SVT – TERMINALE S SPECIALITE– THEME 2 – ENJEUX PLANETAIRES CONTEMPORAINS ATMOSPHERE, HYDROSPHERE, CLIMATS : DU PASSE A L’AVENIR COURS 2 – ATMOSPHERE, OCEANS ET CLIMATS Atmosphère et hydrosphère sont les enveloppes fluides de notre planète. Elles sont animées d’une dynamique due à l’énergie reçue du Soleil. Elles sont en interaction entre elles et avec la biosphère et la géosphère. I.Connaitre la dynamique actuelle des enveloppes fluides RAPPELS DE SECONDE + TP 1 – LA DYNAMIQUE DES ENVELOPPES FLUIDES A. L’atmosphère 1. Structure et composition L’atmosphère actuelle de la Terre est composée (hors vapeur d’eau) de 78 % de diazote (N2), de 20,9% de dioxygène (O2), de 0,9% d’Argon (Ar), les autres gaz (CO2, CH4, O3 …) forment le reste. L’atmosphère est structurée verticalement selon la température qui y règne. De 0 à 15 km (à l’équateur), la température décroit avec l’altitude croissante, on est dans la troposphère, qui renferme jusqu’à 90 % de la masse de l’atmosphère. De 15 à 50 km, on est dans la stratosphère, la présence d’ozone en plus grande concentration et absorbant les rayonnements UV fait s’élever la température. 2. La dynamique actuelle L’énergie reçue du Soleil est inégalement répartie selon la latitude : maximale dans les régions équatoriales, elle décroit avec la latitude croissante. Cette différence génère des différences de pressions, et est à l’origine des vents. Ceux-ci s’enroulent autour de dépressions du fait de la déviation due à la rotation de la Terre. B. L’hydrosphère L’hydrosphère désigne l’ensemble de l’eau répartie à la surface de la Terre. Cela réfère majoritairement aux océans (97,5% du total de l’eau), mais aussi aux eaux douces (lacs, rivières, nappes phréatiques), ainsi qu’à l’eau solide (la cryosphère), qui forme le second réservoir d’eau après l’océan mondial. Comme l’atmosphère, l’hydrosphère est dynamique. Elle est animée par l’énergie du soleil, qui amorce le cycle d’évaporation/précipitation de l’eau. Elle est également mue par l’atmosphère qui distribue l’eau atmosphérique, ou déplace la surface des océans formant des courants marins permanents et continus. C. Qu’est ce qu’un climat ? Un climat correspond à l’ensemble des conditions météorologiques et atmosphériques d’un lieu donné. Un climat dépend essentiellement de la latitude, de la géographie locale, de la température ou des précipitations. Un climat est susceptible de varier sur de longues échelles de temps (≥ au siècle). Le climat est donc à la fois le résultat des interactions atmosphère/hydrosphère et aussi la cause de certains de ces interactions. II. Reconstituer le passé récent de notre planète A. Retrouver la composition de l’atmosphère durant le dernier million d’années TP 2 – RECONSTITUER LE PASSE DE NOTRE PLANETE (1) : L'ATMOSPHERE RECENTE Les carottes de glace forées dans les calottes polaires et les carottes sédimentaires des fonds océaniques permettent de reconstituer les variations climatiques récentes. Les variations locales de la température au-dessus des calottes polaires sont déduites de la composition isotopique de l'oxygène (abondance relative en 18O et 16 O) de la glace. Le rapport des isotopes 18O/16O permet de construire le δ18O, un indicateur géochimique qu'on relie à la température passée. Les bulles d'air microscopiques prisonnières de la glace conservent la composition précise de l'atmosphère du moment de la formation de cette glace, incluant les concentrations des gaz à effet de serre (CO2 et CH4). Ces variations de température sont également corrélées à la composition isotopique de l’oxygène dans les tests carbonatés de foraminifères, fossiles abondants dans les sédiments océaniques. SVT – TERMINALE S SPECIALITE– THEME 2 – ENJEUX PLANETAIRES CONTEMPORAINS ATMOSPHERE, HYDROSPHERE, CLIMATS : DU PASSE A L’AVENIR B. Reconstituer les écosystèmes durant le dernier million d’années TP 3 – RECONSTITUER LE PASSE DE NOTRE PLANETE (2) : LE CLIMAT DU QUATERNAIRE En dehors des pôles, les variations climatiques locales sont déduites de l’étude de carottes sédimentaires de lacs ou de tourbières. Ces sédiments sont riches en pollens provenant de la végétation voisine existant à l'époque du dépôt des sédiments. On peut ainsi reconstituer la flore contemporaine des dépôts, et par comparaison avec la flore moderne déduire l’environnement et le climat régional. On raisonne alors à l'aide du principe d’actualisme, qui présente toutefois des limites. (Postulat que les phénomènes passés obéissent aux mêmes lois physiques que les phénomènes actuels, mais qu'on ne peut appliquer en totalité en biologie du fait de l'évolution perpétuelle des êtres vivants. On admet la limite temporelle d'un million d'années pour la précision des reconstitutions climatiques par comparaison avec la flore actuelle) C. Bilan : le climat de la Terre durant le Quaternaire Le Quaternaire est la plus récente période géologique et correspond à l'ère actuelle, ayant débuté il y a 1,8 Ma (Pléistocène de 2.58 Ma à -11.700 ans BP, Holocène depuis -11.700 , c.a.d. l'établissement du climat actuel, coïncide avec l'existence du genre Homo). Elle est caractérisée par un climat très variable, où se succèdent: des périodes froides, dites glaciations, durant environ 80.000 ans, et caractérisées par une température moyenne globale basse (~7 à 8°C de moins qu'actuellement), une extension des glaces (polaires et d'altitude) jusqu'aux latitudes tempérées et une baisse généralisée du niveau marin (de l'ordre d'une centaine de mètres). Les périodes les plus récentes sont nommées Würm, Riss, Mindel et Donau. de brefs intervalles de réchauffement interglaciaires, durant environ 20.000 ans, et caractérisées par un réchauffement global (température moyenne ~15°C), un recul des glaces et une élévation du niveau marin. L'Holocène correspond à l'épisode interglaciaire actuel débuté il y a environ 12.000 ans BP (Années Before Present , échelle de s temps pour la préhistoire, le zéro étant l'année 1950 du calendrier usuel) III.Comprendre des mécanismes influant notre climat A. Les influences de l’atmosphère TP 4 – UN MECANISME AU CŒUR DU CLIMAT (1) : L'EFFET DE SERRE L'atmosphère joue un rôle majeur dans l’établissement de la température à la surface de la Terre, Certains de ses composants sont dits gaz à effet de serre (GES), car ils ont la faculté d’absorber et de réémettre les rayons IR (la chaleur). Les plus influents étant le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4). La concentration atmosphérique de CO2 est en équilibre avec celle de l’océan. Lorsque la température augmente, la solubilité du CO2 dans l’océan diminue, l’équilibre est déplacé et du CO2 passe de l’océan vers l’atmosphère ce qui induit une hausse de l’effet de serre. Il s'agit d'un effet amplificateur. On peut aussi citer la couverture nuageuse et les teneurs en poussières et aérosols qui influencent SVT – TERMINALE S SPECIALITE– THEME 2 – ENJEUX PLANETAIRES CONTEMPORAINS ATMOSPHERE, HYDROSPHERE, CLIMATS : DU PASSE A L’AVENIR l'énergie réfléchie par l'atmosphère. B. Les variations des paramètres orbitaux jouent sur l’insolation globale. TP 5 – D'AUTRES MECANISMES AU CŒUR DU CLIMAT (2) Un cycle de 100.000 ans rythme les glaciations au cours de l’ère Quaternaire. Des cycles de réchauffement-refroidissement sont observés entre deux maxima glaciaires avec des périodes proches de 40.000 et de 20.000 ans. Ces périodicités s'expliquent par les variations régulières des paramètres orbitaux de la Terre. Ces paramètres déterminent la répartition et les variations au cours du temps de l’énergie solaire reçue aux différentes latitudes. Citons les paramètres (pour information, non exigible) : - L'excentricité de l'orbite terrestre, dont la valeur fluctue sur une période de 100.000 ans (et de 413.000 ans) - L'obliquité de l'axe de rotation de la Terre, plus ou moins incliné sur une période de 41.000 ans - La précession de l'axe de rotation de la Terre (c.a.d. le fait qu'il tourne autour d'un axe comme une toupie en train de perdre son équilibre), dont la valeur fluctue selon plusieurs périodes (24.000 et 19.000 ans) C. La nature de la surface planétaire joue un rôle La surface terrestre réfléchit une proportion plus ou moins élevée des rayons lumineux. On quantifie cette réflexion avec l'albédo (rapport énergie réfléchie /énergie reçue) Il dépend de la nature de la surface (eau, roches nues, végétation, glace), qui est également influencée par la température (on peut avoir d'autres effets amplificateurs avec l'extension des calottes polaires) D. Les différentes enveloppes échangent du carbone dans un cycle global. La concentration atmosphérique en dioxyde de carbone a un effet direct sur la température de surface par son implication dans l'effet de serre. Elle est directement ou indirectement influencée par de nombreuses réactions chimiques ou biologiques impliquant des molécules avec l'élément carbone. On regroupe ces réactions dans le cycle biogéochimique du carbone. Sa compréhension est nécessaire pour évaluer les effets des GES majeurs (CO2, CH4) sur différentes échelles de temps.