Amélioration génétique de la production laitière 14h-16h : Caron-Demont Stéphanie Le Loc'h Guillaume But : pouvoir améliorer le niveau génétique du troupeau La démarche présentée ici pour la vache laitière est générale et applicable à toutes les espèces que l'on veut améliorer génétiquement. Avant de choisir des reproducteurs, il faut définir une politique cad définir ce que l'on veut améliorer chez la race. Un protocole est ensuite mis en place puis les données sont récoltées et traitées. On peut alors choisir les reproducteurs puis diffuser ce progrès génétique. L'amélioration de la vache laitière existre depuis 30 ans et a amené à un doublement des productions laitières à savoir une production moyenne de 7000 kg de lait par lactation et par vache contre 4000 kg il y a 30 ans. I Organisation de la sélection : A) Cadres et moyens : 1) Réglementation : La loi est bien faite et complète. Le titre I reprend les étapes de la démarche générale; le titre II ne nous concerne pas directement. Cette loi est cependant très critiquée car elle encadre le service parapublic qu'est la production laitière de manière très rigide. Elle donne les différentes étapes de la démarche de sélection. 2) Moyens de la mise en oeuvre : .Le cheptel La taile et le taux de contrôle dans le cheptel sont les deux paramètres intéressants. En France, sur 4,1 millions de VL, 2,7 sont contrôlées. On peut observer que le cheptel a une répartition pyramidale avec une élite et une base qui échappe aux contrôles. Dans l'élite on trouve les mères à taureaux. Ces taureaux sont évalués puis utilisés pour le progrès de tout le cheptel. Les taureaux doivent être agréés avant leur utilisation. Pour les trois races les plus importantes, on observe : un cheptel très fort et un très bon taux de contrôle (75%) pour la Prim'Holstein, un bon cheptel et un taux moyen (40%) pour la Normande, un bon cheptel et bon taux (50%) pour la Montbélliarde. La situation des autres races est mauvaise car les effectifs et les taux de contrôle sont trop faibles. Par conséquent, à défaut d'augmenter les performances de ces races, on les stabilise. .Les organismes : Au coeur du schéma, on trouve les unités de sélection qui sont des fédérations de coopératives ou de centres d'IA (CIA). Dans une même zone, on ne trouve pas de superposition des CIA. On trouve deux types de CIA : d'une part les centres de mises en place et d'autre part les centres de production de semences qui possèdent les taureaux et les paillettres. Autour de ces unités de sélection, on trouve : Des donneurs d'ordres : les UPRA (Unité pour la promotion et la sélection de la race) qui définissent des objectifs de sélection; l'institut de l'élevage qui a été créé pour faire l'interface entre les besoins du terrain et les connaissances scientifiques, l'INRA. L'EDE (Etablissement de l'élevage) et le CLB (Contrôle Laitier Bovin) envoient des techniciens sur le terrain pour récolter les données (surtout valable pour l'EDE). Les UPRA fournissent aussi des données liées au standard de l'animal. Les données de l'EDE, du CLB et des UPRA sont concentrées au niveau des CRI (Centre Régionaux Informatiques). Les ARSOE sont des Associations Régionales de Service aux Organismes d'Elevage. Les CRI font ensuite parvenir leurs données au CTIG, Centre de Traitement de l'Information Génétique, qui est un organisme national contrairement aux autres, qui sont régionaux. Le CTIG adresse enfin ses données aux unités de sélection (et aux UPRA) qui doivent avoir l'agrément du CNAG pour mettre alors le taureau en service. 16h-18h : JARDEL Nicolas LAMERE Fanny B) Définition des objectifs 1)Quantité et composition du lait poly 13 On observe différentes définitions de l’index INEL selon les années. Le problème de ces formules est qu’il est difficile de les comparer pour voir leurs répercussions. On va donc effectuer une pondération et ainsi comparer l’évolution des quantités de matière utile (QMU) et des taux de matière utile (TMU). Poly 14 On part des formules du poly 13. Exemple pour l’INEL 1989 : la formule ne prend pas en compte le TB. Pour simplifier, on se base sur 1 QMP : tout les coefficients sont donc divisés par 2 et on n’oublie pas de rajouter le TB (coef 0) pour que tous les termes soient pris en compte. On a donc 1.5 QMU et 3 TMU. On reporte ça dans le tableau poly 14 en pondérant la QMU ; on a donc 3/1.5=2 de TMU. Il est alors plus simple d’effectuer les comparaisons. Avant 89 : le maximum de sélection génétique est fait sur les quantités de lait produites (QMU) ; on ne se préoccupe pas des TMU. En 1989 : après l’instauration des quotas, on veut freiner les quantités produites et surtout les quantités de matière grasse. Cela induit un déficit relatif du TP qu’on introduit donc (formule de l’INEL). La pondération est donc de 1 pour QMU à 2 pour TMU. On a introduit une dose de progrès génétique sur les taux. En 1993 : on passe à une pondération de 1 contre 3 car on voit que les transformateurs paient les points supplémentaires sur les taux. On pense alors que dans l’avenir le coef de TMU serait encore plus important. En 2001 : On revient pourtant à 1.25 : les transformateurs ne paient pas assez et les prix stagnent. Si on s’intéresse à l’équilibre MG-MP, on remarque que la QMP progresse plus vite que la QMG. En 89 et 93, on prône la production de protéines et on dénigre les MG (produits allégés…). Mais la MP est sous payée contrairement à ce qu’on pensait. En 2001, la pondération refait donc intervenir les MG. Poly 15 Les chiffres s’interprètent sur la courbe 15. Attention les échelles sont différentes. Les coefficients 2-3-1.25 (« a ») des TMU ne font que très peu diminuer les progrès génétiques des QMU qui restent presque au maximum. On veut garder un maximum de sélection génétique sur la quantité de lait produite et on introduit juste un petit coefficient sur les taux : « a » est toujours inférieur à 5 sur la courbe ce qui revient à un progrès de TMU (MU) de 0.5 point seulement environ. On ne veut pas passer ce cap de 5, faible coef mais qui assure le maximum de QMU : le principal est de vendre beaucoup de lait. 2) Autres caractères D’autres caractères entrent en jeu qui sont susceptibles d’améliorer la rentabilité financière d’un élevage : l’aspect viande, la longueur de carrière, la résistance aux mammites, les aplombs, la rapidité de la traite… Poly 16 Production de viande : Le Pér est le poids économique relatif d’un caractère : son intérêt économique par rapport à la production de lait. Quand on a un progrès génétique d’un écart type sur l’INEL, on a un gain économique de 1. Si en progrès génétique on a une unité d’écart type viande, on a un gain économique de 15 à 20% de celui obtenu avec l’INEL. Pour ce caractère production de viande, les héritabilités (h2) sont fortes. Par rapport à la production de lait (QL :quantité de lait pour une lactation) : les deux premières lignes, il y a indépendance génétique entre la production d’une vache et la valeur bouchère de son produit, car les chiffres sont très proches ou égaux à 0. Par contre, 3ème ligne : corrélation génétique faiblement négative (-0.20). Si on ne se préoccupe pas assez de ce caractère, tendance à une dégradation lente de la qualité des carcasses à la réforme : les éleveurs perdront sur la vente des carcasses de réforme si la production laitière est très élevée. Pour la morphologie : Format : forte h2, ce qui tombe bien car la corrélation génétique avec la production est positive. Qualité de mamelle : même chose, une bonne mamelle fait en général une bonne laitière. Type laitier : aucun rapport avec la production. Poly 20 Traite : Les meilleures laitières sont celles qui se traient le plus vite : la corrélation est légèrement positive. La politique à suivre est simple : on a intérêt à continuer à sélectionner sur la production de viande jeune, la qualité des mamelles, la vitesse de traite. Mais en améliorant la production de lait, on améliore déjà ces caractères. Toutefois il est toujours profitable de faire une petite sélection génétique dessus. Cellules-fertilité-longévité On s’est rendu compte que l’on perdait de l’argent sur les coûts de production, comme les frais sanitaires par ex. Ceci n’est pas négligeable. Poly 17 Index Cellules : on a une dégradation de cet index sauf pour les Normandes, qui décroît en même temps que les taux de cellules augmentent. Ceci est bien corrélé à la fréquence des mammites cliniques. Poly 18 Index Fertilité : on a une dégradation forte, sensible dans le cheptel des hautes productrices : les qualités génétiques se dégradent. Poly 19 Index Longévité : dégradation ces dernières années. Il est bien nécessaire de proposer des infos aux éleveurs sur l’intérêt de la sélection sur ces caractères, et intégrer ces index dans l’index synthétique général. Poly 20 Les Pér ne sont jamais négligeables. L’éleveur gagne de l’argent en améliorant ces caractères. Cellules : h2 score (SCS) est basé sur des comptages cellulaires : c’est faiblement héritable. Mais la résistance aux mammites peut quand-même se sélectionner. Attention pour l’effet sur la production : c’est faiblement positif, donc quand la production augmente, le score augmente donc la quantité de mammites est plus élevée. La sélection est donc faiblement freinatrice sur la quantité de lait. Fertilité : les h2 sont très faibles. Comment enrayer la tendance à la baisse de la fertilité ? Il faut essayer déjà de la faire stagner. Quand la production augmente, la fertilité diminue (corrélation négative). Il existe un vrai problème de fertilité des troupeaux à forte production. La conduite d’élevage peut contrecarrer ces tendances génétiques. Longévité : h2 moyenne. LGF est la longévité fonctionnelle : ne tient pas compte des réformes dues à une production trop basse, seulement celles pour problèmes fonctionnels comme les boiteries par ex). La corrélation est positive : une bonne laitière est une longue laitière. L’indice de sélection UPRA (ISU) est un indice synthétique qui combine l’INEL, la morphologie et tous ces caractères vus précédemment (cellules, fertilité, longévité). Ils représentent 1/8ème du poids de l’ISU. II/ Mise en œuvre du programme A/ Déroulement d’un cycle de sélection 1) Récolte des données Poly 21 A connaître Savoir dessiner, mettre les étapes Point de départ : tri dans les élevages des reproducteurs d’élite, les « pères et mères à taureaux ». Les nombres sont indicatifs (cycle moyen). Les veaux sont des bons sujets, mais il faut détecter les meilleurs. On a fait une sélection sur ascendance. Avantages :-rapide -coût faible -efficacité moyenne En station de contrôle individuel : on recherche les performances de l’individu sur des qualités non laitières comme la fonction sexuelle, la croissance, la conformation (pour un potentiel boucher non négligeable). Les veaux entrent à 15 j et sont sélectionnés à 6 mois : au moins deux mois de nursery permettent d’effacer l’effet élevage qu’ils ont eu dans leur ferme d’origine. On a fait une sélection massale. Caractéristiques :-rapide -coût élevé -bonne valeur productive car les caractères ont une h2 moyenne à forte. Ensuite on fait une sélection sur descendance (testage). Chaque taureau se voit attribuer 200 vaches (support de testage). Elles mettent bas 9 mois après. La génisse est élevée jusqu’à l’âge de sa mise à la reproduction, âge auquel elle est inséminée et fait une lactation. Son père est évalué à travers sa production. On connaît donc la capacité des filles quand les taureaux ont 5 ans ½-6 ans. On classe les taureaux et on retient un lot de taureaux améliorateurs qui sont proposés à l’agrément à la Commission Nationale d’Amélioration Génétique. Seulement 10 taureaux environ sont retenus, ce qui fait un taux de chute de 90%. Avantage :-excellente fiabilité Inconvénient :-long -très cher 2) Traitement des données Poly 22 Indice génétique = estimation de la supériorité génétique d’un individu par rapport à la moyenne de la population d’appartenance. L’index des males est différent de celui des femelles. Pour info Un index mâle est calculé sur descendance : plus il y a de filles meilleure sera la prédiction sur le taureau. L’index femelle est calculé sur les performances propres en premier lieu. Si elle répète ses performances, le coefficient K améliore l’estimation et la précision. En début de carrière, un indice combine la prédiction sur ascendance et les performances propres (Â avec Ip et Ia avec Ip pour performances propres et Ia pour ascendance). La connaissance de l’ascendance est importante en début de carrière. A la longue, le CD sur Ip augmente donc les performances sont de plus en plus importantes et Ia diminue. Un index mâle atteint rapidement 0.8 à 0.9 de CD. Un index femelle atteint un CD de seulement 0.4 car on connaît mal l’indice génétique. Aujourd’hui on a une meilleure méthode de prédiction : calcul des indices par BLUP. Poly 23 On effectue des corrections en ayant identifié les effets du milieu qui ont un fort effet sur les prédictions génétiques. Une vingtaine d’effets de milieu sont pris en considération pour calculer les indices BLUP (ex : effet troupeau). B / Résultats Les objectifs de cette partie seront revus en TD. Les index élémentaires sont combinés pour obtenir l’Index Synthétique UPRA (ISU) dont les éleveurs se servent pour choisir leurs taureaux d’IA. Poly 24 L’accent est surtout mis sur la sélection des mâles. Il y a quatre voie de transmission des gènes. La voie principale est la voie mère-fils car on a on taux de sélection faible ( toujours inférieur à 2 %) donc une pression de sélection très forte. Tm est l’intervalle de génération. CONCLUSION La sélection des taureaux d’IA ne doit pas occulter l’effort de sélection sur les mères à taureaux qui représentent un grand fichier de variabilité génétique. Un tri est fait sur les mères à taureaux pour en garder l’élite qui sert à produire les embryons pour le transfert embryonnaire.