masse pour la couche limite convective dans le modèle AROME; mais aussi lors de l'exercice
CMIP5, auquel le modèle de climat de l'IPSL a contribué avec deux versions différant uniquement
par leurs paramétrisations de la convection et des nuages, l'une d'elle incluant la toute première
paramétrisation de poches froides opérationnelle dans un modèle de circulation générale, ainsi
qu'une nouvelle paramétrisation des panaches thermiques de couche limite et des cumulus associés.
Au-delà de cas d'étude particuliers, ces simulations ont permis de confirmer l'importance d'une
représentation physique des processus à l'échelle du nuage pour améliorer la représentation des
nuages bas à l'échelle globale ou du cycle diurne des précipitations continentales par exemple. La
comparaison des deux versions du modèle de l'IPSL a aussi permis d'illustrer l'effet crucial des
paramétrisations physiques sur la variabilité des précipitations et la sensibilité climatique. Ces
résultats viennent confirmer la pertinence et l'importance de continuer à développer des
paramétrisations physiques des processus turbulents, convectifs et nuageux dans les modèles de
grande-échelle.
Le développement de paramétrisations est un travail de longue haleine qui nécessite une vision de
moyen à long terme et qui est difficile à « vendre » dans le cadre de projets nationaux et
internationaux, mais qu'il est pourtant essentiel de soutenir et financer en tant que tel. D'autant
plus que les collaborations nées dans le cadre de DEPHY se sont également révélées être forces de
propositions pour des contributions à d'autres projets nationaux, par exemple pour l'étude des
extrêmes de précipitations cévenoles (ANR REMEMBER), l'impact des pluies sur l'agriculture au
Sahel (ANR CAVIARS) ou encore l'étude des vagues de chaleur au Sahel (ANR ACASIS). La
communauté DEPHY a également activement contribué aux activités du projet européen EUCLIPSE
sur les rétroactions nuageuses et initié les activités du groupe de travail sur l'amélioration de la
composante atmosphérique des modèles de climat du projet européen EMBRACE. A l'échelle
internationale, le projet DEPHY entretient également des liens forts avec la communauté des
processus GASS/GCSS et celle des rétroactions nuageuses CFMIP. Les activités de DEPHY
alimentent également celles d'autres projets LEFE tels que MissTerre (modélisation du système
Terre), AMMA2 (analyse de la mousson africaine) et CLAPA (étude des couches limites polaires).
Afin de continuer à alimenter les interactions dans le cadre de ces divers projets et d'initier de
nouvelles dynamiques, il nous semble important de maintenir la coordination et l'animation
scientifique autour de l'amélioration de la paramétrisation des processus atmosphériques au niveau
national, mais aussi de renforcer les interactions entre les communautés des processus, de la
prévision météorologique et du climat. Cela d'autant plus que malgré les avancées réalisées ces
dernières années dans la paramétrisation des processus nuageux et convectifs, les premières
analyses issues de l'exercice CMIP5 montrent un bilan mitigé. Si l'amélioration des paramétrisations
physiques du modèle LMDZ, largement basées sur les travaux réalisés en collaboration entre le LMD
et le CNRM dans le cadre de DEPHY, a permis des avancées significatives concernant la
représentation de la couverture nuageuse, du cycle diurne de la convection et une augmentation
significative de la variabilité tropicale sur océans, les principaux biais dans la climatologie de ce
modèle n'ont pas décru, voire se sont amplifiés. Plus généralement, l'analyse des simulations CMIP5
pointent du doigt le fait que la plupart des biais récurrents identifiés dans CMIP3 sont toujours
présents dans les modèles de CMIP5: biais de SST dans les océans tropicaux, biais chaud
continental en été, difficultés à représenter la montée des flux de mousson ou la succession de