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Egalité des droits (isonomia).
La loi s’applique de la même manière à tous et chaque citoyen doit bénéficier de la
protection de la loi (ce qui se traduit par le droit d’intenter une action en justice lorsque
l’on s’estime lésé) et des mêmes droits.
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Egalité dans la participation au pouvoir politique (isocratia).
Elle se traduit par le droit participer et de voter à l’assemblée, par le droit d’accéder
aux différentes fonctions politiques et judiciaires, par le souci de faire en sorte que le
plus grand nombre puisse exercer ces fonctions et que personne ne puisse les accaparer
(tirage au sort et rotation rapide), par le fait que la participation à l’assemblée et
l’exercice des mandats fait l’objet d’un dédommagement financier, de sorte que même
les plus pauvres ne soient pas exclus.
Pour la désignation aux mandats, on ne recourt que rarement à l’élection. Celle-ci
n’est utilisée que lorsqu’il s’agit d’une fonction qui demande une compétence technique
particulière comme dans le cas du stratège (le commandant de l’armée). Dans ce cas, il
faut choisir le meilleur. Les Grecs considéraient d’ailleurs l’élection comme un mode de
désignation non démocratique mais aristocratique, rompant avec le principe d’égalité,
alors que le tirage au sort était, lui, perçu comme égalitaire. Il était considéré que tout
citoyen devait pouvoir prendre part à la gestion des affaires de la cité. En revanche, la
conduite de l’armée, comme la gestion des finances publiques, supposait une
connaissance technique que ne possédait pas le citoyen moyen. Il fallait donc prendre
les meilleurs experts, lesquels devaient toutefois rendre des comptes.
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Egalité dans le droit de prendre la parole (isêgoria).
Ce droit est très important pour les Athéniens : il inclut notamment l’absence ce censure
sur la parole et la possibilité pour tout citoyen de prendre la parole dans l’espace public
et dans toute les assemblées publiques et les conseils, y compris les tribunaux, même
lorsqu’il n’y a pas le droit de vote.
La liberté des citoyens par la loi et par la vertu civique
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La liberté par la loi.
Athènes partage avec la plupart des cités (polis) du monde grec le principe selon
lequel, dans la cité, le pouvoir politique n’appartient à personne à titre personnel. Le
pouvoir appartient à la loi. C’est la loi (fondamentale) qui détermine par qui, comment
et dans quelles limites le pouvoir peut-être exercé. C’est pour les Grecs une condition
nécessaire à la fois à la paix sociale et à la liberté. Aucun citoyen ne peut être soumis à
un autre. Il ne peut être soumis qu’à la loi. C’est la condition même de la liberté.
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La liberté par la vertu civique
Mais la liberté ne suppose pas seulement la protection et le respect de la loi. La
liberté véritable ne peut s’acquérir que dans la participation à la vie publique. Celle ci
n’est donc pas qu’un droit, elle est une condition essentielle à l’accomplissement par
l’homme de sa véritable nature « L’homme est un animal politique » écrit Aristote (384-
322 av. JC) : c’est la thèse dite de l’humanisme civique. La participation civique est
même une obligation, dès lors qu’elle est nécessaire au maintien d’un système
garantissant la liberté de tous. Bien entendu, nul ne peut être obligé d’exercer un