sans usine) : elle ne produit plus aucun article de sport par ses propres moyens
- elle gère les sous-traitants/ filiales qu’elle possède
- se recentre sur les activités de marketing et de conception
- ainsi que sur la relation clientèle et la publicité.
On a ainsi l’apparition de FMN globales, qui travaillent en réseau, qui combinent toutes les stratégies possibles, avec une vision
purement mondiale, qui se déconnecte peu à peu de la production.
Ces sociétés ont compris que c’est la différenciation, le design, la pub qui fera les leaders de demain en plus de réussir à produire
à bas coût. Le coût de production d’une chaussure est de 5% du prix de vente.
Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?
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