Les 750M de paysans chinois sont assurément les grands oubliés du miracle chinois, car l’opposition s’est creusée
depuis près de 30 ans entre ces provinces de l’Ouest où désormais (chiffres de 2004) le GDP par tête est de 7 400
RMB (1€ ~ 9.6RMB) et les riches contrées de l’Est où il atteint 19 400 RMB (Shanghai : 55 300RMB). Le
gouvernement tente d’y remédier, décision qui n’est pas innocente car au-delà des considérations sociales, il faut
transformer cette foule phénoménale de bras en consommateurs de masse d’ici quelques années.
e. Shanghai la clinquante et la vie facile d’expatrié à Shanghai
Shanghai est une ville qui en l’espace de 15 ans a changé du tout au tout. Elle a vu naître Pudong (« pu » pour
Huangpu, le fleuve qui divise la ville, et « dong » pour Est) où se côtoient désormais un nombre incroyable de
tours toutes plus hautes les unes que les autres, au premier rang desquelles, la Jin Mao, 3ème tour du monde par sa
hauteur. Au pic de sa frénésie, c’est une proportion incroyable de 90% (chiffre non vérifié) des grues du parc
mondial qui jour et nuit aidaient les ouvriers sur leurs échafaudages de bambou à bétonner le marais : 4 000 tours
ont été construites en 8 ans à Shanghai. L’exposition universelle de 2010 prendra place ici. En fait, la disparité de
niveau de vie se ressent au cœur même du centre commercial et financier de Chine : il suffit de se rendre
dans le cœur historique de Shanghai pour y voir des mœurs d’un autre temps.
Les vieux quartiers sont détruits un à un, leurs habitants relogés dans des
immeubles au standard plus convenable… mais sur la 7ème ou 8ème ceinture.
Beaucoup d’habitants conservent encore cette coutume de ne pas chauffer leur
habitat en hiver, Shanghai étant (juste) au sud du Yang-Tze. La vie d’expatrié
est relativement simple ici, vu le coût de la vie (cher néanmoins pour la Chine).
On y prend vite de mauvaises habitudes, comme de se déplacer uniquement en
taxi (pour faire ses courses, c’est une sensation unique), alors qu’il y a encore
beaucoup d’adeptes de la petite reine ici. Pour les prix, il faut demander – comprendre, marchander. Marchander
est un jeu local, il se pratique de la manière suivante ou approchante: si vous voulez acheter un article dont on
vous annonce un prix de 10, proposez au moins 5. Quand le vendeur vous rétorque 9 en s’étouffant, ne vous
démontez pas, vous avez deux options : faire mine de partir (efficace) ou bien lui dire que vous avez vu le même
article dans un magasin environnant à 6. Vous pouvez au moins espérer 7 à la fin des négociations. Dans tous les
cas, il est indispensable de connaître quelques mots de Chinois, et il est très gratifiant de pouvoir échanger avec
les locaux en utilisant leur langue (on retrouve d’ailleurs la balance yin yang dans leur langage, comme par
exemple dans « duo/shao/qian » : « beaucoup/peu/argent » pour demander le prix d’un article).
f. Go West ! La hausse du niveau de vie oblige les entreprises à aller toujours plus à l’ouest
A quelques dizaines de kilomètres à l’Ouest seulement de Shanghai, les salaires peuvent déjà être 3 fois
inférieurs : Shanghai s’est embourgeoisée rapidement, à l’image de l’immobilier qui a doublé en l’espace de 3
ans. La compétitivité économique n’est déjà plus ici : yin et yang, la hausse du niveau de vie en sape l’attrait.
3) Alcatel
a. Le groupe d’équipements télécoms français
Alcatel vend des équipements télécoms à des clients comme Orange par exemple. Alcatel a vendu son activité
(déficitaire) de téléphones mobiles à TCL (chinois). A l’époque de la bulle Internet, Alcatel était la première
capitalisation du CAC. Aujourd’hui, Alcatel c’est 13 milliards d’euros de revenus en 2005 (dont
approximativement 1,5 en Asie Pacifique). Alcatel est divisé en trois groupes : « FCG » (Fixed Communication
Group) délivre les équipements pour les communications fixes, il représente 40% du revenu total et ses priorités
sont le « Triple Play» (fourniture de TV, voix et Internet en même temps, comme chez Free en France), et l’IP
(transformation des réseaux « circuits » où chaque communication occupe une ressource fixe par des réseaux IP
où l’information est canalisée en petits paquets avec une adresse de destination au début, ce qui permet
d’économiser les ressources du réceau). « MCG » est le groupe mobile, il représente 30% du revenu et je détaille
une de ses missions plus bas. Enfin, « PCG » s’occupe des clients autres que les opérateurs de téléphonie, comme
les entreprises, et les marchés verticaux (intégration de produits tiers). Il est un des axes de croissance aux yeux
du management d’Alcatel.