Proposition de stage 2005 Stage d’Alodie SNIRC Arenaria grandiflora L. est au bord de l'extinction en forêt de Fontainebleau (7 pieds restants en 2001) une des dernières stations de plaine. Le manque de vigueur de ces plantes, aussi bien dans la nature qu'ex situ pourrait être le reflet de problèmes génétiques irréversibles sans l'apport de matériel exogène. Une étude est en cours qui a pour but d’expérimenter l'efficacité d’un outil qu’est le renforcement de populations avec mélange de provenances. L'expérimentation se fait à l'écart des populations naturelles existantes et sans aucune menace pour l'environnement. A cette échelle, elle constitue une première en France. Principe de l'expérimentation : En Octobre 1999, 6 populations artificielles d’Arenaria grandiflora ont été créées et transplantées dans 3 sites distincts en forêt de Fontainebleau, hors de portée des populations naturelles. Chaque population est constituée de 225 individus (multipliés in vitro à partir de boutures faites sur les individus restants) (80 plantes du Mont Merle (Fontainebleau), 80 plantes du Mont Chauvet (Fontainebleau) et 65 individus de Chinon). Les plantes ont été implantées en formant des sous-populations de quelques dizaines de plantes, dans des micro-sites particulièrement favorables (absence de végétation herbacée, pente importante) dans la limite des grillages posés par l’ONF. Pour chaque transplantation, l'individu a été tiré au sort parmi les différentes provenances, il a été étiqueté, repéré sur un plan. Une cartographie très précise a donc été effectuée avec la plante, sa provenance et son génotype. Depuis 3 ans et demi, la plupart des individus se sont reproduits, ont donné des graines, qui ont germé. D’autres individus ont disparu. Le stage : Le stage proposé consiste à rassembler les données démographiques des années passées, d’y ajouter les données 2005 (après avoir fait les mesures sur le terrain) et de les analyser. Des caractéristiques du milieu et de la population (densité en plantes par ex) pourront être mesurées afin de relier les paramètres démographiques aux données environnementales. Ces modèles devraient donner une idée de l’évolution probable des populations et ainsi fournir des éléments pour une future réintroduction d’Arenaria dans ses sites naturels. Cette étude démographique sera complétée par l’analyse génétique d’une vingtaine d’individus afin de trouver des marqueurs diagnostiques des deux provenances des plantes (Chinon ou Fontainebleau). Les RAPD devraient être utilisés pour cette fin. Les analyses moléculaires se feront au Service de Systématique Moléculaire du Muséum. Elles permettront, lors d’une prochaine étude, d’établir la provenance des descendances trouvées sur le terrain. Il n’est pas prévu de thèse dans la poursuite de ce sujet. Encadrement : Nathalie MACHON Maître de Conférences, Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien, Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris.