L`électricité, c`est avant tout une histoire de charges

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L’ELECTRICITE, QU’EST-CE QUE C’EST ?
L'électricité, c'est avant tout une histoire de charges. Il existe deux types de charges, les
charges positives et les charges négatives. Les charges de signe contraire s’attirent et celles de
même signe se repoussent. Toute matière contient des charges. Lorsqu'un corps possède
autant de charges positives que négatives, on dit qu'il est neutre. Si l'on modifie cet équilibre,
il devient chargé. Il acquiert alors des propriétés attractives ou répulsives et interagit avec les
corps chargés qui l'entourent. L'électricité décrit l'ensemble des phénomènes causés par les
charges.
On distingue généralement l'électricité statique ou électrostatique, qui traite de l'interaction de
charges en équilibre, de l'électrocinétique qui traite de charges en mouvement dans un circuit
électrique. Historiquement, la première avait déjà été mise en évidence par Thalès au VI°
siècle avant JC tandis que la seconde ne connaîtra un véritable essor qu'après l'invention de la
pile par Volta en 1800.
L'électrostatique
Contrairement à ce que pourrait
laisser entendre son nom,
l’électrostatique n’est pas une
électricité statique. Bien au contraire,
les charges sont sujettes à l’influence
électrique de leurs semblables. Sous
l’effet de cette influence, les charges
se repoussent ou s’attirent suivant
leur nature. Au brushing nos cheveux
se dressent sur la tête, parce que
chacun est un isolant de même charge
qui repousse son voisin. Certains
vêtements accumulent des charges
statiques; dès qu'on touche
un conducteur métallique (ou une
autre personne), elles s'évacuent, ce
qui crée un courant que nous
percevons comme une décharge
électrique (pas dangereux, mais plutôt
désagréable !) Des charges
s'accumulent aussi parfois entre deux
conducteurs plats séparés par une
couche d'isolant : cela constitue un
condensateur qui peut stocker une
petite quantité d'électricité.
Électrocinétique
L'électrodynamique que l'on associe communément à l'électricité, met en jeu des charges mais
cette fois, en mouvement dans un circuit électrique de façon permanente. Elles forment alors
un courant électrique. Pour que ce courant puisse exister, il faut que le circuit soit fermé et
contienne au minimum un matériau conducteur pour guider les charges, un générateur (une
pile, une dynamo, le secteur..) pour les animer et un récepteur pour les utiliser. Le générateur
possède au moins deux pôles, un pole négatif et un pôle positif. Ces deux pôles mettent en
mouvement des charges dans le circuit. Avec un générateur et un fil conducteur, on peut faire
fonctionner toute une gamme de récepteurs : des ampoules, des appareils électroménagers,
des puces d'ordinateurs, des transistors…
A l'échelle atomique
On peut aussi essayer de comprendre l'électricité en scrutant la matière à une échelle
microscopique, celle de l'atome. Au centre de chaque atome, on trouve un noyau qui contient
des particules appelées protons dont la charge est positive. Autour de ce noyau, tournoie un
nuage d'électrons chargés négativement. Les protons et les électrons s'attirent, c'est ce qui
maintient ces derniers dans le giron du noyau. Les électrons les plus faiblement liés sont
susceptibles de sortir de cette " sphère d'influence ". Ils se déplacent alors dans la matière, se
regroupent dans une direction privilégiée et peuvent parfois sauter jusqu'à l'atome voisin. La
charge ou la répartition de charges du corps est alors modifiée. C'est ce déplacement de
charges que nous nommons l'électricité....
QUELQUES INVENTIONS
La pile a été inventée par le savant italien Alessandro Volta en 1800. Cette date constitua un
tournant pour le siècle, mais également pour l’histoire de l’électricité. La pile de Volta est en
effet la première source d’électricité qui permet d'avoir dans un circuit du courant continu.
Elle doit son nom à sa forme originelle, un empilement régulier de disques de cuivre et de
zinc séparés par un carton imprégné d’eau salée. Les disques de cuivre et de zinc sont appelés
électrodes de la pile et la solution de sel, l’électrolyte. Ce sont les réactions chimiques entre
ces différents composants qui vont donner naissance à de l’électricité.
Comment cela se passe-t-il ?
En contact avec la solution, l’électrode de cuivre perd des électrons et devient donc chargée
positivement. C’est le pôle plus. À l’inverse, l’électrode de zinc se dissout dans la solution et
garde des électrons. Cette électrode devient alors chargée négativement. C’est le pôle moins.
Il existe une tension entre les deux pôles de la pile. Celle-ci est ainsi capable d’engendrer un
mouvement continu d’électrons. Les électrons passent du pôle moins au pôle plus par le
circuit électrique puis à l'intérieur de la pile du pôle plus au pôle moins par le biais de la
solution qui constitue l'autre partie du circuit. La boucle est alors bouclée et l’électricité créée.
La cathode se recompose en permanence car elle récupère des
électrons amenés par le circuit pour reconstituer le cuivre ayant
réagi avec la solution. Seule l’électrode de zinc est
consommée. Le processus peut donc continuer jusqu’à ce que
cette électrode soit complètement dissoute.
La tension aux bornes de la pile dépend de la nature des
éléments utilisés. En superposant plusieurs disques, Volta
réussit à obtenir 24V.
En 1866, le chimiste Georges Leclanché va améliorer ce
système en substituant l’électrode de cuivre par une tige de
charbon, et la solution de sel par une gelée d’oxyde de
manganèse et de grains de charbon. La pile est ainsi plus
compacte et surtout transportable. La pile moderne est née.
Elle subira différents avatars : la pile ronde avec une tige de
graphite au centre, les piles alcalines qui utilisent l’oxyde de
mercure comme électrolyte, ou encore la pile bouton qui
équipe nos montres et nos calculatrices
Le télégraphe fut une des premières applications industrielles de l’électricité. Les premiers
télégraphes s’apparentent à un gigantesque circuit électrique alimenté par une simple batterie.
Un interrupteur permet d’ouvrir ou de fermer le circuit. Lorsque le circuit est fermé, le
courant passe et se propage dans les fils. À l’autre bout de la ligne, un système de détection
prévient l’opérateur du passage du courant. Le père de cette invention, Samuel Morse, mit
également au point le célèbre alphabet de traits et points qui garda son nom. En voici un
échantillon :
On doit cette brillante et lumineuse invention à l’américain Edison et à
l’anglais Swan. Les ampoules les plus courantes (celles des lampes de
poche) sont dites "à incandescence". Un filament de tungstène (métal), long
et fin, est chauffé par le passage d’un courant électrique. Lorsque sa
température atteint 3000°C, il brille en émettant de la lumière. Ce filament
est protégé de l’air, au contact duquel il brûlerait très rapidement, par une
ampoule de verre scellée dans laquelle on a fait le vide puis introduit un gaz
inerte comme l’argon ou le krypton, permettant d’éviter la détérioration du
filament. En moyenne, une ampoule classique peut briller pendant mille
heures. Sa puissance électrique se mesure en Watt. Plus le nombre est élevé,
plus la lumière émise est forte, et la consommation d’électricité importante.
On peut également produire de la lumière avec un tube fluorescent. Celui-ci
na pas de filament mais enferme une petite quantité de gaz qui conduit
l’électricité. Si on applique une tension aux bornes de ce tube, le gaz émet
une lumière ultraviolette invisible qui éclaire une mince couche d’enduit
luminescent (généralement du phosphore) déposée sur la paroi interne du
tube. Sous l’effet de cette irradiation, l’enduit émet alors de la lumière.
Pour répondre à la consommation croissante d’électricité, il a
fallu inventer et construire des usines capables de produire de
l’électricité en grande quantité. En France, les trois principaux
modes de production sont les centrales nucléaires, les
centrales thermiques à combustibles fossiles (charbon, pétrole,
gaz) et les centrales hydroélectriques. La turbine et
l’alternateur sont les deux pièces maîtresse de ces générateurs
d’électricité. Dans le cas des usines thermiques, la turbine est
entraînée par la vapeur produite dans les chaudières où l’on
brûle les combustibles, alors que dans le cas des usines
hydroélectriques, la turbine est animée par la force de l’eau.
La turbine est couplée à un alternateur, un grand aimant cerclé
dune bobine, qui va produire un courant alternatif en tournant.
Une fois le courant produit, il doit être amené jusque chez le
consommateur À la sortie de la centrale, un premier
transformateur, un survolteur, augmente la tension du courant
à 400 ou 800 000V. Ceci permet de minimiser les pertes
d’énergie pendant le transport. Près du point de livraison, un
deuxième transformateur, un sous volteur, fait l’opération
inverse : il abaisse la tension du courant pour la mettre aux
normes du réseau domestique.
Il existe d’autres manières de
produire de l’électricité : les
panneaux solaires transforment
la lumière du soleil en
électricité, les éoliennes
utilisent la force du vent, les
usines marémotrices celle des
marées, la géothermie exploite
les gisements d’eau chaude
stockés dans le sous-sol
terrestre (géothermie), tandis
que les usines à biomasse
utilisent les déchets comme
source d’énergie
En 1911, le physicien néerlandais Heike Kamerlingh Onnes découvrait que, pour certains
métaux, un changement brusque de leurs propriétés physiques se produit quand on les
refroidit à des températures extrêmement basses, à peine quelques degrés au-dessus du zéro
absolu (correspondant à - 273 °C). En particulier, la résistance électrique de ces matériaux
devient inférieure à toute valeur mesurable, de sorte qu'un courant électrique continu peut y
circuler sans dissipation d'énergie, donc quasi indéfiniment. On dit qu'il y a transition de l'état
normal (c'est-à-dire conducteur) à l'état supraconducteur. Cette transition intervient à une
température qualifiée de " critique ".
Dans un métal normal, les atomes, régulièrement disposés au sein d’un réseau, libèrent les
électrons qui leur sont les moins liés, chaque atome devenant de ce fait un ion positif. Ces
électrons, appelés électrons de conduction, peuvent se déplacer de façon assez libre à
l’intérieur du solide. Leur mobilité leur permet de transporter un courant électrique au sein du
métal, ce qui ne se fait pas sans perte. Une résistance électrique existe, qui provient des
collisions que ne manquent pas de subir ces électrons avec le réseau. Les atomes vibrent
autour de leur position moyenne, de sorte que le réseau est parcouru d'ondes de vibration. Or
la physique quantique attribuant à ces ondes, comme à toutes les autres, un aspect
corpusculaire, on peut leur associer des corpuscules, appelés photons (qui sont aux ondes de
vibration de ce que les photons sont aux ondes électroniques). C'est avec ces corpuscules
associés aux ondes de vibration du réseau que les électrons de conduction entrent en collision
et échangent de l'énergie.
Mais dans un métal à l'état supraconducteur, tout se passe comme si les électrons se trouvaient
soudainement libérés de toute interaction avec le réseau, la résistance électrique devenant
nulle.
Les physiciens ont vite été convaincus que la supraconductivité ne pouvait être qu'un
phénomène d'origine quantique. En 1950 fut émise l'idée que les électrons de conduction dans
un métal pouvaient interagir entre eux par le biais du réseau atomique. Il fallut sept années
d'efforts pour construire autour de cette idée une théorie microscopique satisfaisante de la
supraconductivité. Elle s'appelle la théorie BCS, d'après les initiales de ses inventeurs : John
Bardeen, Leon N. Cooper et John Schrieffer (tous trois prix Nobel de physique en 1972).
Cette théorie explique qu'à très basse température, les électrons s'apparient, en quelque sorte
se mettent en couple. On dit qu'ils forment des paires de Cooper. Cet état, sinon conjugal, du
moins ordonné résulte de l'existence d'une attraction entre électrons par l'intermédiaire de
vibrations du réseau atomique, qu'on peut schématiser ainsi : un électron de conduction se
déplaçant dans le métal provoque sur son passage une déformation locale et momentanée du
réseau par l'attraction qu'il exerce sur les ions positifs. Ces ions se déplaçant, ils créent un
excédent de charge positive. Un deuxième électron sera soumis à cet excédent de charge
positive qui a fait écran à la charge négative du premier électron. Comme les électrons
circulent beaucoup plus vite que les ions (qui sont nettement plus lourds), le deuxième
électron sent l'effet prolongé de la charge positive quand le premier électron est loin de lui.
L'interaction entre les deux électrons a donc une grande portée. Les paires d'électrons ainsi
formées se déplacent sans dissipation d'énergie dans le réseau cristallin.
Les électrons sont des fermions, c'est-à-dire des particules qui ne peuvent se trouver au même
endroit dans le même état physique. Mais la véritable explication théorique de la
supraconductivité à très basse température repose sur le fait que les paires de Cooper,
constituées de deux électrons, forment en définitive des bosons qui, eux, peuvent s'agglutiner
en grand nombre dans le même état physique, en l'occurrence l'état de plus basse énergie.
Elles ne peuvent alors pas perdre d'énergie par dissipation, et se propagent donc sans
résistance. Tout se passe comme si, pour elles, tous les mécanismes de perte avaient disparu.
Cette grégarisation d'un grand nombre d'électrons appariés dans un seul et même état
physique est ce que les physiciens appellent une condensation de Bose-Einstein.
Faisant référence à cette explication, de très nombreux physiciens étaient convaincus que le
mécanisme de la supraconductivité ne permettait pas d'obtenir des températures critiques
supérieures à une trentaine de kelvins (au-delà, l'agitation thermique casse les paires). C'est
pour cette raison que la découverte des Suisses Johannes Georg Bednorz et Karl Alexander
Müller, en 1986, a connu un retentissement considérable : la supraconductivité était
découverte dans un oxyde synthétique de cuivre, lanthane et baryum à une température
critique de 35 K (- 238 °C), plus élevée que toutes celles connues jusqu'alors. Une
température critique supérieure à la température de l'azote liquide (77 K, soit - 196 °C) fut
rapidement atteinte dans un oxyde similaire. L'espoir est ainsi né de pouvoir synthétiser des
supraconducteurs à température ambiante, bien qu'aucune théorie satisfaisante n'ait encore
donné la clé de cette " supraconductivité à haute température ".
"Le Trésor, dictionnaire des sciences" © Flammarion 1997
Sécurité
L'électricité vous fait peur ? Le texte qui suit explicite les notions introduites au primaire ainsi
que les mesures de sécurité à prendre.
Les dangers sont nuls si vous utilisez uniquement des piles électriques du commerce de
tension 1,5 V, 4,5 V ou 9 V. En revanche, il ne faut pas utiliser la tension du secteur (220 V)
en classe, car les dangers sont réels si on ne prend pas des précautions.
Il est bon de mettre en garde les élèves contre ces dangers et de donner les consignes de
sécurité élémentaires.
Que faut-il savoir sur les circuits électriques ?
a) Circuit fermé
Un circuit électrique est constitué d'une suite continue d'objets comprenant, par exemple, une
pile (générateur), des fils électriques, un interrupteur, des ampoules, éventuellement un
moteur. Ces objets, reliés entre eux, forment au moins une boucle fermée.
Dans une boucle fermée, la pile permet à l'électricité de circuler.
Cette circulation a lieu si :
- la pile est en bon état
- dans la boucle, les contacts entre objets différents sont de bonne qualité
- les objets sont suffisamment conducteurs, et permettent à l'électricité de circuler.
Si la boucle est coupée, le circuit est ouvert et la pile ne peut plus assurer la circulation de
l'électricité. Un interrupteur permet de fermer ou d'ouvrir un circuit.
Il est instructif d'observer une ampoule dont le globe a été brisé afin de pouvoir repérer le
trajet que suit l'électricité (figure 1).
figure 1 : ampoule sans globe de verre. Les pointillés correspondent aux fils à l'intérieur du
culot.
Attention, ne pas demander aux enfants de casser le globe des ampoules, car cela peut
présenter des dangers.
b) Conducteurs et isolants
À l'école primaire, pour des raisons de sécurité, ne sont utilisées que des piles. Le détecteur de
courant le plus simple est une ampoule électrique : pour savoir si un objet est bon conducteur
ou non, on le place dans la boucle d'un circuit électrique et on regarde si l'ampoule brille bien
ou pas. C'est évidemment une détection qualitative mais suffisante à l'école primaire. Il faut
dire aux enfants de ne pas faire la même chose avec l'électricité domestique. En effet, le corps
humain et l'eau risquent d'être classés comme mauvais conducteurs car l'ampoule ne brille
pas. Cependant ces deux corps ne sont pas totalement isolants. Ils sont simplement moins
bons conducteurs que le cuivre mais meilleurs conducteurs que la plupart des matières
plastiques. Mais ils sont suffisamment conducteurs pour être à l'origine d'accidents par
électrisation. Lorsqu'ils sont mortels, ces accidents sont appelés électrocutions. Il ne faut
jamais utiliser un appareil électrique avec les pieds ou les mains dans l'eau ou même mouillés.
L'électricité domestique est aussi utile que dangereuse. Dans les installations en bon état et
aux normes actuelles, les prises électriques ont une sécurité à éclipses qui empêche
d'introduire un objet métallique autre que la fiche d'un appareil électrique.
c) Circuit série, circuits dérivés
Un circuit série est un circuit électrique constitué d'une seule boucle. (figure 2).
Figure 2 : circuit série simple
Sur cette figure on voit apparaître en rouge un trajet que peut suivre l'électricité. Cependant, si
la partie du trajet extérieur à la pile est bien défini car suit les fils, le trajet intérieur à la pile
n'est pas connu de façon précise, c'est pourquoi la partie intérieure de la pile a été " rougie ".
A ce niveau, tout trajet interne à la pile partant de l'une des bornes pour arriver à l'autre est
acceptable.
Quand il y a, dans un circuit série, plusieurs ampoules identiques, elles brillent toutes de la
même façon, quelle que soit leur place dans le circuit. Cependant, une ampoule unique d'un
circuit série brille plus que chacune des ampoules d'un circuit série comprenant plusieurs
ampoules. Dans certaines guirlandes de Noël, toutes les ampoules sont en série, il suffit que
l'une d'elles grille pour que toutes les autres ampoules s'éteignent. Le circuit est alors ouvert.
Des circuits dérivés comportent plusieurs boucles (ici sur la figure 3, il y a deux boucles)
Figure 3 : circuits dérivés
Dans le cas de la figure 3 on voit comme pour la figure 2 le chemin suivi par l'électricité avec
le même type de représentation que pour la figure 2. De plus, si toutes les ampoules sont
identiques et en bon état, chacune brille autant que celle du circuit série de la figure 2.
d) Intensité du courant électrique, tension, énergie
électrique
À l'école primaire, on ne définit ni la tension, ni le courant électrique, ni l'intensité du courant,
ni l'énergie électrique. Cependant, il peut être utile à l'enseignant de distinguer ces grandeurs
physiques. Dans la boucle fermée d'un circuit électrique série, il y a circulation d'électricité. À
l'école primaire, il est inutile de chercher dans quel sens circule l'électricité. C'est sans intérêt
et aucune expérience simple ne permet de le trouver . En revanche, il est intéressant de
rechercher le chemin que peut suivre l'électricité, sans se préoccuper de son sens de
déplacement. L'important est de savoir que l'électricité ne peut circuler que si ce circuit forme
une boucle fermée.
Dans un circuit qui comporte une pile et des ampoules électriques, les lampes brillent de la
même façon quel que soit le sens de connexion de la pile. Dans des circuits comportant des
composants plus compliqués, le sens de connexion de la pile est toujours précisé, il a donc de
l'importance. Voir, par exemple les postes à transistors, réveils, baladeurs
Quelque chose, qu'on appelle électricité circule dans ce circuit fermé. Rien ne circule lorsque
le circuit est ouvert. L'intensité du courant électrique est mesurée par la quantité d'électricité
qui passe par unité de temps en un point quelconque du circuit série.
Quel que soit le point du circuit concidéré dans un circuit série donné le courant a la même
valeur partout. C'est très important.
Prenons une analogie, celle d'un petit train, analogie un peu compliquée pour les élèves. Il
n'est pas conseillé d'introduire tout ce qui suit aux élèves.
Figure 4
Des rails reliés entre eux forment une boucle. Sur ces rails sont placés des wagons, reliés les
uns aux autres, le tout formant une chaîne continue de wagons. C'est l'analogue du circuit
électrique. Imaginons maintenant qu'il y a des ouvriers (placés à un endroit du circuit) qui
poussent ensemble et de façon continue les wagons. Ils sont l'analogue de la pile électrique,
caractérisée par sa tension : 1,5 V ou 4,5 V. Dès que les ouvriers commencent à pousser, tous
les wagons se mettent à bouger en même temps. Si on place des observateurs en différents
endroits de ce circuit et que chacun de ces observateurs compte le nombre de wagons qui
passent devant lui pendant la même durée, chacun trouvera la même valeur : c'est l'analogue
de l'intensité du courant électrique. L'énergie, elle, est représentée par le travail fourni par les
ouvriers.
On voit bien que l'intensité du courant électrique et l'énergie sont reliées. En effet, si les
ouvriers poussent moins fort, le nombre de wagons qui passent par unité de temps en un point
est plus petit. Si les ouvriers sont fatigués (la pile est usée), ils poussent avec beaucoup moins
d'énergie les wagons, ce qui les fait aller moins vite : ainsi, le nombre de wagons qui passent
par unité de temps en un point diminue (la valeur de l'intensité du courant diminue). C'est
aussi ce qui se produit si, dans un circuit donné, on remplace une pile 4,5 V par une pile 1,5
V.
Par ailleurs, si les freins d'un wagon sont serrés, il y a une plus grande résistance au
mouvement et, en fournissant le même effort que lorsque aucun frein n'était serré, les wagons
se déplaceront moins vite : la valeur de l'intensité est plus faible.
Raisonnements des élèves
Lorsqu'on demande à un élève d'allumer une ampoule avec une pile, il met parfois l'ampoule
en contact avec une seule lame de la pile (pile plate) et constate alors que l'ampoule ne
s'allume pas. Par hasard ou par tâtonnement, il finit par la faire briller. Mais ceci ne signifie
pas pour autant que l'élève a assimilé le fait qu'il doit y avoir un circuit fermé.
Ensuite, lorsque l'élève sait réaliser un circuit fermé et qu'on lui demande d'expliquer ce que
fait l'électricité (ou pourquoi l'ampoule brille),
a) les enfants commencent souvent par raisonner (de façon incorrecte) en termes de courants "
antagonistes ":
De l'électricité quitte chaque borne de la pile pour se rencontrer dans l'ampoule (pour certains
élèves, c'est cette rencontre qui explique que l'ampoule brille). Certains enseignants pensent
qu'en introduisant un moteur, cela fera prendre conscience aux enfants que cela ne se passe
pas ainsi. Bien souvent il n'en est rien, beaucoup d'enfants continuant à penser en termes de
courants antagonistes : dans le cas du moteur, ils expliquent que ce qui quitte l'une des bornes
est plus fort que ce qui quitte l'autre, d'où le sens de rotation du moteur
Il est difficile d'aller à l'encontre de cette explication au cycle 2. Faire dessiner le chemin suivi
(il faut que ce chemin forme une boucle fermée) par l'électricité est un premier pas, mais
nettement insuffisant. Ensuite, on peut essayer de proposer aux enfants des situations
physiques qu'il est quasi impossible d'expliquer en termes de courants antagonistes, comme
par exemple un circuit série avec trois ampoules identiques. Un moyen efficace serait de faire
l'expérience historique réalisée par Oersted en 1820, qui est à l'origine de l'unification de
l'électricité et du magnétisme, c'est à dire d'utiliser une boussole comme détecteur de courant.
(un lien existera ultérieurement vers l'expérience d'Oersted) Cette expérience n'est pas
conseillée à l'école primaire car assez délicate : il faut une intensité de courant électrique
suffisante et placer les boussoles très près du circuit sans qu'elles ne puissent s'influencer l'une
l'autre.
b) les enfants pensent plus tard que l'électricité va bien d'une borne de la pile à l'autre mais
pensent qu'il y a moins d'électricité après l'ampoule qu'avant, car l'ampoule consomme de
l'énergie. Demander aux enfants de réaliser un circuit série comprenant plusieurs ampoules
identiques permet de leur faire constater que les ampoules brillent toutes de la même façon.
Les enfants vont vite s'apercevoir qu'une explication en termes de courant qui diminue après
le passage dans une ampoule est incompatible avec le résultat observé
En général, les piles ou les accumulateurs ne présentent aucun danger. En
revanche, en utilisant le courant électrique dans les installations
domestiques, on s'expose à deux risques majeurs : l'électrocution et la
surintensité.
Qu'est-ce que l'électrocution ?
Le corps humain n'est pas un bon conducteur de l’électricité mais dans certaines
circonstances, il l'est suffisamment pour qu’un courant le traverse. Si l’intensité d’un courant
atteint 20mA, (soit dix fois moins que l’intensité nécessaire pour faire briller une lampe de
poche) il y a déjà danger. Mais le danger n’est réel que si la tension dépasse le seuil de
sécurité de 24V, que le contact électrique est maintenu et que le circuit est fermé (donc que le
courant circule)
Lorsque la tension est plus élevée, par exemple à la sortie du secteur (en France, cette tension
est fixée à 220V), le risque n'est que plus grand. Il existe plusieurs niveaux d'électrocution : la
contraction locale des muscles, la contraction des muscles respiratoires avec risque
d'asphyxie, la fibrillation du cœur qui peut provoquer l'arrêt de la circulation sanguine.
On peut craindre plusieurs cas de figure : une personne peut être électrocutée si elle touche les
deux fils dénudés ou les deux bornes d'un appareil. Son corps devient alors un élément du
circuit électrique et est traversé par le courant. Mais, l'électrocution guette également la
personne qui touche le seul fil de phase (cf. glossaire) et qui est en contact avec la terre.
Enfin une dernière possibilité d'électrocution guette celui qui touchera la carrosserie
métallique d'un appareil présentant un défaut d’isolation de son circuit électrique et n'ayant
pas été relié à la terre.
Comment se protéger ?
Des précautions simples à respecter (ou à faire respecter) doivent permettre d’éviter tout
risque d'électrocution :
ne jamais utiliser un appareil lorsqu'une partie est ou peut être en contact avec de l'eau
(proscrire l'utilisation du sèche cheveux, du rasoir électrique ou du téléphone dans la
baignoire !),
ne jamais tenter de réparer un appareil électrique sans lavoir débranché ou sans avoir coupé le
courant au préalable,
s'assurer du bon état des cordons d'alimentation des appareils et éviter de les débrancher en
tirant sur le fil,
installer des prises de sécurité ou des cache-prises pour protéger les enfants,
éviter les rallonges électriques,
respecter les consignes d'installation prescrites par Electricité de France : mise à la terre des
châssis métalliques des gros appareils ménagers (fiche de terre), avoir un disjoncteur
différentiel en tête de l'installation.
Qu'est ce que la surintensité ?
Un conducteur dans un circuit fermé peut laisser passer sans dommage un courant électrique
qui dépend de sa section. Si l'intensité de ce courant est trop élevée, le conducteur s'échauffe
et sa gaine isolante peut s'enflammer et provoquer un incendie.
Comment protéger les installations ?
Le disjoncteur est une bonne protection de l'installation générale notamment en cas de courtcircuit.
Les installations électriques possèdent également un système de protection différenciée : les
fusibles, encore appelés les plombs. Ce sont des portions de circuit qui fondent pour une
valeur précise de l'intensité du courant, valeur adaptée aux appareils qu'ils protègent. Dans les
installations domestiques, les fusibles sont placés sur le fil de phase. Ils sont souvent
regroupés en un tableau près du disjoncteur.
Outre ces appareils essentiels à la sécurité d'une installation électrique, il existe certaines
précautions à respecter :
ne pas alimenter trop d'appareils sur une même prise. En effet, la somme des intensités
demandées par les appareils peut conduire à un échauffement dangereux,
ne pas laisser la possibilité aux enfants d'introduire des objets métalliques dans les bornes
d'une prise,
ne pas brancher un jouet électrique directement sur le secteur,
vérifier l'état des cordons d'alimentation (éviter les fils dénudés) et des contacts électriques,
ne pas remplacer un fusible défectueux par un autre de plus grande valeur ou par un morceau
métallique non calibré.
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