Cours 02 productivité des facteurs de production IEP

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Les facteurs de production
Les facteurs de production sont les ressources, matérielles ou non, utilisées dans le processus de
production de biens et de services.
L'évolution du concept
Les économistes classiques retiennent trois facteurs, formalisés par Adam Smith : la terre, le capital et
le travail. Par la suite les néoclassiques ne retiendront que le capital et le travail.
Ces trois constituants classiques ressortent toutefois d'une approche traditionnelle en cours d'évolution
et de complexification :
Le facteur « terre » (d'ailleurs de plus en plus en plus aménagé par la main de l'homme) est aujourd'hui
plutôt considéré soit comme la composante foncière du capital, soit comme une composante d'un
facteur naturel plus large (ressource naturelle ou capital naturel).
Dans l'économie du savoir qui caractérise de plus en plus la production des pays développés, la notion
de capital physique (investissement matériel) ou financier (sources de financement) s'est enrichie de
celle de capital-savoir. On parle aussi de capital humain, de capital social, etc., comme variable
explicative de l'amélioration de la productivité ne résultant pas des autres facteurs.
Optimisation des facteurs, productivité, développement
Dans une économie de la rareté, la combinaison optimale de ces éléments pour chaque produit ou
service offert sur le marché détermine ce qu'on appelle généralement l'intensité des facteurs. On
parlera ainsi, au niveau de la quantité de capital utilisée par unité produite, « d'intensité
capitalistique ».
Dans une économie dynamique (= en changement permanent), la croissance économique est assurée
soit par un accroissement des quantités de facteurs de production mobilisés, soit par une amélioration
de la combinaison productive de sorte que la même quantité de facteurs engendre davantage de
produit.
On parlera donc selon le cas de meilleure productivité du travail, ou de meilleure allocation des
ressources / des facteurs.
En considérant le PIB comme une fonction du capital et du travail, la croissance résulte de trois
paramètres : la quantité de capital utilisée, la quantité de travail (et de savoir) utilisée,
et la productivité globale des facteurs.
Les nouvelles théories de la croissance et du développement économique s'efforcent de faire de la
productivité un facteur endogène, que l'on explique par des variables telle que :
l'effort de recherche-développement, et l'investissement dans le travail (effort de formation). On rejoint
là la notion mentionnée plus haut de capital-savoir.
l'effort d'investissement collectif en infrastructures (routières, de télécommunication).
Encore que cela soit assimilable à du capital physique. mais on peut y ajouter les infrastructures
institutionnelles, proches du capital-savoir : systèmes juridique, réglementaire, monétaire, éducatif,
etc.
La productivité des facteurs
La productivité des facteurs est un ratio obtenu en divisant la production par l'un des facteurs de
production employé pour l'obtenir.
On peut ainsi calculer la productivité du travail, la productivité du capital, des investissements, des
matières premières, etc.
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Le terme productivité employé seul sous-entend le plus souvent « productivité du travail ».
On parle de productivité globale lorsqu'on rapporte la production à l'ensemble des facteurs de
production.
On peut évaluer la productivité au niveau d'une machine, d'une usine, d'une entreprise, d'une région,
d'un pays, et faire des comparaisons entre ces entités et, pour une même entité, dans le temps.
Sur le long terme, les gains de productivité sont dus essentiellement au progrès technique.
L'augmentation de la productivité des salariés est selon le marxisme un des moyens qu'a le patronat
pour accroître le taux d'exploitation.
Les ratios
La productivité est classiquement définie comme le rapport entre une production et les ressources
mises en oeuvre pour l'obtenir, ou encore entre une production et l'une seulement de ces ressources.
La production, dénommée aussi output, désigne les biens et/ou les services produits ;
Les ressources mises en oeuvre, dénommées aussi facteurs de production ou input, désigne le travail,
le capital technique (installations, machines, outillages...), les capitaux engagés, les consommations
intermédiaires (matières premières, énergie, transport...), ainsi que des facteurs moins faciles à
appréhender bien qu'extrêmement importants, tels le savoir-faire capitalisé.
Les mesures usuelles au plan national
Au plan national, la production est l'ensemble des biens et services produits par l'ensemble des
entreprises, lesquels constituent la richesse créée par la nation. Le rapport de productivité devrait donc
se formuler ainsi :
La méthode la plus couramment utilisée est la suivante :
la richesse créée est mesurée en valeur par le PIB, le produit intérieur brut ;
seul est retenu le facteur de production travail (quantifié en heures).
En découle le ratio :
Ainsi, quand sans autre précision il est fait référence à la productivité, il s'agit de la productivité du
travail, plus précisément de la productivité apparente du travail, « apparente » rappelant que la
productivité dépend de l'ensemble des facteurs de production et de la façon dont ils sont combinés.
De la productivité au niveau de vie
On ne cherche pas seulement à mesurer le niveau de la productivité, mais aussi, voire surtout, son
évolution d'une année sur l'autre, car elle influe sur le niveau de vie. Le niveau de vie moyen des
habitants d'une nation s'évalue par le ratio PIB/population. Pour éviter toute confusion entre la mesure
et la chose mesurée, il serait plus pertinent d'utiliser la relation :
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Le niveau de vie résulte de trois facteurs d'influence : la productivité du travail, le temps de travail
moyen par travailleur (quantifié en heures), le nombre d'actifs rapporté à la population.
Par « travailleurs » il faut entendre ici l'ensemble de toutes les personnes effectuant un travail, quel
que soit leur statut : salariés, artisans, commerçants, agriculteurs, professions libérales, dirigeants non
salariés, etc.
En partant de la relation ci-dessus on peut écrire :
Sur longue période, la quantité de travail fournie par « travailleur » diminue tout comme la part active
de la population. En résulte une diminution continue de la quantité de travail par habitant. L'aspiration
générale n'est certainement pas de voir se renverser cette tendance.
Comment satisfaire les deux objectifs majeurs de progrès social que sont « l'augmentation du pouvoir
d'achat » et « la réduction du temps de la vie passée au travail » ?
Par deux évolutions indissociables :
la croissance de la richesse créée par la nation et l'amélioration de la productivité du travail.
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