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CULTURE GENERALE
HI S TOI R E DE L’E U RO PE
C O N TE M POR A I N E
INFOS SUR LES COURS A VENIR
Pas cours les 9/03, 16/03, 6/04. Le professeur compte rattraper ces cours pour finir le
programme.
Examen le 18/05.
I N T RO D U C T I O N – L E S I E C L E A VOL D ’ OI S E A U : 1 9 1 4 - 2 0 0 4
L’histoire contemporaine se divise en trois parties, trois grandes vagues industrielles :
1760 _ 1880 : dominé par l’Angleterre c’est la période du charbon et de la vapeur.
1880 _ 1980 : dominé par les Etats-Unis, période dominée par le pétrole, l’électricité, la
chimie, la métallurgie, le cinéma, l’acoustique, les disques, la photo, et l’aéronautique.
1980 _ 2005 : grande période de l’industrie automobile, de la téléphonie mobile et de
l’informatique.
Au cours de la période moderne, période allant de 1880 à 1980, l’économie est dominée par
l’industrie de production d’objets. C’est alors que naît la notion d’Enthropocentrisme (Centralité de
l’homme et de la femme). Les deux idées qui prédomines cette période sont la laïcité et l’optimisme
(idée de la paix éternelle). Il existe deux type d’industrie : l’industrie constructive et l’industrie
destructive (Guerres mondiales). Mais malgré tout l’homme reste optimiste et nous voyons apparaître
la période des trente glorieuses. Peu de pratique religieuse mais une idée de la centralité de l’EtatNation. Il apparaît également une grande idée du Nationalisme.
La période Post-moderne est à l’inverse la période du pessimisme, de l’intégrisme, de la
mondialisation et de l’industrie du spectacle. Il y a de moins en moins de contact avec le réel. La
nouvelle religion est celle de la société de consommation. On arrive à un mélange du modernisme et
du traditionalisme.
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L’ERE DES CATASTROPH ES
1914-1945
L A G R A N D E G U E R R E E T S E S C ON S E QU E N C E S
Avant la révolution française, c’est une élite agraire qui dirige. Le 19ème siècle correspond à la
prise du pouvoir par les bourgeois. Cela correspond donc à une nouvelle notion : la recherche du
profit. Nous savons qu’il existe 3 types de revenues : la rente, le profit et le salaire.
La quasi-totalité de la noblesse vivait de rente. La bourgeoisie vivait elle des profits, c'est-à-dire
d’un certain capital en plus d’un travail. Les bourgeois investissent dans le travail. Ils ne dépensent
pas mais investissent. Il y a donc une domination du système capitaliste. La ville concentre le
commerce et deviens le centre décisionnaire.
A la révolution, c’est la fin des corporations et le début du marché libre en France. Il faut investir
dans la technologie industrielle (textile et métallurgie) et culturelle (photographie). On deviens à la
fois consommateur et producteur. Avant la révolution, il n’y a aucune consommation c'est-à-dire
aucun achat en grande quantité et ce de manière régulière. Avant 1789 le principal objet culturel est le
livre. Après 89, c’est le journal. Commence à apparaître une notion de mode. Début des campagnes
de propagande pour la consommation (publicité). La notion de laïcité devient le pilier de la société
bourgeoise. Le principe de propriété devient l’un des principes fondamentaux.
Pour la bourgeoisie, la démocratie est le régime idéal. Mais c’est également la période de
l’impérialisme et de l’extension hors de l’Europe. On peut voir à cette époque le développement de
l’industrie de guerre avec l’invention de l’avion du sous-marin, et des télécommunications. Cette
industrie provoquera la mort de près de 8 millions de personnes au court de la première guerre
mondiale dont près de 1,5 millions en France. C’est également la prise de pouvoir mondiale de
l’Angleterre. A la veille de la Grande Guerre, l’Europe est prospère et dominante.
On peut voir l’apparition de salariés. Un salarié ne vit que de son travail et non de son capital.
On ne travail que 120 jours par an à raison de 6 ou 7h par jour avant 1789. Mais avec la révolution
industrielle, on va se mettre à travailler 10 à 12h par jour. La condition ouvrière s’améliore.
On voit naître la notion de nationalisme. On définie sa personnalité par rapport à la nation et on
ne vit que par et pour elle. Notion d’historisation (tout le monde veut entrer dans l’histoire et écrire
celle de sa propre nation) ainsi que celle de hiérarchisation des nations. On peut mourir pour la
nation parce que la nation est tout. Le clivage social et l’exploitation sont oubliés. Le capitalisme est
représenté à travers l’Etat-Nation.
Une partie de l’industrie vit de la guerre et l’encourage. Pour beaucoup, la guerre est une bonne
chose pour le développement et la mondialisation.
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28 juin 1914 : assassinat de Franz Ferdinand.
28 juillet 1914 : l’Autriche déclare la guerre à la Serbie.
1 août 1914 : l’Allemagne déclare la guerre à la Serbie.
3 août 1914 : l’Allemagne déclare la guerre à la France.
4 août 1914 : l’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne.
La première guerre est une guerre totalement incompréhensible. C’est tout d’abord une guerre
mondiale puisqu’elle ne fait participer pas moins de 37 pays à travers l’Europe, le Moyen Orient,
l’Asie et l’Amérique du Sud. Les 5 grands acteurs européens de cette guerre sont l’Allemagne,
l’Autriche, la France, l’Angleterre et l’Italie. L’Italie est entrée en guerre en pensant à l’après guerre et
à la redistribution des territoires. Il en est de même pour la Turquie.
Le Japon a déclaré la guerre à l’Allemagne en novembre 1914. Pendant cette guerre on ne fait
aucune distinction entre le monde civile et le monde militaire. Pour gagner il faut détruire la nation
ennemie. Au cours de la première guerre mondiale, 30% de la population française est mobilisée. Il
en résultera 1,5 millions de morts et plus de 5 millions d’invalides. Ce sera une guerre totale.
Au cours de cette guerre seront fait de très nombreuses avancées industrielles avec la naissance
du char qui tient un rôle décisif, l’entrée des sous-marins, et le fort développement de l’armée de l’air.
L’armée de l’air sera dans un premier de temps une arme de surveillance avant de devenir une arme
d’attaque.
En janvier 1918 a lieu la Conférence de Paix de Versailles. Les pays victorieux sont la France,
l’Angleterre et les Etats-Unis. De grandes modifications sont faites concernant la répartition des
territoires. La Hongrie perd de nombreux territoires ce qui permet la création de la Tchécoslovaquie.
L’Autriche perd 80% de ses territoires. La Turquie perd la quasi-totalité de ses territoires et ne reste
qu’avec 15% de ses territoires originaux. L’Irak est créée. En ce qui concerne l’Allemagne, elle perd
l’Alsace et la Lorraine et doit accepter la présence militaire sur la rive droite du Rhin. Elle perd toutes
ses colonies au profit de la France et de l’Angleterre.
Cette guerre sera avant tout la victoire de la démocratie malgré le règne des dynasties. 1918 est
l’année des grandes dynasties. L’Autriche, la Hongrie, l’Italie ainsi que les nouveaux pays deviennent
démocrates. La France est considéré comme le seul vrai vainqueur de la guerre et deviens un modèle
démocratique. Désormais, c’est la démocratie qui gouverne, un processus commencé avec la
révolution française.
Mais cette guerre sera surtout une catastrophe démographique et économique (219 milliards de
déficit). Fortes dépréciations et dévalorisations des monnaies. Mais ce sera aussi le début de la
libération de la femme.
LES ANNEES 20
Aux Etats-Unis, les démocrates étaient pour une intervention militaire dans les conflits. Les
républicains soutiennent une politique d’isolation. 200 000 soldats américains sont morts pendant la
première guerre mondiale dont 100 000 de la grippe espagnole. Wilson cherche une certaine utopie.
Les républicains gagnent les élections. Les américains commenceront la seconde guerre mondiale
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trois ans après le début de la guerre. L’Europe se sent abandonnée. La démocratie se développe sur le
modèle de la troisième république française.
Mais alors pourquoi retrouve-t-on de nombreux pays totalitaires ? Les Etats-Unis se retirent de
l’est de l’Europe. Une modification de la structure sociale européenne a lieu. Les classes moyennes
s’appauvrissent. Or il s’agissait des plus grands propriétaires mais aussi des plus grands soldats actifs.
Il y a une très grande inflation au début des années 20. L’or est échangé contre les billets. L’Etat
déçoit. Les allemands ont l’impression de prendre un « couteau dans le dos ». C’est pourquoi on peut
voir la naissance du futur partis nazi : anciens combattants pour qui la défaite est la faute des juifs où
que l’on soit en Europe. Le nazisme et le fascisme sont soutenus par les déçus de guerre. Le
deuxième adversaire est la démocratie.
En 1929, c’est le crash boursier de New York. Du coup un problème de confiance apparaît. Plus
aucun investissement n’est fait. En Europe, l’Etat est obligé d’intervenir pour éviter la catastrophe.
C’est la première véritable intervention de l’Etat dans l’économie. Jusqu’alors, l’économie devait être
indépendant. C’est l’apparition du « New Deal », c'est-à-dire que l’Etat lance des projets nationaux
pour donner du travail aux chômeurs (Roosevelt). C’est la politique le l’Etat providence. Il faut sortir
la classe moyenne de la crise. Peu à peu la démocratie laisse place aux régimes totalitaires.
En Russie, la bourgeoisie moyenne prend le pouvoir. En 1917, le tsar part et la démocratie
s’installe. Mais quelque mois plus tard c’est le communisme qui prend le pouvoir. En 1922, Marx
propose la NEP (nouvelle économie populaire). Cela amène 5 ans de prospérité à la Russie. Pour les
opposants, c’est le Goulag. Lénine meurt en 1934. Deux hommes sont là pour lui succéder : Trotski
et Staline. Trotski gagne les élections. Mais il est chassé du pouvoir en 1927 et Staline prend le
pouvoir. Trotski est expulsé de Russie. Il sera assassiné à Cuba quelques années plus tard. Désormais
les opposants sont éliminés. La minorité est pour la révolution dans leur pays comme en France pour
la révolution de 1789. La première guerre mondiale est la condition à la création d’une société
totalitaire surtout sous Staline en 1937. On ne peut pas effacer la contribution du communisme au
plan de l’éducation et de la santé. Ils ont libre accès à la politique ce qui n’est pas communiste.
Beaucoup de gens sont mort pendant la guerre (30 millions). Le gouvernement passe de
l’autoritalisme au totalitarisme. Ce gouvernement est mieux organisé, mieux équipé grâce à la
technologie (numéro, écoute et caméra) et à la dénonciation. Il n’y a que deux systèmes de
punitions : la déportation en Sibérie et l’exécution sans procès.
LES ANNEES 30
FASCISME ET NAZISME.
Le fascisme est un système politique et idéologique qui n’existe pas avant la première guerre
mondiale. Elle est en ce point très ressemblante au nazisme.
Avant cela, il existait 3 grands systèmes :
monarchie : appui sur la noblesse traditionnelle et les minorités.
Libéral capitaliste : né au 18ème siècle et domine le 19ème siècle.
Socialisme : état égalitaire.
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Le fascisme se fait remarquer par ses cérémonies en extérieur et de nombreux défilés. Dans la
propagande, la mythologie joue un rôle important. C’est une idéologie incarnée par un idéal et un
chef, un führer. On ne considère pas l’individu comme libre. L’individualisme disparaît et c’est
l’obéissance qui transforme l’individu qui prend sens au sein d’un groupe. On fait ressortir la faculté
humaine à mettre en valeur :
Libéral : raison.
Fasciste : désir et instinct
Capitaliste : culture
Le fascisme se retrouve à travers la nature puisqu’il faut agir comme un animal. L’individu est
considéré comme irrationnel, impulsif et émotionnel. Le corps fasciste est antidémocratique, antitraditionnel, organisé de façon disciplinaire et aucune liberté individuelle. La liberté s’exerce à travers
les défilés. Le fascisme met en valeur la guerre (comme quelque chose qu’il faut provoquer).
Le fascisme est profondément raciste. Il fait une classification des races :
1. ariens, allemands et descendants germaniques.
2. latins : français, italiens et espagnols.
3. slaves
4. noirs et africains
5. asiatiques
6. arabes et juifs.
Il y a donc une distinction entre les races supérieures et les races inférieures sur les apparences
physiques.
Les allemands préconisent l’extermination alors que les italiens sont plus modérés. Le
développement de ces deux parties se fait entre les deux guerres. Le premier mouvement au pouvoir
est celui de Mussolini. En effet il y a un grand sentiment de frustration après la victoire de la première
guerre mondiale surtout pour les anciens combattants qui n’ont pas de travail. Le duce est le créateur
du langage fasciste. Il en est de même pour la Pologne, la Hongrie qui suivent le système italien (salut
romain).
Hitler vient au pouvoir de manière légale grâce à la crise de 1929 et suit son exemple comme le
Portugal avec Saint Lazare et même en Amérique du Sud. En Espagne, en 1930, c’est un état
démocratique. En 1936, la gauche est élue et la droite refuse. L’armée entre en scène et c’est le début
de la guerre civile. La gauche est défendue par les volontaires, les français, les américains, les russes et
les basques catalans. Dans l’ensemble, c’est une victoire de la droite. Franco reste au pouvoir jusqu’à
sa mort mais ne participe pas à la seconde guerre et reste neutre. Le fascisme et le nazisme ont sortis
leur pays de la crise.
En 1933, Hitler annule tous les accords de Versailles. A partir de 1934, Hitler veut annexer
l’Autriche, ce qui ne marche pas. Mussolini est contre Hitler et protège l’Autriche mais il veut
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occuper l’Ethiopie. Cependant l’Angleterre est contre une Ethiopie indépendante. Il se crée une
rupture entre l’occident et l’Italie. Mussolini se tourne vers Hitler. Création de la coalition de l’Axe
entre l’Italie et l’Allemagne. Après les accords de Munich, les allemands, les français et les anglais
comprennent que la guerre est inévitable. A l’époque, l’armée allemande est la plus moderne et la
mieux équipée. La seconde guerre commence donc quand l’Allemagne annexe la Pologne.
Seconde Guerre mondiale
Soldats canadiens sur la plage Juno, débarquement de Normandie du 6 juin 1944
La Seconde Guerre mondiale est un conflit armé à l'échelle planétaire qui dura de septembre
1939 à août 1945. Elle consista en la convergence, à partir du 3 septembre 1939, d'un ensemble de
conflits régionaux respectivement amorcés le 18 juillet 1936 en Espagne (la Guerre civile espagnole),
le 7 juillet 1937 en Asie (la Guerre sino-japonaise), et le 1er septembre 1939 en Pologne (Campagne
de Pologne), générant ainsi un conflit planétaire qui opposa schématiquement deux camps – les Alliés
et l'Axe – et s'acheva le 2 septembre 1945. La Seconde Guerre mondiale constitue le conflit armé le
plus vaste que l'humanité ait connu, tuant environ 62 millions de personnes dont une majorité de
civils, ce qui est une première dans l'Histoire.
Présentation
En Juin 1940 la Russie attaque la Roumanie et annexe la Bessarabie provoquant l'entrée en
guerre de la Roumanie au coté de l'Axe. La Roumanie fut dès le début une cible stratégique pour
l'Axe à cause de ses ressources en pétrole et moins pour des raisons militaires. La minorité
d'allemands de Transylvanie était opposée et ne joua aucun rôle dans la décision d'affiliation à l'Axe.
La Seconde Guerre mondiale est tristement célèbre pour le sommet de souffrance auquel
l'humanité s'est elle-même soumise : la déportation en camps de concentration et camps de travail à
des fins d'extermination de populations entières (Juifs, Slaves, Tziganes), ou de catégories
particulières d'individus (homosexuel(le)s, Témoins de Jéhovah, handicapés etc.) commandées par le
régime nazi ; les meurtres systématiques de partisans communistes et de résistants, ainsi que les
représailles contre les civils, par les nazis ; les massacres massifs de populations et de combattants
perpétrés par les forces japonaises principalement en Chine ; les expérimentations sur des êtres
humains auxquelles se livrèrent des médecins nazis et des unités japonaises ; les bombardements
aériens massifs de civils d'abord par l'Axe (Coventry en Angleterre, Rotterdam aux Pays-Bas) puis par
les Alliés sur une échelle bien plus grande avec du napalm : Tōkyō au Japon, Dresde (35 000 morts)
et Hambourg en Allemagne. Et pour la première et unique fois en plus de 50 ans, la bombe atomique
fut utilisée contre un pays : deux bombes A larguées par les États-Unis ont explosé à trois jours
d'intervalle, à Hiroshima et Nagasaki au Japon.
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Forces en présence
Alliés
Afrique du Sud, Australie, France libre, Belgique, Canada, Chine, Inde, Norvège, NouvelleZélande, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Luxembourg puis l'Union soviétique à partir du 22 juin
1941, les États-Unis d'Amérique à partir du 7 décembre 1941, le Mexique et le Brésil à partir de 1942.
Axe
Allemagne, Autriche, Hongrie, Italie, Japon, Roumanie, Bulgarie, Slovaquie, Croatie, Finlande et
Thaïlande.
Le Régime de l'État français collabore avec l'Allemagne de juin 1940 à août 1944.
Le degré d'appartenance de la Finlande à l'Axe est un sujet de discussion tandis que la Bulgarie
n'adhère à l'Axe qu'en 1941.
Pays Neutres
Les États européens qui ne prirent pas part au conflit, conservant leur neutralité, furent :
l'Espagne, l'Irlande, le Portugal, la Suède, la Suisse et la Turquie. Seul l'Afghanistan fut neutre en
Asie. En Amérique du Sud, beaucoup d'États se sont déclarés solidaires des alliés et certains
déclarèrent la guerre à l'Allemagne, souvent quelques jours avant la fin du conflit.
Origines
En Europe
Après la Première Guerre mondiale et le traité de Versailles (surnommé le "diktat" par les
allemands) de 1919, se pose le problème de la compensation que l'Allemagne devrait payer aux
vainqueurs. Le Royaume-Uni partage les colonies allemandes, sous la forme de mandats de la SDN,
avec la France (mais aussi avec la Belgique, le Japon, les États-Unis). Mais la France, sur le sol de
laquelle s'est passée une grande part des combats, obtient en outre le droit à de fortes indemnités de
réparations, ainsi que la récupération des deux provinces (l'Alsace et la Moselle) annexées par
Bismarck après la guerre de 1870. Quant aux États-Unis d'Amérique, devenus de gros créanciers des
puissances alliées et appliquant strictement leurs droits, compte tenu de leurs lourdes pertes, ils
exigent le règlement des dettes d'achats de matériel de guerre et de carburant dues par leurs alliés.
La Russie est devenue, à l'issue de la Révolution et de la contre-révolution, l'Union soviétique,
tandis que de nouveaux États (Tchécoslovaquie, Hongrie, Pologne, Pays baltes) sont créés en Europe
centrale, au nom du principe des nationalités, en particulier par le démembrement de l'empire austrohongrois.
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En Allemagne, les difficultés économiques (inflation galopante des années 1920) et politiques
(faiblesse de la République de Weimar) permettent au NSDAP (parti national-socialiste des
travailleurs allemands ou nazi) et à son chef Adolf Hitler de prendre le pouvoir légalement en 1933.
Très vite, Hitler restaure en Allemagne le service militaire généralisé, interdit par le traité de
Versailles, remilitarise la Rhénanie (1936) et met en œuvre une politique étrangère agressive. Cette
politique est destinée à regrouper au sein d'un même État les populations germanophones d'Europe
centrale, en commençant par l'Autriche (Anschluss de mars 1938) et ouest de la Tchécoslovaquie
(Sudètes, en septembre 1938).
L'annexion des Sudètes est entérinée à Munich en septembre 1938, lors d'une conférence où le
Français Édouard Daladier et le Britannique Neville Chamberlain se fient aux promesses d'Hitler,
selon lesquelles l'obtention des Sudètes satisferait la dernière revendication du IIIe Reich, et
interdisent à la Tchécoslovaquie de se défendre. Cela n'empêche naturellement pas Hitler d'annexer,
peu après, la moitié de la Tchécoslovaquie, la Bohême et Moravie (en mars 1939, avec la complicité
des nationalistes slovaques de Mgr Tiso, de la Hongrie de Horthy et de la Pologne des colonels, qui
s'empare de la région de Teschen). Hitler s'empare également de Memel en Lituanie.
Cependant, le corridor de Dantzig (aujourd'hui Gdańsk), ancienne ville prussienne détachée de
l'Allemagne après 1918, constitue un élément important d'instabilité. En effet, Berlin revendique ce
corridor qui sépare la Prusse orientale du reste de l'Allemagne. Quant à la Pologne, elle rejette les
revendications allemandes sur le corridor de Dantzig qui est son seul accès à la mer.
En outre, depuis 1922, l'Italie est aux mains du parti fasciste, dirigé par Benito Mussolini, qui
exprime des revendications sur divers territoires français.
En Asie
Le Japon, modernisé à partir de l'ère Meiji, développe depuis la fin du XIXe siècle sa puissance
économique et militaire, s'accordant ainsi une place centrale et peu à peu hégémonique en ExtrêmeOrient.
Dès 1894, le Japon affronte la Chine au sujet d'une controverse sur la Corée. Cette guerre, où de
nombreux commentateurs prédisent la victoire de la Chine impériale face au petit Japon, voit l'armée
nippone écraser les forces chinoises, notamment grâce à sa supériorité technologique. De cette
victoire, le Japon obtient la cession de Formose (Taiwan), des îles Pescadores et de la presqu'île du
Liaodong.
Mais la Russie impériale, y voyant un moyen d'accroître son influence en Extrême Orient, paie
les dettes de guerre de la Chine auprès du Japon et, soutenue par l'Allemagne et la France, humilie
Tōkyō en imposant la restitution de la péninsule de Liaodong à la Chine. La Russie et le Japon sont
dès lors impliqués dans une lutte d'influence au nord-est de la Chine, alors dominée par les
puissances occidentales. La Russie obtient la concession de la construction du « transmandchourien »
et accroît sa présence militaire dans le secteur, avec notamment la création d'une base navale à Port
Arthur, au sud de la péninsule de Liaodong. La politique agressive des Russes les menant à
s'intéresser à un développement de leur influence en Mandchourie et en Corée, le Japon s'en inquiète
et tente dans un premier temps de négocier un partage des aires d'influence en Mandchourie. Mais
Saint-Pétersbourg les mésestime et la conciliation n'aboutit pas.
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C'est pourquoi en 1904 les Japonais détruisent sans déclaration de guerre une flotte russe dans la
rade de Port Arthur, puis une autre flotte russe en 1905, à la bataille de Tsushima. Le Japon, bien
préparé et proche de ses bases obtient ainsi la domination de la mer de Chine. À l'inverse, la Russie,
minée par des tensions internes, dirigée à l'est par un commandement incompétent et ne parvenant
pas à assurer une liaison militaire efficace avec l'ouest par son Transsibérien à voie unique, essuie
aussi de lourdes défaites terrestres. La guerre russo-japonaise se solde en 1905 par un armistice qui
humilie la Russie, laissant au Japon le Liaodong, la moitié de l'île de Sakhaline et la prééminence sur la
Corée. Le Japon devient le premier pays asiatique à avoir vaincu une puissance occidentale, ce qui lui
confère, auprès des peuples d'Extrême Orient, un prestige qui subsistera jusqu'en 1945.
En 1914, le Japon déclare la guerre à l'Allemagne et récupère à la fin de la guerre les possessions
allemandes du Pacifique. En 1931, sous le prétexte d'incidents transfrontaliers, le Japon envahit le
nord de la Chine qui devient en 1932 le Mandchoukouo, État indépendant sous protectorat japonais.
L'année suivante, le Japon quitte la SDN, puis, en 1937, profitant de la faiblesse d'une Chine secouée
par la guerre civile entre des troupes communistes (d'inspiration marxiste) et celles du Kuomintang, il
occupe une partie nord-est de ce pays dans une guerre sino-japonaise qui prendra de plus en plus
d'ampleur.
Une tentative d'occupation de la Mongolie est brisée par l'Union Soviétique.
Son ambition est conceptualisée par la politique de la “la sphère de la coprospérité de la grande
Asie orientale” en 1940.
Pour permettre l'accomplissement de son expansionnisme militaire sur l'Asie orientale et le
contrôle des ressources de l'Asie du Sud-est, il lui faut cependant détruire la principale menace qui
subsiste dans le Pacifique : la force navale américaine basée à Hawaii.
Résumé chronologique
Char d'assaut américain Sherman, exposé au musée Mémorial de la Bataille de Normandie à
Bayeux
Dès 1936, les futurs belligérants européens de la Seconde Guerre mondiale commencent à
s'affronter plus ou moins directement dans le cadre de la Guerre civile espagnole. Dans le camp
républicain, les brigades internationales (composées d'engagés volontaires majoritairement
communistes venus surtout d'Europe centrale et de France, des républicains allemands et italiens et
des démocrates anglo-saxons, parmi lesquels on trouvera André Malraux et George Orwell)
combattent sous commandement espagnol. Dans le camp franquiste interviennent plusieurs divisions
italiennes de « Chemises noires » commandées par des généraux italiens et une légion allemande
d'aviation « Condor » (composée d'aviateurs de la Luftwaffe sous commandement allemand, qui
viennent, par roulement, s'entraîner à leurs missions de bombardement sur les populations
espagnoles) ainsi que quelques centaines de volontaires irlandais et une compagnie française.
Dès 1937, débute l'affrontement entre le Japon et la Chine (Guerre sino-japonaise (1937-1945)).
Dès 1938, après Munich et l'annexion des Sudètes et la réaction (très molle) de la France et du
Royaume-Uni, rares sont les optimistes qui croient encore que la guerre peut être évitée, tandis que
l'Union soviétique joue la carte nazie contre la Pologne et les « démocraties » avec le pacte germanosoviétique (dont une clause secrète à l'époque constituait un nouveau partage de la Pologne).
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Mais la Seconde Guerre mondiale commence officiellement en Europe, lorsque la France et le
Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939, en réaction à l'invasion de la
Pologne par cette dernière, le 1er septembre 1939, suite à l'incident de Gleiwitz, un traité les liant à ce
pays.
L'Union soviétique récupère de son côté la partie est de la Pologne et les pays baltes, comme
convenu avec Ribbentrop. Puis elle attaque la Finlande le 30 novembre 1939 pour annexer la Carélie,
ce qu'elle obtient par la paix de Moscou le 12 mars 1940, en dépit d'une résistance finlandaise
inattendue.
Une fois l'armée polonaise écrasée (avant la fin septembre !) par l'Allemagne et l'URSS, plus rien
ne se passe sur le front ouest où les troupes franco-britanniques (sous commandement français) ne
prennent aucune initiative militaire, nulle offensive n'intervenant pendant plusieurs mois (on assiste
alors à la « Drôle de guerre »).
Au printemps, les alliés se préparent à couper l'approvisionnement en acier de la Suède vers
l'Allemagne depuis la Norvège, mais l'opération tourne au fiasco et l'Allemagne envahit le Danemark
et la Norvège le 9 avril 1940. Le corps expéditionnaire du Royaume-Uni et de la France rembarque
précipitamment lorsque la Belgique est envahie.
En effet, mai juin 1940 voit l'invasion foudroyante par l'armée allemande des Pays-Bas, du
Luxembourg, de la Belgique et de la France (Blitzkrieg ou « guerre éclair »). L'armée belge capitule en
mai 1940. L'Italie se joint alors à l'Allemagne et déclare la guerre à la France le 10 juin. Puis, en
France, le gouvernement Pétain succédant le 16 juin 1940 à celui de Paul Reynaud, demande
l'armistice et en accepte les conditions; c'est à partir de ce moment que commence la période appelée
l'Occupation.
Contre l'attente des stratèges nazis et des généraux français battus, le Royaume-Uni fait front
avec succès à l'aviation allemande, car, bien que faible en forces terrestres (puisqu'elle avait supprimé
son service militaire entre les deux guerres), elle dispose d'une flotte puissante, d'une aviation bien
organisée, et, avec Churchill qui a remplacé Chamberlain, d'un bon moral.
Le Royaume-Uni dispose en outre de l'aide d'abord économique des États-Unis, puisque ceux-ci,
bien qu'officiellement neutres, la fournissent en armes et en ravitaillement. Roosevelt obtient du
Congrès en mars 1941, le vote de la loi « Prêt-bail », qui lui permet d'apporter une aide matérielle
illimitée au Royaume-Uni et à ses alliés.
Hitler, désespérant de prendre le Royaume-Uni et de l'amener à faire la paix érige une puissante
chaîne de fortifications, surnommée « Mur de l'Atlantique », sur les côtes de l'Atlantique et de la
Manche, et décide d'attaquer la Russie. Mais l'Italie fasciste vient elle-même d'agresser, à partir de
l'Albanie, la Grèce qu'elle croyait sans défense. Or ce sont les forces grecques du dictateur
nationaliste Metaxas qui sont victorieuses : après avoir contenu l'attaque des troupes de Mussolini,
l'armée grecque les repousse et envahit à son tour l'Albanie italienne.
C'est alors que, pour prêter main forte aux Italiens, Hitler repousse de plusieurs semaines son
opération contre la Russie, et envoie en avril 1941 ses troupes vers la Grèce, à travers la Hongrie
sympathisante et la Yougoslavie affaiblie par la division entre multiples factions (communistes et anticommunistes, nationalistes de tous bords, notamment les nationalistes croates ou oustachis d'Ante
Pavelic et leurs ennemis serbes partisans marxistes de Tito).
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Les nazis battent les armées yougoslave et grecque, ce qui leur permet d'occuper tout le sud de
l'Europe. Mais, du même coup, ils viennent :
de se créer un front supplémentaire en Yougoslavie, où les résistances nationaliste de
Mihaïlovitch (Tchetniks) et marxiste de Tito (Partisans), allaient lui immobiliser de 13 à 20 divisions
jusqu'à la fin de la guerre ;
de retarder de cinq semaines l'expédition Barbarossa contre l'URSS, qui ne peut commencer que
le 22 juin 1941 au lieu du 15 mai.
Si bien que, malgré une avance foudroyante et la capture de nombreux soviétiques, la Wehrmacht
est stoppée en décembre 1941, à quelques kilomètres de Moscou sous un froid glacial et sans
équipement adéquat. Les Soviétiques lancent alors avec leurs troupes sibériennes une offensive
d'hiver qui, au prix de pertes effroyables, oblige les envahisseurs à reculer. Il est vrai que, selon la
propagande nazie, il ne s'agissait que d'un « repli élastique »...
À partir de ce moment, c'est la campagne de Russie qui va accaparer l'essentiel des efforts
militaires allemands, et conduire Hitler à ne consacrer que des efforts insuffisants au front de Libye,
alors qu'avec des renforts plus importants, Rommel aurait pu atteindre le canal de Suez.
Le 7 décembre 1941, les Japonais détruisent, par surprise, la flotte américaine du Pacifique à
Pearl Harbor. Ils laissent néanmoins échapper ses porte-avions. Les Japonais envahissent alors les
Philippines et les Indes orientales néerlandaises, en janvier août 1942, ainsi que tout le Sud-est
asiatique. Ils ne sont arrêtés qu'en Birmanie.
L'Allemagne coule deux navires mexicains au cours du mois de mai 1942. Devant son refus de
payer des dommages et intérêts, le parlement mexicain lui déclare la guerre le 2 juin 1942, suivi par
d'autres États latino-américains. L'aviation mexicaine participe à la guerre du Pacifique.
Mais au début de juin 1942, la bataille aéronavale des îles Midway coûte quatre porte-avions aux
Japonais. Ainsi sont-ils désormais placés sur la défensive dans le Pacifique, dont les États-Unis
commencent la reconquête, île par île.
Mais Roosevelt, bien qu'entré en guerre à la suite de l'agression japonaise, a compris que l'ennemi
principal est l'Allemagne, qui lui a déclaré la guerre en décembre 1941. Or l'Union soviétique,
menacée par une nouvelle offensive dans le secteur de la Volga et en direction des pétroles du
Caucase, supporte presque seule l'effort de guerre allié en Europe. Un second front doit donc être
créé d'urgence pour la soulager.
Après des hésitations, Churchill et Roosevelt se décident pour l'Afrique du Nord, où Roosevelt,
influencé par ses représentants Leahy et Murphy, espère le ralliement de l'armée de Vichy. C'est
l'Opération Torch, qui se traduit par le débarquement des Forces alliées en Afrique du Nord, le 8
novembre 1942. En réalité, les troupes de Vichy accueillent initialement les alliés à coups de canon à
Oran et au Maroc, pendant que la Tunisie est livrée sans combat aux Allemands suite aux
tergiversations de l'amiral Esteva et du général Derrien, hésitant entre les ordres de Darlan (après son
ralliement forcé aux Alliés) et de Vichy. Le 8 décembre, après un ultimatum avec délai d'acceptation
de trente minutes du général Nehring, Bizerte se rend et l'escadre française tombe aux mains des
Allemands (trois torpilleurs, deux avisos et neuf sous-marins).
12
Le débarquement réussit cependant à Alger, grâce à la résistance française (putsch du 8
novembre 1942) et au ralliement forcé de l'amiral Darlan. À partir de ce moment, l'armée d'Afrique
entre en guerre dans le camp allié et, pour commencer, participe à la campagne de Tunisie.
À la Conférence de Casablanca (1943), tenue entre le 14 et le 24 janvier, Roosevelt et Churchill
décident de poursuivre leurs offensives en Sicile puis en Italie, et de renforcer leur soutien à l'Union
soviétique. Quant à l'armée française d'Afrique, elle va participer aux campagnes d'Italie et enfin au
débarquement en Provence.
Après le débarquement allié en Italie, ce pays cesse les hostilités puis change de camp en 1943.
L'année suivante, en 1944, à l'approche des troupes soviétiques, les armées de la Roumanie et de la
Hongrie changent de camp.
Quant à la Yougoslavie, elle se libère toute seule, ce qui confère, par la suite, une forte autorité et
une grande indépendance au chef marxiste de l'armée des partisans, Tito.
L'Allemagne nazie capitule le 7 mai 1945 à Reims, et c'est officiellement le 8 mai 1945 qu'est
proclamé l'armistice qui met fin à la guerre en Europe. Le 8 mai est devenu depuis un jour férié en
France.
En Asie, la guerre ne s'achève que le 2 septembre 1945, lorsque le Japon reconnaît sa défaite et
capitule sans condition après le largage, par les États-Unis, des deux premières bombes atomiques sur
les villes d'Hiroshima et de Nagasaki.
Les gaz de combat ne furent pas utilisés dans les combats entre belligérants, mais seulement
contre les civils déportés, dans les camps d'extermination nazis.
Pourtant les deux camps en possédaient. Des réserves importantes de gaz tabun et sarin furent
retrouvées en Allemagne en 1945, suffisantes pour tuer des millions de personnes. Elles furent
immergées dans des caissons de béton sous la Manche. On s'inquiète de leur état de conservation
aujourd'hui.
Différents théâtres d'opération
Théâtre européen
Après s'être assuré que l'URSS participerait au démembrement du pays en signant le pacte
Molotov Ribbentrop, Hitler lance ses armées sur la Pologne, le 1er septembre 1939, sans déclaration
de guerre (voir : incident de Gleiwitz). En application de leur alliance, la France et le Royaume-Uni
déclarent la guerre à l'Allemagne. En particulier, la France a garanti après 1918 par des traités
d'assistance mutuelle l'existence de la plupart des pays nouvellement créés en Europe centrale (avec
l'arrière-pensée de créer un cordon sanitaire autour de l'Allemagne). Cependant, malgré la pression de
Chamberlain, pas plus qu'elle n'a respecté ses engagements envers les précédentes victimes d'Hitler, la
France ne respecte ses obligations envers la Pologne : celles-ci prévoyaient que la France attaquerait
l'Allemagne 15 jours après le début de la mobilisation générale. Mais les Français restent l'arme au
pied alors que la Pologne fait seule face à l'agression allemande puis soviétique. Les Allemands
utilisent alors pour la première fois la tactique de la « guerre éclair » (Blitzkrieg), qui assure à la
Wehrmacht une victoire rapide malgré la contre-offensive de la Bsura. L'URSS prend alors sa part de
la Pologne ainsi que les États baltes, et attaque la Finlande (Guerre d'Hiver) pour lui prendre la
13
région frontalière de Carélie, près de Leningrad. Les Finlandais résisteront trois mois puis finiront par
céder.
Après sa première campagne victorieuse, Hitler se tourne vers l'ouest, mais rien ne se passe sur
ce front pendant plusieurs mois. Retranchés derrière la ligne Maginot, les Français attendent l'assaut
allemand pour l'endiguer. C'est la drôle de guerre. Mais la stratégie française du généralissime
Gamelin est prise en défaut lorsque le 10 mai 1940, l'Allemagne lance l'opération Marita, une vaste
offensive sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg violant la neutralité de ces États, puis à travers
les Ardennes – la percée de Sedan – afin de prendre à revers la ligne Maginot.
Les armées franco-britanniques se déploient vers le nord pour défendre la Belgique mais se
trouvent prises à revers, puis finalement encerclées autour de Dunkerque. La Royal Navy et les
bateaux de plaisance britanniques évacuent leurs troupes et une large partie des forces françaises à
Dunkerque (Opération Dynamo) en abandonnant leur équipement lourd, tandis qu'un rideau de
troupes françaises freine la réduction du réduit avant d'être fait prisonnier. Gamelin est remplacé par
le général Maxime Weygand, qui ne réussit pas à mettre en place une ligne de défense le long de la
Somme, jusqu'à la ligne Maginot. Il arrive trop tard, et son action, qui commence par retarder la
riposte à la trouée allemande, ne peut qu'aggraver la situation, la France n'ayant plus de réserves.
Après quelques jours de combats acharnés, cette ligne est percée. Dès lors, plus rien ne peut enrayer
l'avancée nazie. Le président Paul Reynaud démissionne et le nouveau gouvernement du maréchal
Philippe Pétain choisit de demander l'armistice. Il est signé le 22 juin (à Rethondes, dans l'ancien
wagon de l'armistice de 1918), et laisse à l'Allemagne le contrôle de la partie nord et ouest de son
territoire. Pétain instaure en France un régime autoritaire, le Régime de Vichy, et, quelques mois plus
tard, le 30 octobre 1940, il préconise la collaboration avec l'ennemi.
À Londres, le général français Charles de Gaulle décide de continuer la guerre et forme une
légion de volontaires, qui se transforme en mouvement de la France Libre, pour résister à
l'Allemagne. Un certain nombre de Français le rejoignent et une partie des colonies françaises se
rallient à lui. De Gaulle est le chef de ce mouvement, et ses Forces Françaises Libres (FFL)
combattent aux côtés du Royaume-Uni sur tous les fronts, contre les forces allemandes et italiennes.
Le Bureau de Renseignement et d'action de la France Libre organise aussi des réseaux de sabotage en
France, contre les forces d'occupation.
Pendant ce temps, l'Italie attaque également la France, mais ne progresse que de quelques
kilomètres, stoppée par la forte résistance des rares unités françaises qui défendent la frontière en
Provence. Cependant, le gouvernement interdit à la Royal Air Force de riposter.
L'Allemagne ne parvient pas à vaincre la Royal Air Force dans la Bataille d'Angleterre. Ainsi, elle
ne peut obtenir la supériorité aérienne nécessaire pour envahir les îles britanniques. Par conséquent,
elle commence une campagne de bombardement (dite le Blitz, l'éclair), notamment sur des villes
comme Coventry et un blocus (dit Bataille de l'Atlantique) par sous-marins pour affaiblir le
Royaume-Uni. Mais c'est un échec, l'Allemagne ne parvient pas à briser la résistance britannique.
Voyant les succès de l'Allemagne, Mussolini veut aussi lancer son pays dans les conquêtes. Il a
déjà occupé l'Albanie au début de 1939, et il décide d'attaquer la Grèce. Mais la résistance grecque de
l'armée du dictateur Metaxas est farouche et se transforme en offensive victorieuse : Les Grecs
occupent alors le quart sud de l'Albanie italienne. Pour prêter main forte aux Italiens, Hitler repousse
de plusieurs mois l'opération contre la Russie, et envoie en avril 1941 ses troupes vers la Grèce, à
travers la Hongrie (qui est son alliée) et la Yougoslavie pro Alliés, où les nazis sont aidés par les
14
croates nationalistes d'Ante Pavelić. Vainqueur en apparence, Hitler écrase les armées yougoslave et
grecque, ce qui lui permet d'occuper tout le sud de l'Europe. Mais, du même coup, il vient :
de se créer un front supplémentaire en Yougoslavie, où les résistances nationaliste de
Mihaïlovitch (Tchetniks) et communiste marxiste de Tito (Partisans), vont lui immobiliser 20
divisions depuis la fin de 1942 jusqu'à la fin de la guerre ;
de retarder de plusieurs mois l'expédition Barbarossa qui ne commence que le 22 juin 1941.
Malgré une progression victorieuse, les forces allemandes vont alors être surprises par l'hiver russe,
sans l'équipement adéquat, aux portes de Moscou, tandis que leurs blindés vont s'enliser dans la
boue.
L'Allemagne, en attaquant par surprise l'Union soviétique lors de l'opération Barbarossa,
s'empare de grandes portions de territoires, capturant de nombreux soldats.
Ils le font d'autant plus facilement que Staline, qui de toute sa vie n'a fait confiance à personne, a
choisi de faire confiance à Hitler, alors qu'il reçoit depuis des mois des informations précises et
concordantes de ses agents à l'étranger. Il a cependant refusé d'en tenir compte et de prémunir ses
troupes contre ce risque d'agression. De plus, aux premières heures de l'attaque, Staline, dans l'espoir
d'arranger les choses avec Hitler, interdit même aux forces soviétiques de résister, pendant les deux
premiers jours de l'invasion, alors qu'elles sont martelées par les bombes allemandes.
Cependant, les Soviétiques déplacent leur base industrielle dans l'Oural, tandis que l'armée rouge
oppose une défense héroïque qui, aidée par un hiver éprouvant, leur permet de défendre notamment
Moscou et Leningrad.
Uniforme soviétique de la Seconde Guerre mondiale
Au printemps 1942, l'armée allemande reprend l'offensive en concentrant celle-ci vers les champs
de pétrole du Caucase, au sud. À la fin de l'année, la VIe armée, avec plus de 300 000 hommes, est
détruite à Stalingrad qui représente un verrou pour le contrôle du Caucase. En 1943, la Wehrmacht
reprend l'initiative à la troisième bataille de Kharkov, mais est brisée à la grande bataille de Koursk.
En 1943, après un débarquement en Sicile, puis un autre dans la péninsule italienne, les Alliés
avancent en Italie. Mussolini chassé, le pays capitule et se range du côté des Alliés. Néanmoins,
l'Allemagne peut tenir une ligne de défense dans les montagnes qui freine cette progression dans la
péninsule. Il faut attendre début 1945 pour que les Nazis soient complètement repoussés d'Italie.
Les Alliés prennent pied en Normandie avec l'opération Ribbentrop à partir du 6 juin 1944. Les
soldats alliés qui débarquent sont principalement états-uniens, britanniques et canadiens. Un autre
débarquement est organisé par les FFL en août (à partir du 15), en Provence avec l'opération Anvil
Dragoon, pour libérer le sud de la France et ouvrir un deuxième front en France. L'Allemagne tente
une contre-offensive désespérée dans la Bataille des Ardennes en décembre, où elle perd ses
dernières réserves militaires.
En 1945, les Alliés peuvent franchir le Rhin et occuper de vastes secteurs de l'ouest et du sud de
l'Allemagne, tandis que, à l'est, les Soviétiques progressent de façon continue, libérant l'Europe
centrale puis atteignant Berlin. Hitler se suicide le 30 avril d'une balle dans la tête dans son bunker de
la Chancellerie. Le même jour, les Soviétiques plantent leur drapeau sur le toit du Reichstag, le siège
15
du Parlement allemand, dans un Berlin en ruine. Toute résistance militaire nazie cesse alors. Mais la
Bataille de Berlin continue jusqu'au 2 mai, puisque quelques civils continuent à résister. L'Allemagne
se rend sans condition le 8 mai 1945. Le Troisième Reich pour lequel Hitler prédisait une durée d'un
millénaire aura finalement semé la destruction un peu plus de 12 ans.
Théâtre africain et du Moyen-Orient
L'armée italienne, partant de sa colonie de Libye, attaque les troupes britanniques et du
Commonwealth en Égypte, mais est mise en déroute jusqu'à ce que l'Allemagne la renforce. Des
combats se succèdent alors, dans le désert d'Afrique du nord, entre les forces italiennes appuyées par
l'Afrika-Korps d'Erwin Rommel et la 8e armée britannique. En mai 1942, Rommel lance une grande
offensive vers l'est pour atteindre Suez, et bouscule les forces britanniques, mais il est arrêté 14 jours
à Bir Hakeim par la 1re Brigade Française libre du général Koenig, ce qui donna le temps aux
Britanniques en déroute de se regrouper sur la ligne fortifiée d'El Alamein, que Rommel ne parvient
pas à franchir. Puis en octobre 1942, c'est la 8e Armée britannique, commandée par Montgomery, qui
attaque à son tour les forces de l'Axe et remporte la seconde bataille d'El Alamein. Celle-ci met fin à
la présence de l'Axe en Libye, quelques jours après le succès du Débarquement allié en Afrique du
Nord.
Le 8 novembre 1942, en effet, pour soulager l'Union soviétique qui résiste seule à l'assaut
allemand, les forces américaines et britanniques ont débarqué par l'Opération Torch, au Maroc et en
Algérie contrôlés par le gouvernement de Vichy. Roosevelt, désinformé par ses représentants Leahy
et Murphy, espérait, contre tout réalisme, le ralliement de l'armée de Vichy.
Malheureusement les généraux de Pétain accueillent les alliés à coups de canon à Oran et au
Maroc, tandis qu'ils livrent, sans un seul coup de revolver, la Tunisie et sa flotte de Bizerte à une
poignée de Germano-Italiens.
Le débarquement allié en Afrique du Nord réussit cependant à Alger, où 400 patriotes français
réussissent à neutraliser le 19e Corps d'Armée vichyste pendant une quinzaine d'heures. Passé leur
surprise les généraux vichystes, au lieu de s'opposer aux forces de débarquement, en dehors d'une
escarmouche dans le port d'Alger, passent la journée du 8 novembre à essayer de reprendre les points
stratégiques tenus par les patriotes, sans d'ailleurs y parvenir totalement. Ainsi cet audacieux putsch
du 8 novembre 1942 a t'il permis aux Alliés de débarquer sans opposition, d'encercler Alger, et
d'obtenir, le jour même à 17 heures, la capitulation du général Juin et de l'amiral Darlan. Contrôlant
dès le premier jour un grand port intact, le succès du débarquement est assuré, grâce à la résistance
française. Il reste au général Clark, qui tient à sa merci les chefs de l'Armée d'Afrique, à obliger sous
la menace Juin et Darlan, après 3 jours de pression, à ordonner le cessez-le-feu à Oran et au Maroc,
les 10 et 11 novembre 1942.
Darlan change alors de camp et instaure à Alger, sous la dénomination de « Haut Commissariat
de France en Afrique », un gouvernement vichyste local sous protectorat américain. Darlan puis
Giraud y maintiennent le régime de Vichy, avec ses lois d'inspiration hitlérienne et ses camps de
concentration (Voir Régime de Vichy en Afrique libérée (1942-43), alors qu'ils ne sont plus soumis à
aucune pression nazie. Mais l'armée d'Afrique entre en guerre dans le bon camp, et participe aux
campagnes de Tunisie, puis d'Italie et enfin au débarquement en Provence. Parallèlement, à la suite
de la fusion du Comité français de Londres, dirigé par de Gaulle et du Commandement Civil et
Militaire dirigé par Giraud, un nouvel organisme, le Comité français de la Libération nationale
16
(CFLN) est institué. Sous l'autorité du général de Gaulle, il fait disparaître les derniers vestiges du
vichysme dans l'Empire.
Les alliés chassent finalement l'Axe du continent africain, avec l'aide de l'armée d'Afrique
retournée et des Forces Françaises Libres. Depuis l'Afrique du Nord, les Alliés peuvent alors
organiser les débarquements en Sicile et en Italie en 1943, et en Provence en 1944.
Théâtre asiatique
L'expansionnisme militaire du Japon ne peut plus désormais se réaliser sans détruire la principale
menace qui peut encore s'opposer à lui dans le Pacifique : la force navale des États-Unis basée à
Hawaii. Ceux-ci leur sont déjà a priori hostiles d'autant qu'avec d'autres pays, les États-Unis ont
appliqué un embargo sur les matières premières. Réemployant la stratégie qui lui a réussit contre la
Russie, le Japon décide de bombarder Pearl Harbor le 7 décembre 1941 par surprise. La flotte est
fortement endommagée mais les porte-avions sont en mer. Simultanément, l'armée japonaise occupe
les possessions britanniques, hollandaises et américaines d'Asie du Sud-est comme Hong-Kong,
Singapour, l'Indonésie et les Philippines et s'emparent des champs pétroliers de Malaisie menaçant
même l'Australie. L'Indochine française est déjà passée sous son contrôle militaire avec l'accord du
Régime de Vichy le 21 juillet 1941.
Le Raid de Doolittle en avril 1942 marque le début de la riposte américaine. En mai 1942, la
bataille entre porte-avions de la Mer de corail tourne à l'avantage des alliés. Un mois plus tard, celui ci
est accentué par celle de Midway.
Malgré la priorité donnée à la guerre contre l'Allemagne et la détermination de l'armée japonaise,
les Alliés reprennent peu à peu les îles du Pacifique comme à Guadalcanal, les Salomon puis les
Philippines après la bataille du golfe de Leyte.
L'armée nationaliste du Kuomintang sous Tchang Kaï-chek et les communistes marxistes sous
Mao Zedong font front commun contre les Japonais mais sans coopérer.
La capture des îles proches du Japon comme Iwo Jima et Okinawa permet de lancer des attaques
aériennes directes. L'Union soviétique déclare la guerre au Japon au début de 1945, attaquant d'abord
en Mandchourie. Tōkyō subit un bombardement incendiaire tandis que Hiroshima et Nagasaki (ce
devait être Kokura) subissent une attaque nucléaire, provoquant la reddition sans condition du Japon
le 15 août 1945, confirmée par la signature des actes officiels le 2 septembre à bord de l'USS
Missouri.
Moyens militaires des belligérants
Armes
La Seconde Guerre mondiale a vu un développement très important des armes de tous types, en
puissance et en quantité. Voir Armes utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale.
17
Lignes défensives
Troupes américaines parachutées sur les Pays-Bas, 1944
Mur de l'Atlantique
Ligne Maginot
Ligne Siegfried
Ligne GHQ
Ligne d'arrêt Taunton
Puissance navale des différentes nations en 1939
Bâtiments
Alliés
Axe
France
Royaume-Uni
Total
Allemagne
Italie
Porte-aéronefs
1
8
9
Cuirassés
7
12
19
5
2
7
Croiseurs
19
50
69
6
22
28
Destroyers 70
94
164
17
59
76
Sous-marins 77
38
115
57
115
172
Escorteurs
87
87
Affrontements militaires
Batailles et opérations militaires
Le « Cas Blanc » (Fall Weiss), Campagne de Pologne
Bataille de Norvège
Bataille de France
Bataille de Dunkerque (Opération Dynamo)
Bataille d'Angleterre
Bataille de Crète
18
Total
Opération Barbarossa
Bataille de Stalingrad
Bataille de Koursk
Bataille de Bir Hakeim
Opération Jubilee
Débarquement allié en Afrique du Nord (voir Opération Torch)
Putsch du 8 novembre 1942 (Neutralisation d'Alger et arrestation des officiers généraux
vichystes Juin et Darlan, par la résistance française)
Opération Torch
La préparation de l'Opération Torch (Débarquement allié en Afrique du Nord)
La réussite de l'opération Torch (Débarquement allié en Afrique du Nord)
Première bataille d'El Alamein
Seconde bataille d'El Alamein
Le débarquement allié en Sicile et la Campagne d'Italie. 1943-1945
Débarquements à Anzio & Nettuno
Bataille de Normandie
Débarquement, connu aussi sous le nom de D-Day ou Opération Ribbentrop
Juno Beach - Secteur canadien
Opération Cobra, la percée du front de Normandie
Opération Market Garden (se termine par la Bataille d'Arnhem)
Le débarquement de Provence (opération Anvil Dragoon)
Bataille de l'Authion
Bataille du mont Cassin
La libération de la Belgique et de la Hollande. 1944-1945
Bataille des Ardennes (ou Battle of the Bulge)
Bataille d'Hurtgen Forest
19
Bataille de Berlin
Bataille de Leyte
Bataille de Peleliu
Bataille d'Iwo Jima
Bataille d'Okinawa
Bataille du pont de Lugou
Bataille de Tai er zhuang
Bataille de Changsha
Bataille des cent régiments
Batailles navales
Bombardement de Mers el Kébir
Bataille de Rio de la Plata
Première bataille de Narvik
Seconde bataille de Narvik
Bataille de l'Atlantique
Bataille du Cap Matapan
Attaque sur Pearl Harbor
Bataille de la Mer de corail
Bataille de Midway
Bataille de Guadalcanal
Bataille du golfe de Leyte
Principales campagnes de bombardement
Hambourg, dont l'Opération Gomorrah
20
Berlin
Dresde
La Ruhr
Cologne
Raids Baedeker
Londres (Blitz et bombardement par V1 et V2)
Hiroshima
Nagasaki
Tōkyō
Varsovie
Rotterdam
Coventry
Villes de Bretagne (Brest, Lorient, Nantes, Rennes, Saint-Malo, Saint-Nazaire)
Conséquences historiques
La Seconde Guerre mondiale contribue, à travers son bilan plus ou moins préjudiciable aux
participants, à l'émergence de deux superpuissances qui vont se partager le monde : les États-Unis
d'Amérique (USA) et l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS).
La Société des Nations, à laquelle on impute d'avoir échoué à empêcher la guerre, est remplacée
par l'Organisation des Nations unies. La charte des Nations Unies est rédigée à San Francisco en juin
1945.
Les principaux dignitaires de la hiérarchie nazie sont jugés, et la plupart condamnés, pour crime
contre l'humanité ou crime de guerre lors d'un procès international à Nuremberg.
L'opération Paperclip, l'organisation Gehlen et le réseau Gladio, initialisés et soutenus par les
services secrets américains, OSS puis CIA, ont évité des procès pour crimes de guerre à des milliers
d'ex-responsables nazi et les ont placés à des postes de responsabilité au moins aussi importants que
ceux qu'ils avaient pendant la guerre. Ce faisant ils ont eu un rôle considérable dans le déclenchement
et l'entretien de la guerre froide ainsi que dans l'instauration et le maintien de nombreuses dictatures
en Amérique du Sud et Centrale, et ailleurs dans le monde.
21
La recherche scientifique et la technique, dans l'ensemble, bénéficient d'une forte impulsion, en
particulier pour la maîtrise de l'atome dans le projet Manhattan.
Conséquences au Royaume-Uni
Les autres alliés en effet, et si l'on excepte le Royaume-Uni, ont un rôle mineur ou bien sont
écartés des négociations qui aboutissent à la mise en place de deux zones d'influences, suivant les
accords de Yalta et de Potsdam. Cette situation, qui porte en elle les germes de la Guerre froide, dure
jusqu'en 1989.
Le Royaume-Uni sort considérablement affaibli de la guerre. Celui-ci, en effet, a consacré la fin
des puissances coloniales. Par la suite, les îles britanniques connaissent une crise sans précédent, due
à la reconstruction et à la restructuration de son économie.
Conséquences en France
Au cours de la bataille de Normandie, le général de Gaulle, accueilli en libérateur par les Français,
parvient à obtenir des alliés la reconnaissance de la pleine autorité de son gouvernement, le
Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) (proclamé le 3 juin à Alger), sur la
métropole. Il fait en sorte que la France soit reconnue par le camp allié comme un vainqueur. Cette
reconnaissance lui permet d'occuper une partie de l’Allemagne, d'obtenir un siège de membre
permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, etc.
La Libération de la France s'accompagne de l'épuration d'une partie des personnes suspectées, à
raison ou à tort, d'avoir collaboré. Les Allemands et leurs collaborateurs ont multiplié les atrocités
sous l'occupation, puis dans leur retraite. Aussi dans les territoires libérés par les résistants, de
nombreuses exécutions sont expéditives et pas toujours précédées de jugements. Des femmes sont
tondues pour « collaboration horizontale ». De ce fait, des erreurs sont commises dans cette
libération rapide, et des innocents injustement assassinés. Les historiens estiment qu'environ 11 000
exécutions sommaires ont lieu. L'épuration sauvage a pu être d'autant plus brutale que la population
peut avoir envie de se venger des exactions de la milice et des Allemands dans leur déroute et que le
gonflement des effectifs de la résistance a permis à certains résistants de la 24e heure de se dédouaner
ainsi à peu de frais. On a observé le même phénomène lors de l'indépendance de l'Algérie.
À l'opposé, certains collaborateurs sont parfois acquittés ou condamnés à de faibles peines
(malgré la gravité de leurs crimes) par les tribunaux réguliers dont la majorité des juges ont prêtés
serment à Pétain. C'est ainsi que le secrétaire d'État à l'Intérieur de Pétain, René Bousquet (qui mit la
police et la gendarmerie françaises à la disposition des occupants pour faire la chasse aux résistants)
est acquitté. À noter que les collaborateurs n'ont été poursuivis que pour trahison, et pas pour crime
contre l'humanité.
De Gaulle empêche le développement d'une situation armée insurrectionnelle (voir Histoire de la
France), en amalgamant les mouvements ayant participé à la Résistance à l'armée régulière issue de
l'armée d'armistice cantonnée en Afrique (dont nombre de cadres avaient été vichystes avant de se
rallier en 1942). Non sans mal, les résistants des Forces françaises de l'intérieur (FFI) et des Francs-
22
tireurs et partisans (FTP) sont intégrés dans l'armée régulière sans trop d'à-coups. L'intégration des
milices patriotiques du PCF est négociée contre leur participation au gouvernement et l'amnistie de
Maurice Thorez.
Au nom de la reconstruction du pays et afin de permettre à la France de tenir son rang
nouvellement restauré aux côtés des alliés, l'épuration de l'administration est limitée. Certains hauts
fonctionnaires invoquent la continuité de l'État comme acte de résistance. Les policiers dont une
partie a poursuivi les résistants se dédouanent par une insurrection à Paris à la veille de la Libération.
Certains collaborateurs se font oublier en intégrant des régiments de FFI ou en s'engageant dans le
corps expéditionnaire d'Extrême-Orient (engagé en Indochine), ce qui est par la suite exploité par la
propagande viet Minh.
La France oublie qu'elle fut anglophobe et pétainiste après le bombardement de Mers el-kébir,
que des gendarmes français gardèrent le camps de concentration de Drancy et convoyèrent les
convois de déportés jusqu'à la frontière, Toutefois, la proportion de Juifs d'avant-guerre ayant
survécu est la plus importante de tous les pays occupés (cependant les juifs dit apatrides furent bien
moins protégés que les juifs français). Pour un temps, la législation française considéra que seuls les
Allemands peuvent être poursuivis pour crimes contre l'humanité. Le procès manqué de Bousquet
ainsi que les procès tardifs de Paul Touvier et Maurice Papon sont emblématiques de cette politique.
Conséquences aux États-Unis d'Amérique
Les États-Unis d'Amérique prennent l'initiative d'avoir une attitude positive. Ils imposèrent la
démocratie, particulièrement au Japon, à travers une épuration et un contrôle des rouages de l'État et
de l'éducation. Parallèlement, ils fournissent une aide économique à la reconstruction de l'Europe,
connue sous le nom de plan Marshall.
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis sont avec l'URSS l'une des deux plus
grandes puissances mondiales. Les États-Unis possèdent la première flotte de guerre, la première
flotte de commerce, ils détiennent 75 % des stocks d'or du monde (d'où la devise « dollar as good as
gold », le dollar est aussi sûr que l'or).
Conséquences en URSS
Staline n'est pas en reste et fut l'un des grands gagnants du conflit, le prestige et le rôle de l'Union
Soviétique sortent grandis. les annexions de 1939/1940 sont confirmées et ce que l'on appellera
l'Europe de l'Est tombe sous le contrôle de l'URSS. La ligne frontière séparant cet ensemble de pays
de l'Europe occidentale, et dénommée par les occidentaux rideau de fer, fut par la suite le théâtre de
la Guerre froide.
Holocauste de masse (Shoah)
L'expression hébraïque Shoah (anéantissement) désigne l'extermination en masse, systématique et
programmée, des civils juifs, enfants compris. Environ 6 millions de juifs en furent les victimes. Ce
génocide fut perpétré par les nazis de 1942 à 1945 selon des méthodes industrielles.
23
Aux côtés des juifs, d’autres populations furent victimes de la même volonté raciste
d'extermination systématique des éléments considérés comme « nuisibles » ou simplement « inférieurs
» par les nazis :
les Tziganes ;
les handicapés ;
des prisonniers de guerre, français des colonies d'Afrique noire, polonais et russes (exécutions de
masse ou par sous-alimentation) ;
les homosexuels.
Outre cette extermination systématique, des gens appartenant à d'autres catégories ont aussi été
envoyés dans les camps d'extermination, mais avec moins de systématisme :
les témoins de Jéhovah ;
des civils polonais ;
des opposants, résistants, militants (catholiques, communistes, etc.)
Ceci en sus des crimes de guerre (tortures, massacres etc.). Il convient de préciser toutefois que
les conventions internationales (les « lois de la guerre ») ne protègent pas les partisans, « résistants » et
autres combattants sans uniforme.
L'Holocauste fut pratiqué dans un premier temps par des exécutions de masse pratiquées par la
Wehrmacht puis par les Einsatzgruppen dans les territoires polonais et soviétiques.
Après la Conférence de Wannsee (20 janvier 1942), la politique d'extermination (« la solution
finale de la question juive » dans la terminologie nazie) vise les juifs de tous les pays occupés et prend
un tour industriel. Les juifs sont déportés dans des camps d'extermination dans lesquels les victimes
sont gazées en masse, invalides, malades et enfants d'abord. Les civils valides sont quant à eux
rapidement épuisés avant d'être à leurs tours gazés.
Les principaux camps d'extermination furent :
Auschwitz-Birkenau (où périrent plus d'un million de personnes)
Treblinka
Majdanek
Sobibor
Bergen-Belsen
24
Chelmno
Il faut distinguer les camps d'extermination des camps de prisonniers de guerre pour occidentaux
(Stalag) et des camps de concentration. Les premiers ont pour finalité l'extermination des juifs et
autres personnes qualifiées de « sous-hommes » par le régime nazi. Les camps de concentration sont
établis pour garder prisonnier les opposants réels ou présumés, les pilotes alliés, etc. (par exemple
Buchenwald). Si le but premier des camps de concentration n'est pas l'extermination, les conditions
particulièrement dures de détention et les mauvais traitements y entraînent une forte mortalité. Les
camps de prisonniers pour occidentaux (Stalag) sont plus « doux ». Par contre, ceux destinés aux
prisonniers russes sont particulièrement durs au début de l'Opération Barbarossa, jusqu'à ce que
Speer s'inquiète du problème de main d'œuvre dans l'industrie de guerre.
Exactions et crimes de guerre
De nombreux massacres de civils ou crimes de guerre sont perpétrés au cours de ce conflit :
sur le théâtre d'opération européen :
génocide (déportation suivie de l'extermination) des juifs par les nazis
en France (massacres commis par les nazis)
exécutions d'otages par les allemands à Ascq, à Tulle, à Châteaubriant, à Paris (...)
massacre d'Oradour-sur-Glane exécuté par la division SS Das Reich.
en Pologne
massacre de 5 000 officiers polonais à Katyń, par l'armée soviétique (l'URSS a reconnu sa
responsabilité après plusieurs décennies, ayant longtemps accusé les nazis d'être responsables de ce
massacre)
massacre de 10 000 autres officiers polonais en d'autres lieux, soit 15 000 personnes tuées
froidement d'une balle dans la nuque par le NKVD, ancêtre du KGB
déportation et affamement du ghetto de Varsovie
« nettoyage » du ghetto de Varsovie par les MSS après l'insurrection des derniers survivants
destruction de Varsovie par l'armée allemande après le soulèvement de l'Armia Krajowa
expériences pseudo-médicales du docteur Mengele
en Union Soviétique
affamement de prisonniers de guerre russes
20 millions de citoyens de l'Union Soviétique sont tués, dont un très grand nombre de
prisonniers de guerre exécutés par les allemands, et aussi des civils dont les villages et villes sont
anéantis
25
en Allemagne
600 000 personnes, essentiellement des civils, sont tuées lors des bombardements stratégiques
alliés. (Opération Gomorrah sur Hambourg, bombardements sur Berlin et Dresde) effectués par les
alliés
en Yougoslavie
déportation de dizaines de milliers de Serbes, Juifs et Roms dans les camps de la mort
(notamment à Jasenovac) par les fascistes croates (les Ustasha)
sur le théâtre d'opération du Pacifique :
rapt à des fins sexuelles de plus d'un million de « femmes de réconfort » par les japonais
en Chine
« incident » de Nankin au cours duquel les troupes japonaises pillent la ville pourtant évacuée par
les troupes chinoises et massacrent entre 100 et 300 000 civils après avoir commis diverses exactions
expérimentation d'armes chimiques et biologiques sur des prisonniers chinois par les japonais
au Japon
Bombardement de Tōkyō et surtout le bombardement atomique d'Hiroshima et de Nagasaki par
les alliés
Certains considèrent que certains bombardements, dont ceux de Dresde, de Tōkyō et surtout les
bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki constituent des crimes de guerre. D'autres
font remarquer que ces bombardements avaient pour but de saper le moral et la volonté de
combattre des puissances de l'Axe et ainsi de hâter la fin de la guerre. En particulier, le hautcommandement japonais aurait été prêt à sacrifier plusieurs millions de soldats. Enfin la libération
des milliers d'atolls occupés par les japonais était très coûteuse en vies.
Il faut également ajouter l'exécution sommaire de civils et de soldats alliés en uniforme (en
particulier certains paras parachutés par le SOE afin d'encadrer les maquis ainsi que certains pilotes).
Expulsion des minorités allemandes d'Europe centrale
Il y avait en Europe centrale (Prusse, Tchécoslovaquie, Pologne et pays baltes) des implantations
allemandes depuis de nombreux siècles. Les Allemands des Sudètes, dont les porte-paroles avaient
demandé le rattachement à l'Allemagne, avaient servi de prétexte au démantèlement de la
Tchécoslovaquie, accordé par les Accords de Munich en 1938.
Après la prise de ces territoires par l'armée soviétique, de nombreux Allemands, dont beaucoup
avaient collaboré avec les nazis, furent expulsés ou fuirent ces régions pour l'Allemagne ou l'Autriche,
dans des conditions souvent dramatiques.
Les Allemands de la Volga furent déportés en Sibérie.
26
Postérité de la Seconde guerre mondiale
Après la Seconde Guerre Mondiale se sont dessinés les rapports de forces qui ont caractérisé la
Guerre Froide, mais aussi un grande nombre de situations géopolitiques actuelles.
Le travail de reconstitution historique de cette période est toujours en cours, et sujet à de
nombreuses controverses, propres à exacerber les sensibilités nationales : la collaboration française
sous Vichy en est un exemple.
Par ailleurs, l'holocauste anti-juif en particulier a donné lieu à un important programme de
dédommagements de guerre. Toutefois, les Alliés n'ont pas souhaité répéter l'erreur des
dédommagements trop lourds exigés à l'Allemagne après la première guerre mondiale, ce qui a
permis au pays de connaître un "miracle économique", et d'intégrer la Communauté Économique du
Charbon et de l'Acier, prélude à la Communauté Européenne. Le Plan Marshall a permis aux
économies européennes de se reconstruire.
Aspects politiques et sociaux
Bilan des victimes
Pays
Militaires
Civils
URSS
13 600 000
7 700 000
21 300 000
Chine
1 324 000
10 000 000
11 324 000
Allemagne 3 250 000
3 810 000
7 060 000
Pologne
850 000
6 000 000
6 850 000
Japon
1 300 000
700 000
2 000 000
Yougoslavie 300 000
1 400 000
1 700 000
Roumanie 520 000
465 000
985 000
France
340 000
470 000
810 000
Hongrie
-
Autriche
380 000
Grèce
-
145 000
États-Unis 500 000
Italie
330 000
Tchécoslovaquie
Royaume-Uni 326 000
750 000
525 000
-
520 000
-
500 000
80 000
-
Total
62 000
410 000
400 000
388 000
27
Pays-Bas
198 000
12 000
210 000
Belgique
76 000
12 000
88 000
Finlande
-
-
84 000
Canada
45 000
-
45 000
Inde
36 000
-
36 000
Australie
29 000
-
29 000
Albanie
-
-
28 000
Espagne
12 000
10 000
22 000
Bulgarie
19 000
2 000
21 000
Nouvelle-Zélande
Norvège
12 000
-
-
12 000
-
10 262
Afrique du Nord
9 000
-
9 000
Luxembourg
-
-
5 000
-
4 000
Danemark 4 000
Nombre total des victimes
-
30 868 000
56 125 262
Occupation du Danemark
Jeunesses hitlériennes
Service du travail obligatoire (STO)
Dans plusieurs pays occupés par l'Allemagne, un gouvernement de collaboration se mit en place :
France : Régime de Vichy
Norvège : gouvernement de w:en:Vidkun Quisling
Slovaquie : gouvernement de Mgr Tiso
Roumanie : gouvernement du général Antonesco et des Gardes de Fer
Croatie : gouvernement d'Ante Pavelic et des Oustachis
28
Serbie : gouvernement du général Neditch
Guernesey : gouvernement du Bailli Victor Carey
Mais la collaboration ne fût pas inévitable, certains pays refusèrent par exemple d'obliger leurs
citoyens juifs de porter l'étoile jaune:
Moncef Bey, le souverain de Tunisie. Il décora par ailleurs une vingtaine de personnalités juives
pendant la guerre.
le Bailli Coutanche de Jersey.
Le Roi du Danemark, en menaçant de la faire porter par la famille royale. La police danoise fit
fuir les juifs de Copenhague vers la Suède.
Le Japon créa dans le nord de la Chine, en 1932 l'État du Mandchoukouo, état vassal sur le trône
duquel était installé l'empereur Pu Yi.
Ils y ajoutèrent en 1940, à Nankin, le gouvernement collaborateur de Wang Tsing Weï, ancien
leader nationaliste, se réclamant lui aussi de Sun Yat Sen. Pour se donner un profil patriotique, ce
gouvernement mit fin au régime des concessions européenne à Shanghai.
Désignation
Le terme froide apposé en oxymore indique qu'il ne s'agit pas d'une guerre au sens habituel du
terme mais d'une confrontation idéologique entre les deux grands vainqueurs de la Seconde Guerre
mondiale ; elle fut également marquée par la course aux armements, la menace nucléaire (équilibre de
la terreur) et la compétition technologique dans le domaine de la conquête de l'espace.
Les tiers-mondistes anglo-saxons emploient volontiers le terme de « Third World War », qui
signifie à la fois troisième guerre mondiale et guerre au tiers monde, soulignant par là que ce conflit
atypique a été mondial, qu'il a fait un nombre de victimes du même ordre de grandeur que chacune
des deux guerres mondiales, et que la plupart de ces victimes étaient des habitants du tiers monde.
Volonté de reconstruction et de paix au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
L'Europe séparée par le rideau de fer. En rouge, les pays du bloc communiste
En 1945, face aux États européens ruinés par la Seconde Guerre mondiale, deux superpuissances
émergent dans le contexte géopolitique mondial. Les États-Unis détiennent le monopole nucléaire
depuis Hiroshima et disposent d'une puissance financière inégalée. L'URSS possède une force
militaire décisive en Europe orientale et un prestige politique considérable.
Mais, dans un monde en reconstruction, l'espoir était permis.
29
Une reconstruction économique
Un nouvel ordre monétaire et financier international est créé autour du dollar, pour éviter
l'instabilité économique qui existait pendant l'entre-deux-guerres et relancer les échanges
internationaux. Instituée en 1944 par les Accords de Bretton Woods, à l’issue d’une conférence qui
réunit 44 pays, cette nouvelle organisation de l'économie mondiale fut négociée en fait entre la
France, le Royaume-Uni et les États-Unis, les États-Unis imposant leur point de vue.
Les accords établirent un Fonds monétaire international (FMI) ainsi qu’une Banque
internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD, appelée communément Banque
mondiale). Le FMI et le BIRD auraient pour mission notamment d’assurer la stabilité des devises
nationales et d’accorder des prêts à la reconstruction et au développement.
Par ailleurs, les accords instituaient un système de parités fixes par rapport au dollar, seule
monnaie entièrement convertible en or. Comme les États-Unis avaient une réserve d'or avoisinant les
trois quarts des réserves mondiales, le dollar US s'imposa forcément comme monnaie de réserve
internationale, au même titre que l’or. En effet, pour financer la guerre, les puissances européennes
avaient dû vendre leurs stocks d'or aux États-Unis. Ainsi donc, le nouveau système monétaire ne
reposait plus uniquement sur le métal fin détenu par les banques centrales, mais sur le dollar, « as
good as gold », dont la valeur était garantie par le Federal Reserve Board, de même que par la
formidable puissance économique des États-Unis.
En juin 1947, dans un discours prononcé à l’université de Harvard, le secrétaire d'État américain
George Marshall offrit à l’Europe « une aide fraternelle » afin de vaincre « la faim, le désespoir et le
chaos ». Ce Plan de Reconstruction européenne (European Recovery Program) était proposé à toute
l’Europe, y compris les pays de l’Est et l’Union soviétique elle-même. Il était toutefois assorti de deux
conditions : l’aide américaine serait gérée par des institutions européennes communes et Washington
aurait un droit de regard sur sa répartition. Staline hésita, puis, fin juin, fit part de son refus. La
Pologne et la Tchécoslovaquie, qui, dans un premier temps, avaient donné une réponse favorable à la
proposition américaine, se virent obligées de la refuser à leur tour.
Finalement, seize pays, rejoints en 1949 par la RFA, acceptèrent le Plan Marshall : la France et le
Royaume-Uni, qui en seront les principales bénéficiaires, l'Autriche, le Benelux, la Grèce, l'Irlande,
l'Islande, l'Italie, les pays scandinaves, le Portugal, la Suisse et la Turquie. En avril 1948, ces seize pays
fondèrent l'Organisation européenne de coopération économique (l’OECE, qui deviendra l’OCDE
en 1960), organisme supranational dont la fonction première était de gérer et de répartir l'aide
américaine entre les pays membres.
De 1948 à 1952, plus de treize milliards de dollars, 5/6 sous forme de dons, 1/6 sous forme de
prêts, furent fournis par les États-Unis. Cette aide à la reconstruction se composait d'une partie
financière, subventions et prêts, et d'une autre en produits et équipements divers (denrées
alimentaires, tracteurs, outils de production etc.).
Dans un espace économique « dollarisé » par les Accords de Bretton Woods, le Plan Marshall fut
conçu pour combler le « dollar gap », permettant ainsi aux Européens d’acheter aux États-Unis
approvisionnements et équipements tout en assurant un débouché aux produits américains. En effet,
en 1946, 42% des exportations américaines avaient pris le chemin de l'Europe occidentale et un
effondrement économique du « vieux continent » se répercuterait sur l’économie américaine ellemême. Le secrétaire adjoint à l'économie, Will Clayton, l’exprimait ouvertement : « Disons, sans
tourner autour du pot, que nos objectifs ont pour arrière-plan les besoins et les intérêts des États-
30
Unis. Nous avons besoin de marchés, de gros marchés, pour y acheter et pour y vendre. » (cf. Le
Monde diplomatique, février 1992, page 4)
Cependant, l’objectif du Plan Marshall n’était pas uniquement économique. Le gouvernement de
Washington avait compris que la détresse des populations européennes faisait le jeu des partis
marxistes alignés sur Moscou, en France et en Italie notamment où plus d'un quart de l'électorat
votait communiste. Dès lors, l’injection de capitaux américains fut le complément économique de la
doctrine du containment : endiguer l’influence soviétique par la création d’un espace de prospérité en
Europe.
Les Soviétiques ne tardèrent pas à s’en rendre compte et, en octobre 1947, lors de la constitution
du Kominform, Andreï Jdanov, secrétaire du PCUS, dénonça l’« impérialisme américain » qui, d’après
lui, vassalisait les économies européennes en les plaçant sous la tutelle de Washington. Aux yeux du
Kremlin, le monde était desormais divisé en deux camps antagonistes : un « camp impérialiste et
antidémocratique » dont les États-Unis sont « la principale force dirigeante » et « un camp antiimpérialiste et démocratique », placé sous l’égide de Moscou.
Une volonté de paix
En août 1941, Churchill et Roosevelt avaient signé la Charte de l'Atlantique, une déclaration
commune dans laquelle, s’inspirant des principes wilsoniens, les deux chefs d’État prévoyaient la mise
en place d'un « système étendu et permanent de sécurité générale ». En février 1945, les Accords de
Yalta reprirent ce propos et annoncèrent la convocation d’« une conférence des Nations Unies sur
l'organisation mondiale (…) le 25 avril 1945, aux États-Unis d'Amérique » (Communiqué final de la
Conférence de Yalta).
Le 26 juin 1945, portés par le mouvement d’une opinion publique choquée par la barbarie nazie
et la cruauté des combats, les délégués de cinquante et un pays approuvèrent à San Francisco la
Charte des Nations unies, le texte fondateur de l’ONU, l'Organisation des Nations unies, dont
l’objectif le plus important serait de « préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux
fois en l'espace d'une vie humaine a infligé à l'humanité d'indicibles souffrances. »
Le début de la guerre froide
Causes de la guerre froide
Les causes profondes et l'opposition entre les systèmes capitaliste et communiste
Dès le XIXe siècle, Alexis de Tocqueville prédit que les États-Unis et la Russie ont tous deux
vocation à devenir un empire à l'échelle mondiale et qu'ils s'opposeront pour la domination globale
dès qu'ils entreront en contact. La destinée manifeste² des États-Unis ne peut accepter l'existence
d'un défi à sa vision du monde, pas plus que la vocation continentale de la Sainte Russie (fût-elle
devenue laïque) ne peut admettre qu'un État eurasien fasse allégeance à une autre grande puissance.
31
Les choix économiques et idéologiques faits par ces deux grandes puissances fourniront une
rationalisation de leur opposition inévitable, rationalisation qui sera présentée comme le fondement
essentiel de la Guerre froide. Les deux systèmes socio-économiques sont en effet totalement opposés
:
Système communisteSystème capitaliste
Politique
Régime totalitaire à parti unique Régime démocratique pluraliste
Société
Théoriquement, société sans classes, en fait société inégalitaire dominée par une
Nomenklatura privilégiée Société de classes
Économie Économie étatisée et bureaucratisée (plans quinquennaux) Économie
reposant sur l'initiative privée
libérale
Conception de l'individu
L'individu doit s’effacer devant les impératifs de la « construction
du socialisme » L'individu est le moteur de l'économie
Conception du progrès
La progression de la société entraîne le progrès des individus dans
leur ensemble La progression personnelle de l'individu entraîne le progrès de la société
Obs. – Bien que l'envoi d'un corps expéditionnaire occidental en soutien des armées blanches
(1917-1918) soit parfois présenté comme un argument probant, il est évident que les origines de la
Guerre froide dépassent le cadre socio-économique, – et c’est vrai, à plus forte raison, en ce qui
concerne la poursuite de la compétition entre les deux pays après l'entrée de la Russie dans le système
capitaliste.
Les causes immédiates : la situation de l'après-guerre
Staline cherche à mettre l'URSS à l'abri d'une nouvelle attaque par la création d'un « glacis »
territorial et idéologique, c'est-à-dire d'un espace protecteur qui éloigne la menace des frontières
soviétiques :
en repoussant plus à l'Ouest les frontières de l'URSS par l'annexion des pays baltes et d'une partie
de la Pologne, alors que les territoires allemands situés à l’est de l’Oder et de la Neisse de Görlitz sont
placés sous administration polonaise (cf. conférence de Potsdam) ;
en imposant des gouvernements pro-soviétiques dans les pays d’Europe centrale et orientale
occupés par l'Armée rouge, pays qui deviendront plus tard des « démocraties populaires ».
Avant mémes la fin des hostilités avec l’Allemagne, l’Union Soviétique établit l’ordre communiste
sur les territoires libéré par l’Armée Rouge :
Arrestation de 16 dirigeants de l’Armée secrète polonaise, formellement convié à Moscou pour
des « entretiens politiques », les 2 principaux leaders de la résistance polonaise mourront en prison
quelques mois plus tard. Le gouvernement Polonais en exil à Londres, abandonné par tous, se voit
nié peu à peu toute responsabilité et le gouvernement de Lublin, formé par les Soviétiques prend le
contrôle du pays.
32
Cession de la province tchécoslovaque de Ruthénie subcarpatique à l’Ukraine, ce qui lui procure
une frontière commune avec la Hongrie.
Les partis communistes s’installent tant à Bucarest qu’à Sofia et éliminent toute autre formation
politiques.
Installation à Vienne par Staline sans prévenir personne un gouvernement provisoire à sa
dévotion dont le chef a approuvé l’Anschluss en 1938.
Enfin Tito, maintenant établi à Belgrade, refuse, contrairement à ce que le Kremlin avait promit
aux Alliés, de laisser le roi Pierre II rentrer de son exil.
De plus en plus alarmé par ces violations répétées de la Charte de l'Atlantique et de la
Déclaration de Yalta sur l’Europe libérée, Churchill s’alarme dans un télégramme du 12 mai 1945 à
Truman des risques de voir les forces soviétiques s’avancer s’ils le veulent jusqu’au rives de
l’Atlantique et utilise l’expression du Rideau de fer qui deviendra célèbre.
Dès mars 1946, Churchill, dans un discours retentissant, dénonça cette mainmise soviétique sur
l’Europe centrale et orientale. De Stettin dans la Baltique à Trieste dans l'Adriatique, dit-il, un rideau
de fer est tombé sur le continent. (…) Les partis communistes, qui étaient très faibles dans tous ces
États de l'Est de l'Europe, ont obtenu un pouvoir qui dépasse de beaucoup leur importance et ils
cherchent partout à exercer un contrôle totalitaire. Des gouvernements policiers s'installent un peu
partout, au point qu'à l'exception de la Tchécoslovaquie, il n'y a pas de vraie démocratie.
En Allemagne, dans leur zone d’occupation, les Soviétiques menaient avec vigueur la
dénazification décidée à la Conférence de Potsdam. Plus de 120 000 personnes furent internées dans
des « camps spéciaux », qui existèrent jusqu’en 1950. Cette politique d’épuration allait de pair avec la
nomination de cadres communistes aux postes-clés de l’administration, de la police et de la justice.
Les alliés occidentaux, en revanche, misaient davantage sur une « rééducation » du peuple
allemand. Des scientifiques nazis furent même récupérés par la JIOA afin de travailler pour les ÉtatsUnis (Opération Paperclip), tandis qu'il fut permis à d’anciens fonctionnaires ou militaires du IIIe
Reich, s’ils n’avaient pas été condamnés par la justice, d’exercer à nouveau leurs fonctions. Ainsi, dès
la fin de la guerre, l'OSS, embryon de la CIA, confia à l'ex-major-général de la Wehrmacht Reinhard
Gehlen, chef de l'Abwehr pour le front est (Abteilung Fremde Heere Ost), le soin de créer un service
de renseignements couvrant l'ensemble des territoires qui avaient été occupés par l'Allemagne 1.
Pour justifier son budget – qui était en partie utilisé pour exfiltrer, en collaboration avec
l'ODESSA, d’anciens collaborateurs ou des criminels de guerre nazis –, ce réseau d'espionnage
nouvellement créé, précurseur du BND (Bundesnachrichtendienst) et baptisé Gehlen Org par la
Défense américaine, transmit parfois des informations entièrement fabriquées et de plus en plus
inquiétantes sur la puissance de l'Armée Rouge et sur la stratégie expansionniste de l'URSS. Dès
1947, les États-Unis en firent un élément de leur propagande, alors qu’en réalité l’Union soviétique
n’avait pas encore commencé à se remettre du conflit mondial (cf. notamment E. J. Hobsbawn,
L’Âge des extrêmes, Éditions Complexe, 1994).
Il faut préciser toutefois que, même si Staline n’avait sans doute pas l’intention d’étendre la
sphère de domination soviétique par les armes, l’URSS n’en vassalisa pas moins les pays qu’occupait
l’Armée rouge par la mise en place progressive de « démocraties populaires » et tenta plusieurs
tentatives d'accroissement de sa sphére d'influence en Iran (voir crise Irano-Soviétique), Gréce et
Turquie par l'intimidation.
33
Note
↑ J. Loftus, L’affreux secret : quand les Américains recrutaient des espions nazis. De Gehlen à
Barbie, Plon, Paris, 1985
↑ Bernard Droz et Anthony Rowley, Histoire générale du XXe siècle, Éditions du Seuil, 1987,
Tome III, p. 218
↑ E. Hobsbawm, L’Âge des extrêmes, Éditions Complexe, 1994, p. 308
La mise en place des blocs (1947-1955)
Le bloc de l'Ouest
La formation des démocraties populaires est ressentie par les pays occidentaux comme une
menace. Ils réagissent
politiquement : le 12 mars 1947, un an après le discours de Fulton, le président Harry Truman
annonce sa politique de containment (endiguement) du communisme, ou doctrine Truman, qui
considère l'opposition ouest/est de manière manichéenne, comme un conflit entre deux systèmes
antinomiques, démocratie et totalitarisme.
économiquement : à partir de 1948, les États-Unis mettent en oeuvre le plan Marshall, aide
économique pour la reconstruction de l'Europe, en tant que complément à la doctrine Truman.
Note : En 1954 est fondé le groupe de Bilderberg, formé d’hommes politiques, d’industriels et de
banquiers, œuvrant à la coopération entre les États-Unis et leurs partenaires européens.
militairement : les États-Unis et leurs alliés créent un impressionnant réseau d’alliances défensives
: l'Organisation des États américains (1947), le traité de Bruxelles (1948), le Pacte atlantique (1949)
doté en 1950 d’une structure militaire, l'OTAN (avec mise en place des cellules clandestines du staybehind), l'ANZUS (1951), l'OTASE (1955) et le Pacte de Bagdad (1955). Les pays signataires
s’engagent à s’aider mutuellement en cas d'agression. En 1947, les services de renseignements des
États-Unis, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande signent l’accord UKUSA, dans le
cadre duquel le système d'écoute planétaire Echelon sera mis en place dans les années 70.
Le bloc de l'Est
L'URSS adopte une stratégie strictement parallèle. Elle réagit
politiquement : en septembre 1947, en réponse au plan Truman-Marshall, qui d’après eux vise « à
l’asservissement économique et politique de l’Europe », les Soviétiques mettent en place le
Kominform ou Comité d'information des partis communistes. Le but officiel de cet organisme est «
l'échange des expériences et la coordination de l'activité des partis communistes ». Lors de la réunion
constitutive, Jdanov, dans la même perspective manichéenne que Truman, formule la doctrine
34
soviétique en matière de politique internationale : le monde est désormais divisé en deux camps
hostiles, le camp anti-impérialiste et démocratique et le camp impérialiste et antidémocratique ;
l'URSS est le leader du camp démocratique, alors que les États-Unis sont à la tête du camp
impérialiste.
économiquement : en janvier 1949, suite à la création de l’OECE, l’URSS fonde le Conseil
d'assistance économique mutuelle (CAEM, en anglais COMECON), qui est chargé de coordonner les
économies des démocraties populaires et de planifier les échanges commerciaux entre elles.
militairement : en mai 1955, suite à l’admission de la RFA dans l’OTAN, l’URSS crée le pacte de
Varsovie, qui officialise l'autorité soviétique sur les armées des démocraties populaires.
Les tentatives de négociation
A partir de 1947, plusieurs conférences internationales réunissent les grandes puissances afin de
dégager un consensus sur les problèmes qui les divisent : le sort et le statut de l'Allemagne, les
conflits internationaux, le désarmement général ... Bien qu’elles constituent une espèce d’armistice en
pleine Guerre froide, ces réunions se soldent par des échecs ou aboutissent à des résultats
insignifiants.
Les premières crises (1948-1953)
La première crise de Berlin (1948-1949)
Voir aussi l'article détaillé sur le Blocus de Berlin
En juillet 1945, à la conférence de Potsdam, les trois Grands, Churchill (puis son successeur, le
travailliste Attlee), Staline et Truman étaient convenus que l’Allemagne serait partagée en quatre
zones : américaine, britannique, française et soviétique. De même, Berlin, l’ancienne capitale du
Reich, serait divisée en quatre secteurs d’occupation. Enclavée dans la zone soviétique, la ville serait
raccordée aux zones occidentales par plusieurs voies d’accès : couloirs aériens, autoroutes et voies
ferrées.
Après le coup de Prague, en février 1948, les Occidentaux décidaient de transformer à brève
échéance leur trizone en un État souverain ouest-allemand (conférence de Londres, en avril-juin
1948). La première phase du processus fut la création du Deutsche Mark, qui devint le 20 juin la
monnaie commune aux trois zones occidentales. Staline protesta contre cette division de fait de
l’Allemagne et, le 23 juin 1948, il profita de l'isolement géographique de Berlin pour bloquer tous les
accès terrestres et fluviaux des secteurs occidentaux. Dès lors, plus de deux millions d'habitants et
trente mille soldats alliés étaient pris en otage derrière le « rideau de fer ».
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Dans un premier temps, les Alliés envisageaient de forcer le blocus, comme le proposait le
général Clay, mais ce serait provoquer un conflit armé dont eux-mêmes auraient pris l'initiative. D'un
autre côté, abandonner Berlin à son sort impliquerait l'échec de la politique du containment.
Pour sauver la ville de l’asphyxie, Britanniques et Américains se décident finalement à mettre en
place un gigantesque pont aérien : tout le ravitaillement – vivres, carburant, charbon - sera acheminé
par avion. Durant les onze mois que durera le blocus, un transporteur atterrit en moyenne toutes les
trente secondes à Berlin-Ouest, sur les aéroports de Tempelhof, Gatow et Tegel. Au total, par un
extraordinaire tour de force logistique, ce seront deux millions et demi de tonnes de fret (dont le
charbon constitue les deux tiers), qui auront été acheminés par 275 000 vols. On estime que moins de
5% des Berlinois de l'Ouest ont préféré se ravitailler auprès des autorités soviétiques. Le 12 mai 1949,
conscient de son échec, Staline décide de lever le blocus.
Pendant la crise, les États-Unis avaient déployé trois escadres de bombardiers stratégiques B-29
de l’USAF au Royaume-Uni pour signifier qu'ils étaient prêts à riposter à une éventuelle invasion de
l'Europe de l'Ouest. Cependant, ils n'envisageaient à aucun moment de recourir à la menace d'un
ultimatum atomique (ils disposaient alors du monopole nucléaire) pour faire cesser le blocus de
Berlin et contraindre l’URSS à se retirer également de tous les pays où elle avait refusé de « former
des gouvernements intérimaires largement représentatifs de tous les éléments démocratiques de la
population, qui s'engageraient à faire établir aussitôt que possible, par des élections libres, des
gouvernements répondant à la volonté du peuple. » (cf. Accords de Yalta). En effet, l’Europe de
l’Ouest était en pleine reconstruction et la puissance militaire conventionnelle du Bloc de l'Est était
de loin supérieure à celle des Occidentaux. Par là, les États-Unis entérinaient de facto le partage de
l’Europe que Staline avait voulu voir dans les Accords de Yalta.
Le 23 mai 1949, la division de l'Allemagne devint officielle, par la proclamation de la Loi
fondamentale (Grundgesetz), l’acte de naissance de la République fédérale d'Allemagne
(Bundesrepublik Deutschland), la RFA, et, le 7 octobre, la zone soviétique à son tour se constitua en
État souverain, la République démocratique allemande (Deutsche Demokratische Republik), la RDA
: deux entités opposées qui refusaient de se reconnaître juridiquement, séparées par le rideau de fer.
Désormais, l’Allemagne se trouvait au cœur de la Guerre froide.
La guerre de Corée (1950-1953)
Après la défaite japonaise, en août 1945, la Corée fut coupée en deux: au Sud, la dictature
proaméricaine de Syngman Rhee, au Nord, la République populaire de Corée, prosoviétique, dirigée
par Kim Il Sung.
En 1948 et en 1949, les armées soviétique et américaine quittèrent leurs zones d'occupation
respectives, de part et d’autre du 38e parallèle.
Le 12 janvier 1950, Dean Acheson, le secrétaire d’État américain, déclara devant des journalistes :
« Le périmètre de défense des États-Unis va des îles Aléoutiennes au Japon ». En d'autres termes, la
Corée n'en faisait pas partie.
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Le 25 juin 1950, l'armée nord-coréenne franchit le 38e parallèle, avec l'accord de Staline,
encouragé certainement par les déclarations américaines.
Le 27 juin, les Nations unies condamnèrent l’agression nord-coréenne et décidèrent de venir en
aide à la Corée du Sud. Depuis février 1950, l'URSS boycottait les séances du Conseil de Sécurité et
n'avait donc pas pu opposer son veto à cette résolution. Le général Mac Arthur, le vainqueur du
Pacifique, fut nommé commandant en chef des forces de l’ONU, formées en majeure partie de
contingents américains.
Fin septembre 1950, MacArthur atteignit la frontière chinoise.
En octobre, devant l’intervention de 850 000 « volontaires » chinois, en fait des troupes
régulières, il dut se replier sur le 38e parallèle, où le front finit par se stabiliser en mars 1951.
Pour remporter la victoire, MacArthur proposa alors un plan démentiel à Truman :
bombardement de la Mandchourie, blocus naval des côtes chinoises, débarquement de Tchang Kaïchek en Chine du Sud et, le cas échéant, emploi de l’arme atomique. Truman, qui était convaincu
qu'une telle initiative provoquerait une intervention soviétique, limogea Mac Arthur et le remplaça
par le général Ridgway.
Le 27 juillet 1953, après la mort de Staline et deux ans de pourparlers, l’armistice fut signé à
Panmunjeom.
« Guerre » idéologique : la chasse aux sorcières
Aux États-Unis
Aux États-Unis, entre 1950 et 1954, le sénateur républicain du Wisconsin, Joseph McCarthy,
mena une véritable chasse aux « Rouges ». McCarthy était membre de la Commission d'enquête
sénatoriale sur les Activités anti-américaines (House Un-American Activities Committee ou HUAC).
Il fit mettre en accusation pêle-mêle tous ceux qu’il soupçonnait d’être des membres du parti
communiste, des « compagnons de route » ou de simples sympathisants : des fonctionnaires, des
artistes, des intellectuels, des savants et des hommes politiques. Dean Acheson fut suspecté d’être «
mou dans la lutte contre le communisme » (soft on communism) et George Marshall, l’ancien
secrétaire d’État, accusé d’avoir lâché Tchang Kaï-chek en 1946. Ethel et Julius Rosenberg, un couple
de Juifs américains, furent arrêtés, condamnés à mort et exécutés : ils auraient fourni des
informations sur la bombe nucléaire aux Soviétiques. Cette affaire suscita une vive émotion en
Europe, et tout particulièrement en France, où l’on dénonça le climat d’hystérie collective qui avait
entouré le procès. Cependant, il semblerait aujourd'hui que, selon les archives du KGB, les
Rosenberg, du moins l'époux, soient coupables (cf. S. Courtois, La vérité sur l'affaire Rosenberg dans
: L'Histoire, septembre 2004). Finalement, en 1954, McCarthy dépassa les bornes et mit en doute la
loyauté de l'armée. Il fut alors l'objet d'un blâme de la part de ses collègues du Sénat : c'était la fin du
maccarthysme.
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En Union soviétique et dans le bloc de l'Est
Nombreux procès politiques dans tous les pays sympathisants contre les « titistes » (vient de Tito,
chef de la Yougoslavie), accusés de dévier de la politique de Moscou.
Coexistence pacifique et nouvelles crises (1953-1962)
La coexistence pacifique
En 1953, Staline meurt. Il est remplacé par Nikita Khrouchtchev, qui condamne les crimes de
Staline et permet la coexistence pacifique (1959) : les deux blocs ne s'affronteront plus
qu'idéologiquement.
Bien qu'officiellement les deux puissances ne se soient jamais affrontées directement, on estime
que plus d'une centaine d'avions espions américains auraient été abattus lors de survols de l'espace
aérien soviétique. Dès 1950, un PB4Y Privateer est abattu par la chasse russe. À partir de 1956, les
Américains utilisent des U2 volant à plus de 20 000 mètres d'altitude. Mais en mai 1960, l'un d'eux est
abattu et son pilote, Francis Gary Powers est emprisonné à la suite d'un procès très médiatisé. Les
Américains créeront alors une lignée d'avions espions de plus en plus perfectionnés, avant de
développer un programme de satellites de surveillance.
La cœxistence pacifique, c'est aussi l'ouverture du dialogue entre les dirigeants des deux blocs,
Khrouchtchev rencontre Eisenhower en 1956 au Royaume-Uni, en 1959 aux États Unis, en 1960 en
France et Kennedy en 1961 à Vienne. En effet, le jeune démocrate John F. Kennedy a gagné les
élections de 1960. Il préfère une coexistence pacifique avec l'URSS, mais veut en même temps
empêcher le communisme de se répandre dans le Tiers-Monde. Il créé donc "l'Alliance pour le
Progrès" pour aider l'Amérique latine, il accroît l'aide américaine au Congo, il envoie des "conseillers
militaires" au Laos et au Viêt Nam.
L'insurrection de Budapest (1956)
Crise interne au bloc soviétique : révolte hongroise à Budapest qui donne lieu à une répression
soviétique au moment des Jeux Olympiques d'été de 1956.
La crise de Suez (1956)
Guerre entre l'Égypte d'une part, la France, le Royaume-Uni et Israël d'autre part. La France et le
Royaume-Uni, alliées aux États-Unis subissent les pressions des deux superpuissances qui
n'apprécient pas de ne pas avoir été mis au courant de l'opération autour du canal de Suez. L'URSS
menace d'utiliser l'arme atomique car elle y voit une guerre coloniale. Sur ce dossier, les deux grandes
puissances adoptent la même position.
La deuxième crise de Berlin (1961)
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Entre 1949 et 1961, près de trois millions d’Allemands de l’Est transitèrent par Berlin pour
passer en République fédérale d’Allemagne. Cette hémorragie démographique était un désastre
économique pour la République démocratique allemande, car c'étaient surtout des ingénieurs, des
médecins et des ouvriers spécialisés qui commirent le « délit de fuite » (Republikflucht). En même
temps, elle était une catastrophe politique en ce qu’elle portait atteinte à l’image de marque officielle
de la RDA.
Le 13 août 1961, la construction du mur de Berlin entre le secteur soviétique et les trois secteurs
occidentaux mit fin à ce « débauchage systématique de citoyens de la République démocratique
allemande » (Déclaration du Conseil des ministres de la RDA, citée par Heinrich A. Winkler, Histoire
de l’Allemagne, Fayard, 2000, p. 625). Mais, étant donné que les autorités est-allemandes et
soviétiques ne firent aucune tentative pour bloquer les voies de communication entre la RFA et
Berlin-Ouest et que, par ailleurs, Khrouchtchev ne mit pas en question le statut quadripartite de la
ville, la réaction des Occidentaux se limita à des protestations verbales et à des gestes symboliques : la
visite à Berlin-Ouest du général Lucius D. Clay, l'organisateur du pont aérien, et le renforcement de la
garnison américaine par 1500 hommes. En effet, aux yeux des Occidentaux, la construction du Mur
ne constituait qu'une agression à l’égard des Allemands de l’Est et ne menaçait pas les three essentials
(c’est-à-dire les intérêts essentiels) du bloc de l’Ouest (ibid.).
La crise des missiles cubains (1962)
La crise des missiles cubains mit le monde au bord d’une guerre nucléaire. En janvier 1959, les
guérilleros de Fidel Castro avaient renversé le dictateur Fulgencio Batista, soutenu par les États-Unis.
Le nouveau régime prit une série de mesures qui lui valurent l’hostilité croissante de Washington : en
1959, démantèlement des latifundia ; signature d’un accord commercial avec l’URSS en mai 1960,
après la réduction des achats de sucre cubain par les Etats-Unis ; en juin et juillet, confiscation des
entreprises nord-américaines, qui contrôlaient, outre la totalité des raffineries de pétrole, 40 % de
l’industrie sucrière, 8o % du tabac et 90 % des mines. 2
À titre de représailles, le gouvernement américain, soumis à la pression des milieux d’affaires, mit
en place un embargo économique de l’île en octobre 1960 et, le 2 janvier 1961, il rompit les relations
diplomatiques avec La Havane. En même temps, la CIA recrutait des « forces anticastristes » parmi
les réfugiés cubains. Au début du mois d’avril, Kennedy donna son accord à un projet d’invasion de
l’île, tout en refusant d’engager des troupes américaines et en limitant les effectifs à 1500 Cubains. Le
débarquement, qui eut lieu le 17 avril 1961 dans la Baie des Cochons, fut un échec complet.
En juillet 1961, Cuba signifie son appartenance au « bloc socialiste ». Le 4 septembre 1962, le
pays conclut un accord d’assistance militaire avec l’URSS et, une semaine plus tard, Moscou déclare
que toute attaque contre Cuba provoquerait une riposte nucléaire. Le Congrès américain pour sa part
vote le 3 octobre une résolution qui met en demeure contre toute « action subversive dans
l’hémisphère occidental ». Kennedy interdit cependant l'Opération Northwoods mise au point et
proposée par l’état-major, laquelle prévoyait d'orchestrer une série d'attentats contre les États-Unis,
puis d'en accuser Cuba afin de mobiliser l'opinion publique contre Castro.
Le 14 octobre 1962, un avion américain U2 photographie sur l'île des rampes de lancement pour
missiles nucléaires à moyenne portée (IRBM et MRBM), capables d’atteindre le territoire américain.
En même temps, la Maison Blanche apprend que vingt-quatre cargos soviétiques transportant des
fusées et des bombardiers Iliouchine font route vers Cuba (Opération Anadyr). Dans la journée du
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22, Kennedy, après avoir hésité entre l’inaction et le bombardement des rampes de lancement, se
décide pour le blocus maritime de l’île. Cette « riposte graduée », proportionnée à la menace, laisse à
Khrouchtchev le choix entre l’escalade ou la négociation. Le 24 octobre, les premiers cargos
soviétiques font demi-tour. Ajoutons toutefois que Moscou ne peut contacter immédiatement les
sous-marins armés de torpilles à tête nucléaire (Opération Kama) qui accompagnent le convoi avec
mission de le protéger (fait qui ne sera connu qu'en 2001). Entre-temps, un arrangement permettant à
Khrouchtchev de sauver la face est négocié en coulisse entre émissaires officieux. Le 26 et le 27
octobre, dans deux messages, le Kremlin propose le retrait des armes offensives ; en contrepartie, les
Américains devraient s’engager à ne pas renverser le régime cubain et à retirer les fusées Jupiter
installées en Turquie. Le 28 octobre, Kennedy accepte ce compromis in extremis.
Le dénouement de la crise fut un succès politique pour les États-Unis, quoiqu’ils doivent tolérer
un pays communiste à l’intérieur de leur « périmètre de défense ». D’autre part, cette « diplomatie au
bord du gouffre » avait effrayé « jusqu’aux plus hauts décideurs, au point de les rappeler à un
comportement rationnel. »3 L’installation d’un téléphone rouge, ligne directe entre Moscou et
Washington, et l’ouverture de négociations sur la limitation des armements concrétisèrent ce retour à
la rationalité. Khrouchtchev, quant à lui, sortit très affaibli de la crise. En 1964, il fut remplacé par
Brejnev.
Notes
↑ J. Loftus, L’affreux secret : quand les Américains recrutaient des espions nazis. De Gehlen à
Barbie, Plon, Paris, 1985
↑ Bernard Droz et Anthony Rowley, Histoire générale du XXe siècle, Éditions du Seuil, 1987,
Tome III, p. 218
↑ E. Hobsbawm, L’Âge des extrêmes, Éditions Complexe, 1994, p. 308
La «détente» (1963 - 1974)
Les accords nucléaires
Le Mur de Berlin, un des symboles de la guerre froide
Au lendemain de la crise des missiles cubains, qui a failli plonger le monde dans une Troisième
Guerre mondiale, les États-Unis et l'URSS décident de se rapprocher pour maîtriser, dans un esprit
de transparence, un équilibre désormais fondé sur une « destruction mutuelle assurée » (MAD en
anglais).
Dès juin 1963, un « téléphone rouge », liaison permanente par télétype entre le Kremlin et la
Maison Blanche, leur permet de se concerter immédiatement et d’éviter ainsi une diplomatie « au
bord du gouffre ».
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En août 1963, ils signent le Traité de Moscou, qui interdit les essais nucléaires atmosphériques et
sous-marins.
En janvier 1968, par le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), issu d’un projet conjoint
américano-soviétique présenté à la Commission du Désarmement à Genève, ils s’engagent, ensemble
avec le Royaume-Uni, à ne transférer ni armes ni technologie nucléaires aux ENDAN (États non
dotés d’armes nucléaires).
En mai 1972, les accords SALT 1 (Strategic Armements Limitation Talks, Négociations sur la
limitation des armements stratégiques), signés par Nixon et Brejnev, limitent les armements défensifs
anti-missiles (ABM) à deux sites pour chacun des deux pays et gèlent pour une durée de cinq ans les
armes nucléaires offensives, c’est-à-dire les rampes de lancement fixes pour missiles
intercontinentaux (ICBM) et les missiles installés sur sous-marins (SLBM).
En juin 1979, Carter et Brejnev signent les accords SALT 2, négociés depuis 1974 dans le
prolongement de SALT 1. Ces accords prévoient un gel des lanceurs à ogives multiples (MIRV) et un
contrôle réciproque des armes nucléaires. Ils ne furent pas ratifiés par le Sénat américain en raison de
l’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique, les deux parties déclarant toutefois qu’elles en
respecteraient les clauses.
Les mobiles de ce rapprochement sont multiples. Il y a d’abord à l’évidence la volonté de se
dégager d’une course aux armements de plus en plus coûteuse, et absurde en raison de la « capacité
de surextermination » (overkill) des arsenaux nucléaires ; par ailleurs, l'URSS est contestée par la
République Populaire de Chine, la rupture sino-soviétique permettant, dans le cadre d’une diplomatie
désormais triangulaire, un rapprochement sino-américain ; en même temps, en raison d’une
économie qui stagne, l'URSS a besoin d'une aide extérieure que les États-Unis lient à des accords
politiques (le linkage de Henry Kissinger) ; et enfin, les États-Unis, de leur côté, sont engagés dans
une guerre au Vietnam qui absorbe une part excessive du budget américain : d’où le désir des deux «
adversaires-partenaires » (R. Aron) d’aboutir à une gestion raisonnable de la Guerre froide.
La «détente» en Europe
Dans chacun des deux blocs, les deux Grands sont contestés. Le modèle soviétique est contesté
en Europe de l'Est. En 1968 la Tchécoslovaquie est envahie par les troupes du Pacte de Varsovie : le
"Printemps de Prague" touche à sa fin. A l'Ouest, De Gaulle prend ses distances avec les EU et
l'OTAN. En 1969 Willy Brandt devient chancelier de la RFA et engage une politique de
rapprochement et d'ouverture à l'Est : l'"Ostpolitik". Les deux États se reconnaissent mutuellement
en 1972 et entrent à l'ONU en 1973. Le Mur de Berlin devient de plus en plus perméable.
En 1975 les Accords d'Helsinki sont signés par 33 États européens dont l'URSS (mais aussi le
Canada et les EU). Les accords doivent permettre la coopération entre les États, la libre circulation
des personnes, et le respect des droits de l'homme.
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Les limites de la «détente»
Les deux Grands sont impliqués dans des conflits importants. Tous deux mènent une lutte
d'influence dans les pays du Tiers-Monde. De 1964 à 1975, la guerre du Viêt Nam oppose
indirectement les grandes puissances, à travers le Nord Viêt Nam stalinien et le Sud Viêt Nam
capitaliste. Les Etats Unis s'engagent militairement au Viêt Nam à partir de 1962.
Les États-Unis soutiennent de nombreux dictateurs et provoquent plusieurs coups d'état
(Cambodge 1970, Chili 1973, ...), dans le seul but de contenir l'empire soviétique. En Amérique
latine, le régime castriste soutient des guérillas révolutionnaires contre ces dictateurs, qui se soldent
par des échecs.
La Guerre fraîche (1975 - 1985)
La course aux armements et l'équilibre de la terreur
La crise des missiles en Europe
La première guerre d'Afghanistan
En 1978, proclamation de la République d'Afghanistan. Socialiste, elle est pro-soviétique. Les
islamistes afghans rentrent en conflit avec le pouvoir en place. En 1979, Moscou envoi l'Armée
Rouge, inaugurant la première guerre d'Afghanistan. Les États-Unis s'impliquent dans ce conflit en
alimentant sur place la résistance anti-soviétique, en finançant et proposant une formation militaire à
des groupes de moudjahiddin, « guerriers saints » islamistes résistant à l'occupant soviétique. Les
armées de l'URSS se retirent de l'Afghanistan en février 1989.
Fin de la guerre froide (1989)
En 1985, Gorbatchev, nouveau dirigeant soviétique, annonce la fin de l'ingérence de l'URSS dans
les pays socialistes. Le régime socialiste entame alors sa disparition progressive en Europe de l'Est, à
commencer par la Pologne et la Hongrie qui se libéralisent, vers la 2e moitié des années 80, et dans la
moindre mesure, par la Yougoslavie, qui gardait depuis des années un certain écart par rapport à
l'emprise soviétique.
Vers 1989, en Tchécoslovaquie, en Pologne et en Hongrie le rideau de fer s'ouvre vers l'Europe
de l'Ouest. D'abord via ces pays, et ensuite directement depuis le leur et sans autorisation, les
habitants de la R.D.A. obtiennent à leurs tour le droit de visiter la R.F.A, le droit qui crée une
véritable ruée. L'Allemagne se retrouve alors dans une situation analogue à celle que connaissait
Berlin avant la construction du mur. En novembre 1989, le mur de Berlin est démantelé. Quelques
semaines après, la Roumanie destitue brutalement le régime dictatorial et autarcique de Ceauşescu.
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Le 19 août 1991, Gorbatchev, le président de l'URSS, est victime d'un coup d'état de
communistes conservateurs. L'intervention du gouvernement russe de Boris Ieltsine et le support des
masses moscovites empêchent le putsch d'aboutir. Voyant le pouvoir du dirigeant de l'Union
soviétique affaibli, les républiques fédérales de l'Union se déclarent une à une indépendantes. Le 25
décembre 1991, Gorbatchev, à présent chef d'une union n'ayant plus de membre, décide de
démissionner.
Toujours en 1991, les deux principales organisations internationales des pays communistes, le
COMECON (économique) et le Pacte de Varsovie (militaire), se dissolvent à leur tour.
Chronologie indicative de la guerre froide en Asie de l'Est
1er octobre 1949 : le Parti Communiste Chinois gagne la guerre civile et proclame la création de
la République Populaire de Chine. Indépendance de facto de Taiwan proclamée République de
Chine. Menace de reprise du conflit neutralisé par la présence navale US.
25 juin - août 1950 : Offensive des troupes Nord-Coréennes en Corée du Sud.
27 juin 1950 : Le président Américain Truman envoie l'armée Américaine soutenir la Corée du
Sud après l'appel de l'ONU
Septembre - Octobre 1950 : Contre-offensive américaine en Corée
Novembre 1950 - janvier 1951 : Riposte de la Corée du Nord, soutenue par la Chine
Mars 1951 : Le front se stabilise
27 juillet 1953 : Les deux Corée signent un armistice
août 1954-Mai 1955 : Bombardement intensifs d'îles dépendants de Taiwan par la RPC.
août-juillet 1958 : Bombardement intensifs des îles de Quemoy et de Matsu et affrontements
navals et aériens entre la RPC et Taiwan; la présence de l'US Navy empêche le débarquement de
troupes chinoises.
20 décembre 1960 : Création du Front national de libération du Viêt Nam du Sud
Août 1964 : Accrochage entre les flottes américaines et nord-viêtnamiennes dans le Golfe du
Tonkin.
Mars 1965 : Les forces américaines décident d'intervenir
Janvier - février 1968 : Les Nord-Vietnamiens projettent 70 000 hommes sur le Sud-Viêt Nam
Mai 1968 : Des négociations entre les différentes parties ont lieu
1971 : La République populaire de Chine admise à l'ONU et obtient un siège permanent au
Conseil de sécurité à la place de Taiwan qui est exclue de l'organisation.
Février 1972 : Visite de Richard Nixon en Chine Populaire
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27 janvier 1973 : Accords de Paix de Paris. Retrait des troupes américaines
17 avril : Prise de Phnom Penh par les Khmers rouges.
30 avril 1975 : Saigon est prise par les Nord-Vietnamiens.
25 avril 1976 : Élection d'une assemblée nationale vietnamienne.
juin 1978 : 70.000 soldats Vietnamiens occupent une zone frontalière à l'intérieur du Cambodge
1er janvier 1979 : les États-Unis reconnaissent Pékin en tant que capitale de la Chine et ferment
leur ambassade à Taïpei
7 janvier 1979 : Prise de Phnom Penh par le Viêt Nam
février 1979 : Guerre sino-vietnamienne
septembre 1989 : Retrait des forces vietnamiennes du Cambodge
Résumé de la guerre froide
La Guerre Froide se caractérise par la division bipolaire du monde soit l'Est dirigé par l'Union
Soviétique, socialiste, et l'Ouest dirigé par les États-Unis, capitaliste.Le glacis protecteur demandé par
Staline en 1945 accélère grandement la formation des "deux grands". Durant le conflit entre les
Etats-Unis et l'Urss nous n'avons jamais été aussi près d'une troisième guerre mondiale,
principalement en 1962 lors de la guerre de Cuba. Mais les gens ont eut si peur de la troisième guerre
mondiale que l'on décide de supprimer les tensions et ouvre la Détente.
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