ANR-10-CEPL-011 projet ORACLE 4/35
contestée de la sécheresse estivale dans les régions méditerranéennes, et un accroissement
important de la variabilité des pluies. Les conséquences de ces changements ont besoin
d’être anticipés pour l’ensemble des secteurs d’activité.
Nos résultats ont, à terme, vocation à être utilisés pour l’identification des risques et
opportunités, par région et pour chaque culture ou espèce forestière identifiée. Et ce afin
d’aider à la définition des stratégies d'adaptation.
L’intégralité de nos travaux est basée sur de la modélisation, qu’elle soit statistique ou
mécaniste, biophysique ou économique.
La méthode que nous avons développée est résumée sur la figure ci-dessous. Dans un premier
temps les scénarios de changement climatique sont traduits en indicateurs nous permettant
d’analyser l’évolution a) du fonctionnement et du rendement des grandes cultures et des
forêts, et b) de la distribution des aires favorables au développement de certaines essences
d’arbres. Dans un deuxième temps ces indicateurs sont utilisés par les modèles économiques, et
combinés à des scénarios socio-économiques, pour proposer des adaptations possibles de la
gestion des sols. Ces analyses sont faites de façon séparées pour les surfaces agricoles, à
surface agricole utile (SAU) constante, et pour les surfaces forestières. Dans un troisième temps
les impacts calculés du changement climatique sur le fonctionnement, la gestion et la
distribution des grandes cultures et des forêts sont combinés pour en déduire une évolution
possible, économiquement justifiée, des surfaces occupées par la SAU et par la forêt.
Les forçages climatiques que nous avons utilisés sont issus du 4ème rapport du GIEC (2007).
Ces scénarios ont été régionalisés pour la France, à la résolution de 8km.
Parmi les résultats produits nous nous sommes intéressés à l’évolution de la culture du maïs
dans 2 régions françaises contrastées : l’île de France et Midi-Pyrénées. Nous avons montré
qu’en IdF la variété longue de maïs pourra être cultivée au-delà de ~2060 puisque les
conditions thermiques le permettront. En midi-pyrénées par contre la précocité de plus en
plus importante des dates de semis fera apparaître des risques de gelée entre le semis et la
levée, risques qui n’existent pas aujourd’hui.
L’analyse des effets de plusieurs scénarios de changement climatique sur la productivité et la
probabilité de présence de 7 espèces ligneuses met en évidence une très forte variation de
réponse inter-spécifique à un même forçage climatique, avec des variations de productivité
en surface terrière allant de -34 à +28% sur le siècle prochain, et des variations de probabilité
de présence allant de -80% jusqu’à un doublement. Le sapin pectiné et le chêne pubescent
sont les seules espèces à présenter un gain de productivité, cette dernière restant stable pour
les chênes pédonculé et sessile et l’épicéa. Concernant la probabilité de présence, les chênes
pédonculé et pubescent sont les seuls à révéler une augmentation d’occurrence.
Ce projet a donné lieu à 18 publications dans des revues à comité de lecture, 1 article soumis
et 11 en préparation.
Un outil générique, GETARI, pour le calcul d’indicateurs agro et éco-climatiques a par
ailleurs été développé et est téléchargeable sur le site de l’INRA :
http://w3.avignon.inra.fr/getari .
Une journée de colloques a été organisée avec plusieurs porteurs d’enjeux des mondes
agricole et forestier (https://oracle.lsce.ipsl.fr/doku.php?id=meeting_-_23_octobre_2014). Elle