Parfois, la faiblesse de la foi est telle qu’elle nous empêche de trouver les mots pour bien prier. La panique
tétanise la réflexion. Le stress et l énervement ôtent la concentration. La douleur nous rend muets. La peur
nous paralyse.
A cela il faut ajouter le doute, qui est encore une autre souffrance. Nous savons bien que le doute est néfaste
pour la foi. Mais cest plus fort que nous ! Le chrétien nest pas heureux quand le doute le taraude. Cest
comme sil coupait la branche qui lui sert dassise. Cela nous rappelle le cri désespéré de cet homme :
Je
crois, Seigneur, mais viens au secours de mon incrédulité !
Nest-ce pas un paradoxe malheureux?
Le doute nous fait croire des bêtises et nous conduit à des absurdités. Cest le doute qui amena les femmes à
se rendre au sépulcre, le matin de Pâques, pour embaumer le corps du ressuscité ! Cest le doute qui nous fait
attendre plus de secours des hommes que de Dieu.
Parfois, la faiblesse est si grande que nous avons peur de prier, parce que lépreuve nous fait pousser vers
Dieu des cris de révoltes et de contestations plutôt que des soupirs de confiance.
Nous risquons de parler comme Jérémie :
Jer 15:18 Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle? Pourquoi
ma plaie est-elle douloureuse, et ne veut-elle pas se guérir? Serais-tu pour moi une source trompeuse, Comme
une eau dont on n'est pas sûr?
Nest-il pas vrai que nous prions des choses par toujours sages et raisonnables et que nous navons pas
toujours le souci des bonnes priorités?
Voyez comme nous prions mal, quand la souffrance et lépreuve nous accablent ! Nous prions mal, parce que
nous voulons surtout échapper à la souffrance; mais nous navons pas tellement envie que Dieu se serve delle
pour nous apprendre une fermeté plus grande dans la foi.
Nest-il pas exact que dans la souffrance, nous prions essentiellement pour la délivrance des maux terrestres,
sans pour autant désirer les biens célestes ? Nous nvons pas tellement envie de prier que Dieu augmente en
nous la persévérance dans une foi plus sérieuse, ou la patience, ou lhumilité, ou lamour fraternel plus positif et
plus actif.
Bref, nous prions très mal, et nous pensons davantage à notre confort matériel sur cette terre, qu’à notre
confort spirituel en vue du royaume des cieux.
De ce fait aussi, notre prière est mauvaise parce qu’elle devient tiède. Elle manque de conviction, de tonus et
délan. Nous navons pas toujours sérieusement soif des biens qui concernent le bonheur de notre âme. Cest
pourquoi nous prions avec hésitation pour la foi, la fidélité dans la foi, pour la persévérance au milieu des
difficultés de la vie.
Avouons franchement que notre ferveur nest souvent pas à la hauteur des biens excellents que Dieu nous
destine, en Jésus-Christ. Nous sommes capables de montrer une belle ferveur quand il sagit de largent, du
pain, de la paix, de la santé et des loisirs. Mais dès qu’il sagit de prier pour la nourriture spirituelle qui convient
à lâme et pour plus de sécurité dans la foi, nous devenons hésitants, tièdes, oublieux, timides. Alors qu’il
faudrait linverse !
Combien de gens se croient très pieux quand leurs biens terrestres sont menacés ! Tout à coup, ils ont des
élans de prières qu’ils ne se connaissaient pas. Mais dès qu’ils ont retrouvé la sécurité, leur piété fond comme
neige au soleil. Ils oublient Dieu, la Bible, le Christ, la foi, la piété et même la vie chrétienne !
Voyez-vous, il y a des épreuves et des souffrances nécessaires, pour que nous apprenions que la piété, la
vraie, ce nest pas prier pour des choses secondaires, mais vitales et prioritaires. Donc, les épreuves nous
aident à faire le ménage dans notre âme.
Je me souviens de cette personne éprouvée à qui je demandai de me suggérer des sujets de prière. Elle me dit
: prions pour la paix dans le monde. Cest tout, lui dis-je ? Oui, me dit-elle, cest important. Alors, connaissant sa
grande faiblesse spirituelle, parce qu’elle boudait si souvent le culte, je lui suggérai de prier aussi pour une foi
plus ferme, qui retrouve le chemin de lEglise, pour sy refaire des forces.