
Stage FSU des 4 et 5 décembre 2013 sur le Financement de la Protection sociale
Intervention de Pierre-Yves Chanu, conseiller confédéral de la CGT, membre du HCAA
Le problème de l’assurance maladie, ce n’est pas que les gens consomment trop mais que
les recettes sont insuffisantes.
La clé passe aussi par une sortie du tout libéral. Beaucoup de jeunes médecins ont envie
d’être salariés pour avoir la sécurité. Il faut développer un statut de médecin salarié.
La CGT ne défend pas le système de « numerus clausus ». Quand on instaure un tel
système, on doit se poser la question de la capacité, ou non, d’ici 40 ans, de couvrir tous
les besoins. On n’a pas trop de médecins, en général : il faut regarder par spécialités.
La CGT se prononce pour la reconquête par l’AMO (assurance maladie obligatoire) :
augmenter le taux de remboursement et élargir le périmètre.
On a des débats internes sur le taux de remboursement à exiger. Certains demandent
100%. Il faut dans un premier temps revenir sur les reculs, les déremboursements.
Arriver à 75%, ce serait déjà bien en incluant le dentaire, l’optique, l’auditif.
En France, les médicaments qui ont obtenu une AMM (autorisation de mise sur le
marché) sont classé en différents niveaux selon leur SMR (Service médical rendu)
.
Pour nous, tout médicament doit être remboursé.
La notion de SMR est pour nous une aberration car c’est le médecin qui prescrit.
Un médicament peut ne pas guérir mais faire baisser les symptômes et c’est déjà cela.
Pour nous, si un médicament n’est pas remboursé, alors cela ne doit pas être considéré
comme un médicament mais comme un bien de consommation.
Il y a un jeu des lobbies pharmaceutiques, à travers notamment les visiteurs médicaux.
En l’absence de formation continue pour les médecins, ce sont les laboratoires qui la
financent
La CGT propose une gouvernance renouvelée :
il y a une responsabilité de l’Etat
mais la sécurité sociale a une mission globale (on n’est pas pour la séparation des
risques) et elle doit avoir une gestion démocratisée (on est passé en 2004 du
Conseil d’administration au Conseil tout court. Il faut revenir au C.A des assurés
sociaux et à l’élection des administrateurs des caisses. En 1945, il y avait 2/3 de
représentants des salariés).
La CGT demande l’abrogation de la loi HPST, mais pas la suppression des ARS : on
préfère les transformer pour parler de « territoires de santé » en tenant compte de la
diversité des territoires. L’échelon régional nous paraît pertinent pour permettre une
approche globale. Mais on ne veut pas d’une structure présidée par le préfet de région :
cela doit relever du paritarisme avec prise en compte des avis des personnels.
Pour mémoire, les quatre niveaux de SMR des médicaments sont les suivants :
SMR important (Remboursement à 65 %) ; SMR modéré (Remboursement à 30 %) ; SMR
faible (Remboursement à 15 %) et SMR insuffisant (avis défavorable à l'inscription sur la liste
des médicaments remboursables).